MUSCLE MAG,
la revue de référence en Bodybuilding + numéro spécial Arnold !
Muscle Mag, le fameux magazine
dirigé par Robert Kennedy, est une institution aux États-Unis, et
devrait attirer l’attention de tous les passionnés du bodybuilding en
Europe. Dans son dernier éditorial, l’éditeur s’interroge sur ce qui ne
va pas dans ce sport alors même qu’il n’y a jamais eu autant de
pratiquants dans les salles de sport. Cette sensation de malaise et de
décalage entre le grand public et l’élite sportive est en premier lieu
due au problème du dopage au haut niveau. Incontournables pour atteindre
les niveaux de masse de musculaire constatés depuis plusieurs décennies
aux différentes compétitions nationales et internationales, les drogues
font malheureusement partie du quotidien des compétiteurs, et ce, de
plus en plus jeunes. Alors même que les anciens relèvent les nombreux
dangers de leur utilisation (cf toutes nos interviews des bodybuilders
de l’âge d’or dans ces colonnes), il est difficile d’imaginer comment
cette situation pourrait se renverser : imaginez de dire à un jeune
tennisman du XXI° siècle d’abandonner les matériaux de pointe pour
revenir à la vieille raquette en bois des grands-parents des années 60 ?
Le problème est que cette « avancée » technologique dans ce sport est
bien évidemment un recul quant à ses effets sur la santé… Robert Kennedy
précise même que cette course aux stéroïdes conduit du fait de leur
excès à donner un aspect inesthétique au muscle qui tend à
l’uniformisation des différents compétiteurs : « ils finissent tous
par avoir la même allure ! » relève-t-il avec justesse. A l’époque
de gloire de ce sport, il était possible d’identifier rien qu’à leur
silhouette les différents protagonistes concourants aux compétitions.
Autre problème, il manque un porte-parole de poids pour ce sport, un
nouvel Arnold, comme l’indique avec justesse Robert Kennedy, qui se
ferait l’avocat de ce sport à la fois si pratiqué et si décrié.
Pour encourager à un retour à la
raison, Muscle Mag a réalisé un superbe numéro collector consacré
tout entier à Arnold Schwarzenegger : avec plus de 200 photos pour la
plupart inédites de la grande icône du bodybuilding, des témoignages de
ses amis les plus proches (Franco Columbu…), son parcours biographique,
un dossier spécial Pumping Iron, et bien d’autres témoignages…
Les publications de Robert Kennedy ne
sont cependant pas réservées qu’aux gros costauds de ce sport !
Oxygen est une revue pour les femmes d’aujourd’hui qui savent qu’en
pratiquant la musculation en salle leur corps s’améliorera en aspect et
en santé sans pour autant ressembler à Hercule… A l’approche de l’été,
des dossiers pour perdre les quelques kilos en trop et des exercices
pour renforcer les abdos pour un ventre plat devraient intéresser plus
d’une lectrice (leurs maris pourront d’ailleurs lorgner sur ces pages
pleines d’informations utiles !!!).
Mais, rien n’est cependant possible sans une diététique efficace,
certains entraîneurs et pros n’hésitent d’ailleurs pas à dire que cela
entre à 80% dans ce sport… Pour ces raisons, Clean Eating
(littéralement manger propre) nous propose des idées de menus pleins de
santé pour toute la famille, des idées de desserts à 200 calories, des
sandwichs diététiques à emporter partout avec soi…Et pour les
inconditionnels du restaurant, des propositions de dîners faits en 20
min !
« Titans » photographies d’Al Satterwhite, 335 x
285 mm, 262 pages, 187 photographies en noir et blanc, Dalton Watson Fine
Books, 2009.
Le grand
photographe Al Satterwhite nous invite dans un livre au nom prédestiné
« Titans » à une comparaison entre deux géants, le célèbre boxeur Mohammed
Ali et le bodybuilder Arnold Schwarzenegger, actuel gouverneur de la
Californie. La comparaison avec les six fils de la terre et du ciel de la
mythologie grecque de ces deux figures de légende a inspiré le photographe
américain Al Satterwhite qui a travaillé pour les plus grands médias Life,
Look, Time, Newsweek,…
Ayant
connu la Californie des années 70 où il s’établit, les années 80 le virent
s’installer à New York pour réaliser de nombreuses campagnes publicitaires
pour des clients nationaux et internationaux. Depuis les années 90, il est
revenu en Californie où il pratique son art. Alors qu’il est réputé pour son
travail photographique sur la couleur saturée, Al Satterwhite nous propose
dans cet ouvrage un aspect moins connu de son art avec des clichés en noir
et blanc de deux sujets masculins, sportifs de renom. Le photographe eut le
privilège de rencontrer Mohammed Ali en personne en 1970 à Miami alors que
le boxeur préparait son combat contre Joe Frazier. C’est en 1976 qu’il fit
la connaissance d’Arnold Schwarzenegger en Californie au fameux Gold’s Gym
où le champion venait d’interrompre par une semi-retraite une longue série
de victoires en bodybuilding. L’objectif d’Al Satterwhite suit ces deux
géants, Titans, dans leur quête inassouvie de l’excellence. Leur
détermination sans faille imprime littéralement la pellicule du photographe
de talent qui a su trouver les angles, le cadrage et la lumière pour fixer
ces instants d’éternité. Que l’on soit amateur ou non de force et de
puissance, le résultat artistique est saisissant. Qu’il s’agisse de la vie
de tous les jours, dans la sueur et l’effort, ou dans des instants du
quotidien insolite, la magie opère grâce au fabuleux travail du photographe.
« BodySports – La
Bible des exercices » de Josette Roche-Shuey et Lucien Demeillès, Editions
JIBENA.
A
l’heure des manuels de musculation trop rapidement élaborés avec des photos
plus ou moins en situation, ce dernier ouvrage des Editions Jibena conçu par
deux spécialistes de la forme et de la musculation (les auteurs
interviennent en effet régulièrement depuis de nombreuses années dans la
Revue « Le Monde du Muscle) fait figure d’évènement. Un évènement
pédagogique tout d’abord en raison du travail iconographique exceptionnel
réalisé grâce aux dessins de Lucien Demeillès, véritable artiste en la
matière, qui offrent non seulement une vision dynamique des exercices
présentés mais forcent également leur compréhension en isolant les muscles
et parties du corps concernés. Avec ses 500 dessins d’exercices, cet ouvrage
couvre également, autre mérite, l’ensemble de la musculature du corps humain
pour une remise en forme, un entraînement régulier voire même un
perfectionnement après des années de pratique. Chacun trouvera des mines
d’informations dans cette Bible des exercices afin d’apprendre, à terme, à
composer soi-même ses programmes etmieux coller à la spécificité de son métabolisme et de son anatomie.
Cet objectif ne pourra être atteint qu’en étudiant dans le détail et dans
ses interactions l’ensemble des exercices ici présentés afin de parvenir à
cette compréhension de l’idéal culturiste tant souvent décrié et pourtant
magnifié dés la plus ancienne statuaire grecque classique !
Interview Bill GRANT, New Jersey,
01/12/2007.
LEXNEWS a pu converser longtemps avec l'une des icônes de
l'âge d'or du Bodybuilding, Bill Grant. Ce grand champion est en effet
insatiable lorsqu'il s'agit de parler de son sport de prédilection, de
sa passion bref de sa vie ! Bill Grant est non seulement un sportif de
haut niveau réputé par sa symétrie mais également un pédagogue
extraordinaire. A 61 ans, il possède un physique qui peut faire pâlir
d'envie plus d'un jeune homme ! (voir photo ci-dessus). Il jette un
regard très lucide sur la discipline et propose une approche qui devrait
inspirer les plus jeunes tout autant que les moins jeunes pratiquants.
LEXNEWS: “Vous souvenez-vous à quelle époque vous avez soulevé vos
premières haltères ?”
Bill
GRANT :
“C’est une grande question car en effet tout a toujours trait aux
premiers débuts ! J’avais environ dans les 9 ans lorsque j’ai saisi ma
première barre ; j’étais d’ailleurs trop jeune pour débuter cela. En
fait, j’ai réellement commencé à m’entraîner dés l’âge de 12 ans et même
là, c’était encore trop tôt. J’ai été introduit dans l’univers du
bodybuilding par un de mes amis. A cette époque, à la fin des années 50,
cet ami avait des poids dans sa cour. Il m’a montré comment soulever ces
poids et c’est ainsi que tout a réellement commencé. A cette époque, il
n’y a avait aucun endroit où s’entraîner contrairement à aujourd’hui
avec les salles que nous avons partout. Vous deviez vous entraîner dans
une cave ou dans une pièce de votre maison. Je suis allé dans différents
endroits, et je m’entraînais également dans ma chambre. En fait je
m’entraînais où je pouvais. En 1960 j’ai pris les choses au sérieux,
j’avais alors 14 ans. Je suis allé au YMCA. C’est vraiment à partir de
là, en effet, que tout a commencé sérieusement. C’est un endroit très
sombre dans un sous-sol avec de la poussière mais c’était tout de même
un endroit merveilleux ! Il n’y avait pas de machines sophistiquées,
seulement des barres, des haltères, et une cage de squat… La seule
machine que nous avions était une presse pour les jambes faite en bois !
Nous utilisions même des pièces de camion qui faisaient fonction de
poids de 20 ou 25 kg. Nous n’avions vraiment pas cet équipement de luxe
que les salles possèdent aujourd’hui. Je pesais alors 110 pound et je
mesurais 4”9.
LEXNEWS: “Vous vouliez donc gagner du poids ?”
Bill
GRANT :
“ Oui, j’étais alors toujours harcelé, battu par tous et même par les
filles ! J’avais deux sœurs et il arrivait qu’elle me frappe également.
J’en ai eu assez d’être battu comme cela tout le temps. J’aimais
beaucoup le football (américain) mais j’étais trop petit. J’ai fait ma
première compétition quand j’avais 17 ans dans ma senior high school.
J’avais pris plus de 20 kilos en 4 ans et je devenais de plus en plus
fort. Cette compétition s’appelait “Mr High School New Jersey”. J’ai eu
la 5ième place et ce fut mon tout premier classement dans une
compétition. Je lisais alors tous les magazines religieusement et
consciencieusement. J’admirais dans ces pages Serge Nubret, Sergio
Oliva, Reg Park,…
LEXNEWS: “Malheureusement, comme vous le savez, Reg Park est décédé
récemment. Le connaissiez-vous et pouvez-vous nous dire quel témoignage
vous souhaiteriez laisser sur ce grand personnage du bodybuilding ?”
Bill
GRANT
: “ J’ai rencontré Reg pour la première fois sur le tournage du film
“Pumping Iron” en Afrique du Sud en 1975. D’ailleurs Serge Nubret était
également là à cette époque. J’avais du faire une escale de Los Angeles
à Paris avant d’arriver à Johannesburg. Reg Park était un homme
merveilleux ; il était non seulement un grand champion mais également un
homme de valeur. Il est venu me chercher personnellement à l’aéroport ce
qui fut un choc pour moi ! N’oubliez pas qu’à cette époque l’apartheid
était à son apogée en Afrique du Sud. Je lui ai alors dit que j’avais
besoin d’aller aux toilettes et il me répondit qu’il fallait mieux que
je patiente car il pensait que je ne souhaiterais pas aller dans les
toilettes réservées aux Noirs car elles étaient souvent sales et que
c’était inacceptable. Il m’a alors dit : Si tu peux attendre, tu pourras
venir chez moi et utiliser ses propres toilettes.
Cela m’a vraiment surpris. Il m’a présenté son fils Jon Jon avec qui je
suis encore ami aujourd’hui. Reg
a vraiment été très gentil avec moi. Il m’a invité dans sa maison
pendant une semaine. Il m’a même emmené à l’un de ses restaurants
préférés en ville. Alors que j’entrais dans le restaurant, je me
souviens des personnes qui me regardaient, vous savez Reg était très
connu déjà à cette époque en Afrique du Sud en raison de ses films. Il y
avait des Noirs qui regardaient par les vitres et qui étaient totalement
abasourdi de me voir assis là avec Reg ! Cela vous montre le caractère
de Reg, fait de gentillesse, d’amour et d’attention pour les autres.
LEXNEWS : “ C’était également très courageux de sa part d’agir ainsi ?”
Bill
GRANT
: “ Tout à fait, ce sont même les mots que j’ai utilisé dans mon hommage
à sa mémoire dans un article rédigé pour IronAge. C’était un grand homme
et il venait toujours à la compétition Arnold Classic. Il prenait
l’avion chaque année pour y venir. J’ai été invité à sa table avec son
fils lors de cette compétition il y a quelques années, et je me souviens
avoir passé des moments formidables. Il était tout ce que j’avais admiré
lorsque je l’avais découvert dans les magazines. Lorsque vous le
connaissiez réellement, vous vous rendiez compte que tout cela était
vrai. Je suis persuadé que c’est une grande perte pour le bodybuilding
et nous avons perdu un grand bodybuilder. Il aimait réellement le sport
et il était un grand porte-parole de notre propre sport. Les Noirs
venaient s’entraîner dans sa propre salle sans que cela le dérange.
C’était en effet une grande preuve de courage parce que cela aurait pu
avoir des conséquences fâcheuses sur ses affaires et dans sa vie à cette
époque. Un chic type ! »
LEXNEWS: “ Vous faites partie de l’âge d’or du bodybuilding. Quels sont
vos souvenirs de cette époque et quelle différence faites vous avec
aujourd’hui ? »
Bill
GRANT
: “ Premièrement, ce dont je me souviens le plus, c’est lorsque j’ai
remporté le titre de Mr America en 1972 et que j’ai battu Lou Ferrigno
lors de cet évènement. En 1974, j’ai également remporté le titre de Mr
World au Madison Square Garden. C’était également un grand évènement car
tous les copains du Gold’s Gym s’entraînaient pour cela : Arnold
remporta le titre de Mr Olympia, de même que Franco. Mon troisième
souvenir important remonte à il y a quelques années lorsque j’ai reçu le
Muscle Beach Hall of Fame et cette année j’ai également reçu le Muscle
Walk of Fame Award. C’est un peu la même chose que le Walk of Fame
d’Hollywood. C’est vraiment magnifique de voir tous vos titres inscrits
dans le sol et d’être ainsi gravé pour toujours dans la mémoire du
bodybuilding. Je crois que c’est ce qui pouvait arriver de plus beau
pour moi dans ma carrière.
Je suis très heureux de cela.
La
deuxième partie de votre question est plus difficile car j’aime toujours
autant le bodybuilding aujourd’hui et je n’aime pas donner des leçons et
être un moralisateur. Mais il me semble qu’à mon époque, il y avait un
peu plus de respect et d’honneur. Les gens pouvaient regarder et admirer
les bodybuilders à la télévision, dans les magazines et dans certains
films comme « Pumping Iron ». Cela permettait une bonne image de la
discipline dans le monde entier. Lorsque vous alliez en Europe, vous
aviez des milliers de fans qui venaient assister aux manifestations de
bodybuilding. C’est toujours un grand sport aujourd’hui mais un bon
physique exige de la symétrie, de la muscularité, une attirance,… A
l’époque, quand les gens nous regardaient, nous étions pour eux comme
des statues et cela les inspirait réellement. Aujourd’hui, la première
chose que vous entendez des personnes venant assister à ces
manifestations est combien de drogues prenez vous pour avoir cette
apparence ? C’est très frustrant car cela nous ramène loin en arrière et
ce n’est pas un progrès. Une nouvelle fois, j’adore tous ces gars mais
je crois que nous devons réellement rebrousser chemin et repartir où
nous étions. Ce n’est pas que je sois jaloux ou envieux du développement
atteint par les gars aujourd’hui mais je crois que nous devons revenir à
la symétrie, à une esthétique qui pourrait inspirer le public qui peut
s’identifier à cela. Les gens sont aujourd’hui terrifiés par l’apparence
des bodybuilders contemporains. Je ne sais pas ce qui va nous permettre
ce retour en arrière mais ce sera une démarche certainement très
lente. »
LEXNEWS : “ Selon vous, le problème vient de l’argent, du business et
des drogues comme les stéroïdes ?”
Bill
GRANT :
“ Exactement, comme dans les autres sports. Nous devons satisfaire les
fans et les fans en veulent plus. Quand vous jouez au football, le
public veut plus de buts, des moments plus spectaculaires, c’est la même
chose au basket, au baseball,… C’est toujours très dur de faire mieux en
sport en évitant les excès. Les médias ne cessent de vous inciter à
devenir plus gros, de voir plus de masse… C’est impossible de faire cela
de manière régulière, vous devez alors prendre la voie des produits
chimiques. Ainsi nous ne pouvons pas condamner les bodybuilders
directement, nous devons plus tôt nous sentir tous responsables de cette
situation parce que nous voulons toujours plus. Je pense une nouvelle
fois qu’il faut repartir en arrière et reprendre un bon départ à partir
de là ».
LEXNEWS : “ Pensez-vous que cela soit possible de faire sans l’aide des
stéroïdes, de dire stop aux drogues ? »
Bill
GRANT :
“ Ecoutez, j’ai vu un grand nombre de bodybuilders naturels qui avaient
un look fantastique. Mais je crois que le réel problème est que nous
sommes tellement habitués à voir ces bodybuilders énormes que cela sera
difficile de revenir en arrière. Aux Jeux Olympiques, il y a énormément
de contrôles antidopages, mais nous savons bien qu’il y a toujours un
grand nombre de nouvelles drogues qui ne sont pas détectées par ces
tests. Il est impossible de faire le grand nettoyage mais il est
possible dans notre sport de revenir à cette époque où nous avions une
taille fine, de larges épaules et que nous avions l’air de statues avec
de belles lignes. Aujourd’hui les gars ont une taille épaisse,
volumineuse et cela n’offre pas un physique agréable à regarder pour la
plupart des gens. Bien entendu, j’entends souvent les jeunes aimer voir
ces athlètes être en compétition sur scène mais je les entends souvent
dire aussi : je n’aimerais pas leur ressembler ! Je ne sais réellement
pas ce qui pourrait être fait aujourd’hui. Je pense qu’il faut initier
un mouvement reposant sur l’idée de santé des athlètes. Nous entendons
de plus en plus souvent le décès de jeunes bodybuilders en raison de
leur utilisation de drogues de toutes sortes et cela n’est vraiment pas
une bonne chose pour le sport, c’est très effrayant. »
LEXNEWS : “On entend souvent dans les salles des jeunes dire qu’ils ont
besoin de prendre ces stéroïdes car il n’est pas possible de faire
autrement. »
Bill
GRANT :
“Je sais, c’est une attitude mentale qui n’est pas bonne. Les jeunes qui
ont 14 ou 15 ans me disent souvent qu’ils ont besoin de prendre des
stéroïdes. Je leur réponds qu’ils doivent laisser leur corps faire le
travail et leur permettre de se construire. A cet âge, leur corps n’a
pas besoin de ces drogues et le problème est que lorsqu’ils commencent à
en prendre, cela a pour effet de stopper leur métabolisme et leur propre
corps ne produit plus des hormones naturelles ce qui est absolument
dangereux. Je crois que la meilleure chose à faire, et je répète tout le
temps cela, c’est l’éducation. Il faut leur dire ce qui va arriver avec
l’emploi de ces stéroïdes. Je crois que les anciens bodybuilders ne
doivent pas avoir peur de dire : nous avons tous pris ces stéroïdes et
nous pouvons vous dire combien elles sont mauvaises et ce qu’elles vont
vous faire comme mal si vous les utilisez. Si c’était à refaire, nous
aurions préféré ne jamais en prendre. C’est cela que l’on doit se poser
comme question : le risque en vaut-il la peine ? Je ne crois pas et je
suis persuadé que nous avons une grande responsabilité en tant que grand
athlète de témoigner en ce sens. Les jeunes nous écouteront
peut-être ! Les magazines sont très puissants et ont un important impact
sur ce qui se passe. Je crois ainsi que tous les magazines doivent
écrire ensembles sur les stéroïdes et expliquer pour quelles raisons il
faut s’en préserver. Nous devons parler aux docteurs, aux athlètes qui y
ont eu recours. Je ne peux pas dire à quelqu’un de ne pas en prendre
mais je peux lui dire ce qui peut lui arriver s’il en prend. Ce sera
alors son choix.»
LEXNEWS: “Vous êtes réputé pour votre physique parfaitement équilibré.
Comment cela est-il possible d’avoir soi-même une image claire de son
propre équilibre ? Il y a-t-il une taille standard classique pour chaque
partie du corps comme l’entendait à son époque Steve Reeves ? »
Bill
GRANT :
“Steve Reeves avait en effet un physique parfait. Je crois qu’un
physique doit être très équilibré avec chaque partie du corps en
symétrie avec les autres et Steve Reeves avait en effet un standard sur
la façon dont cela devait être et il avait atteint cette perfection.
C’était quelqu’un qui dès qu’une personne le regardait, homme ou femme,
s’écriait immédiatement « waouh ! ».
C’est ce à quoi j’aime ressembler. Il reste toujours le modèle de ce à
quoi un bodybuilder doit avoir l’air. Bien entendu, aujourd’hui, le standard a
augmenté en raison de la nourriture qui est meilleure, des progrès de la
science mais le corps ne peut pas être plus symétrique que le sien. Il y
a également un autre athlète qui a cette symétrie parfaite, il
s’appelait Bob Paris. Il avait un look parfait, ce genre de look qui est
apprécié du public. C’est en effet pour lui une apparence qui reste
raisonnable et qu’il est possible d’espérer atteindre. Je crois que
c’est le standard que l’on peut avoir pour démarrer. Il y a également un
nouveau venu, Dennis Wolff, qui entre sur la scène du bodybuilding
professionnel. Il a ce genre de physique. Il est bien entendu bien plus
gros que les personnes dont nous venons de parler mais il a conservé une
taille très fine, de belles lignes et une bonne symétrie. Il n’est pas
trop volumineux et il a une bonne allure à notre époque. Je pense que
c’est le type de bodybuilder que l’on peut garder à l’esprit. Je crois
réellement que Denis Wolff sera Mr Olympia. »
LEXNEWS : “Nous savons que vous êtes trop modeste pour le dire mais vous
aviez un physique très esthétique et symétrique avec une taille
particulièrement fine ! Comment aviez vous cette représentation de votre
propre physique ? »
Bill
GRANT :
“Arnold a dit un jour : une bonne génétique est toujours le critère qui
vient en premier. Quand j’ai commencé pour la première fois, j’étais
très maigre mais j’avais une bonne charpente et une bonne génétique,
j’ai juste construit sur cette base. C’était la même chose pour Frank
Zane, il avait une excellente génétique. Il n’était pas énorme mais il
avait un corps dont toutes les parties allaient parfaitement ensembles.
Il n’avait pas d’énormes pectoraux ou des bras gigantesques mais il
avait « juste » une symétrie parfaite de son corps. Je crois que vous
devez travailler dans le cadre de votre génétique, je veux dire par là
avec ce que vous avez. Nous voulons tous ressembler à quelqu’un que nous
admirons et trop souvent cela n’arrive pas parce que l’on oublie ce dont
on a hérité. Je crois qu’il est donc important de travailler avec ce que
l’on a et de rechercher le physique le plus symétrique possible. Gardez
à l’esprit une belle ligne de base qui vous permette de ressembler à une
statue, c’est cela que je me suis efforcé de poursuivre quand j’ai
débuté et par bonheur, j’y suis arrivé. »
LEXNEWS : “Avez vous pour cela suivi le standard classique élaboré par
Steve Reeves dans le passé ?”
Bill
GRANT :
“Oui, les lignes du corps doivent être symétriques. Le cou doit être
symétrique, la taille,… Oui je crois en cette approche et un grand
nombre de gars à mon époque voulaient réaliser cela et je crois que
nombre d’entre eux y sont parvenus. Je crois qu’Arnold avait cette
approche, de même que Frank Zane, Serge Nubret, nous recherchions tous
cela. Steve Reeves était le modèle absolu de nous tous, en fait entre
lui et Reg Park. Bien entendu, nous étions un peu plus gros et musclés
que Steve Reeves ne l’était mais nous avions le même look alors
qu’aujourd’hui tout cela est à l’eau. Mais je crois que nous
parviendrons un jour à remédier à cela mais ce sera un long processus.
Je souhaite que chacun dans ce sport réalisera que l’abus de ces drogues
est vraiment néfaste et dangereux à la fin. Je peux en parler ainsi car
je m’en suis servi moi-même. Je peux parler en connaissance de cause de
la direction où nous allons. Ce n’est plus une approche saine du sport
comme ce fut le cas. »
LEXNEWS: “Vous êtes très concerné par la nutrition aujourd’hui avec
votre société Bill Grant Nutrition. Pouvez vous expliquer à nos lecteurs
l’importance d’une diététique équilibrée et comment il est possible
d’aborder ce thème de la diététique qui semble souvent complexe ? »
Bill
GRANT :
“C’est une bonne question parce que la nutrition est réellement la clé.
Si vous n’avez pas la bonne nutrition, rien ne pourra se produire. Vous
devez savoir exactement ce que vous voulez faire de votre corps et vous
devez suivre une diététique en conséquence. Un grand nombre de personnes
estiment que si vous vous affamez, vous allez perdre du poids mais c’est
seulement le contraire qui se passe ! Si vous ne mangez pas, votre corps
va envoyer un message : stockez les graisses et brûlez les protéines, en
l’espèce les muscles ! La seule manière d’agir est de faire en sorte que
le corps brûle les graisses, et cela paraît toujours bizarre lorsque je
dis cela mais il faut prendre plus de petits repas dans la journée. Les
gens disent : quoi ? en me regardant comme si j’avais deux têtes ! Vous
devez tromper votre corps d’autant plus que c’est un organisme complexe,
ce n’est pas une simple machine. C’est incroyable ce qu’il peut endurer,
combien de stress vous pouvez lui faire supporter et il récupère malgré
tout. Il faut avoir une bonne diététique équilibrée composée de
protéines, de glucides,… Il ne faut pas exagérer sur les protéines. Il y
a des années, on nous disait que nous avions besoin de 200 ou 300 gr de
protéines par jour. Je me souviens que Bill Pearl estimait à l’époque
que 175 gr suffisaient et je pensais qu’il était devenu fou et que ce
n’était pas assez. Il avait raison, et si vous prenez trop de protéines,
votre corps ne pourra pas les assimiler et ce qui ne sera pas utilisé
sera stocké dans votre foie et transformé en graisses. Encore une fois,
à l’image de l’équilibre du corps, tout doit être équilibré dans une
diététique. C’est la même chose quand aux suppléments. Nous savons tous
qu’il y a un grand nombre de suppléments sur le marché aujourd’hui.
Nombre d’entre eux ne sont pas très bons voire même pas bons du tout.
Certains suppléments sont importants parce que la façon dont les
aliments sont conditionnés, la manière dont ils poussent dans de mauvais
sols font qu’ils ne sont pas d’aussi bonne qualité qu’autrefois. Si vous
tenez compte en plus de tous les produits chimiques qu’ils administrent
aux animaux… Vous savez c’est toujours quelque chose qui me surprend :
on dit que les stéroïdes sont illégales pour les humains et que vous ne
devez pas en prendre mais on en donne aux animaux que nous allons
manger ! C’est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre… »
LEXNEWS : “Prenez vous de la nourriture biologique ? »
Bill
GRANT :
“J’essaye de prendre de la nourriture biologique quand je le peux car
toute la nourriture que nous mangeons aujourd’hui sont des calories
vides. C’est pourquoi je pense qu’une bonne supplémentation est
importante, surtout pour les personnes qui ont un emploi du temps très
chargé. Vous n’avez pas besoin de 50 suppléments mais vous devez prendre
des protéines, des minéraux, de la vitamine B12 car cela permet de
transformer la nourriture en énergie, des acides aminés car le corps en
absorbent 70% grâce à eux et seulement 30 ou 40% sans. Il est donc très
important d’avoir une bonne supplémentation et c’est pourquoi j’ai créé
un produit qui s’appelle « Creatine Cocktail ». Ce n’est pas un produit
miracle qui vous promet d’être énorme en deux mois. Je ne fais pas ce
genre d’offres avec mes produits ! La récupération est également très
importante afin de bâtir votre corps. Si vous ne récupérez pas assez,
vous n’allez non seulement pas faire de progrès mais vous allez vous
blesser. C’est vraiment une approche scientifique et si vous n’avez pas
cela en tête, rien de ce que vous espérez gagner ne se réalisera.
Certaines personnes ont une génétique telle qu’ils peuvent faire ce
qu’ils veulent, manger à leur guise, et ils parviendront tout de même à
progresser. Mais la plupart des personnes ne sont pas ainsi. Vous devez
prendre cela de manière très scientifique. Vous devez étudier, lire et
savoir ce qui est bon pour vous. Un grand nombre de personnes prennent
des choses seulement parce qu’ils l’ont lu mais je leur recommande de
vérifier qu’il y a bien eu des recherches sérieuses sur ces produits.
Chaque élément dans mes produits a fait l’objet de recherches et tous
les éléments fonctionnent ensembles en synergie. »
LEXNEWS: “Vous venez d’aborder le thème de la récupération. Quelles sont
les erreurs les plus courantes que vous voyez dans une salle et combien
de fois par semaine est-il souhaitable de nous nous entraîner ? »
Bill
GRANT :
“ C’est également une question importante et j’insiste toujours sur ce
point. Autrefois, quand je m’entraînais pour la compétition, je faisais
un maximum de quatre séances par semaine. Cela me correspondait mais
chaque individu a une période de récupération spécifique. Arnold était
dans une toute autre situation : il pouvait s’entraîner six jours par
semaine et ce deux fois par jour ! Je ne pouvais pas récupérer d’un tel
entraînement. J’ai essayé cette façon pendant une semaine et j’ai perdu
immédiatement plus de 2 kg cette même semaine… Mon corps ne pouvait pas
tout simplement récupérer d’une telle intensité. Je suis revenu à mes 4
séances par semaine. Je m’entraîne les lundi, mardi, jeudi et vendredi
et je garde 3 jours de repos.
Mon corps réagit parfaitement à cela. Il y a également des différences à
noter.
Quand vous êtes jeune, vous êtes capable de récupérer très rapidement.
Voici, en effet, également une chose importante à noter : quand vous
prenez de l’âge, mettons après 40 ans, le corps ne va pas récupérer
aussi vite qu’auparavant quoique vous preniez. Aussi faut-il faire moins
de séances par semaine. Aujourd’hui, je fais deux séances par semaine ;
je fais le haut du corps une séance, et le bas l’autre séance.
Fondamentalement, j’ai besoin seulement d’un jour et le reste est
consacré à la récupération et vous pouvez continuer à avoir des gains
ainsi. Les blessures arrivent la plupart du temps lorsque nous nous
entraînons comme nous le faisions quand nous avions 20 ans, il ne faut
vraiment pas faire cela ! Il faut ainsi modifier son entraînement,
alléger et savoir que moins va produire mieux. Et depuis que je suis ces
deux séances par semaine, je me sens bien avec cet entraînement. Donc
pour des hommes ayant la quarantaine, je n’irai pas au—delà de 3 séances
par semaine. Vous savez les gens sont très surpris par mon look avec mes
deux seules séances par semaine, vous pouvez regarder mes photos sur mon
site : j’ai 61 ans ! Mes suppléments m’aident également, j’utilise
toujours pour moi-même les produits que je vends. Je ne pourrai jamais
vendre des produits que je n’oserai pas donner à mon enfant. »
LEXNEWS: “Quels sont vos conseils pour une partie du corps qui résiste à
l’entraînement et ne veut pas se développer ?”
Bill
GRANT :
“ Nous avons tous des parties du corps en retrait. En fait, dans cette
situation, il faut moins entraîner les parties du corps en avance sur
les autres et à l’inverse donner un peu plus à ces muscles qui sont en
retard. Mettons que vos pectoraux ne soient pas comme vous le
souhaitiez. Dans ce cas, entraînez plus ces pecs et moins le dos et les
épaules. Il ne faut pas interrompre ces autres groupes musculaires mais
simplement lever le pied de façon à ce que les pectoraux puissent
rattraper le retard et après cela, vous pouvez reprendre votre
entraînement normal. J’avais un gros problème par le passé car mes bras
se développaient si rapidement qu’ils continuaient à prendre même
lorsque je faisais des tractions à la barre fixe (chins) ! J’ai alors
stoppé tout entraînement direct des bras jusqu’à ce que le retard soit
rattrapé et cela a marché. Souvenez vous, la plupart des groupes
musculaires, surtout les épaules et les bras, sont impliqués dans les
séances où l’on fait des soulevés notamment dans le développé couché et
dans les mouvements de développé pour les épaules. Les triceps sont
toujours sollicités dans ces exercices. A l’inverse, dés que vous faites
des tractions vers votre corps, tirage vertical ou horizontal, vos
biceps travaillent directement. C’est pour cette raison que la plupart
des personnes ont du mal à développer leurs bras parce qu’ils les
surentraînent. En fait, n’oubliez pas qu’il est très facile de faire du
surentraînement ! Il est plus difficile de se sous-entraîner. Il faut
faire très attention à cela. Prenons un exemple : je fais actuellement
pour mes bras 9 à 10 séries. Je choisis 2 à 3 exercices pour les biceps
et pour les triceps et fais 2 séries pour chaque. Je les entraîne en
superset (une série de biceps enchaînée sans pause par une série de
triceps suivi d’un repos et ainsi de suite. Ndlr) et ça, c’est
vraiment le point important. J’entraîne ainsi ces muscles ensembles. Et
chaque personne suivant ces conseils me dit toujours : waouh, mes bras
se développent ! Ce sont pour ces raisons que j’ai développé mes vidéos
sur mon site web ainsi qu’un DVD. C’est ce que j’appelle l’entraînement
de la vieille école. Les vidéos d’aujourd’hui ne sont pas instructives,
vous ne voyez que des personnes s’entraîner. C’est bien de regarder une
personne s’entraîner mais qu’est ce que cela va m’apporter s’il n’y a
pas d’explications ? Vous devez expliquer ce qu’il faut faire et
pourquoi il faut faire ainsi, c’est pour cela que je donne beaucoup
d’explications dans mes vidéos. C’est ainsi que je vais continuer à
pratiquer : je vais développer plus de vidéos du fait parce que j’adore
ce sport qu’est le bodybuilding et parce que j’aime aussi beaucoup aider
les autres. C’est vraiment très agréable de voir quelqu’un atteindre ses
objectifs grâce à vos connaissances. L’entraînement personnel est une
grande tâche, je me sens comme un sculpteur, à l’image de Léonard de
Vinci, sculptant un physique. J’adore parler de mon sport et de ma
passion ! »
LEXNEWS : “Merci beaucoup Bill Grant, votre passion vous habite en effet
! Elle devrait inspirer tous nos lecteurs qui découvriront à n'en pas
douter ce beau témoignage de sincérité et de générosité.
Old School Training Series – Bill Grant, Mr. World – Mr. America, “Total
Body Training” DVD, Bill Grant Nutrition, 2008.
www.billgrant.net
Voici enfin réunis tous les conseils du grand champion et athlète à la
ligne extraordinaire. A 61 ans, Bill Grant affiche un physique
époustouflant à faire pâlir d’envie un jeune homme de 20 ans ! Ces
résultats sont le fruit d’une réflexion de plus de 40 ans acquise par
l’expérience de la haute compétition. Bill n’est pas avare de son savoir
et cela s’entend ! Il prodigue tout au long du DVD de nombreux conseils
sur la façon de s’entraîner, les stratégies gagnantes et les pièges à
éviter. A l’inverse de nombreux DVD d’entraînement, Bill est aux
commandes. A 61 ans, il démontre lui-même les exercices et au regard des
charges utilisées, ce n’est pas du cinéma… Avec une approche pleine de
bon sens alliée à un humour particulièrement communicatif, Bill Grant
démontre qu’il est toujours possible de développer un excellent physique
quel que soit son âge. Plusieurs programmes sont proposés en détail avec
la liste des exercices, la manière de les réaliser, le nombre de séries
et le nombre de séances par semaine.
Bref, avec ce coach exceptionnel qui vous rappelle à l’ordre à
l’occasion dans ses vidéos, il ne sera plus question de trouver une
excuse pour ne pas s’entraîner ou se sur-entraîner !
(en
langue anglaise parfaitement compréhensible, les vidéos pouvant même
être regardées pour elles-mêmes en raison de leur clarté).
LEXNEWS a la tristesse d'annoncer
la disparition (22 novembre 2007) du grand champion Reg PARK. Notre
Revue et ses lecteurs s'associent à la famille de Reg (Mareon, Jeunesse, Jon
Jon, Frik, Michelle, Jhana, Kaya, Tamarac, Travis, Trent, Savanah, Johnny,
Bonny, Taryn, Nicole, Chelsea, Kyle, Douw et Garth)
pour partager ces instants de tristesse. Nous avions eu le plaisir et
l'honneur de l'interviewer il y a trois ans, époque où il continuait à faire
partager sa passion autour de lui. C'est un grand nom non seulement du
bodybuilding qui disparaît mais également une icône de l'âge d'or du péplum
ayant inspiré des générations de sportifs pour la musculation. Pour rendre
hommage à sa mémoire, nous redonnons l'interview qu'il avait accordée à nos
lecteurs ainsi que les témoignages de ses proches, Jeunesse, sa fille et
Kaya, son petit-fils. (A venir dans une prochaine édition : l'interview de
Jon Jon, son fils).
Reg et son épouse Mareon
BIOGRAPHIE :
Reg Park a démarré très tôt une carrière sportive. Il fit partie de l’équipe
de football Leeds United pendant plusieurs années jusqu’à se consacrer dés
1946 à la passion principale de sa vie : le bodybuilding. Il se plaça alors
juste derrière le vainqueur de l’année, Steve Reeves, pour le titre de Mr
Univers en 1950. Il remporta ce titre de Mr Univers l’année suivante en
1951, puis en 1958 et en 1965, et continuera la compétition jusqu’en 1973
donnant ainsi un bel exemple de longévité sportive !
Reg Park était aussi fort que son corps était développé, il fut en effet le
premier bodybuilder à atteindre 500 lbs au développé couché. Après s’être
marié avec Mareon native d’Afrique du Sud en 1952 à Johannesburg, la famille
Park s’installa définitivement en Afrique du Sud où Reg développa une chaîne
de salles de fitness. Dés décembre 1960, il fut invité à Rome pour jouer le
rôle d’Hercule dans deux péplums, Ercole alla conquista di Atlantide(1961)
suivi immédiatement de Ercole al centro della terra (1961). En raison de la
notoriété des réalisateurs de ces deux films, Vittorio Cottafavi et Mario
Bava, Reg Park devint très rapidement l’acteur incontournable des films
épiques, réputation qui n’a pas cessé depuis. Il tournera encore trois
autres péplums dont Maciste nelle miniere di re Salomone (1964) qui fut
tourné en Afrique du Sud. Après sa carrière filmographique, Reg Park
continua à se consacrer à la musculation et au coaching en entraînant de
nombreuses personnes sur un plan professionnel (il sera la grande source
d’inspiration d’Arnold Schwarzenegger) ou privé jusqu’à ses derniers jours.
Interview Jeunesse et Kaya Park, samedi 9 février 2008 (Sandown, Afrique du
Sud)
LEXNEWS :
« Quels étaient les souvenirs de Reg quant à sa jeunesse ? »
Jeunesse Park : « Reg
avait une mémoire incroyable et il se souvenait quasiment de tout de sa vie.
Alors qu’il était très jeune, la situation économique était très dure au
nord de l’Angleterre lieu où il vivait. Lors de la grande crise de 1929 qui
toucha le monde entier, ses parents ne pouvaient pas le garder avec eux pour
l’élever, il devait avoir 4 ou 5 ans. Alors qu’il était né à Leeds dans le
Yorkshire, Il a été envoyé chez son grand-père dans une toute petite ville
minière. Cela a été le début d’une relation très profonde avec son
grand-père et sa grand-mère. Il appelait d’ailleurs son grand-père « petit
père ». Son grand-père était un mineur et était très pauvre. Mais ce fut son
grand-père qui a eu l’influence la plus grande dans son éveil au sport et
rapidement dans cet amour des activités sportives. Il se souvenait que sur
le mur de la maison de son grand-père, il y avait une peinture d’un dieu
grec avec un corps parfait et il se rappelait que très jeune alors, il avait
réalisé en voyant cette peinture qu’il aurait lui-même un jour un corps
comme celui-là. Ses premières années avec son grand-père ont eu ainsi une
importance essentielle sur sa vie et il vouait un amour si fort pour lui
qu’il parla de lui jusqu’à ses derniers jours. Il était convaincu avec
raison que son grand-père avait été essentiel dans ce qu’il était devenu. »
LEXNEWS
: “Quel élément a été le plus déterminant pour consacrer toute sa vie au
bodybuilding et à la santé ?”
Jeunesse Park : «Je
pense que cette énergie dédiée au sport lui vient justement de ses premières
années que nous venons d’évoquer car il a été un très bon sportif très tôt
dans sa jeunesse. Il a été en effet très tôt un athlète complet et un joueur
talentueux de football. Lorsqu’il a été appelé sous les drapeaux, aux
alentours de ses 18 ans, il a été envoyé en Malaisie pour y avoir la
fonction de responsable de l’éducation physique des militaires.
Parallèlement, Reg avait découvert John Grimek qui a été une source
d’inspiration très importante dans sa carrière de bodybuilding. Je crois que
c’est lui ainsi que Steve Reeves qui l’ont littéralement inspiré à dévouer
sa vie au bodybuilding. Reg a toujours été le type d’homme à vouloir être le
meilleur de ce qu’il pouvait être. Quand il a décidé de faire du
bodybuilding sa vie, il est resté totalement concentré sur cette tâche
jusqu’à ses derniers jours. En fait Reg était du genre à ne jamais lâcher ce
qu’il avait entrepris, il était réputé pour cette détermination incroyable.
Le corps incroyable qu’il a construit naturellement est dû entièrement à
cette détermination et cette concentration. »
LEXNEWS
: « Pensez vous que cette détermination infaillible lui venait de ses
premières années difficiles que vous évoquiez ? »
Jeunesse Park : «C’est
difficile à dire mais je sais que Reg avait entrepris l’écriture d’un livre
autobiographique dans lequel il raconte en effet ces années difficiles où il
aidait ses grands-parents à traire les vaches, à faire le potager,… Il
travaillait très dur pour son âge car il avait conscience de la situation
difficile dans laquelle il vivait. Je pense qu’en effet cette situation a
certainement dû avoir une influence dans cette détermination d’être le
meilleur dans ce qu’il entreprendrait. Je ne sais pas si c’est quelque chose
avec laquelle on naît ou bien si c’est un trait de caractère qui vient avec
les années mais je sais que très tôt il a eu ce caractère. »
LEXNEWS
: “Reg est réputé pour son incroyable compassion et fidélité en amitiés.
Quel souvenir avez-vous de ces qualités ? »
Jeunesse Park : «Tout
le monde le voyait dans les premières années de sa célébrité comme un homme
au sommet de sa gloire et de sa discipline. Mais nous, ses enfants, l’avons
connu avant tout comme un père extraordinaire malgré cette célébrité. Alors
même qu’il était très occupé par toutes ses activités, sa famille venait
toujours en premier, c’était la chose la plus importante dans sa vie.
C’était même plus important que sa passion de toujours le bodybuilding ! Il
a été également un grand-père très aimé »
Kaya
Park : «
Je suis tout à fait d’accord avec cela ! Il y a eu récemment après sa
disparition un hommage à sa mémoire à Los Angeles organisé par Arnold
Schwarzenegger. Toutes les célébrités présentes dans cette manifestation ont
pu témoigner que Reg était quelqu’un de très humble et de disponible pour
ses amis. Il ne faisait aucune distinction de race, de religion, sexe,… Pour
Reg, un homme est un homme et il traitait chacun sur le même plan. »
Jeunesse Park : «Nous
avons grandi avec beaucoup de personnes venant dans notre maison en Afrique
du Sud. Des personnes comme Arnold Schwarzenegger, Larry Scott, Bill Pearl,
Bill Grant, Chris Dickerson et bien d’autres encore restaient vivre avec
nous pendant quelques temps. Reg s’est en effet très vite démarqué de
l’apartheid en organisant des shows de bodybuilding à Soweto. Je crois que
sa compassion et sa sympathie pour les autres étaient sans limites. Nous
sommes d’ailleurs toujours étonnés de voir tous ces témoignages qui
s’ajoutent jour après jour sur le site web de Reg et qui tous témoignent de
cela, que cela vienne de personnes qui étaient très proches de lui ou même
de personnes qui ne l’avaient même pas rencontré ! Il inspirait visiblement
en retour beaucoup d’humanité et de compassion chez les gens. Je pense qu’il
était un vrai héros pour beaucoup. Alors même qu’il était très âgé et proche
de sa fin, un grand nombre de personnes venait lui rendre visite. Il ne
parlait pas alors de lui mais posait toujours des questions sur leur
famille, sur leur vie et leurs affaires, toujours dans cet esprit d’empathie
dont nous parlions tout à l’heure. Par contre il était sans pitié pour les
personnes qui venaient le voir exclusivement par intérêt. Et d’ailleurs
quand il n’aimait pas quelqu’un, cette personne le savait très rapidement.
C’était sa manière directe de relations franches avec les autres. Je me
souviens d’une personne dans la salle de sport qui lui avait dit un jour
« Pour quelles raisons tu accueilles tout le monde chaleureusement mais pas
en ce qui me concerne ? » et Reg lui tourna le dos et lui fit cette
réponse : « Non, je ne t’apprécie pas ! » Il était comme cela… Il savait
très bien à qui il avait à faire. »
Reg et sa fille Jeunesse
LEXNEWS:
“A quoi Reg occupait son temps en dehors du bodybuilding et de la forme ?”
Kaya
Park : «Reg
avait une grande passion pour tous les sports et toutes les activités
physiques. Quand il était jeune, il jouait pour l’équipe de football
de Leeds United.
Chaque week-end, il appréciait de regarder les matchs quelque soit l’équipe.
Il adorait également l’athlétisme, le rugby,… Je crois qu’il appréciait dans
toutes ces disciplines le challenge que représentait le sport en général. Je
crois que cette passion qu’il avait pour les sports était cette même passion
qu’il avait pour la vie en tant que telle. Reg était du genre à regarder par
la fenêtre et à admirer la beauté que la nature lui présentait de son propre
jardin. »
Jeunesse Park : «Je
peux en effet témoigner que Reg passait beaucoup de temps avec Kaya à
regarder des matchs à la télévision. Il connaissait par cœur les noms des
joueurs quelque soit le sport. Reg aimait également la bonne cuisine, ma
mère, Mareon, est une très bonne cuisinière ! Il adorait également la
musique, Frank Sinatra, Tony Bennett, Nat King Cole,… »
Kaya
Park : «Oui,
c’est vrai et il adorait également chanter. Il avait une voix bien
particulière et c’était une joie que de l’écouter chanter dans nos repas de
famille. Cette voix était si unique que cela nous touchait toujours droit au
cœur que de l’écouter ainsi réunis en famille. C’étaient des instants
précieux… »
Jeunesse Park : «Il
avait en effet également l'habitude de chanter pour ma mère chaque soirée. »
Kaya
Park : «Je
me souviens d’une nuit, il devait 2 ou 3 heures du matin et je révisais mes
examens. J’ai entendu Reg et Mareon parler alors qu’ils étaient mariés
depuis plus de 50 ans, on aurait dit de jeunes amoureux ! C’était surprenant
de voir qu’ils avaient l’habitude chaque nuit de parler ainsi aussi
longtemps et avec une telle complicité. Il l’adorait et de manière générale
Reg était quelqu’un rempli d’amour pour les autres. Je crois que c’est la
raison pour laquelle nous avons tous été tant touchés par sa disparition. »
Reg et Mareon à Hawaï
LEXNEWS : “Quelle
était la journée type de Reg ? »
Kaya
Park : « Pendant
la semaine, il se levait entre 4h30 et 5 heures du matin, il allait très tôt
à la salle pour entraîner ses clients, il rentrait vers les 8h à la maison
et prenait son petit-déjeuner que Mareon lui avait déjà préparé puis
repartait à la salle jusqu’à midi. Il revenait déjeuner à la maison et
passait le début de l’après-midi avec Mareon jusqu’à 3 heures. Il profitait
également de cette période pour écrire ces leçons d’entraînement et à 15
heures il retournait à la salle entraîner ses clients jusqu’au début de la
soirée. Il dînait à la maison et regardait souvent le sport à la télévision
lorsqu’il ne rédigeait pas d’autres papiers pour la salle. Vous savez Reg
était quelqu’un de si animé par ce qu’il faisait que pour lui ce n’était pas
du travail. »
Jeunesse Park : «Il
m’a souvent avoué que lorsqu’il entraînait les autres ou lui-même pendant de
si longues heures c’était pour lui comme une méditation. C’est quelque chose
de très important que j’ai appris de lui : vivre pleinement chaque instant
de sa vie, ne pas se tracasser du passé et de ne pas se soucier trop du
futur. Pour lui, le plus important était d’être sûr d’apprécier chaque
instant de la vie. Il était très positif au quotidien. Si l’on venait le
voir en parlant de choses négatives, il tournait souvent les choses en
faisant remarquer combien la journée était belle. Il insistait toujours sur
l’aspect positif des choses même lorsqu’il a été très malade dans ses
dernières semaines. »
LEXNEWS
: “ Vous souvenez vous de sa carrière d’acteur et quels étaient ses
sentiments à ce sujet ? »
Jeunesse Park : « Je
devais avoir 5 ou 6 ans lorsqu’il a débuté sa carrière d’acteur. Je m’en
souviens bien car il avait l’habitude de m’emmener avec lui sur les plateaux
où se déroulaient les scènes à Cinnecita en Italie. Je crois que cela a
été une période très joyeuse dans sa vie car il adorait l’Italie et la
nourriture italienne ! Il appréciait beaucoup de travailler dans ce domaine
même si cela n’a pas été une activité qui a pris une grande place dans sa
carrière sur le long terme. Je dois vous avouer que nous n’avons même pas de
copies de ses films à la maison. Il y a encore quelques affiches que des
personnes lui ont donné au cours des années mais Reg était de manière
général très discret à son égard, il parlait d’ailleurs rarement de son
propre physique qui était pourtant exceptionnel. Je crois qu’il a beaucoup
aimé cette expérience, il avait beaucoup apprécié la culture italienne, il
avait même fait l’apprentissage de la langue de ce pays qu’il a parlé
régulièrement jusqu’à ses derniers jours, mais je crois que ce n’était pas
quelque chose qui avait autant d’importance que sa passion pour la pratique
physique. Cela lui a permis de gagner beaucoup d’argent et d’ouvrir ses
salles de sports en Afrique du Sud. Je crois qu’il n’a jamais réalisé
combien il pouvait être célèbre. Il savait qu’il était connu mais il n’y
prêtait pas attention. Lorsqu’il est tombé malade et que les courriers n’ont
pas cessé d’affluer chaque jour, nous avions l’habitude de les lui lire et
il a en pleuré car il n’avait pas encore réalisé à ce point combien il
pouvait être dans le souvenir des gens. Il s’interrogeait souvent en disant
« comment se fait-il que toutes ces personnes se souviennent de moi ? ». Il
ne savait pas combien de personnes avaient pu profiter de son exemple, nous
nous en rendons compte seulement maintenant avec tous ces témoignages. Il
vivait vraiment dans l’instant présent comme nous le disions tout à l’heure.
Pour lui, ce qui était important c’était d’apprécier la vie, faire de son
mieux au quotidien, aider les autres à réaliser leurs objectifs, aimer les
autres, tout cela était important pour lui et non la renommée. »
LEXNEWS
: “Quelle était le souhait le plus important de Reg lorsqu’il a appris qu’il
était gravement malade et que souhaitait-il laissé pour les futures
générations ? »
Kaya
Park : « Je crois
que pour Reg ce qui était le plus important c’était notre bonheur. Je me
souviens que la nuit qui a précédé son départ, toute la famille était dans
sa chambre. Il a dit à ma petite amie « Occupes toi bien de lui » et il a
dit la même chose à chacun de nous. Je crois que c’était ce qui était le
plus important pour lui. Je crois qu’il souhaitait que cette joie de vivre
qui avait été la sienne soit également la notre. Pour moi, c’est son
principal héritage que je retiens. Il nous a vraiment éduqué à nous aimer
les uns les autres, nous aider, être en forme,… Il savait que la vie ne
devait pas être gâchée d’autant plus que comme vous le releviez tout à
l’heure dans votre question il savait que la vie n’était pas toujours
facile. Il savait ce qui était important et ce qui ne l’était pas. La
gloire, la fortune,… tout cela n’était pas important à ses yeux. »
Jeunesse Park : « C’était
très difficile pour lui de voir son corps se dégrader avec la maladie. Cela
ne l’a pas empêché d’être très courageux et nous n’avons pas réalisé combien
il a pu souffrir car il n’a pas voulu nous le montrer. Il ne s’est jamais
plaint alors même que toute sa vie a terriblement changé avec ses derniers
mois. Il était incroyablement calme et positif même dans ces instants
dramatiques. La dernière chose que j’ai pu lui dire 45 minutes avant qu’il
ne parte fut « à bientôt » en français car il avait horreur qu’on lui dise
au revoir. Il savait que notre famille était forte et que mon frère et
moi-même allions veiller sur notre mère. Dans ses derniers instants, j’ai
posé ma main sur sa poitrine et je lui ai dis « nous nous occuperons
d’elle » et il est mort après… »
LEXNEWS
: “Croyait-il en une religion ?”
Jeunesse Park : « Il
était très sensible à la spiritualité même s’il ne pratiquait aucune
religion. Il ne pensait pas qu’il était important d’aller à la synagogue ou
à l’église pour bien agir. Il croyait que Dieu était dans chacun de nous,
dans la nature et dans toute chose. C’est ainsi qu’il voyait la religion, en
fait cela tenait plus de la spiritualité, le fait de savoir ce qui était
bien ou mauvais en soi. Il avait ainsi une spiritualité profonde qui ne
suivait aucune foi en particulier, c’est ainsi que nous avons été tous
élevés. »
LEXNEWS
: “Quels vont être les initiatives pour perpétuer son souvenir et qu’en
est-il de la Reg Park Legacy Foundation ?”
Jeunesse
Park : «
Reg avait écrit un livre sur sa vie ces derniers moise et nous sommes
entrain de saisir le manuscrit avant de pouvoir trouver un éditeur. C’est
quelque chose d’important que nous souhaitons mener rapidement à terme.
Concernant la Reg Park Legacy Foundation, Arnold Schwarzenegger m’a dit
récemment que Reg n’avait jamais reconnu sa propre grandeur alors même qu’il
encourageait les autres à la trouver. Je me suis impliquée depuis 19 ans
dans une Fondation environnementale et il y a quelques années j’avais parlé
à Reg de créer une fondation pour aider les jeunes désavantagés pour avoir
accès au fitness et au sport sans laquelle ils leur seraient impossibles
d’avoir accès. C’est un très gros problème ici en Afrique du Sud où de
nombreux jeunes ne peuvent pas pratiquer ces sports en raison de la
pauvreté. Nous sommes levons ainsi des fonds pour venir en aide à ces
jeunes. »
Kaya
Park : «C’est
en effet quelque chose de très important car Reg avait l’habitude d’aider de
nombreuses personnes qui étaient handicapées après des accidents de voitures
ou d’autres accidents de la vie. Je me souviens d’une personne de 81 ans qui
avait eu un accident et qu’il entraînait 3 fois par semaine et qui lui avait
dit « C’est grâce à vous que je n’ai pas eu à rouler dans une chaise
roulante pour le reste de ma vie car vous m’avez gardé en vie et concentrée
sur cet objectif ». Je crois que c’est en effet quelque chose de très
important pour sa mémoire. »
LEXNEWS :
« Pouvez vous nous parler de votre Fondation Foods and Trees for Africa qui
d’une certaine manière perpétue également la mémoire votre père dans son
amour pour la nature et la planète ? »
Jeunesse Park : «J’ai
commencé cette organisation il y a 19 ans quand je suis revenue vivre en
Afrique du Sud. Notre objectif était, et est toujours, d’aider les plus
pauvres à pouvoir profiter de la nature et de ses bienfaits. Cette
organisation est devenue une institution nationale depuis qui aide à
produire des aliments biologiques et à assurer la plantation d’arbres. Nous
avons ainsi planté plus de 3 millions d’arbres dans les banlieues pauvres
d’Afrique du Sud. Nous avons également réalisé un très grand nombre de
programmes pour apprendre aux démunis comment maintenir un environnement
sain et cultiver des produits. Il est vrai que d’une certaine manière nous
poursuivons le même souci qui animait mon père, lui travaillait sur le
corps, nous sur la nature. C’est une activité qui m’a toujours occupée et
qui est devenue ces dernières années une question d’actualité mondiale avec
le réchauffement de la planète ainsi que sa pollution. C’est très gratifiant
pour moi et Reg était très fier de ce que j’avais entrepris. »
LEXNEWS :
«Merci
pour ce très beau message afin de garder la mémoire de Reg vivante, nul
doute que tous nos lecteurs retiendront cette belle leçon de vie ! "
Le site
de l'organisation Foods and Trees for Africa de Jeunesse Park :
www.trees.co.za
CARRIERE SPORTIVE
1946
Mr
Britain, 4th
1949
Mr
Britain, Winner
1950
Best
Developed Athlete in America - IFBB, Tall, 1st
Best Developed Athlete in America - IFBB, Overall Winner Mr Europe
Overall Winner Mr Universe - NABBA, Tall, 2nd
1958
Universe - Pro - NABBA, Tall, 1st Universe - Pro - NABBA, Overall Winner
1965
Universe - Pro - NABBA, Tall, 1st Universe - Pro - NABBA, Overall Winner
1970
Universe - Pro - NABBA, Tall, 2nd
1971
Universe - Pro - NABBA, Tall, 3rd
1973 Universe
- Pro - NABBA, Tall, 2nd
FILMOGRAPHIE :
1961 :
Hercule à la conquête de l’Atlantide (Ercole alla conquista di Atlantide) de
Vittorio Cottafavi
1961 :
Hercule contre les vampires (Ercole al centro della terra) de Mario Bava
1964 :
Maciste dans les mines du roi Salomon (Maciste nelle miniere di re Salomone)
de Piero Regnoli
1964 :
La terreur des Kirghiz (Ursus, il terrore dei Kirghisi ) d’Antonio
Margheriti et de Ruggero Deodato
1965 :
Le défi des géants (La sfida dei giganti) de Maurizio Lucidi
INTERVIEW EXCLUSIVE DE REG PARK
27/09/2005
ENTRAINEZ VOUS AVEC UNE LEGENDE !
La version numérique (e-books)
des célèbres publications de Reg Park est dorénavant disponible à l’achat
sur le site Web du grand champion. Sources inépuisables de conseils éprouvés
par le temps, ces opuscules se divisent en 2 catégories.
1) Un programme intitulé
« Original 1956 Courses » qui se divise en 4 parties :
1. Build You
Body with Barbells.
A Beginners course of
bodybuilding.
Comme son
nom l’indique, cette première partie concerne les pratiquants débutants.
Comment forger son corps à l’aide des haltères ? Même si l’époque moderne ne
jure plus que par les machines les plus sophistiquées, il parait
indispensable, pour obtenir des résultats durables et complets, de revenir
aux fondamentaux si bien présentés par Reg Park. 6 exercices de base sont
expliqués par le grand champion dans le détail avec, à la clé, une table
illustration, le représentant entrain d’exécuter ces exercices !
2. An
Intermediate Course of Bodybuilding
Specifically for you if you have
been training for at least 12 months
L’auteur
offre un plan d’entraînement pour les personnes s’étant entraînées au moins
pendant un an. D’une durée de 2 heures, la séance est complète et insiste
sur des parties du corps qui n’étaient pas travaillées dans le premier
numéro.
3. An Advanced
Course for Body Builders
This advanced course is intended
for you if you have been training for at least 3 years
Destinés aux
pratiquants chevronnés (plus de 3 ans de pratique), ce nouveau numéro
insiste sur des techniques plus avancées, dans l’optique de développer
certaines parties du corps à l’aide de 16 exercices faisant l’objet
d’explications et d’illustrations de la part de Reg Park en personne.
4. Power
Course for Weightlifters and Bodybuilders
Part 4 of The Reg Park Journal
1956 bodybuilding course
Ce sont les
fondamentaux de la puissance qui se trouvent détaillés dans ce dernier
opuscule de la série. Parce que la musculation n’est pas complète sans la
force qui doit l’accompagner, Reg Park a toujours insisté sur les mouvements
de force dans les plans d’entraînements qu’il suivait et qu’il recommande
également dans ses leçons.
******
NOUVEAU !
Reg PARK, votre coach particulier !
Reg Park
reste l’une des personnalités phares dans le monde de la fitness, à la fois
pionnier et vedette reconnue pour son investissement personnel dans
l’univers de la forme physique.
Reg Park
met dorénavant tout son savoir à votre portée en proposant un coaching
individualisé par correspondance pour progresser dans la musculation. Reg se
chargera de concevoir le meilleur programme quelque soit les objectifs
poursuivis (préparation sportive, force athlétique, masse,…).
Celui qui
inspira le fameux Arnold Schwarzenegger peut ainsi devenir votre coach
particulier.
Chaque
prise en charge comprend un programme personnalisé en fonction des objectifs
recherchés, un programme nutritionnel, une analyse complète et la
possibilité de poser des questions par e-mail à Reg pendant la durée du
programme, + un abonnement gratuit au Reg Park e-Journal pendant 1 an et une
photo de Reg avec son autographe !
Dés
l’inscription, un formulaire détaillé sera à remplir et à adresser à Reg
Park accompagné de 3 photos récentes pour élaborer un programme
individualisé.
Reg Park est né le 7 Juin 1928 dans le Yorkshire, en Angleterre. Sa
fascination pour le corps humain a été très précoce et c'est après guerre
qu'il s'est dédié à la pratique du bodybuilding avec le succès que l'on sait
(Reg Park a littéralement gagné toutes les compétitions de son époque).
Longtemps en compétition avec son rival, Steve Reeves, Reg Park a également
laissé son nom dans l'univers cinématographique des péplums, avec le fameux
rôle d'Hercule qui le rendra célèbre à jamais pour le grand public des
années 60. Enfin, homme d'affaires accompli, Reg Park a pu mettre à profit
sa vaste connaissance de l'univers du fitness en créant de nombreuses salles
de musculation, des marques d'équipements, ainsi que de nombreuses
publications, dont le fameux Reg PARK Journal, atteignant le chiffre
exceptionnel de 60 000 exemplaires vendus par mois. Reg Park vit aujourd'hui
en Afrique du Sud et continue de mener une vie active au service de la
forme.
En exclusivité pour LEXNEWS, Reg Park a bien voulu répondre à nos questions
!
LEXNEWS : « Vous avez été une source d’inspiration pour de
nombreux bodybuilders et sportifs de manière générale, quelle a été votre
propre motivation pour devenir l’un des meilleurs dans votre sport ? »
Reg
PARK : « J’ai été très tôt fasciné par la beauté du corps humain
alors même que j’étais encore un jeune homme et en particulier par des
modèles comme celui d’Hercule ou le David de Michel Ange. C’est ainsi qu’à
l’âge de 16 ans, j’ai décidé de commencer le bodybuilding. De 1946 à 1948,
j’ai fait mon service militaire dans l’armée anglaise. Je suis alors devenu
sergent dans le Corps d’Entraînement Physique à Singapour où j’étais
responsable de l’entraînement physique des jeunes recrues des toutes
nouvelles troupes de l’Armée Malaisienne. Une semaine après mon retour en
Angleterre à la fin de mon service, j’ai pu assister en tant que spectateur
à la compétition de Mr. Universe qui se tenait à Londres. Lors de cet
évènement, John Grimek, mais aussi Steve Reeves, tous deux américains, ainsi
qu’André Drapp, français, se trouvaient sur la scène pour cette compétition.
Jeune et un peu écervelé, j’ai alors déclaré que, moi aussi, je gagnerai ce
titre de Mr. Universe un jour... ce qui se réalisa en 1951; Après avoir
gagné en 1949 le titre de Mr Britain, j'ai gagné celui de Mr. Europe en
1950, ainsi que le titre de Mr America la même année ».
LEXNEWS : « Quelles sont les principales qualités nécessaires
à cette pratique ? Pouvez vous nous expliquer la part du mental dans cette
préparation dans votre vie quotidienne ? »
Reg
PARK : « Je pense que lorsqu’il s’agit de réaliser un succès dans
n’importe quel domaine de la vie, il est essentiel d’exprimer un désir
intense, un dévouement sans faille dans ce que l’on entreprend, ainsi qu’une
analyse constante de sa progression. »
LEXNEWS : « Comment jugez vous l’expérience des grands films
que vous avez interprétés, et qui restent gravés dans la mémoire de nombreux
cinéphiles ? Et quelles ont été vos relations avec le réalisateur Vittorio
Cottafavi dans la grande fresque « Hercule à la conquête de l’Atlantide »
?
Reg
PARK : « J’ai particulièrement apprécié l’expérience d’avoir
participé en tant qu’acteur à 5 films réalisés en Italie. Je garde en effet
un très bon souvenir de Vittorio Cottafavi qui a été, sans conteste, le
réalisateur le plus encourageant. Il m’a été d’une grande aide alors que
j’étais un jeune acteur sans expérience ! »
LEXNEWS : « Quel est votre sentiment sur l’omniprésence des
produits et suppléments dans le domaine du sport aujourd’hui et quel regard
portez vous sur leur emploi quant à l’hygiène du corps sur le long terme ? »
Reg
PARK : « Je trouve dramatique et triste la situation actuelle où
des personnes acceptent volontairement de se détruire physiquement, mais
également physiologiquement et mentalement pour parvenir au succès. Le poète
romain Juvénal a écrit : “Mens sana in corpore sano”- “Un esprit sain
dans un corps sain” Cette idée a toujours été l’une de mes convictions
profondes.
LEXNEWS : « Arnold Schwarzenegger a été l’un de vos plus
fervents admirateurs, quel regard portez vous sur l’homme atteignant les
plus hautes sphères politiques aux Etats-Unis ? »
Reg
PARK : « J’ai rencontré Arnold pour la première fois lors d’un
show à Londres en 1967, où nous réalisions une exhibition. Et nous sommes
restés amis depuis ce temps, malgré une différence d’âge de 20 ans. Je pense
que la réussite d’Arnold devrait être une source d’inspiration pour tous les
jeunes hommes. Il est arrivé à New York avec 10 $ en poche et est parvenu à
gagner les titres de Mr. Universe et de Mr. Olympia de nombreuses fois ! Il
a débuté en tant qu’acteur pour finir avec le record d’être l’acteur le
mieux payé par film (30 millions de dollars pour un film !). Maintenant, il
est Gouverneur de la Californie, et je pense qu’il peut très certainement
devenir un jour le Président des Etats-Unis. »
LEXNEWS : « Quelles sont vos activités aujourd’hui et pouvez
vous nous indiquer la place qu’occupe la pratique de la musculation dans
votre emploi du temps quotidien ? »
Reg
PARK : « Je suis aujourd’hui un coach dans un gymnasium proche de
chez moi. J’entraîne non seulement des bodybuilders enthousiastes, mais
également des femmes pour leur condition physique, ainsi que des patients
avec lesquels je réalise une gymnastique corrective ».
"I wish you great success with Revue
Lexnews! Regards, "
Reg Park
LEXNEWS : « Reg, merci pour votre témoignage qui inspirera de
nombreux jeunes adeptes de la musculation et réjouira les plus âgés en leur
rappelant le souvenir de ces belles années !"
Retrouvez Reg
dans un de ses films les plus mémorables :
2) Une étude détaillée des
différentes parties du corps intitulée « Know Your Muscles » :
1. TRAPEZIUS
and SKELETAL STRUCTURE
1956 course
dealing with trapezius and skeletal structure.
Véritable
encyclopédie anatomique, ces leçons de Reg Park composent un savoir
indispensable à toute pratique intelligente de la musculation. Cette
première partie s’attache tout d’abord aux grands principes de l’anatomie du
corps humain avec une synthèse précieuse sur l’association des muscles au
squelette qui les supporte. La deuxième partie de cet opuscule détaille les
exercices sollicitant les muscles du cou et les trapèzes. Ce numéro est
agrémenté d’une planche anatomique détaillée ainsi que de nombreuses photos
des exercices proposés.
2. DELTOIDS
Know your
muscles and how to develop them. Part 2 – Deltoids
Cette deuxième partie s’attache aux muscles de
l’épaule ou “deltoides”. Prônant
un développement complet des trois têtes composant l’épaule, Reg Park offre
avec cette deuxième partie une étude complète des exercices permettant le
travail approfondi des muscles de l’épaule avec des barres et des haltères.
3. BICEPS AND
TRICEPS
Developing
your Biceps and Triceps. Know your muscles and how to develop them part 3.
Les bras du
grand champion étaient tout simplement phénoménaux au regard des standards
de l’époque. Celui qui inspira le jeune Arnold dans son Autriche natale,
offre dans ce troisième numéro sa méthode pour un développement musculaire
optimal des bras. Une planche illustrée résume les différents exercices
proposés dans le texte pour les biceps et les triceps.
4. FOREARM
Know your muscles and how to
develop them Part 4. The Forearm.
Partie du
corps souvent ignorée, les avant-bras font l'objet d'un travail spécifique
dans ce numéro spécial. Indispensable pour la pratique du sport et pour un
développement musculaire harmonieux, l'entraînement des avant-bras grâce à 5
exercices est au coeur de ce programme développé par Reg Park.
5. THE CHEST
Know Your Muscles and How to
develop them Part 5. The Chest.
Ce numéro
s'attache au travail des pectoraux. Reg entre dans le détail de l'anatomie
de ce groupe musculaire si important pour la respiration et la pratique de
nombreuses activités sportives. Pas moins de 9 exercices sont ici détaillés
afin de travailler ces muscles dans toute leur amplitude.
6. THE
MIDSECTION
Know your muscles and how to
develop them Part 6. The Midsection.
Les
abdominaux ont toujours été au coeur de l'inspiration des bodybuilders des
années après-guerre. Inspiré par la statuaire grecque, Reg Park n'a pas fait
exception et a toujours veillé au développement harmonieux de sa ceinture
abdominale. Voici livrer ici les secrets d'un ventre plat et musclé !
7. THE BACK
Know your muscles and how to
develop them Part 7. The Back.
Partie du
corps souvent négligée, le dos demeure cependant un groupe musculaire vital,
non seulement pour la pratique sportive, mais aussi dans la vie quotidienne.
Les secrets du grand champion sont ici dévoilés pour se forger un dos digne
d'Hercule !
8.
HIP AND THIGH
Know your muscles and how to
develop them Part 8. Hip and Thigh.
Les muscles
des jambes et fessiers sont essentiels pour la mobilité du corps et la
puissance de ses appuis. Cette dernière livraison s'attache au développement
complet de ces muscles avec l'aide d'une planche détaillant chacun des 8
exercices proposés.
Le nom de Larry Scott raisonne avec le panthéon de l'âge
d'or du bodybuilding. Véritable figure emblématique de cette époque, il
est le digne héritier de la génération précédente aux noms célèbres tels
Steve Reeves, Clancy Ross ou encore Reg Park. Parfait exemple de ce que
la détermination et la ténacité peuvent faire, Larry Scott a inscrit son
nom en lettres d'or dans la discipline. Rencontre avec un grand monsieur
du bodybuilding et du sport en général qui porte un regard nuancé sur
l'époque actuelle sans pour autant rester campé dans le passé !
LEXNEWS: “Quel élément dans votre vie a déterminé votre vocation pour le
bodybuilding ?”
Larry SCOTT : « En
fait, je suis tombé un jour sur un magazine Weider et je l’ai pris car
il y avait une personne qui faisait une flexion de son bras et un
message était écrit sous la photo : « vous aussi, vous pouvez avoir un
bras comme cela en 30 jours ! » Je suis rentré à la maison et j’ai
commencé à faire ces exercices chez moi. Il faut savoir que j’étais un
jeune garçon de petite taille, plus petit que la moyenne à l’école. J’ai
ainsi voulu gagner en masse musculaire afin de compenser cette taille.
Et le fait de me mettre à réaliser les exercices de ce magazine a
rapidement augmenté mon volume musculaire et mon corps s’est mis à se
développer. Cela s’est fait à un tel point que mes camarades de l’école
en sont venus à me demander ce que je faisais pour avoir tant changer ma
physionomie ! Cela a été évidemment très important pour moi car cela a
contribué à renforcer l’image que je pouvais avoir de moi-même ainsi que
ma confiance en moi vis-à-vis des autres. Le fait que mes camarades de
classe puissent soudainement s’intéresser à moi et me demander des
conseils a été très important dans ma détermination à devenir plus tard
Mr America. A partir de là, je n’ai eu de cesse de m’entraîner, de ne
jamais manquer une séance et d’aller toujours plus loin. »
LEXNEWS : “Quelles étaient vos sources d’inspiration à cette époque et
pouvez vous nous parler de Vince Gironda qui a eu une grande influence
dans votre parcours ?”
Larry SCOTT : « Steve
Reeves a été incontestablement ma plus grande source d’inspiration. J’ai
même eu la chance de pouvoir le voir et d’échanger quelques mots lors
d’une exhibition à laquelle il était invité lorsque je me suis rendu en
Californie. Il m’a donné alors quelques conseils et je dois reconnaître
que c’était l’un de mes héros lorsque j’étais jeune. La première fois
que je suis parti en Californie, je me suis rendu à la salle tenue par
Vince Gironda. J’ai fait sa connaissance et vous savez c’était quelqu’un
qui avait une très forte personnalité ! Il avait sa propre conception
sur la façon de faire les choses et il tenait à ce qu’elles soient
faites ainsi dans sa salle. Mais il connaissait énormément de choses sur
la façon de s’entraîner et les exercices à pratiquer. En fait, il était
très en avance sur son temps dans la science de l’entraînement. J’ai
ainsi commencé à m’entraîner dans sa salle et sous sa direction. Je lui
dois énormément même si cela n’était pas facile tout les jours, vous
savez vous aviez intérêt à faire très attention à ce que vous disiez
avec Vince ! J’ai également eu la chance de pouvoir profiter des
nombreux conseils de Rheo H. Blair qui était également présent dans la
salle de Vince. C’était un des meilleurs nutritionnistes, et il m’a
donné des conseils sur la façon de me nourrir qui ont été également
essentiels pour ma réussite.»
LEXNEWS: « Vous êtes réputé pour le développement de vos épaules ainsi
que la taille incroyable de vos bras, mais au début de votre carrière,
ces parties de votre corps étaient plutôt des points faibles. Comment
avez-vous surmonté ces difficultés ? ”
Larry SCOTT : « Je
me suis rendu compte que mes bras se développaient très rapidement.
C’était une partie de mon corps qui répondait le mieux à mon
entraînement intensif. Par contre, mes épaules étaient véritablement ma
partie la plus faible. Je me suis ainsi concentré sur les exercices pour
les épaules que je pouvais trouver dans les magazines mais cela ne
suffisait pas pour pouvoir rivaliser avec les concurrents que je voyais
dans ces mêmes magazines. J’ai beaucoup réfléchi sur la manière de
m’entraîner et j’ai du chercher de nouvelles techniques pour développer
ces épaules d’une autre manière qui puisse leur permettre de répondre à
l’entraînement. Vince m’a donné beaucoup de conseils dans cette tâche.
Nous avons fait de nombreuses expériences en direct dans sa salle afin
de trouver des solutions. Et d’une manière surprenante, c’est lorsque je
me suis mis à utiliser des haltères plus que des barres que mes épaules
se sont mises à se développer. A un tel point que mes épaules sont
devenues par la suite mon point fort alors même qu’elles étaient mon
point faible jusqu’alors ! En fait, nous avons tellement spécialisé
l’entraînement sur cette partie du corps qu’elle a réussi à répondre
plus que je ne l’espérais. »
LEXNEWS: “ Vous êtes le premier bodybuilder à avoir gagné la compétition
de Mr Olympia (en1965 et 1966), comment voyez vous rétrospectivement
cette compétition aujourd’hui?”
Larry SCOTT : « A
cette époque, les stéroïdes n’avaient pas l’importance qu’elles ont
maintenant. La masse n’était pas le seul critère et la façon dont je
m’entraînais avec Vince donnait la priorité à l’esthétique et à
l’équilibre du développement musculaire. Et je suivais ses conseils à
chaque fois que je développais une partie de mon corps, ce n’était pas
qu’une question de volume et de masse. Ce souci de l’esthétique
prédominait à l’époque y compris dans les compétitions. Ce n’est plus
vraiment le cas aujourd’hui si vous regardez les compétitions modernes.
Je crois que c’est la différence notoire. »
LEXNEWS: “Justement, quel est votre sentiment sur les compétitions
d’aujourd’hui et la taille incroyable de développement atteinte par les
compétiteurs actuels ? ”
Larry SCOTT : « Je
suis bien entendu très impressionné par la taille et le développement
auxquels parviennent les compétiteurs actuels. Mais malheureusement, les
drogues prennent une part de plus en plus importante dans l’entraînement
aujourd’hui et bien entendu si j’étais un compétiteur aujourd’hui je
serais bien obligé de prendre les mêmes substances pour atteindre ce
niveau de masse musculaire. Il ne s’agit pas bien sûr de dire que
j’étais meilleur à mon époque, c’était quelque chose de différent. Il
est clair qu’aujourd’hui il est très difficile de dire à des jeunes ne
prenez pas ces produits car ils n’ont que cela comme référence. Il y a
bien entendu de nombreux inconvénients à prendre des stéroïdes mais,
outre les effets secondaires très néfastes sur la santé, un jeune qui
prend ce genre de produits très tôt dans son entraînement n’apprend pas
à ressentir la façon dont son corps répond à son entraînement. En fait,
dans cette optique, vous dépendez d’un facteur extérieur à votre corps
et cela vous empêche d’apprendre et de sentir toutes ces choses qui vous
permettent de sculpter votre corps. Bien sûr ces arguments ne sont pas
entendus par les jeunes d’aujourd’hui, ils ne les écoutent même pas !
Ils veulent le moyen le plus facile. Le problème est que l’on ne peut
pas prendre ces drogues longtemps inopinément. Vous imaginez la
déception dés qu’ils arrêtent, tout ce qu’ils ont gagné disparaît
presque aussi vite ! On constate alors de nombreuses dépressions
nerveuses accompagnées de douleurs articulaires et organiques.
Il s’agit vraiment de drogues ! ».
LEXNEWS: “Vous êtes également connu pour avoir donné la priorité aux
questions touchant la nutrition dans l’entraînement. Pouvez vous nous
expliquer pour quelles raisons et quels sont vos conseils en la
matière ? ”
Larry SCOTT : « C’est
une question en effet essentielle. On me demande très souvent comment se
développer de plus en plus tout en réduisant son tour de taille ! En
fait, c’est une grosse erreur. Vous ne pouvez pas faire les deux dans la
même période. Tout dépend de ce que vous souhaitez faire. Je recommande
aux clients que j’entraîne de réserver la période hivernale pour prendre
quelques kilos de masse car c’est la période idéale pour cela : il fait
froid, cette graisse supplémentaire vous tient plus chaud,… Et lorsque
le printemps arrive, vous changez alors toute la façon de vous entraîner
et de vous nourrir. Votre but est d’alors de brûler beaucoup plus de
calories et de perdre la graisse en excès de l’hiver. C’est vraiment la
seule façon de pratiquer. Cela correspond d’ailleurs au rythme naturel
du corps et cela donne des résultats. »
LEXNEWS: “ Est-il possible de s’entraîner correctement sans prendre des
suppléments protéinés ? ».
Larry SCOTT : « Je
crois que c’est beaucoup plus difficile de s’entraîner sans ces
protéines supplémentaires mais cela peut bien sûr se faire. En fait, ce
qu’il faut bien comprendre c’est que vous devez changer les rapports de
ce que vous ingérez en fonction de vos objectifs. J’entends par là les
proportions des protéines, des glucides et des lipides selon que vous
voulez gagner du volume musculaire ou au contraire perdre de la graisse.
Mettons que vous soyez au printemps et que vous vouliez perdre de la
graisse, il va falloir augmenter votre ration de protéines et c’est
alors plus difficile de le faire sans l’aide des suppléments de
protéine. Si vous voulez l’équivalent en aliments frais, il va falloir
ingurgiter des volumes énormes de poulet et de thon pour trouver ce
qu’il faut à votre corps. Les progrès seront beaucoup plus rapides avec
des suppléments protéinés équilibrés. Pour moi, 80 % des progrès en
bodybuilding sont dus à la nutrition. L’équilibre entre les protéines,
les glucides et les lipides est essentiel à comprendre en fonction de la
période à laquelle vous vous entraînez. Lorsque l’on s’entraîne pour une
compétition, on apprend ces choses là car elles sont essentielles pour
arriver affûté. Hors compétition, vous mangez plus de glucides afin
d’avoir plus d’énergie pour l’entraînement, à l’inverse, à l’approche
des compétitions, vous réduisez ces glucides et les lipides pour
éliminer la graisse de votre corps.»
LEXNEWS : “Vous êtes connu pour avoir donné votre nom à un appareil et à
un exercice désormais classique, le Scott Bench, quelle est l’origine de
cette création ?”
Larry SCOTT : « Mon
premier magazine dont je vous parlais tout à l’heure donnait une séance
d’entraînement des triceps. J’ai ainsi commencé à m’entraîner au
triceps ! J’aimais beaucoup travailler mes triceps et d’ailleurs ils ont
rapidement surpassé mes biceps. En fait, je n’aimais vraiment pas
travailler les biceps et un jour quelqu’un m’a fait remarquer que ces
muscles pourraient être très bons si je les travaillais plus. J’ai alors
demandé à Vince comment mieux les entraîner. Il m’a dit : tiens prends
ce banc là (le fameux Preacher Bench)! J’ai ainsi commencé à
l’utiliser et curieusement mes biceps ont réagi très vite à ce nouvel
exercice. Je me suis alors spécialisé dans cet exercice. Mais c’est à
Vince que l’on doit cet exercice ! »
LEXNEWS : “ Comment expliquez vous l’efficacité de cet exercice, est-ce
dû à l’isolation du muscle qu’il autorise ? »
Larry SCOTT : « Complètement !
Il isole totalement le biceps et en plus vous pouvez ainsi travailler la
partie basse de ce muscle et si vous avez grâce à une bonne génétique
une bonne attache de votre tendon avec votre avant-bras, vous pouvez
vous bâtir de sacrés bras avec cet exercice ! »
LEXNEWS : “ Pouvez vous nous donner des conseils pour nos lecteurs qui
ont plus de 40 ans et qui souhaitent s’entraîner sans pour autant faire
des séances aussi fortes que dans leur adolescence ?”
Larry SCOTT : « Le
souci des personnes qui ont plus de 40 ans est la plupart du temps de
réduire le tour de taille. Je constate cela souvent chez mes clients.
Lorsque je demande à une quinzaine de personnes de plus de 40 ans ce
qu’ils souhaitent faire le plus dans leur entraînement, j’obtiens comme
réponde : affiner le tour de taille. Or, avec l’âge, les hormones de
croissance naturelles de notre corps diminuent d’année en année. Il faut
ainsi, avec des exercices répétés, essayer de réduire ces pertes tout en
faisant très attention à sa diététique. Il faut veiller aux proportions
dont je vous parlais tout à l’heure entre protéines, glucides et
lipides. Et je ne sais pas ce qu’il en est en France, mais ici, aux
Etats-Unis, lorsque vous allez dans les supermarchés, vous avez toujours
des publicités pour des produits avec peu de graisse, mais ce n’est pas
le seul problème : les glucides jouent un rôle essentiel dans ces
aliments trop riches. Votre corps stocke tous ces glucides autour de
votre taille même lorsque ces aliments sont à faible teneur en lipides.
Vous devez donc faire très attention à ce que la nourriture que vous
prenez soit à faible teneur également en glucides raffinés. Si vous
ajoutez à cela un exercice que j’ai conçu qui s’appelle le « Ring of
Fire » et qui est très efficace pour réduire le tour de taille, vous
aurez ainsi une bonne méthode pour lutter contre ces kilos mal placés.
C’est en effet le souci de la plupart des seniors comme je le vous
disais tout à l’heure ainsi que de bons bras ! »
LEXNEWS :« Merci beaucoup Larry pour ces conseils ! Nul doute que pour aller
plus loin, nos lecteurs pourront avec profit lire votre livre « Loaded
Guns » une véritable mine d’or de conseils, synthèse de toute votre
expérience dans l’univers du bodybuilding. »
« Loaded Guns » by Larry Scott, The First Person to Win All Three Mr.
America, Mr Universe, Mr Olympia, Ed. Larry Scott & Associates.
Véritable traité sur la musculation et la
pratique du bodybuilding, “Loaded guns”, littéralement, revolver
chargés, offre en effet une batterie de conseils digne d’abattre tous
les obstacles sur la route du pratiquant. Synthèse d’années de travail
et de sueur dans les salles de gym, cet ouvrage permettra en effet
d’éviter toutes les erreurs auxquelles est confronté inévitablement le
pratiquant de la musculation comme le rappelle Larry. L’auteur attache
une grande importance à la science de l’entraînement. L’interview qu’il
a accordée à notre revue insiste sur l’importance de bonnes techniques
réfléchies et toujours adaptées à l’individu. N’oublions pas en effet
que de nombreuses personnes avaient prédit à Larry qu’il ne parviendrait
jamais à atteindre le niveau d’une compétition locale en raison de ses
épaules étroites. Non seulement le grand champion a gagné toutes les
compétitions internationales disponibles mais qui plus est, il est entré
dans l’histoire du bodybuilding pour avoir eu en son temps les épaules
et les bras les plus massifs jamais développés ! Une belle leçon de
ténacité qui devrait servir d’inspiration aux jeunes et aux moins jeunes
générations pour leur entraînement quotidien et dans leur vie de manière
générale…
"Larry...You amaze me
how you can continue to come up with better ideas about training...This
book is a treasure chest of bodybuilding pearls."
Arnold Schwarzenegger
Seven-Time Mr. Olympia
Cet
ouvrage peut être commandé sur le site de Larry Scott et expédié en
France :
www.larryscott.com
Pour
compléter ce dossier, nos lecteurs pourront voir avec profit le DVD
« The Classic Collection # 2 » de la série « The golden era of
Bodybuilding » des Editions GMV basées en Australie dirigées par
Wayne R. Gallasch. Ce deuxième volume de cette série dorénavant
classique consacrée aux stars du bodybuilding de l’âge d’or des années
40, 50 et 60, offre des vidéos introuvables par ailleurs de Larry Scott
et notamment sa célèbre victoire de 1965 au Mr Olympia. Le posing de
Larry est superbe et en avance sur son temps, on voit bien là
l’influence de son célèbre mentor, Vince Gironda. Ce volume peut être
commandé directement auprès de GMV Productions :
www.gmv.com.au
Détails de l’édition :
THE CLASSIC COLLECTION VOL.
2 - NOW ON DVD
ALL NEW! Presenting the physique stars of the 40s, 50s and 60s in this
classic extravaganza of old time bodybuilders. From our film archives,
we present an even greater number of stars from our old 16mm and 8mm
films. Three quarters of this tape is in black and white with colour
for those filmed in the late 60s. Music has been added.
FRONT
COVER PHOTO OF LARRY SCOTT BY IRVIN JOHNSON
The quality varies from
mostly good to fair, usually depending on the stage lighting or age of
the film. Some clips such as Chuck Sipes and Rick Wayne are very brief,
while segments of Grimek performing muscle control and Larry Scott
posing are superb.
* Available in NTSC and PAL (region free) * Also Available on VHS by request, use special comments area
when ordering.
Take a trip back in time to the Golden Days of
the iron game. See the greatest legends in our sport, posing
in all their glory: Reeves, Grimek, Pearl, Park and many more!
Un message de Larry adressé tout
spécialement à nos lecteurs !
Jack Lalanne "Revitalize your Life" Editions
HASTINGS HOUSE PUBLISHERS.
Jack
Lalanne est un grand Monsieur de la forme physique aux Etats-Unis. Son
dernier livre en anglais « Revitalize your life » est paru aux Editions
HASTINGS HOUSE PUBLISHERS. De lui, Arnold Schwarzenegger a dit qu’il fut 30
ans en avance sur son temps ! Une référence pour ainsi dire dans l’univers
de la forme physique et qui nous propose dans son livre d’entourer dans son
agenda la date du jour et de considérer que cette dernière est la première
journée du reste de notre vie, et de la vivre ainsi en tant que telle ! Si à
l’origine de la première édition du livre, l’auteur pensait réserver ses
conseils pour les plus de 50 ans, il est depuis revenu sur cette échelle
pour l’élargir très largement aux quadras (et même en dessous pour les
trentenaires inactifs !). L’homme a incontestablement découvert la fontaine
de jouvence et nous invite à la découvrir avec lui. Débutant par un check up
complet de notre état physique (eh oui ! Il va falloir sortir le mètre
souple !), Jack nous emmène pour 29 chapitres de redécouverte de notre corps
avec tous ses secrets accumulés après une vie entière consacrée à la forme.
Un guide inspirant qui n’écarte aucune question et nous offre la plus belle
réponse possible : l’image d’un homme épanoui ayant encore une silhouette
athlétique à un âge avancé !
Dave Draper « Brother
Iron, Sister Steel » On Target Publications, 2005.
Comment présenter
l’auteur, Dave Draper ? Véritable icône du bodybuilding américain dans les
années 60 et 70, celui qui sut mettre en valeur une musculation hors du
commun, va également révéler une plume particulièrement légère et originale.
Il pourrait être le poète de l’acier et de la fonte, ces deux matières étant
d’ailleurs élevées au rang de lien fraternel par l’auteur ! Le ton est
original et jette un regard à la fois passionné et critique sur un thème
longtemps voué aux sarcasmes et aux pires accusations avant d’être récupéré
par les marchands du temple à partir des années 80. La musculation, le
culturisme, le bodybuilding,… que de termes renvoyant à une seule et même
réalité : le soin du corps et de son image indissociablement associé à un
esprit sain. Le fameux équilibre hérité de l’Antiquité peut évidemment,
selon les priorités, pencher vers l’un ou l’autre des côtés de la balance.
Qu’importe Dave Draper nous démontre avec intelligence, que l’humour et un
certain recul par rapport à ses accomplissements, peuvent aider le
pratiquant dans cette longue quête. Dave Draper fait la preuve que cultiver
son corps ne peut aboutir sans une intelligence certaine. Intelligence de la
physiologie, de diététique et de la récupération bien sûr, mais également
intelligence de la psychologie et de la philosophie pour aller plus loin et
repousser sans cesse ses limites. Le lecteur est libre de critiquer, ne pas
partager cette vision, mais en aucun cas condamner par des a priori sans
fondements. Une très belle réflexion sur le thème du corps, de la
discipline, de la motivation, de la santé !
« BodySports – La
Bible des exercices » de Josette Roche-Shuey et Lucien Demeillès, Editions
JIBENA.
A
l’heure des manuels de musculation trop rapidement élaborés avec des photos
plus ou moins en situation, ce dernier ouvrage des Editions Jibena conçu par
deux spécialistes de la forme et de la musculation (les auteurs
interviennent en effet régulièrement depuis de nombreuses années dans la
Revue « Le Monde du Muscle) fait figure d’évènement. Un évènement
pédagogique tout d’abord en raison du travail iconographique exceptionnel
réalisé grâce aux dessins de Lucien Demeillès, véritable artiste en la
matière, qui offrent non seulement une vision dynamique des exercices
présentés mais forcent également leur compréhension en isolant les muscles
et parties du corps concernés. Avec ses 500 dessins d’exercices, cet ouvrage
couvre également, autre mérite, l’ensemble de la musculature du corps humain
pour une remise en forme, un entraînement régulier voire même un
perfectionnement après des années de pratique. Chacun trouvera des mines
d’informations dans cette Bible des exercices afin d’apprendre, à terme, à
composer soi-même ses programmes etmieux coller à la spécificité de son métabolisme et de son anatomie.
Cet objectif ne pourra être atteint qu’en étudiant dans le détail et dans
ses interactions l’ensemble des exercices ici présentés afin de parvenir à
cette compréhension de l’idéal culturiste tant souvent décrié et pourtant
magnifié dés la plus ancienne statuaire grecque classique !
« Iron on my mind » by Dave Draper, On Target
Publications, 2006.
Nous retrouvons l’unique philosophe de la
fonte en la personne de Dave Draper. Si pour le pratiquant lambda, la salle
de musculation n’est qu’une succession de machines, de poids, de glaces et
d’odeurs de sueur, pour l’auteur, la fonte se transforme en métal précieux,
les séances fastidieuses en tournoi chevaleresque, le tout dans une
inspiration onirique impressionnante et communicative ! Dave Draper a
incontestablement un talent d’écriture égal à celui nécessaire pour la
construction du corps de légende qui l’a rendu si célèbre. Le travail de la
plume relève de l’introspection la plus sincère ce qui n’exclut pas
l’humour, l’ironie et la joie partagée d’une passion immodérée après temps
d’années passées. « Iron on my mind » est la réunion de ces pensées
quotidiennes qui jalonnent la vie du sportif dans ces entraînements, pouvant
être lues dans n’importe quel ordre puisqu’elles sont indépendantes les unes
des autres. Ce livre devient alors non pas le livre de chevet du pratiquant
mais le journal de bord quotidien de qui cherche une source d’inspiration
continue afin de persévérer dans la délicate voie de la forme et de la
musculation. Nul doute que «Iron on my mind » n’a son équivalent ailleurs,
Dave Draper ayant déjà fait la preuve de sa générosité dans ses conseils
donnés gratuitement chaque semaine sur le site qu’il anime avec son épouse
Laree. Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, « Iron on my mind »
se doit de figurer dans la bibliothèque de tout amoureux de la fonte en
espérant de prochains volumes tout aussi inspirés !
INTERVIEW, Sergio OLIVA, The Myth, Chicago,
13/07/2007
Haltérophile talentueux s'échappant de Cuba sous
Castro, Sergio OLIVA a trouvé asile à Chicago, ville à partir de
laquelle il a su développer des talents physiques exceptionnels et qui
ont fait de lui l'un des bodybuilders les plus fameux de l'histoire du
sport. La perfection de son corps lui a valu d'être nommé par ses pairs
le "Mythe" ! LEXNEWS a eu le plaisir de l'interviewer dans sa ville de
Chicago. Rencontre avec un personnage extraordinaire dont l'humour n'a
d'égal que sa joie de vivre !
LEXNEWS : « On vous surnomme le Mythe. Si l’on regarde votre passé,
votre parcours semble en effet être une vraie légende : Vous êtes né
dans un pays pauvre, Cuba, sous un régime communiste contraignant, vous
vous êtes échappé de votre pays et Fidel Castro vous a même menacé
longtemps pour cela. Pouvez vous nous rappeler pour quelles raisons vous
avez fait ce choix, et d’où vous viennent cette volonté et cette
puissance hors du commun ? ”.
Sergio OLIVA :
« Tout cela vient d’un héritage reçu de ma mère et de mon père. Ils
avaient l’habitude de travailler comme des animaux. J’ai été élevé à
Cuba et j’ai quitté l’école pour faire toute sorte de sports à l’âge de
12 ans : de la course, du baseball, de la boxe,… J’ai voulu très tôt
m’échapper de Cuba et partir vers les Etats-Unis, mais j’ai du attendre
patiemment car je ne voulais pas le faire dans un bateau de fortune et
finir dans la gueule d’un requin !
Un jour, alors que j’étais allongé sur la
plage, un monsieur est venu vers moi et m’a demandé si je voulais faire
de l’haltérophilie. J’ai été assez maigre mais en même temps j’étais
très fort et plein d’énergie. Je lui ai dit ok et le jour suivant, je
suis allé à la salle du gymnase d’haltérophilie. J’ai fait très
rapidement des progrès dans cette discipline à un tel point que je
battais tous mes concurrents à Cuba. Mes entraîneurs m’ont alors envoyé
en Russie. Là-bas j’ai pu suivre un stage afin d’apprendre de meilleures
techniques car les Russes étaient les meilleurs en haltérophilie à cette
époque. J’ai appris très vite d’autant plus que j’ai toujours eu des
facilités dans les soulevés. J’ai commencé par un total de 900 kg pour
finir là-bas avec un total de 1300 kg incluant les trois mouvements
classiques. Pour toutes ces raisons, les dirigeants estimaient que
j’avais de grandes chances de rafler des médailles d’or. Ils m’ont alors
traité avec le plus grand soin à Cuba en me donnant tout ce que je
souhaitais : de la nourriture, de l’argent, une voiture mais ma famille,
elle, n’avait rien à manger ! Je ne pouvais même pas leur donner une
part de ce que je recevais sous peine d’aller en prison. Ils n’étaient
intéressés que par ma personne et seulement pour les résultats que je
pouvais apporter. Cela m’a littéralement déprimé et j’étais vraiment
malade de cette situation.
Nous devions participer aux jeux
Panaméricains à la Jamaïque ainsi notre équipe fut envoyée là-bas.
J’avais bien entendu toujours l’intention de m’échapper mais je devais
être prudent car la police secrète nous surveillait nuit et jour. J’ai
cherché où se trouvait l’Ambassade des Etats-Unis tout en étant effrayé
par les risques que je prenais. Un jour, je suis allé au centre ville
pour la trouver sans succès, ce qui m’a profondément découragé. Alors
que je revenais vers le bâtiment où était réunie toute l’équipe cubaine,
quelqu’un m’informa que je devais rentrer à Cuba ! Je n’avais ni
chaussures, ni chemise, et je me suis mis à courir. Un grand nombre de
personnes de l’équipe souhaitaient faire la même chose depuis un certain
temps mais sans en parler car ils étaient également effrayés. Ils me
disaient souvent : « Sergio, que penses-tu du gouvernement ? » et je
leur répondais que je n’en pensais rien. Ils me regardaient tout le
temps car ils avaient deviné que j’allais tenter quelque chose de même
que je me doutais qu’ils allaient essayer eux aussi de faire quelque
chose. En fait, on se regardait pour savoir qui allait faire le premier
pas et, bien entendu, ce fut moi !
J’ai commencé à courir de plus en plus
vite. J’entendais la police secrète me demander ce que je faisais et je
leur répondais : « Je vais m’échauffer ! ». Alors que je me retournais
tout en courant je pensais apercevoir la police me poursuivre mais en
fait j’ai alors aperçu une grosse foule qui courait derrière moi.
C’était tout le reste de l’équipe qui courrait derrière mes pas ! Nous
avons ainsi dévalé vers le centre à Kensington et nous sommes tombés
heureusement sur l’Ambassade américaine. Quand les Marines ont vu cette
foule débouler, ils ont ouvert les portes pour nous faire entrer alors
que la police secrète était à nos trousses. Mais c’était trop tard pour
eux ! Alors que nous étions dans l’enceinte de l’Ambassade, nous nous
sommes tous mis à pleurer, à crier et à danser…Nous n’arrêtions pas de
crier : « Nous sommes libres ! Nous sommes libres ! ». Les Marines ne
savaient pas trop quoi faire de nous et ils ont alors appeler Washington
qui leur a dit : ils veulent s’échapper du régime cubain, amenez les à
Miami. Ainsi, en deux heures, on nous a transporté à Miami en
hélicoptère ».
LEXNEWS : “C’était sûrement mieux que dans
un bateau de fortune !”
Sergio OLIVA :
“Oh
ça oui ! Bien mieux et surtout sans les requins ! Vous savez, tout cela
s’est passé tellement vite. Je ne pensais pas m’échapper aussi vite
parce que j’étais sensé avoir mes trois ou quatre médailles olympiques
là-bas comme j’étais le plus fort. Mais je peux vous dire que j’ai
préféré perdre toutes mes chances de remporter ces médailles et de
gagner ma liberté aux Etats-Unis ! »
LEXNEWS : “Vous avez commencé une nouvelle vie en arrivant aux
Etats-Unis”
Sergio OLIVA :
“
Lorsque nous sommes arrivés en Floride, nous avons été très bien
accueillis. Ils nous ont trouvé du travail et tout ce qu’il fallait mais
je ne souhaitais pas rester à Miami car c’était trop proche de Cuba. Il
faut savoir que Fidel Castro était très en colère après moi car il
estimait que j’avais embrigadé toute la délégation cubaine dans cette
fuite ce qui n’était pas vrai. J’avais juste commencé à courir, seul, ce
qui avait donné le signal aux autres de faire la même chose de leur
côté. Je voulais donc m’éloigner le plus possible de Cuba. J’en ai fait
part à l’un des agents du F.B.I qui m’a répondu que cela ne posait pas
de problèmes et m’a demandé où je souhaitais aller. Je lui ai répondu
Chicago. Il a paru très étonné par ma réponse et m’a répondu : « Vous
n’allez tout de même pas vous rendre à Chicago alors que vous venez de
Cuba, un endroit de plage et de soleil alors que Chicago est plein de
neige et de vent ! Je lui ai confirmé que je souhaitais tout de même
aller à Chicago car, tout petit déjà, j’avais toujours aimé le nom de
cette ville même si je ne l’avais jamais vue à la télévision !
Tout le reste de l’équipe s’est
éparpillé : certains sont partis en Californie, d’autres à New York et
certains restèrent à Miami. C’est comme cela que je suis arrivé à
Chicago ! Le jour même de mon arrivée, il s’est mis à neiger. Je suis
sorti de l’avion et j’ai reçu des flocons de neige sur ma main et j’ai
alors dit : « Jésus Christ ! ». Les autres passagers étonnés m’ont
demandé d’où je venais, et je leur ai répondu : de Cuba. Ils ont alors
compris et m’ont dit que pendant la nuit, la température allait
descendre en dessous de zéro et que je ferai bien de mettre un manteau
doublé si je ne voulais pas geler sur place !
C’est ainsi que je suis arrivé à Chicago,
je me suis habitué à ce temps et maintenant vous savez j’ai même appris
à l’adorer et je n’aime plus du tout la chaleur ! J’ai également eu tout
de suite un bon contact avec les habitants de cette ville qui m’ont
accueilli gentiment alors même que je ne parlais pas un mot d’anglais à
mon arrivée. Ils avaient trouvé quelqu’un pour traduire les mots que je
ne parvenais pas à comprendre. Le jour qui a suivi mon arrivée, j’ai
commencé à travailler à l’usine. »
LEXNEWS : “Sergio, si vous le voulez bien, venons en à votre
entraînement. Vous êtes réputé pour l’intensité de vos séances
d’entraînements. Vous aviez des séances très intensives après 10 à 12
heures de travail pénible dans une fonderie !”.
Sergio OLIVA : “C’était en
effet très dur. Je n’étais pas au début concerné par le bodybuilding. Je
travaillais comme un animal.
Quand
il faisait 35° à l’extérieur de la fonderie, l’intérieur pouvait
atteindre 200° !
Il faisait très chaud là-dedans. Mais comme je venais de Cuba, c’était
plus facile pour moi. Il n’y avait
pas à l’époque de temps de travail limité ; Vous travailliez autant
d’heures que vous pouviez pour gagner plus d’argent. Ainsi, je
travaillais 9, 10 ou même parfois 12 heures chaque jour. Quand j’avais
finis mon travail, j’allais directement au YMCA (Young Men’s Christian
Association, association chrétienne aux Etats-Unis offrant, entre autre,
des possibilités d’entraînements sportifs Ndlr) afin de faire ma
séance d’entraînement au poids. Je ne connaissais rien à l’époque aux
séances de travail de bodybuilding proprement dites. Je prenais les
magazines et comme je n’y comprenais pas un mot, je regardais les photos
et m’entraînais à partir de cela… A cette époque John Grimek était en
couverture des magazines. C’était mon favori parce qu’il avait un beau
physique et qu’il était également fort et puissant. Il y avait également
Steve Reeves, un autre de mes modèles en raison de son visage magnifique
et de son physique extraordinaire. J’ai ainsi combiné ces deux modèles
et ajouté un peu de moi afin d’établir une séance d’entraînement qui me
corresponde. En fait, je vais vous dire quelque chose : c’est toujours
la même séance que je fais encore aujourd’hui ! Je n’ai pas changé cette
séance depuis 40 ans. Cela m’a tellement bien correspondu que je n’ai vu
aucune raison d’en changer. Je n’avais demandé de renseignements à
quiconque sur la façon de s’entraîner, de poser ou toute autre chose
tout simplement parce que je n’en avais pas envie et surtout parce que
je n’aurais pas pu le faire en raison de la barrière de la langue.
Je
travaillais ainsi au YMCA pendant trois à trois heures et demi et, à
peine terminé, j’attrapais un sandwich avant de me rendre directement à
un cours du soir à 21 heures pour apprendre l’anglais pendant 2 heures !
Après cela, il était temps de manger un autre sandwich et d’aller au lit
car il fallait que je sois debout le lendemain matin à 5 heures pour une
nouvelle journée…
En fait, j’ai
toujours été actif. Je faisais de la course, de la natation, je
m’entraînais même pour une demi-heure. Tout cela est un cadeau de Dieu.
Au début, je n’avais pas en tête de faire de la compétition en
bodybuilding. Je pensais plutôt à l’haltérophilie. Mais quelqu’un à la
salle m’a fait remarquer que je pouvais très bien faire les deux et j’ai
ainsi dit : pourquoi pas ! Je me suis inscrit à ma première compétition
d’haltérophilie et j’ai remporté le titre. Le même jour, j’ai été dans
les coulisses pour me changer et mettre un maillot de pose. Je me suis
échauffé puis j’ai grimpé sur la scène et concouru pour le titre de Mr
Chicago Junior. Je ne savais rien à rien, le juge me disait de tourner à
gauche et je tournais à droite, puis indiquait de se tourner à droite et
je me mettais de dos ! Alors qu’il demandait une pose double-biceps, je
commençais à fléchir mes jambes ! Mais j’ai tout de même gagné à ma
façon parce que j’étais tout simplement le plus développé et le mieux
défini de tous les compétiteurs. Vous savez ce n’était pas une
compétition de celui qui parlait le mieux anglais ! Les seuls mots que
je pouvais dire alors qu’ils me tendaient le trophée c’était :
« Merci ». C’est ainsi que tout a commencé ! Je ne pensais pas concourir
seulement en bodybuilding à cette époque car je tenais à faire encore
des compétitions d’haltérophilie pendant quelques années encore. Et un
jour, quand j’ai vu ces photos de Steve Reeves et de John Grimek, je me
suis dit : je vais devenir un bodybuilder professionnel. Un des gars à
la salle qui était jaloux me dit alors que je ne pourrai jamais devenir
l’un d’entre eux puisque je ne parlais pas un mot d’anglais. Je lui ai
répondu que j’avais bien remporté le titre de Mr Chicago Junior sans
connaître un seul mot d’anglais. Ma détermination était ferme. J’ai
ainsi arrêté l’haltérophilie car cela faisait trop avec le travail à la
fonderie. Et je me suis mis à me développer, de plus en plus… »
LEXNEWS “Quelle était votre attitude mentale pour faire tout cela ?”
Sergio OLIVA : “Quand
les années ont passé, j’ai pu apprendre toutes ces techniques mentales
dont on parle souvent aujourd’hui. Mais vous savez quand vous allez à la
salle et que vous passez votre temps à parler, vous n’allez nulle part !
Bien entendu, vous pouvez parler un peu, mais votre concentration doit
être dans votre entraînement. Vous devez être très fort également dans
votre mental. En fait, je me concentrais sur l’ensemble de mon corps
pendant mes séances. Je ne pensais qu’à garder une proportion entre les
différentes parties de mon corps tout en me concentrant sur la partie à
travailler. C’est pour cela que j’ai réussi, en établissant un équilibre
entre toutes les parties de mon corps et cette symétrie m’a rendu
célèbre. »
LEXNEWS : “La question des stéroïdes et autres produits dopants sont
souvent un débat récurrent dans le bodybuilding. Quelle était votre
position à l’égard de ces produits à l’époque où vous étiez en
compétition et qu’en pensez vous aujourd’hui pour nos jeunes athlètes ?”
Sergio OLIVA : “A
l’époque des années cinquante, il n’y avait pas tous les stéroïdes qui
existent aujourd’hui. Bien entendu, nous en avons tous pris mais ce
n’était pas les mêmes que ceux de nos jours. Aujourd’hui, c’est une
folie totale ! A l’époque, je savais à l’intérieur de moi-même que ce
n’était pas bon, c’est d’ailleurs ce qui m’a fait cesser d’en prendre et
qui plus est j’ai continué à me développer même en leur absence. C’est
pour cela que j’aimerai dire aux jeunes athlètes d’aujourd’hui de rester
à l’écart de tout cela ! C’est vraiment quelque chose de nocif et nous
savons aussi qu’un grand nombre de bodybuilders en sont morts. Votre
foie, vos reins sont touchés par la nocivité de ces produits. Un grand
nombre de crises cardiaques sont également causées par l’usage de ces
produits. Aujourd’hui, je fais le tour du monde et je dis toujours aux
jeunes : Ne prenez pas ces stéroïdes, laissez votre corps se développer
de lui-même. Ensuite, lorsque vous deviendrez un professionnel, ce sera
à vous de décider de les prendre ou non, mais ce qu’il y a de sûr c’est
qu’il faut être accompagné d’un docteur dans ce cas pour vous aider. Il
est très dangereux de pratiquer une automédication avec les stéroïdes.
Il faut savoir que vous devez faire un contrôle médical touts les 30
jours avec un prise de sang. Qui plus est, le danger est de toujours
vouloir augmenter la dose de ces stéroïdes pour grossir de plus en plus.
Mais si vous faites ainsi, la plupart du temps vous ne vous entourez
plus alors des conseils d’un médecin car celui-ci réaliserait vite qu'à
l'évidence que vous ne suivez plus ses conseils.
Pour moi, les
stéroïdes et autres substances dopantes sont un réel danger et elles
peuvent vous tuer ! »
LEXNEWS : “Vous
insistez souvent sur le fait que la diététique et le récupération sont
les deux éléments majeurs pour la croissance musculaire. Il est souvent
difficile de comprendre ce qu’est une diététique équilibrée. »
Sergio OLIVA : “Pour moi la
diététique n’est pas un réel problème, vous devez utiliser tout
simplement votre tête ! Vous devez sentir quelle diététique vous
réussit. J’ai essayé différentes diététiques par le passé mais je ne
suis pas très bon sur ce sujet car j’adore manger ! Et quand je
travaillais à la fonderie, je n’avais pas à me soucier de diététique
parce que je dépensais toutes les calories que je mangeais. J’avais par
ailleurs une séance de musculation tellement intense après ma journée de
travail et j’étais tellement concentré dans ma pratique du bodybuilding
que je n’avais pas vraiment à me soucier de diététique. Bien entendu, et
je remercie Dieu pour cela, j’avais assez de chance pour ne faire qu’un
régime trois semaines avant le concours et cela suffisait ! Je faisais
bien entendu attention à ce que je mangeais mais je ne pratiquais pas
une diététique stricte. J’ai appris quelque chose de très simple et de
très important : Vous ne pouvez pas faire ce que je fais, et je ne peux
pas faire ce que vous faites ! J’ai eu à trouver ce qui fonctionnait
pour mon métabolisme tout simplement parce que nous sommes tous
différents. Si vous regardez des bodybuilders sur une scène, vous
réalisez que leurs corps sont tous différents. J’ai même essayé à une
époque le régime de Frank Zane et j’ai été malade pendant un mois ! Mon
corps l’a rejeté parce qu’il ne pouvait tout simplement pas faire ce que
celui de Frank pouvait faire. Ainsi je devais apprendre ce qui était bon
pour Sergio. Il est très important de comprendre son propre métabolisme,
certains brûlent tout ce qu’ils mangent alors que d’autres vont stocker
toutes ces calories. Vous devez devenir comme un docteur et voir ce qui
est bon pour vous. Je crois qu’il est très important pour les jeunes
athlètes de comprendre cela et de ne pas copier aveuglément les diètes
et les entraînements de leurs champions favoris. C’est même la pire
chose à faire ! Vous devez tester pendant une période de 6 mois par
exemple différentes démarches et étudier et apprendre par votre propre
expérience. C’est ainsi que je suis devenu ce que tout le monde a pris
coutume d’appeler un « mythe » parce qu’avec de bonnes dispositions
génétiques, j’ai eu recours à une façon de m’entraîner très fondée sur
les sens, c'est-à-dire ce que je ressentais par l’expérience. C’est
ainsi que j’ai atteint cette perfection de la symétrie, de la
proportion, de la taille, etc. »
LEXNEWS : “Quelle est votre position sur la prise de protéines et son
éventuelle surdosage ?”
Sergio OLIVA : “Je n’ai
jamais pris des protéines en surdose. J’en prenais bien sûr avec des
acides aminés mais vous savez vous ne pouvez pas vous asseoir et vous
dire que les protéines vont faire le travail pour vous. Je vais vous
faire la même recommandation que tout à l’heure : apprenez à observer ce
qui est bon pour vous. En ce qui me concerne, prendre trop de protéines
ne m’a jamais réussi. Quand j’en prenais trop, j’allais à la salle et je
me sentais trop lourd pour réaliser mes séances intensives. Je préférais
dés lors en prendre moins que trop. »
LEXNEWS : “Vous avez connu la plupart des grands bodybuilders de l’âge
d’or : pouvez vous nous rappeler quelques souvenirs de certains d’entre
eux ? »
Sergio OLIVA : “Steve
Reeves était extraordinaire. C’était un vrai gentleman et il avait un
physique impressionnant. Nous avons voyagé ensemble à travers le monde
et nous sommes même venus dans votre pays en France ! John Grimek, Steve
Reeves et moi-même avons fait une grande tournée en Europe et ce fut
fantastique. Nous avons souvent conversé ensemble et Steve était
quelqu’un de vraiment gentil, il ne se prenait pas pour un dieu ! John
Grimek était également très sympathique et avait un physique superbe.
J’ai beaucoup appris d’eux. Je me souviens d’une compétition pour le
titre de Mr Univers. J’étais très
malade après avoir mangé quelque chose de mauvais. Et John Grimek
accompagné de Serge Nubret sont venus me voir et m’ont dit : Allez ! Tu
n’as rien à faire, mets toi juste un peu d’huile et échauffes toi un
petit peu et tout sera ok ! C’est ce que j’ai alors fait : j’ai fait
seulement 3 poses et je suis devenu Mr Univers ! Grâce à eux, j’ai pu
concourir et gagner ce concours. Serge Nubret est un de mes amis
personnels. Nous avons le même prénom ! Le haut de son corps est si
magnifique. Si Serge avait eu de très grosses cuisses et mollets, il
aurait battu tout le monde sur la planète. Il avait une telle
proportion, une ligne superbe et en plus il avait une fière allure.
C’est vraiment quelqu’un très très sympathique. Arnold Schwarzenegger
est également un de mes amis. Nous avons été opposé l’un à l’autre dans
les compétitions. Je me souviens d’une compétition que je n’ai pas
gagnée en 1972 à Essen. En fait, les juges ont littéralement donné le
titre à Arnold parce qu’à cette époque je n’étais plus en bons termes
avec Joe Weider. Et Arnold a admis qu’il ne méritait pas de gagner parce
qu’il savait qu’à cette époque personne ne pouvait me battre. J e savais
que j’étais à mon meilleur même si je savais qu’ils n’allaient pas me
donner le trophée. Cela ne m’empêche pas de voir chaque année Arnold et
nous parlons ensemble avec grand plaisir. Il est devenu quelqu’un
d’important et en plus il représente de manière idéale notre sport ! »
LEXNEWS : “ Quel est votre entraînement aujourd’hui ?”
Sergio OLIVA : “Je
m’entraîne exactement de la même manière que dans les années cinquante !
Bien entendu, je n’utilise pas autant de poids et je ne fais plus 3
heures d’entraînement, mais je continue à travailler du lundi au
vendredi, à raison d’une séance d’1,5 ou 2 heures. Mais je fais toujours
la même séance avec des poids plus légers. Vous savez j’ai eu dans ma
vie 18 blessures dans tout mon corps (coiffe des rotateurs, jambes
cassées,…) mais je continue à travailler en sachant ce que je peux
encore faire et ce que je ne peux plus faire. Je ne force jamais sur une
blessure. »
« Merci Sergio pour ce beau témoignage d’une vie dédiée à votre passion,
d’une vie trépidante qui devrait nous faire un peu relativiser ce que
nous estimons être une vie stressante de nos jours ! Notre Revue et tous
ses lecteurs vous souhaitent encore de très longues séances
d’entraînement ! »
Un
message de Sergio pour nos lecteurs :
“Read, take your time, find a good routine, stay away from steroids,
find what kind of metabolism you’ve got. Put it together and see how far
you can go between you and God!”*
*(Lisez,
prenez votre temps, trouvez la bonne manière de vous entraînez, restez
éloignés des stéroïdes et trouvez quel métabolisme vous avez. Assemblez
tout cela et vous verrez jusqu’où vous pourrez aller entre vous et
Dieu !)
Le manuel du "Mythe" écrit par lui et Frank Marchante
est disponible sur le site de Sergio :
www.SergioOlivaTheMyth.com Un livre
complet sur tous les aspects de l'entraînement par celui qui fut Mr
Olympia, Mr World, Mr Universe et l'un des plus prestigieux bodybuilders
de cette discipline ! (Les photos visibles sur cette interview peuvent
également être commandées sur le site de Sergio et autographiée par lui
:
www.sergiooliva.com)
A lire l'interview de Frank Marchante sur ce livre qui a
ouvert un débat aux USA :
Naguère très utilisé dans toutes les
salles de gymnastique, le Medecine-Ball avait disparu depuis longtemps
des salles et des équipements personnels jusqu’à un récent retour en
force parallèlement aux élastiques (ex Sandows). Il est, en effet, grand
temps de redécouvrir etde profiter de
tous les bienfaits qu’offre cet accessoire on ne peut plus simple, peu
onéreux et particulièrement efficace.
Le Medecine-Ball Gel de SVELTUS a
une esthétique moderne en Gel, agréable au toucher et strié pour une
adhérence optimale. Idéal pour une séance d’abdos (essayez quelques
relevés de buste avec ce Medecine-Ball sur la poitrine !) mais aussi
pour des mouvements plus amples faisant intervenir les bras, les
épaules, le dos, ainsi que les jambes avec des flexions répétées… Les
combinaisons ne sont limitées que par l’imagination du pratiquant ainsi
que sa résistance ! Le Gel a le grand avantage d’empêcher le rebond sur
le sol. Chaque couleur est associée à un poids du jaune (1kg) au noir
(5kg), il y en a de toutes les couleurs !
Pour une séance un peu plus intensive, les
Haltères à mains vinyle seront le choix idéal. Ces haltères
offrent le grand avantage de ne pas occasionner de bruit métallique
pouvant gêner l’entourage. Elles sont robustes et également déclinées en
toutes les couleurs selon leur poids : de 500 gr à 5 kg ; l’éventail est
large et autorise ainsi toute une série d’exercices progressifs
couvrant quasiment tout le haut et le bas du corps. Un poster pour les
haltères à mains est également élaboré par SVELTUS et propose 20
exercices à réaliser avec ces poids pour faire travailler tous les
muscles du corps : à afficher au mur pour ne pas oublier les bonnes
résolutions !
Il ne manque plus qu’un bon tapis pour
pratiquer tous ces exercices. Le tapis pliable SVELTUS de couleur
bleu est l’accessoire malin qui trouve toujours un petit endroit pour se
loger. Résistant et amortissant à la fois, il est doté d’une poignée
pour le transporter partout facilement. Valeur sûre de la marque, ce
sera le compagnon idéal de toutes vos séances pour la nouvelle année !
SERGE NUBRET
Découvrez le dernier livre de Serge NUBRET !
Serge
Nubret "Je suis, moi & Dieu" Édition Publibook, 2007.
Serge Nubret est
l’illustration parfaite de la symbiose de l’adage antique « men sana in
corpore sano ». Ayant repoussé au plus loin les limites du corps humain,
cet athlète exceptionnel a su, très tôt, prendre conscience de la nécessité
d’une réflexion et d’une introspection sur sa démarche, et de manière plus
générale sur notre destinée. Son premier essai fait preuve d’une maturité
impressionnante tant le recul sur lui-même opéré par l’auteur dénote une
prise de conscience sur le monde et la spiritualité hors norme dans le
milieu sportif dont il est issu. Si l’ancien sportif ne peut échapper aux
préjugés indissociables au culte du corps, il démontre dans ce livre que le
corps, même surdéveloppé, ne saurait atrophier le propre de l’homme, à
savoir sa capacité de porter un regard sans concessions sur lui-même et sur
notre société. Très profondément empreint de foi catholique dans laquelle il
a baigné dés son plus jeune âge, ce guadeloupéen d’origine a su interroger
sa foi en fonction de ses expériences personnelles. Mystique à n’en point
douter, l’homme a visiblement une expérience très intime de la croyance,
avec tout ce que cela comporte d’extase, de doutes et de remise en question.
Serge Nubret n’est pas un optimiste forcené pour qui tout ne serait que question
de volonté, volonté dont il a démontré la force par ailleurs dans le milieu
sportif. Il n’est pas de ces optimistes qui ne doutent pas sur l’espèce
humaine mais, au plus profond de lui, scintille une flamme, celle qui lui
fait dire qu’à l’orée d’un horizon bouleversé l’espoir fondé sur l’amour des
hommes et de leurs liens sociaux permet d’espérer un sursaut fondé sur la
foi. A mi-chemin entre conte initiatique, (Serge Nubret y excelle), et
réflexion spirituelle, l’auteur nous invite à un formidable parcours sur ce
que pourrait devenir l’espèce humaine si, un jour, cela s’avérait vrai…
Le DVD tant attendu du grand
champion Serge Nubret est enfin disponible !
Pouvoir
suivre les conseils d’un grand champion en direct est rarement chose
possible. C’est maintenant chose possible avec une vidéo tournée aux
Etats-Unis qui était jusqu’alors introuvable en France et qui est désormais
disponible en DVD. Serge Nubret prend en main une jeune femme visiblement en
surpoids.
6 mois
après les résultats sont extraordinaires ! Nous la rencontrons à ce stade où
elle a perdu suffisamment de poids pour entreprendre une musculation grâce
aux conseils du grand maître… Serge Nubret y développe sa fameuse méthode
des 3 forces, sans lesquelles un grand nombre de pratiquants ont perdu,
perdent et perdront encore leur temps dans les salles à se désoler de ne pas
progresser... La puissance mentale y joue un rôle fondamental : soulever la
fonte mécaniquement ne suffit pas à elle seule. Il faut véritablement mettre
en œuvre une force qui relève de ces exemples extraordinaires relatés dans
les faits divers où une femme est capable de soulever une voiture pour
dégager son enfant emprisonné ou bien un homme capable de résister à une eau
très froide pendant des heures après un naufrage. La force de la méthode de
Serge Nubret réside là , dans le fait d’insister beaucoup sur cet aspect des
choses, fait trop souvent ignoré dans les entraînements classiques. Même si
Serge ne cache pas ses profondes convictions religieuses, cette force
n’implique pas obligatoirement un ésotérisme qui pourrait effrayer, il
suffit pour s’en convaincre de constater le nombre croissant d’athlètes de
haut niveau qui aujourd’hui pratiquent cette approche très naturellement
dans leur entraînement et qui repose sur une visualisation et une
représentation mentale sans limites.
La
méthode exposée est particulièrement pédagogique : Le grand champion est en
effet un enseignant né et ses conseils prodigués sont immédiatement
compréhensibles. Il n’hésite pas à offrir ses instructions de manière très
précise. Le programme est expliqué en détail, exercice après exercice, set
après set et répétition après répétition. La pratiquante s’exerce sous le
regard de son professeur, lui-même démontrant les exercices. Serge Nubret
est d’une rigueur redoutable dans le respect de la forme pratiquée quant aux
exercices. Véritable puriste, il insiste sur le fait de parfaitement
exécuter les mouvements plutôt que de ne penser qu’au volume de poids
soulevé… à bon entendeur !
Tout le
corps est concerné dans les programmes proposés en respectant les règles de
repos, l’alimentation ainsi que l’entraînement cardio.
Le DVD
se poursuit avec un séminaire passionnant tenu par Serge Nubret en 1975 en
Australie Méridionale (Adélaïde). Tous les sujets du bodybuilding sont
abordés par le grand champion qui n’hésite pas d’ailleurs à répondre aux
questions les plus diverses. La bande-son est doublée par de superbes vidéos
inédites du grand bodybuilder qui pose sur scène et sur de belles plages
ensoleillées !
Toutes
les photos du seul et unique Serge Nubret sur des CD ?
GALERIE
PHOTO SERGE NUBRET
Voici un CD qui contient plus de 1500 photos et qui permet de retrouver
Serge Nubret dans sa vie privée et professionnelle. Ces 1500 photos
retracent le parcours incroyable de cet athlète hors du commun entré dans la
légende du bodybuilding. Une collection exceptionnelle et inédite !
NUBRET
VU PAR DENIE CD Parce
que Serge Nubret est un artiste, il lui fallait également le point de vue
d’un artiste pour le représenter…Ce CD Photo
regroupe plus de 400 photos prises par Denie, le grand photographe. Il a
suivi Serge tout le long de sa carrière de culturiste et a livré des prises
de vue littéralement incroyables. Si le bodybuilding est l’art de sculpter
son corps, nul doute que la photographie est une discipline artistique
indissociable de cette pratique afin de graver pour l’éternité ces
sculptures vivantes. Une collection unique comportant plus de 400 photos à
regarder comme source d’inspiration !
Les plus belles prises de vue de Serge
Nubret en tirage photos de qualité chez vous ! Il est désormais possible de recevoir de
magnifiques photos de légende prises par Denie ou encore Art Zeller avec de
superbes tirages papier photos de qualité en format 8 x 10. A commander
directement sur le site de Serge Nubret
Serge NUBRET
prépare le 1er concours de Bodybuilding sur Internet !
PEARL & DRAPER DVD Seminar, Santa
Cruz, California, livret de 32 pages, 75 mn, DVD, 2005.
Un DVD
pour la forme
avec les meilleurs coachs !
Un séminaire
complet de 75 minutes animé par deux légendes vivantes du bodybuilding vous
tente ? Avec le PEARL & DRAPER Seminar en DVD, c’est chose possible !
Accompagné d’un livret de 32 pages contenant un entretien exclusif entre
Dave Draper et Bill Pearl, les deux icônes de l’age d’or du bodybuilding
américain, ce DVD est une véritable source d’inspiration pour tous les
passionnés de la fonte. Abordant de nombreux thèmes avec une approche pleine
d’humour et en même temps passionnée, nos deux compères n’ont rien perdu de
leur verve pour leur sport préféré. Ils n’hésitent pas à nous faire partager
généreusement leurs expériences en revenant sur les mythes incontournables
de la pratique de la fonte et en même temps en insistant sur les éternelles
vérités.
Un troisième personnage illustre rejoint
les deux animateurs du DVD en la personne d’Ed Corney, visiblement en
meilleure forme après le sévère accident cardiovasculaire qui le clouait sur
une chaise roulante jusqu’alors. Grâce à ces expériences incontestables, ce
sont les meilleurs conseils en matière d’entraînement, de diététique, de
repos,… qui nous sont livrés à titre de témoignages. Un DVD à recommander à
tous les nostalgiques des pionniers de la fonte !
LEXNEWS a eu le plaisir d’avoir une
interview exclusive de Franco COLUMBU pour nos lecteurs. Grand champion
d’haltérophilie puis de bodybuilding, ce natif de Sardaigne, émigré en
Californie avec son ami, un certain Arnold Schwarzenegger, a conquis une à
une les marches du succès pour terminer comme thérapeute réputé en
chiropractie avec le titre de docteur et un Ph.D. en nutrition, acteur de
cinéma et de TV... Ses conseils avisés sont un témoignage intéressant dans
l’univers sportif actuel, où très souvent les informations contradictoires
s’opposent. Découvrons avec ce champion humble et plein d’humour les arcanes
du corps humain et le moyen d’en tirer le meilleur parti !
LEXNEWS : « Quel
était votre premier objectif quand vous avez commencé à soulever des poids
en Sardaigne, et pensiez vous à cette époque que cela allait devenir votre
future activité professionnelle ainsi que votre vie ?”
Franco COLUMBU:
« En fait, tout cela a été très surprenant : Quand j’avais
entre 14 et 16 ans, en Sardaigne, nous avions pris l’habitude avec des
camarades de soulever des rochers en granit ! Nous les soulevions au dessus
de la tête et je faisais ainsi des compétitions avec les autres enfants.
Comme je parvenais déjà à soulever des rochers assez lourds, les autres
essayaient toujours d’aller plus loin, et bien sûr, je relevais tout le
temps les défis…Un peu plus tard, après ces challenges locaux, j’allais à un
endroit en Sardaigne du nom de Nuoro où ils recherchaient de nouveaux
talents, de jeunes haltérophiles qui ne s’étaient jamais entraînés
sérieusement auparavant. Je décidais alors de me lancer dans l’aventure ce
qui m’a valu mon premier article dans un journal : C’était en effet la
première fois que je participais à un tel évènement et que je gagnais dans
cette ville ! »
LEXNEWS : “C’était
ainsi votre première victoire dans une compétition ?”
Franco COLUMBU:
« Oui, tout à fait ! C’était ma toute première compétition parmi des
inconnus… Avec le recul, je réalise que je soulevais ces poids avec une
mauvaise technique mais j’avais néanmoins remporté la victoire et c’est cela
qui m’importait ! J’étais parvenu à soulever 90 kg au dessus de la tête pour
la première fois. Je réalisais alors qu’une nouvelle voie s’ouvrait à moi :
Etre le plus fort et gagner !
J’ai parallèlement appris la boxe et je
suis parti alors en Allemagne. J’avais 18 ans lorsque je me suis mis à
pratiquer régulièrement l’haltérophilie à Munich. Je pratiquais alors les
mouvements olympiques de base en haltérophilie. Je suis alors devenu
rapidement l’un des plus forts dans cette discipline. Un soir, j’ai gagné un
championnat d’haltérophilie à Stuttgart, et cette même soirée un certain
Arnold Schwarzenegger allait gagner la compétition de bodybuilding Mr Europe
sur la même scène !
LEXNEWS : “ Ce fut
votre première rencontre ?”
Franco COLUMBU:
« Oui, j’ai reçu mon trophée sur la scène et je lui ai alors demandé : Qui
est tu ? Je connais pourtant tout le monde en Allemagne et il m’a répondu :
Non, non, je suis d’Autriche ! Jusqu’alors, je pratiquais un peu le
bodybuilding mais pas pour la compétition puisque je concourrai en
haltérophilie. Mais lorsqu’il revint à Munich quelques mois plus tard, nous
avons commencé à nous entraîner ensemble. Dés lors, nous avons fait des
compétitions dans les deux disciplines, et de 1966 à 1968, nous avons gagné
les championnats d’haltérophilie en Europe et j’ai débuté alors en
bodybuilding. Arnold était bien sûr au dessus de moi pendant ces années.
Mais en 1968, j’ai participé et remporté ma première compétition de
bodybuilding avec le titre de Mr Italie. C’est finalement ce qui m’a poussé
à continuer dans le bodybuilding parce que je ne m’attendais pour ma
première compétition qu’à une dixième place et je terminais en remportant la
victoire ! J’étais totalement excité par tout ce qui m’arrivait : Quelques
mois plus tard, en septembre de la même année, je participais et remportais
Mr Europe à Bruxelles. En octobre, j’allais à Londres et je parvenais à me
classer second pour la compétition Mr Universe. Ces résultats arrivaient si
rapidement que je ne pouvais pas faire autrement que poursuivre dans cette
voie. Comme j’avais remporté tous les titres d’haltérophilie d’Europe que je
pouvais gagner, je décidais alors d’abandonner la compétition et de ne plus
me consacrer qu’au bodybuilding, ce qui me passionnait alors ! En 1970, j’ai
remporté le titre de Mr Universe à Belgrade. Et je vais vous raconter une
histoire inédite dont je n’ai encore jamais parlée ! Et vous allez être
surpris…En 1971, il y avait une compétition Mr Universe à Paris. J’y
participais et remportais le titre. Mais un juge avait appris que je vendais
par correspondance des fascicules d’entraînement à la musculation que
j’écrivais. Il estima alors que je devais être disqualifié puisque la
compétition était destinée aux amateurs. Et c’est ce qui m’est arrivé ! Ils
m’ont disqualifié uniquement parce que je faisais un peu d’argent avec ces
fascicules. L’un des organisateurs était Serge Nubret, le grand champion
français. Je lui ai dit : Eh ! Regarde ce qu’ils sont entrain de me faire !
Mais il ne put rien faire car il ne faisait qu’organiser la compétition et
n’avait pas d’action sur les juges. Il se sentit très embêté de ce qui
arrivait parce que nous étions amis et que nous avions l’habitude de nous
entraîner ensembles. Et en plus, il avait honte que cela se passe dans son
propre pays. C’est à partir de ce triste évènement que je décidais de passer
professionnel. D’une certaine manière, cette mauvaise expérience a accéléré
ma carrière et m’a permis dés lors de vendre plus de livres et de gagner
plus d’argent ! C’est pour cela que je vous raconte tout cela pour la
première fois parce que votre Revue est française et cela m’a rappelé tous
ces souvenirs ! En 1975, j’ai gagné le titre de Mr Olympia et j’ai toujours
pensé que si j’étais resté plus longtemps en amateur, je n’aurai peut être
jamais gagné ces compétitions majeures dans notre sport ! »
LEXNEWS : “ Merci
pour ce scoop Franco, ne regrettons pas en effet cette décision d’un juge
qui vous a finalement rendu service sans le vouloir ! Quelle est pour vous
la qualité majeure que vous observez dans le bodybuilding et qu’est ce que
cela vous a apporté ?”
Franco COLUMBU:
« J’ai toujours été un peu différent des autres bodybuilders. Très souvent,
la majeure partie d’entre eux recherchaient seulement la symétrie ou le fait
d’avoir une partie du corps la plus développée. En ce qui me concernait, je
n’ai jamais eu une approche unitaire. En fait, j’avais toujours cinq choses
présentes à l’esprit : Tout d’abord, vous devez avoir une apparence la plus
agréable face au public. Je vois souvent lors des poses des têtes
grimaçantes d’effort et cela n’est pas du tout indispensable, loin s’en
faut. Cela ne vous fait pas avoir un corps plus musclé ! La deuxième chose
importante est l’apparence de votre peau. Trop de personnes ne prêtent pas
assez attention à cela et n’ont pas une peau saine et bronzée naturellement.
En 1981, quand j’ai gagné Mr Olympia, j’avais pris l’habitude de sortir
dehors et de me mettre au soleil afin d’obtenir un hâle naturel. Tout le
monde me demandait quelle lotion j’utilisais alors que c’était seulement le
soleil ! La peau doit véritablement apparaître saine, c’est la première
chose que l’on voit d’une personne. Le troisième critère essentiel pour moi
est la proportion : Parvenir à ce que tous les muscles soient développés de
manière harmonieuse. Je ne voulais pas avoir le haut du corps surdéveloppé
et ne pas avoir de mollets par exemple. Avec cela à l’esprit, je décidais
tout de même de développer une partie de mon corps jusqu’à une certaine
limite, (celle de la proportion), afin d’être le meilleur. Dans le fameux
film « Pumping Iron », vous pouvez me voir avec mes fameux muscles dorsaux
qui faisaient dire à Dany Padilla : Il pourrait voler ! Mais j’insiste sur
ce point pour vos lecteurs, il ne s’agit pas d’apparaître horrible avec un
corps déséquilibré, mais de rechercher cet équilibre difficile à atteindre.
Je pense qu’il y a une chose importante que les lecteurs européens peuvent
apprendre de ma propre expérience.
En 1976, j’ai gagné le titre de Mr Olympia, mais mes bras n’étaient pas les
meilleurs, parce que vous savez, dans cette compétition, je me trouvais avec
des gabarits de 120 kg alors que je ne faisais moi-même que 95 kg. J’ai
remporté cette compétition mais certains soulignèrent que d’autres avaient
des plus gros bras que les miens. Ainsi, en 1981, 5 années plus tard, je me
suis souvenu de ce problème des bras alors même que les juges pour cette
nouvelle compétition étaient quasiment les mêmes qu’en 1976 ! Quelques uns
d’entre eux ne m’appréciaient pas et je me suis dit : tu ferais mieux
d’améliorer la qualité de tes bras ! C’est ce que j’ai fait, et c’est de
cela que vos lecteurs peuvent tirer profit ! Je n’ai entraîné que mes bras
pendant deux mois en oubliant tout le reste du corps. J’arrivais alors à
concentrer toute mon énergie et mon sang seulement dans ces bras et cela m’a
permis de gagner 1.5 inch (3.8 cm) en deux mois seulement ! Et cette façon
de m’entraîner m’a permis de rendre mes bras compétitifs avec mes pectoraux
et mes dorsaux. »
LEXNEWS : “C’était
une sorte d’entraînement prioritaire ?”
Franco COLUMBU:
« Oui, absolument ! C’était un entraînement prioritaire de mes faiblesses.
C’est quelque chose de très important. Et à partir de là, pour les trois ou
quatre mois restant jusqu’à la compétition, j’ai réentrainé tout le reste du
corps et mes bras sont restés épais. Le jour de la compétition, certains
juges ont décidé de me présenter parmi des gros monstres avec des bras
énormes. Alors que j’allais sur le côté de la scène, ils ont décidé de me
placer au milieu ! Je regardais autour de moi et je me disais : Oh mon
Dieu ! Il y a tous ces gars avec les meilleurs bras du monde autour de moi…
Au dernier moment, il y eut une pose (double biceps pose) et lorsque je
m’appliquais à la réaliser je me rendis compte que tous me regardaient en se
demandant ce qui se passait, y compris les gros compétiteurs autour de moi.
En fait, tout ce travail avait fini par payer, c’était le résultat de ces
deux mois de dur travail. L’un des juges a été tellement furieux qu’il a
décidé de ne pas me faire revenir sur scène ! Je pense qu’il s’agit là d’un
enseignement plus général dont tout le monde peut tirer profit : Tout le
monde sait comment faire des séances d’entraînement et des curls pour ses
bras, mais il y a une chose importante : Prendre conscience et tirer profit
des enseignements et erreurs passés.
Une autre qualité importante est d’avoir une bonne routine de poses. Cela
permet de montrer très efficacement les différents groupes musculaires. Si
vous prenez Ed Corney par exemple, il était réputé pour sa routine de pose.
Mais j’avoue que j’ai un point de vue différent sur la question : Pour moi,
il n’était pas aussi bon qu’il ne le prétendait. Tout le monde me disait que
j’étais fou de dire cela. En fait, si sa routine était bonne, cela lui
permettait de faire croire à un corps plus musclé qu’il n’avait en réalité.
S’il était resté immobile, cela aurait souligné ses faiblesses de volume.
Cela lui a permis bien sûr de faire une bonne carrière, mais cela ne lui a
pas permis de gagner les titres majeurs de la discipline.
La dernière chose importante est le système d’entraînement. Cela ne veut
surtout pas dire qu’il faille s’entraîner le plus possible. Le corps n’a pas
assez d’énergie pour se surentraîner sans risque. La meilleure chose à
faire est d’être sur que lorsque vous vous entraînez vous faites le choix
des meilleurs exercices pour votre corps et que vous ne perdez pas votre
temps à des exercices qui n’ont aucun effet sur votre corps. Sinon, cela
vous fera gâcher cette précieuse énergie indispensable à votre
développement. »
LEXNEWS : “ Pouvez
vous nous expliquer les avantages de la chiropractie pour le sportif
aujourd’hui ?”
Franco COLUMBU:
« Je vais prendre un exemple pour répondre à votre intéressante question. EN
1976, quand j’ai remporté la compétition Olympia, j’avais l’habitude de
m’entraîner 3 heures le matin et 1 heure le soir afin de remporter la
victoire. Cela fait près de 4 heures quotidiennes ! J’ai alors appris la
chiropractie et le métabolisme du corps. En 1981, je ne me suis entraîné que
deux heures et demi pour remporter la compétition Mr Olympia grâce à ce que
m’avait appris la chiropractie sur l’anatomie humaine. Et je dois avouer que
ces heures réduites m’ont permis d’être en meilleure forme qu’auparavant !
La raison est que lorsque vous apprenez la chiropractie, vous apprenez
l’importance de l’anatomie bien sûr, mais aussi celle de la nutrition et des
aliments. J’ai réalisé combien d’erreurs j’avais pu alors commettre par le
passé et certains exercices que je n’aurais jamais du faire ! »
LEXNEWS : “Vous vous
êtes rendu compte que certains exercices pouvaient être dangereux ? »
Franco COLUMBU:
« Absolument ! Dangereux ou inutiles. Je vais
vous donner un exemple. La majeure partie des personnes font des flexions
des bras (curls) avec une barre et leurs mains se trouvent placées les
paumes en avant. Et lorsque vous étendez vos mains pour réaliser la flexion,
le coude se trouve dans une position rectiligne, tourné vers l’avant, ce qui
n’est pas sa position naturelle ! La position naturelle du coude se trouve
être de chaque côté du corps, les paumes de la main se faisant face lorsque
l’on marche. Et grâce aux connaissances obtenues par la chiropractie, j’ai
pu faire le même exercice avec des haltères. Je débute le mouvement avec les
paumes de la main face à face le long du corps comme lors de la marche, dans
une position naturelle, je saisis les poids sans les tourner vers l’avant et
je les soulève en respectant une trajectoire naturelle sans contrainte
jusqu’à ce qu’ils se dirigent vers la poitrine en les tournant vers
l’intérieur. Et ce mouvement devient alors beaucoup plus naturel tout en
éliminant les douleurs de coude ! Je vous donne un autre exemple : Prenez le
squat par exemple (flexion des cuisses avec une barre chargée). Le genou est
conçu seulement pour se fléchir. Il est ainsi fait pour marcher droit et se
pencher uniquement en avant. Eh bien lors d’un squat, n’oubliez pas que la
plupart des personnes, y compris les haltérophiles, exécutent cet exercice
avec leurs jambes très écartées. C’est une catastrophe qui détruit le
genou ! Ce n’est tout simplement pas un mouvement naturel. Au lieu de cela,
il faut se placer de la même façon que l’on marche, les pieds légèrement
écartés (la largeur d’un pied environ), fléchir les jambes et sentir le
mouvement qui vous est le plus naturel. La chose la plus importante à
comprendre est de ne pas pratiquer des exercices faisant intervenir un
mouvement qui n’est pas naturel au corps et aux muscles.
C’est exactement le même problème que l’on retrouve pour le yoga. Vous vous
asseyez, et vous étirez une jambe en face de vous alors que l’autre se
trouve repliée sous vos fesses. Et vous vous mettez à pousser sur vos genoux
vers les côtés et vers le sol et cela peut entraîner très souvent des
douleurs aux genoux. Le ligament externe du genou se trouve alors trop
étiré. Je recommande alors à mes patients : Faites votre yoga avec les deux
jambes en face de vous, dans une position droite. Les genoux ne sont pas
faits pour être tordus vers le coté. Je crois qu’il est fondamental de bien
comprendre l’anatomie. »
LEXNEWS : “ Pouvez
vous nous parler de l’importance de l’alimentation et de la nourriture
aujourd’hui ?”
Franco COLUMBU:
« Si vous prenez le cas d’une personne avec un bon métabolisme, comme celui
que j’avais lorsque je faisais des compétitions, je donnerai un critère
d’importance de 40% à l’alimentation et 60% à l’entraînement. Pour des
individus ayant un moins bon métabolisme, cela sera plutôt de l’ordre de 50%
– 50%. Ainsi, même si vous avez un très bon métabolisme, et que vous vous
entraînez dur, la nourriture que vous mangez
compte pour 40% dans votre réussite. Prenons
un exemple, un grand nombre de personnes pratique des régimes très stricts
et ces régimes ne marchent pas parce que le corps devient très vite choqué.
Par ailleurs, un grand nombre de bodybuilders mange trop de protéines et pas
assez de glucides. Et cela ne marche pas plus ! Voici ce que j’ai appris
grâce à mon expérience : Quand vous vous entraînez pour gagner du muscle,
vous devez consommer des protéines. Les muscles sont en effet construits
grâce aux protéines. Ainsi vous n’avez plus qu’à prendre des protéines en
plus, ce qui parait très simple. Mais quand vous allez à la salle afin de
vous entraîner et d’avoir suffisamment d’énergie, vous devez manger des
glucides. Si vous prenez Frank Zane, il était toujours entrain de faire des
régimes, je lui en faisais souvent la critique d’ailleurs en lui disant :
Oublie les régimes et va à la salle ! En fait, ma stratégie était d’avoir
suffisamment de protéines pour construire du muscle, tout en sachant que
l’apport de ces protéines doit être continu sur la période de 24 heures.
Autrement dit, vous avez besoin d’un apport 4 fois et peut être même 5 fois
par jour selon les cas. Mais vous devez absolument manger des glucides avant
d’aller à la salle. Ainsi, si vous décidez de vous entraîner entre 15 et 18
heures, il est alors idéal de consommer suffisamment de glucides vers 13
heures. Vous pouvez manger des pâtes, du riz, des pommes de terre et pas
trop de protéines parce qu’elles sont lourdes à digérer dans l’estomac.
Quand vous avez votre séance d’entraînement, et que vous ne vous entraînez
plus le soir, alors mangez des protéines et pas de glucides. C’est en effet
le soir que le corps construit le muscle grâce aux protéines, même pendant
votre sommeil. Et si vous mangez des glucides, cela ne vous aidera pas à
vous entraîner et cela sera transformé en réserve et en graisse. »
LEXNEWS : “ Ne pensez
vous pas qu’un trop grand apport de protéines peut être dangereux pour la
santé ? »
Franco COLUMBU:
« J’ai étudié la biochimie pendant 3 ans afin de résoudre cette question. Et
voici ce que j’ai trouvé : Prenez une personne de 100 kg. Avec ce poids,
cette personne a décidé de s’entraîner un peu afin de conserver sa
silhouette sans chercher à gagner du muscle supplémentaire. Et bien dans ce
cas, l’apport total de protéines par jour devrait être de l’ordre de 100g
sur la base d’1g de protéine par kilogramme de poids de corps. Cela vous
donne un ordre d’idée idéal. Si je décide de m’entraîner disons 3 heures par
jour et que je décide de gagner le maximum de muscles possible, je prendrai
alors, toujours pour ce poids corps de 100kg, les 100g de base + 25g. Ces
25g en plus de protéines ne sont à prendre que si vous décidez de vous
entraînez 2 à 3 heures par jour, sinon oubliez ! Avec cela vous gagnerez du
muscle. Mais, il y a cependant un
autre problème ! Ces protéines supplémentaires ont en effet besoin d’être
transformées en muscle et pour cela vous avez donc besoin de plus de
vitamines B6 ! Qui plus est, lorsque vous prenez plus de protéines, votre
métabolisme perd plus de cartinine et vous devez donc prévoir des
suppléments ! Ainsi si vous dites : Eh bien je vais prendre plus de
protéines afin d’être plus musclé, cela ne marche pas comme cela parce que
tout cela est bien plus compliqué qu’il n’y parait. Une autre chose encore :
Le corps ne produit pas suffisamment d’acide hydrochlorique et d’enzymes
pour ces 25gr de protéines supplémentaires, de ce fait vous n’avez plus qu’à
en prévoir également en suppléments. Ainsi, si vous prenez trop de
protéines, mettons 50g voire plus, vous perdez tout simplement le bénéfice
de ces protéines et en plus vous obtiendrez une putréfaction de la choline
et finirez avec de la graisse supplémentaire dans le corps. Tout cela n’est
bien sûr pas bon du tout. Vous ne devez manger que ce dont vous avez besoin
pour vous entraîner et qui est utilisé par votre métabolisme. En fait, tout
cela est très précis et il ne s’agit pas d’approximations. Il faut bien se
rendre compte que si ces apports de protéines sont trop élevés par rapport à
l’entraînement, cela ne sera pas bénéfique et ne donnera pas des muscles en
plus. A l’arrivée, cet excès de protéines va stresser les organes.
Il faut donc faire ainsi : découvrir pour
chaque individu l’apport maximal de protéines à effectuer selon
l’entraînement suivi. Par exemple, si vous vous entraînez 1 heure cela
pourra être 10g, pour 2 heures : 20g et pour 3 heures : 25g, mais vous ne
devez certainement pas atteindre des chiffres de 50g, 100g, voire plus.
Il faut aussi tenir compte de la nature de
ces protéines : Quelle sorte de protéines ? Il faut absolument obtenir les
meilleures sources de protéines, cela est plus important que leur quantité.
Les meilleures protéines peuvent être obtenues dans les œufs, le poisson, et
la viande. Il faut bien réaliser que les protéines en poudre ne sont pas
aussi bonnes que celles naturelles. »
LEXNEWS : “ Quelles
sont les pathologies que vous constatez le plus dans votre cabinet de
chiropractie ? »
Franco COLUMBU:
« J’observe beaucoup de blessures des épaules chez mes patients qui viennent
consulter dans mon cabinet. Très souvent, je constate que ces blessures sont
dues à un déséquilibre des masses musculaires et je leur recommande des
exercices ainsi que des traitements afin de rétablir ces équilibres. Je
pense qu’un certain nombre d’exercices peuvent être dangereux s’ils sont mal
exécutés, ce qui est le cas par exemple des élévations de barre au dessus de
la tête. Je crois que c’est un des exercices qui agresse le plus le cou et
les trapèzes. J’ai d’ailleurs comme projet d’écrire un livre sur ce sujet et
le moyen d’offrir une rééducation efficace. »
LEXNEWS : “ Vous
entraînez vous toujours ? »
Franco COLUMBU:
« Oui, j’ai toujours plaisir à m’entraîner même si je le fais plus
doucement qu’autrefois. J’essaye toujours de varier mes séances
d’entraînement. Je me concentre plus sur la pratique de certains sports
comme le tennis, le football, et je joue aussi au billard ! »
LEXNEWS : “ Merci
Franco pour tous ces précieux conseils que nos lecteurs apprécieront à n’en
pas douter ! La musculation n’est pas une discipline qui se pratique de
manière improvisée, vos remarques sont là pour venir nous le rappeler. »
Vous pourrez trouver d’innombrables conseils
sur l’entraînement, la diététique, la prévention des blessures ainsi que de
nombreuses séances d’entraînements pour débutants, intermédiaires et
confirmés dans le livre incontournable « Franco Columbu’s complete book
of bodybuilding » que vous pouvez commander directement sur le site Web
du grand champion (en anglais mais facile à lire !) :
Les
tests des produits pour redécouvrir une activité sportive en douceur…
LEXNEWS
a retenu une sélection de petits matériels faciles à ranger et à manipuler
et qui offrent une véritable introduction à une remise en forme progressive
et intelligente à tous ceux souhaitant se réconcilier avec leur corps. Testé
sur le terrain, tous ces produits ont satisfait aux exigences de facilité
d’usage et d’encombrement réduit. Découvrez avec ce dossier exclusif ce que
sera votre mini salle de remise en forme !
(Attention : toute reprise de pratique sportive doit être précédée d’un
examen médical)
La
redécouverte de la marche à pied sportive est en cours. Pour ses bienfaits
cardiovasculaires, et les faibles contraintes sur les chaînes articulaires,
c’est la pratique sportive numéro 1 plébiscitée par le corps médical pour
une remise en forme progressive et un entretien régulier efficace. Pour une
meilleure gestion de cette pratique millénaire, l’usage de poids lestés
permettra, pour les sportifs ayant déjà acquis une certaine pratique, une
intensification de l’effort progressif en fonction du lest retenu.
LEXNEWS
a retenu les poignets et chevilles lestées DOMYOS et SVELTUS
pour placer un effort supplémentaire, non seulement pour les marches
sportives, mais pour toute autre pratique sportive exigeant un lest des
membres supérieurs et inférieurs.
Si vos
exercices vous semblent trop légers, place aux poids lestés avec les GYM
Weights DOMYOS !
Les GYM Weights de DOMYOS permettent de lester la partie
haute du corps avec une fixation velcro aux poignets, mais aussi le bas avec
une fixation aux chevilles. Abdos, étirements, running, une multitude
d’exercices est possible à l’aide de ces poids facilement transportables.
Testés en extérieur, ces lests sont véritablement efficaces avec une très
bonne résistance aux intempéries. Le velcro est solide et le poids bien
réparti sur l’ensemble de la surface. Un produit indispensable pour
l'athlète pressé... Disponibles en 0.5 kg, 1 et 2 kg.
Les
Bandes Lestées Renforcées SVELTUS ont également été conçues pour un
usage intensif. Leur finition est irréprochable et le système velcro, point
faible de nombreux modèles, a été prévu pour résister aux ouvertures et
fermetures répétitives. La surface d’accrochage a été judicieusement
travaillée afin de garantir un confort de pose et une résistance à toute
épreuve. Elaborés pour durer, ces modèles sont disponibles en poids allant
de 750 gr à 1.5 kg. En velours pour un plus grand confort ou en nylon, ces
bandes efficaces permettront de réaliser tous les exercices de fitness ainsi
que la marche sportive exigeant un lest supplémentaire. Des produits
parfaitement finis, pour une chaîne de fabrication contrôlée par une
entreprise 100% française !
La
gymnastique douce peut être une très bonne introduction pour la musculation
en salle dont les effets bénéfiques, quant elle est bien menée, sont
largement reconnus dans le milieu de la forme et de la santé. Progressivité
et régularité seront de mise pour éviter les faux pas et le petit matériel
proposé par SVELTUS et DOMYOS sera le partenaire du
renforcement musculaire au quotidien.
Les
Haltères à mains SVELTUS de 500 gr à 3 kg sont élaborés en
Polypropylène. Cette matière résistante et silencieuse offre à ces haltères
une utilisation efficace et discrète. La prise en main est agréable et
l’ergonomie bien conçue. L’utilisation en extérieur ou avec des mains en
sueur ne posera pas de problème, le grip incorporant un système antiglisse.
Autre astuce non négligeable, ces haltères ont des embouts carrés, un bon
moyen pour éviter de les voir rouler au sol !
Accompagnés d’une planche pédagogique de 20 exercices à réaliser, ces poids
trouveront leur utilisation quotidienne pour un grand nombre d’exercices
ainsi que pour la marche sportive
DOMYOS propose deux packs d’haltères très pratiques et
faciles à emporter. Les Haltères mousseDOMYOS ont misé sur
leur prise en main exceptionnelle en raison de la matière en mousse qui les
entoure et de la sangle de fermeture qui les équipe pour une prise en main
sans faille. Disponibles en 2 x 0.5kg, 2 x 1kg et 2 x 2kg, ces poids vont
permettrent le travail de tous les muscles de la partie haute du corps et,
grâce à leurs poignées, seront les compagnons des longues séances de cardio.
Les
haltères DOMYOS PVC seront également un choix judicieux pour les
remises en forme avec des produits esthétiques et bien conçus. En PVC,
agréable au toucher et respectueux des sols, ces haltères d’un encombrement
réduit se rangent facilement en bas d’un placard ou dans un tiroir.
Parfaitement ergonomiques, ces poids sont disponibles en 0,5 kg, 1 kg, 1,5
kg, 2 kg et 3 kg. Un petit livret particulièrement bien conçu accompagne ces
haltères avec des conseils d’entraînements et des exercices illustrés.
Le
BODY POWER DOMYOS est un accessoire malin à adopter sans réserve. D’un
faible encombrement, ce système de résistance par ressort offre toute une
gamme d’exercices pour les adducteurs, les pectoraux, les épaules, les
bras,… Enrobé de mousse, il est facile et agréable d’utilisation et
s’accrochera n’importe où dans une penderie jusqu’à la prochaine séance !
Avec les
gants LYCRA DOMYOS, la protection des mains est garantie lors des
exercices intensifs de musculation. Tout confort avec un dessus polyamide et
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encore plus accrue. Pour un entraînement en souplesse et en étirement
progressif, cet élastique s’avère être le choix numéro 1 largement
plébiscité dans le milieu de la forme. Cet appareil a en effet été conçu
pour le travail complet de tous les muscles du corps. Ce judicieux Elastique
en toile est réglable en intensité : 5 compartiments permettent en effet de
varier l’effort. Fourni avec un poster de 85 exercices, c'est une véritable
séance d'entraînement réduit en un volume minimum qui vous accompagnera
partout sans prendre de place !
L’ABDOFIT devrait rencontrer un franc succès à l’heure où de
nombreux médecins et kinés soulignent les risques de trop nombreux exercices
abdominaux pour les lombaires. Breveté, ce nouveau produit est élaboré à
partir d’une planche en produits composites
revêtue d’un tapis en mousse lavable. Cette matière ploie sous le poids de
l’utilisateur et lui restitue une partie de son énergie pour l’aider à
remonter tout en accompagnant la base des lombaires afin d’éviter le dos
« cassé ». Ce maintien permet des répétitions plus nombreuses, centrées sur
les muscles abdominaux et relâchant la pression sur les muscles du bas de
dos. Trois positions sont offertes en fonction de la progression du
pratiquant. Testé à la Revue, le produit nous a séduit pour son confort
accru dans le début et la fin du mouvement, période où le dos est le plus
mis à l’épreuve.
Place à
la relaxation, aux étirements et au yoga après une telle séance ! Le YOGA
SET de DOMYOS vous offre tous ce qui est nécessaire pour
pratiquer cette discipline si bénéfique aux sportifs. Pour cela, le confort
est au maximum avec un tapis d'une épaisseur de 8mm, d’une densité de 9kg/m3
pour seulement un poids de 182 g. Ce kit intègre également deux briques
indispensables pour certains exercices. Enroulé avec sa sangle, cet ensemble
est prêt à être utilisé en tout lieu pour une relaxation maximale !
Dimensions : L177 x l.62 cm, pliable, ne pas utiliser comme tapis de chute
Pour
les produits DOMYOS : Disponibles dans la chaîne des magasins DECATHLON :
Liste des points de vente disponible au 0810 08 08 08 ou
sur le site Web :
www.decathlon.fr
Tous les produits
SVELTUS peuvent être commandés directement auprès de SVELTUS :
Par Téléphone :
04 77 90 70 70
Par courrier :
SVELTUS 1 rue Rameau – BP 42 42230 Roche-la-Molière
Par Télécopie :
au 04 77 90 70 71 (24 h / 24h)
Par Internet :
sur le site
http://www.sveltus.fr/
(LEXNEWS ne saurait
être tenu responsable pour les conseils d’informations prodigués dans le
cadre de cet article. Les informations indiquées ne sauraient se substituer
à un avis médical spécialisé avant toute pratique sportive.)
INTERVIEW
EXCLUSIVE DE FRANK ZANE
Est il encore besoin de
présenter une légende vivante du bodybuilding et de la forme en la personne
de Frank Zane ? Celui qui a gagné tous les titres majeurs de cette
discipline (Mr. America, Mr. World, Mr. Universe, et 3 fois Mr. Olympia), et
même battu Arnold Schwarzenegger en personne, est littéralement entré dans
le panthéon des athlètes les plus accomplis.
Il est une caractéristique qui
touche directement Frank Zane : celle d’un physique harmonieux quoique
développé à l’extrême sans rien enlever à la symétrie, à l’esthétique
générale du corps et sans sombrer dans l’hypertrophie trop souvent excessive
de nombreux adeptes.
Indépendamment des étapes du développement du physique
de Frank Zane, et ce même la soixantaine dépassée, l’équilibre est au cœur
même de la démarche de l’athlète. Adepte d’une approche psychologique
originale dans ce sport, Frank Zane accorde une importance extrême à
l’esprit en relation avec le corps.
Rencontre avec un athlète
digne des plus belles statues des sculpteurs antiques !
ôôôôôô
LEXNEWS :
« Quelle a été votre première inspiration pour construire un corps si
proche des plus belles sculptures grecques classiques ? »
Frank Zane :
« Ma source d’inspiration première a été incontestablement le physique de
Steve Reeves au début des années 60. J’ai été également fortement inspiré
par les physiques des bodybuilders que je pouvais découvrir dans les pages
des magazines de Joe Weider alors que je réalisais mes études supérieures.
Plus tard, j’ai été fortement influencé par l’athlète Larry Scott dont les
épaules et les bras m’impressionnèrent également. Je ne peux pas, bien sûr,
omettre la formidable source d’inspiration qui a été celle d’avoir été un
compagnon d’entraînement d’Arnold Schwarzenegger. »
LEXNEWS : « Vous
êtes réputé pour votre fort investissement personnel quant à l’approche
psychologique dans la vie quotidienne et, bien entendu, en sport. Pouvez
vous nous dire quelles sont les relations que vous avez pu expérimentées
entre l’esprit et le corps ? »
Frank Zane :
« J’ai un diplôme d’étude supérieur (master degree) en psychologie
expérimentale. A partir de cette formation initiale, j’ai pratiqué la
méditation régulièrement tout au long de mon parcours. Cela m’a d’ailleurs
conduit à enregistrer des CD Audio comprenant des processus d’hypnose afin
de faciliter la relaxation et fournir une motivation accrue pour ses
utilisateurs. J’ai également élaboré un procédé qui s’appelle la Mind Muscle
Machine qui a recours au processus de la méditation afin d’induire un état
de conscience ou au contraire un assoupissement en fonction des programmes.
Un état de relaxation est obtenu en réponse d’un entraînement grâce aux
fréquences hautes ou basses en fonction des résultats souhaités. J’ai
d’abord élaboré ce procédé unique pour mes propres besoins puis je l’ai
adapté pour mes clients. Vos lecteurs qui seraient intéressés par cette
machine exceptionnelle pourront trouver des informations sur mon site web :
www.frankzane.com/audiotapes.htm
LEXNEWS : « En
relation avec la question précédente, comment jugez vous la tendance
actuelle d’un ego surdimensionné en sport comme dans la vie de tous les
jours ? »
Frank Zane :
« Je crois qu’il s’agit là d’une tendance naturelle de l’homme qui cherche à
satisfaire son ego. Cela est particulièrement vrai jusqu’à un certain âge.
Les bodybuilders expriment souvent cela par le biais des compétitions. Mais
après cela, il faut avoir comme objectif plus général d’intégrer ce
développement dans une dimension plus élargie. En ce qui me concerne, cela
m’a conduit à enseigner et à être un exemple pour les autres »
LEXNEWS :
« Quelles sont vos activités quotidiennes aujourd’hui ? »
Frank Zane :
« J’ai 63 ans, ce qui ne m’empêche pas de m’entraîner toujours sur une base
régulière de 3 jours sur 5. Je réalise un programme dans ma salle privée à
San Diego qui s’appelle « The Zane Experience ». J’enseigne à mes clients
tous ce dont ils ont besoin de savoir pour obtenir les résultats maximum de
leur entraînement. »
LEXNEWS : « Quel
serait le premier et principal conseil que vous pourriez donner à nos
lecteurs qui souhaiteraient débuter ou poursuivre un entraînement de
bodybuilding ? »
Frank Zane :
«Premièrement, je pense que le bodybuilding doit rester avant tout un hobby.
Il est difficile d’envisager de faire sa vie avec ce sport, très peu
parviennent à en vivre d’ailleurs. Cette pratique doit être abordée comme un
plaisir afin de se développer et d’être satisfait des résultats obtenus. La
dimension matérielle doit passer au second plan, très peu de personnes sont
capables d’avoir un physique d’athlète leur permettant d’en vivre. »
The
Train with Zane Video DVD (Nouveau) En anglais
Entraînez
vous avec un champion comptant parmi les plus grands de toute l’histoire du
bodybuilding ! Avec ce dernier DVD de Frank Zane, c’est en effet la bible de
la forme qui entre à votre domicile sur votre écran de télévision. Dans un
style direct et chaleureux, Frank vous propose de vous mettre en forme
quelque soit votre niveau avec différentes programmes de musculation adaptés
à votre emploi du temps. En fait, il s’agit de la même approche que celle
dispensée dans le fameux séminaire Zane Experience Program qui se déroule
régulièrement à San Diego en Californie. Ce sont les secrets d’années
d’entraînements qui se trouvent synthétisés et proposés de manière claire et
inspirante dans ce DVD exceptionnel. La musculation est une discipline
exigeante et sur le long terme pour laquelle il est indispensable d’intégrer
les bonnes bases et les bons gestes dés le début : c’est tout l’objectif de
cette vidéo. Illustrés par le champion en personne, les exercices sont
proposés au choix dans leur variante pour haltères ou pour machine. Il est
ainsi directement possible de prendre modèle sur ces séances d’entraînement
pour les reproduire chez soi ou au gymnase. Ce DVD réjouira les fans d’une
musculation raisonnée et intelligente, proposée par un grand maître du
genre !
The Zane Body,
Training Manual by Frank Zane (Nouveau) En anglais
Voici
le tout dernier manuel de Frank Zane, un véritable condensé du grand
spécialiste du bodybuilding, 3 fois Mr Olympia (la plus haute récompense
dans la discipline) et grand pédagogue sur la forme et la santé. The Zane
Body est un manuel d’entraînement destiné tant aux hommes qu’aux femmes (Il
ne faut pas oublier que Christine, sa femme, a également participé à de
nombreuses compétitions de fitness). Tout ce qui intéresse la musculation y
est détaillé avec de nombreuses illustrations inédites de Frank en personne
tout au long de sa carrière. La nutrition, le repos mais aussi les étapes
préparatoires à des compétitions, font l’objet d’amples développements dans
un style accessible et parfaitement pédagogique (l’auteur est également
expert en la matière !). Dans un format facile à transporter dans sa salle,
ce tout dernier manuel devrait séduire un public nombreux, la barrière de la
langue ne devrait pas poser problème, l’ouvrage étant qui plus est
parfaitement illustré.