Le ciel ou la boue (The Story of GI
Joe) un film de William A. Wellmann avec Robert Mitchum, Burgess Meredith,
DVD+Livre (DVD), Wild Side Video, 2012.
Ernie Pyle, correspondant de guerre, va suivre un groupe de fantassins
américains impliqués dans deux moments-clés de la Seconde Guerre mondiale:
la campagne d'Afrique du Nord et celle d'Italie. Il va centrer ses articles
sur la vie quotidienne de ces soldats, tiraillés entre leur devoir, leurs
relations amicales et sentimentales…
C’est à partir des vrais carnets de notes d’Ernie Pyle, correspondant de
guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, que ce film a été élaboré, ce qui
lui donne, dès les premières minutes, cet accent de vérité qui ira crescendo
jusqu’à la fin de la réalisation. Profondément ancré sur les hommes qu’il
avait décidé d’accompagner dans leur quotidien de boue, de peur et de
survie, ce récit est d’un réalisme incroyable et poignant, loin des grandes
épopées hollywoodiennes sur les mêmes évènements. Ici, les hommes pataugent
dans cette boue hivernale, lors des terribles opérations conduisant de la
campagne d’Afrique à la reconquête de l’Italie. Le scénario insiste sur ces
troupes américaines composées de jeunes recrues dont c’est pour la plupart
le baptême du feu face à un ennemi aguerri et vétéran de nombreuses
campagnes. Progressivement, les visages vont se durcir, et les amitiés vont
parallèlement se resserrer face à l’adversité. Cette mutation des cœurs et
des esprits est perçue immédiatement par le journaliste de guerre à l’aide
d’une anecdote comme celle du phonographe ou du petit chien qui accompagne
les soldats. Le jeu des acteurs est extraordinaire : Burgess Meredith
ressemble à s’y méprendre à Ernie Pyle et Robert Mitchum laisse sa
légendaire nonchalance opérer à merveille quant à la direction ferme et
humaine à la fois sur ces hommes. Si le réalisateur William A. Wellmann
reconnaissait qu’il n’avait jamais laissé personne pleurer dans ses films,
les larmes seront peut-être le fait des spectateurs de cette incroyable
aventure dans l’enfer de la guerre !
A découvrir le livre qui complète idéalement ce récit…
Talk Radio Un
film de Oliver STONE | Drame | Etats-Unis | 1988 | 104mn | Couleur , DVD,
Carlotta Films, 2012.
Barry Champlain anime une émission à succès sur une radio
locale de Dallas. Cynique, cru, méchant, il provoque les noctambules qui
l’appellent et lui livrent des récits souvent sinistres. Alors que
l’émission doit désormais être diffusée à l’échelle nationale, Barry voit
son ex-femme revenir à Dallas et les menaces antisémites à son égard se
multiplier. Pris dans une surenchère de violence verbale, il s’isole dans la
mégalomanie et l’angoisse…
Lorsque la voix d’un micro se fait l’écho du vide de toutes les vies
chavirées, l’onde porte loin, trop loin parfois… Talk Radio est une fois de
plus un film très personnel d’Oliver Stone, entre Platoon et Né un 4
juillet. S’il a malheureusement été occulté par une sortie en fin d’année en
1988 qui le mettait en concurrence avec de grosses productions, c’est
pourtant un film qui n’a pas pris une ride et mérite d’être redécouvert
grâce à cette sortie DVD inédite de Carlotta Films. Talk Radio s’inspire
d’un fait réel, celui du personnage incroyable d’Alan Berg, animateur radio
corrosif, se livrant à toutes les diatribes possibles. Dans le film d’Oliver
Stone, l’animateur Barry Champlain, interprété avec génie par Eric Bogosian,
devient d’une certaine manière le catalyseur d’une Amérique inquiète de sa
croissance et des failles qu’elle a provoquées dans la vie de tout à chacun.
Cherchant et exploitant toutes les zones d’ombre, les vides et les
perversités de ses auditeurs, Champlain mène un monologue à la fois féroce
et en même temps non dénoué d’humanité. Ce cri hertzien amplifie d’une
certaine manière la conscience troublée des vies échouées de ses auditeurs.
Ces derniers vivent à travers leur animateur chéri ou conspué et Champlain
réalise qu’il n’est rien sans eux… Cette phagocytose réciproque ira jusqu’à
son terme ultime avec une scène particulièrement forte où l’ex-femme de
Champlain réalisant la dérive de son compagnon tente un dernier rattrapage
en se faisant passer pour une auditrice. La scène montre de manière très
intime la fragilité de l’animateur, ébranlé par la voix de sa femme. La
flamme reprend petit à petit, mais le feu intérieur dévorant dépassera les
bons sentiments, comme pour mieux les refuser. Champlain est un homme seul,
comme ses auditeurs, et rien ne pourra empêcher cet isolement, pas même des
millions d’oreilles fidèles à ses propos. Avec Talk Radio, Oliver Stone
signe une nouvelle fois un film fort, réalisé avec finesse, un film qu’il
convient de regarder attentivement, pour mieux réfléchir à nos médias, et à
nos vies…
NOUVEAU MASTER RESTAURÉ
Version Originale Dolby surround
Version Française Dolby surround
Sous-Titres Français
Format 1.85 respecté
16/9 compatible 4/3 – Couleurs
Durée du Film : 104 mn
« Sergent la terreur »
(Take the High Ground - 1953), un film de Richard Brooks, avec : Elaine
Stewart, Richard Widmark, Karl Malden, Coll Les Introuvables, DVD, 2011.
Fils d'un déserteur, le sergent Thorne Ryan, qui s'est
couvert de gloire durant la guerre de Corée, prend en main l'entraînement de
jeunes recrues. Homme très dur et intransigeant, il doit faire face à la
haine de ses troupes et de son ami, le sergent Holt. Il fait connaissance de
Julie Mollison, une fille de bar, mais même elle le repoussera pour sa
conduite odieuse...
C’est à partir de son expérience personnelle dans le corps des Marines que
Richard Brooks a conçu ce film à la fois dur et en même temps sensible. Bien
avant Full Metal Jacket de Stanley Kubrick qui s’en inspirera largement,
Take the High Ground dresse un portrait sans concession de l’armée et de ses
cadres, animés par une seule mission, préparer leurs hommes à être des
machines de guerre. Face à cet univers où les sentiments sont écrasés (voir
la terrible scène où la jeune recrue passionnée de poésie se voit brimée
pour avoir apporté ses livres dans ses effets personnels…), des résistances
percent parfois tel l’assistant du terrible sergent instructeur en la
personne de Karl Malden au physique inoubliable. Richard Widmark est bien
évidemment égal à lui-même et incarne parfaitement ce type d’homme dur et
froid même si, au fil de l’histoire, la carapace se fendille, pour laisser
transparaître pleinement au terme du film une autre image que celle
développée tout au long de cette brillante réalisation. Il serait injuste de
méconnaître ce film qui fut le premier du genre et dont de nombreuses
réalisations ultérieures tireront les enseignements.
Présentation du film par Patrick Brion (13mn)
Galerie de photos
Année de production :
Durée (DVD) : 1h41
N° RPCA :
Langues : Anglais, Français
Sous-titres : Français
Son : Anglais & Français Mono
Image : 1.37, 4/3, Master restauré
"MASADA" un
film réalisé par Boris Sagal
avec Peter O’Toole, Peter Strauss, Barbara Carrera, Anthony Quayle et David
Warner DVD - 2 disques, KOBA Films Video, 2010.
En 72 apr. J.-C., l’armée romaine commandée par Flavius
Silva assiège la forteresse réputée imprenable de Masada où se sont réfugiés
900 rebelles juifs. La force militaire implacable de Rome se confronte alors
à l’héroïsme d’un peuple qui n’a plus rien à perdre…
Masada fut un épisode mémorable dans l’opposition des rebelles juifs à
l’occupation romaine en Judée. Après la chute de Jérusalem en 70 apr. J.-C.,
un groupe d’hommes et de femmes rejoint un emplacement stratégique composé
d’un piton rocheux inaccessible et d’une forteresse imprenable. Narguant la
force militaire romaine, les assiégés vont ainsi résister de manière
exceptionnelle à l’armée la plus puissante de l’époque. Cette reconstitution
historique est ainsi fondée sur des faits réels dont on retrouve trace chez
l’historien Flavius Josèphe. Avec un budget de 20 millions de dollars, c’est
au milieu des années 80 l’une des plus grandes productions TV de l’époque,
et le résultat est saisissant !
Si, en effet, les superproductions de ce genre pèchent souvent par un excès
de moyens et de trop grandes libertés avec l’Histoire, ce n’est pas le cas
ici avec la très belle mise en scène de Boris Sagal. Le traitement des
caractères, les descriptions de la vie quotidienne des deux camps opposés
sont parfaitement plausibles et ne donnent pas dans le caricatural. Peter O’Toole
et Peter Strauss sont particulièrement convaincants dans leur interprétation
de chef des deux camps opposés. Le général romain tourmenté (Peter O’Tool)
est particulièrement bien analysé avec une nostalgie des valeurs romaines de
la République qui lui font regretter les grandes heures de la Rome des
premiers temps. 13 nominations aux Emmy Awards et 3 nominations aux Golden
Globes viendront récompenser de cette très belle production servie par une
musique remarquable du grand Jerry Goldsmith !
Robin des Bois
(Robin Hood) un film de Ridley Scott avec Russell Crowe, Cate Blanchett, Max
Von Sydow, Danny Huston, Bonus + version longue inédite, DVD, Universal
2010.
A l’aube du treizième siècle, Robin Longstride, archet de
l’armée anglaise, assiste à la mort du roi Richard Coeur de Lion en
Normandie. De retour en Angleterre, il découvre la corruption qui règne dans
le pays sous la coupe du nouveau roi Jean. La révolte gronde. Il va en
prendre le commandement.
Nous retrouvons avec ce dernier film de Ridley Scott avec Russell Crowe une
association qui avait parfaitement fonctionné pour le film Gladiator, un
véritable succès quant à un genre que l’on pensait pourtant relégué
définitivement aux années 60. Ce n’est plus à l’Antiquité, mais au long
Moyen-Âge auquel s’intéresse ici cette grosse production qui n’a pas
économisé sur les moyens matériels et humains (Cate Blanchett, Max von Sydow…).
Et, dans cette période médiévale troublée par une féodalité incontrôlable,
le héros archétypal Robin des Bois est au cœur d’une grande fresque qui a
choisi le parti pris original par rapport à toutes les réalisations
classiques de traiter la légende de ce redresseur des torts depuis son
retour des croisades avec le roi Richard Cœur de Lion jusqu’à sa décision de
vivre hors ban dans la forêt de Sherwood, là où la légende commence…
Le traitement de cette superproduction (130 millions de dollars…) n’évite
certes pas les raccourcis et les simplifications avec l’Histoire, mais
parvient tout de même à donner un cadre propice à une belle aventure. Le
soin des détails, la préparation des acteurs (Russel Crowe a suivi un
entraînement intensif de tir à l’arc et aurait pris l’habitude de chasser
dans les forêts australiennes pieds nus !) donnent à ce film une distance
considérable par rapport aux réalisations mettant en scène Errol Flynn à la
fin des années 30. Véritable moment d’évasion et de détente, ce Robin des
Bois s’adapte aux spectateurs du XXI° siècle, tout en demeurant le symbole
de la lutte contre les injustices et le symbole des redresseurs des torts.
Bright Star, un
film de Jane Campion avec Abbie Cornish, Ben Whishaw, DVD, Fox Pathé Europa,
2010.
Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John
Keats, et sa voisine Fanny Brawne entament une liaison amoureuse secrète.
Pourtant, les premiers contacts entre les deux jeunes gens sont assez
froids. John trouve que Fanny est une jeune fille élégante mais trop
effrontée, et elle-même n'est pas du tout impressionnée par la littérature.
C'est la maladie du jeune frère de John qui va les rapprocher. Keats est
touché par les efforts que déploie Fanny pour les aider, et il accepte de
lui enseigner la poésie. Lorsque la mère de Fanny et le meilleur ami de
Keats, Brown, réalisent l'attachement que se portent les deux jeunes gens,
il est trop tard pour les arrêter. Emportés par l'intensité de leurs
sentiments, les deux amoureux sont irrémédiablement liés et découvrent
sensations et sentiments inconnus. " J'ai l'impression de me dissoudre ",
écrira Keats. Ensemble, ils partagent chaque jour davantage une obsédante
passion romantique qui résiste aux obstacles de plus en plus nombreux. La
maladie de Keats va pourtant tout remettre en cause...
NUITS BLANCHES
(LE NOTTI BIANCHE) Un film de Luchino VISCONTI | Drame | Italie | 1957 |
97mn | N&B | 1.66 Réalisation : Luchino VISCONTI
Scénario : Suso Cecchi D’AMICO, Luchino VISCONTI d'après la nouvelle de
Fedor DOSTOÏEVSKI Avec : Maria SCHELL, Marcello MASTROIANNI, Jean MARAIS,
Marcella ROVENA, Maria ZANOLLI et Clara CALAMAI Musique : Nino ROTA
Directeur de la photographie : Giuseppe ROTUNNO Montage : Mario SERANDREI
Décors : Enzo EUSEPI Costumes : Piero TOSI Producteur : Franco CRIS, DVD,
Bonus, CARLOTTA, 2010.
Mario arrive dans une ville qui ressemble à Livourne. Lors de sa première
nuit, errant dans les rues désertes, il croise sur un pont une jeune femme
en pleurs, Natalia. Tantôt extatique, tantôt accablée, cette dernière
possède un comportement étrange et fascinant. La nuit suivante, Mario la
retrouve au même endroit. Natalia lui avoue qu’elle fugue chaque nuit pour
attendre, sur ce pont, l’homme qu’elle aime et qui lui a donné rendez-vous
un an auparavant…
Les Nuits Blanches de Luchino Visconti sont une invitation à la poésie des
passions où la beauté des sentiments rivalise avec celle des décors, de la
photographie, de la musique et bien entendu de la mise en scène. Ces nuits
sont blanches, car les protagonistes de cette belle histoire inspirée de la
nouvelle de Dostoïevski étirent le temps qui défile devant eux à un tel
point que les jours semblent avoir disparu… La part de rêve propre à
l’espoir d’une passion amoureuse est soulignée par ces zones délicates entre
le noir et le blanc magnifiquement rendues par le directeur de la
photographie Giuseppe Rotunno. Blanche aussi est la neige qui vient clore le
récit entre Mario et Natalia avec ces flocons qui tombent par magie sur la
barque abritée sous un pont de cette petite Venise reconstituée dans les
décors de Cinecittà, des flocons préfigurant une annonce, un évènement, une
joie attendue ou redoutée. Mastroianni est impressionnant dans un jeu qui
alterne entre celui du latin lover qui l’a si souvent caractérisé et en même
temps des moments intenses de faiblesses et d’émotions quant aux failles du
personnage. Maria Schell est littéralement rayonnante dans ce film de
Vischonti en dégageant cette fraîcheur propre à la candeur et à l’attente de
l’amour germé dans un cœur que l’on devine innocent, loin de toutes les
noirceurs. Visconti s’éloigne avec ce film du néoréalisme qui le
caractérisait dans ses premiers films. Exigeant quant à la représentation
qu’il s’était faite de cette réalisation, il tisse une véritable tapisserie
qui déroule ses tableaux progressivement et sans accrocs jusqu’à la scène
finale d’une intensité dramatique particulièrement émouvante.
Faites vous peur
cet été avec les meilleurs films d’horreur des Editions Atlas !
L’homme a toujours eu une attitude ambiguë à l’égard de la peur, contrepoint
du bonheur. Avant l’apparition du cinéma, la peur s’exprimait par des contes
et des récits appartenant à l’oralité, puis relayés par l’écrit.
L’importance du poids de l’image depuis le XX° siècle a produit un nouvel
attrait pour la frayeur qui ne relève plus que de l’imagination : on ne la
donne plus seulement à penser mais également à voir, souvent à force
d’effets spéciaux…
Les Editions Atlas proposent ainsi de revisiter les grandes dates des films
d’horreur avec la parution tous les 15 jours d’un fascicule accompagné d’un
DVD des grandes légendes de l’horreur.
Le premier volume est consacré à une légende du genre avec le fameux film «
L’Exorciste » de William Friedkin en 1973 qui fit trembler les États-Unis
dès sa sortie ! Le film a certes un peu vieilli ou, pour être plus exact,
notre regard a été habitué à tant d’effets spéciaux depuis que certains
plans pourront paraître datés, mais il n’empêche que le terrible combat du
mal contre le bien ne peut laisser indifférent, surtout lorsqu’il est servi
par un bon scénario et un jeu des acteurs sobre dans le genre (une
interprétation particulièrement talentueuse du jeune prêtre Damien Karras
par Jason Miller).
La collection Atlas a réuni les films recueillant l’unanimité des amateurs
du genre, ainsi le second fascicule invite à (re)découvrir le fameux «
Vendredi 13 » de Sean S. Cunningham et tous les 15 jours un nouveau titre à
découvrir aux Editions Atlas !
La campagne de
Cicéron un film de Jacques DAVILA Réalisation : Jacques DAVILA
Scénario : Jacques DAVILA, Gérard FROT-COUTAZ & Michel HAIRET
Avec : Tonie MARSHALL, Michel GAUTIER, Sabine HAUDEPIN & Jacques BONNAFFE
Musique : Bruno COULAIS Montage : Christiane LACK
Directeur de la photographie : Jean-Bernard MENOUD Production : Les Ateliers
Cinématographiques Sirventes & Les Films Aramis Comédie Dramatique | France
| 1989 | 107mn | couleurs | 1.66, DVD, Bonus, Carlotta Films, 2010.
Au chômage après avoir été renvoyé de la pièce qu'il
répétait à Paris et en froid avec sa compagne Françoise, Christian se
réfugie dans les Corbières chez son amie Nathalie. Celle-ci est tombée
amoureuse d'Hippolyte, qui les rejoint entre deux voyages d’affaires. Son
arrivée provoque des tensions, si bien que Christian s’installe à la
Campagne de Cicéron, la propriété de son amie Hermance. Sur place, il
constate que Françoise a également été conviée…
Ce très beau film, apprécié lors de sa sortie en 1989, mais relativement
oublié depuis pour des raisons juridico-commerciales, mérite d’être
redécouvert grâce à cette très belle restauration éditée chez Carlotta
Films. A cela, plusieurs raisons : Jacques Davila, tout d’abord, est un
réalisateur discret qui n’a produit que trois longs métrages dont La
campagne de Cicéron. Cette discrétion dans un parcours mené à la télévision
en tant qu’assistant puis en réalisant des courts-métrages et reportages,
ainsi qu’en mettant en scène des pièces de théâtre a son importance. Ce
parcours plutôt confidentiel imprime en effet une touche discrète et presque
diaphane à sa dernière réalisation (le réalisateur disparaîtra en effet en
1991 entre deux faillites des sociétés de production de son film). Ces
instants de vie, pris sur le vif, grâce à une technique cinématographique
épurée mais néanmoins très travaillée, touchent par leur sincérité et leur
spontanéité. Christian, le personnage fil conducteur de ce film, se révèle
être le miroir de chacun des protagonistes, un témoin à la fois sans couleur
et en même temps révélateur des gouffres de tout à chacun. Conscience
partagée ou divisée, ce personnage va nous mener de lieu en lieu, quatre en
l’occurrence, jusqu’à la fin dramatique. Car La Campagne de Cicéron est un «
vaudeville qui finit mal » pour reprendre les termes de son auteur.
Une autre raison de redécouvrir La Campagne de Cicéron tient à la très belle
réalisation de ce film. Tourné dans l’inoubliable décor des Corbières, tout
est fait pour donner un éclairage particulier sur les sentiments des
différents protagonistes. Eric Rohmer ne s’y trompa pas en avouant avoir eu
un choc en le découvrant. Rohmer estime que Davila dépasse le cinéma qui le
précédait en apportant la rigueur, l’invention, l’intelligence et la poésie
« la vraie, pas celle des vidéo-clips » ! Et il est vrai que La Campagne de
Cicéron est un film « qui nous apprend à voir », toujours selon Rohmer. Ce
regard que l’on porte sur les choses, parfois de manière instantanée, mais
également avec le recul des heures, des saisons et de la vie.
Les acteurs sont particulièrement convaincants et on ne peut que recommander
le visionnage du bonus « Un vaudeville qui finit mal ? » qui est également
présent sur ce DVD et qui, vingt ans après, réunit les comédiens sur les
lieux du tournage.
DVD 9 – NOUVEAU MASTER RESTAURÉ HD
Version Française
Format 1.66 respecté
16/9 compatible 4/3 – Couleurs
Durée du Film : 107 mn
SUPPLÉMENTS :
Réalisés par Pierre-Henri GIBERT
. Un Vaudeville qui finit mal ? (48 mn)
Dans les Corbières, la Campagne de Cicéron ravive la mémoire d’un monde
iconoclaste et débridé, où le quotidien le plus banal devient étrange et où
l’humour décalé n’est jamais loin du drame.
. La Restauration (14 mn)
Comment un film aussi récent peut-il disparaître ? Pourquoi devait-on le
restaurer ? La Cinémathèque de Toulouse mène l’enquête.
. Galeries Photos
. Bande-Annonce
SHERLOCK HOLMES
ET L’ARME SECRETE (Sherlock Holmes and the Secret Weapon) un film de Roy
William NEILL (1943, 1h08) avec Basil Rathbone, Nigel Bruce, Lionel Atwill,…
Wild Side Video, 2010.
A la demande du gouvernement, Sherlock Holmes est chargé de soustraire le
professeur Franz Tobel des griffes de la Gestapo. Tobel a conçu une nouvelle
bombe qu’il souhaite mettre à la disposition des alliés. Ça, c’était avant
qu’il ne disparaisse en laissant un message codé. Très vite Holmes se rend
compte que, bien sûr, les nazis sont sur le coup, mais aussi son ennemi
juré, Moriarty.
SHERLOCK HOLMES / LA FEMME EN
VERT (Sherlock Holmes / Woman in Green) un film de Roy William NEILL (1945,
1h18) avec Basil Rathbone, Nigel Bruce, Hillary Brooke,…
Holmes et Watson enquêtent sur une série de meurtres étranges et sans
rapports apparents. Un suspect possible est retrouvé mort. La piste mène à
une association d’hypnotiseurs, ainsi qu’à une femme aussi mystérieuse que
séduisante. Il semble que le diabolique Dr. Moriarty – pourtant considéré
comme pendu à Montevideo – pourrait être impliqué dans cette affaire…
SHERLOCK HOLMES / LE TRAIN DE
LA MORT (Sherlock Holmes / Terror by Night) un film de Roy William NEILL
(1946, 1h04) avec Basil Rathbone, Nigel Bruce, Alan Mowbray,…
Lady Carstairs doit prendre le train en compagnie de « L’Etoile de
Rhodésie », un diamant aussi énorme que précieux. Son fils Roland embauche
alors Sherlock Holmes accompagné de Watson pour assurer sa protection. Sauf
que Roland a pris le diamant, qu’il est assassiné et que la pierre
disparaît. Reste à Holmes et Watson à mener l’enquête parmi les multiples
suspects à bord du train…
SHERLOCK HOLMES / LA CLEF
(Sherlock Holmes /
Dressed to Kill) un film de Roy William NEILL (1946, 1h12) avec Basil
Rathbone, Nigel Bruce, Patricia Morison,…
Pourquoi un voleur déroberait-il une petite boîte à musique sans valeur
chez un collectionneur détenteur de nombreuses pièces inestimables et, de
surcroît, ancien ami du Docteur Watson ? Lui-même vient d’en acheter une qui
ressemble beaucoup aux trois exemplaires fabriqués par un détenu. Voleur
qui, le lendemain, est retrouvé mort alors que l’autre boîte à musique a
disparu ! Pourquoi ?
Sherlock Holmes est de retour en DVD avec 4 nouveaux titres des enquêtes du
fameux détective privé directement puisés dans le fonds du cinéma américain
des années de guerre allant de 1943 à 1946 (il ne faudra ainsi pas s’étonner
de voir à la fin du générique de l’un d’eux un appel à la contribution
publique pour l’effort de guerre !). Le générique est déjà à lui seul toute
une histoire avec une musique énigmatique sur fond de brumes anglaises et
profil des deux protagonistes : Sherlock Holmes et son fidèle Docteur
Watson…
Ces réalisations assez courtes (une heure et quelques minutes en moyenne)
plongent le cinéphile dans le bonheur d’un univers à jamais perdu. Rien à
voir avec les versions XXI° siècle : ici, les effets spéciaux sont à
rechercher dans les volutes de fumée de la pipe des deux détectives et
l’action dépasse rarement l’intérieur d’un appartement cossu ou au maximum
une scène de tentative de défenestration dans un train…
Le sang ne coule pas, il a déjà été versé, et c’est pour cette raison que le
plus célèbre enquêteur est sollicité par Scotland Yard. Basil Rathborne est
royal dans le rôle de Holmes et il est fort difficile de dépasser celui qui
incarnera à jamais ce personnage sorti du génie de Arthur Conan Doyle fait
chevalier par le roi Edouard VII pour son talent ! Le docteur Watson joué
par Nigel Bruce est également très réussi : incarnant à la fois l’homme de
bonne volonté à l’ombre du génie l’éclipsant souvent, il parvient avec
bonhomie à provoquer le sourire dans les moments tendus de l’enquête. Ces
quatre réalisations méritent réellement d’être découvertes dans ces versions
restaurées de qualité !
« Trapèze » Réalisé
par Carol Reed (1956) Avec Burt Lancaster,Tony Curtis, Gina Lollobrigida,
Les Introuvables, Bonus, DVD, Wild Side Vidéo, 2010.
A la suite d’un accident, Mike Ribble (Burt Lancaster), l’unique
spécialiste du triple saut au trapèze, a été contraint de renoncer à sa
carrière et n’est plus qu’un simple accessoiriste. C’est alors qu’il
rencontre le jeune Tino Orsini (Tony Curtis), dont le père avait été son
camarade. Tino, bouillant et téméraire, demande à Mike de lui apprendre le
triple saut…
Ce film réalisé par le grand Carol Reed, avec la participation active de
Burt Lancaster, invite le spectateur dans l’univers bien particulier du
monde du cirque et plus particulièrement encore dans les enjeux périlleux
des trapézistes sur fond d’histoire d’amour et d’arrivisme. Burt Lancaster
incarne un ancien trapéziste de légende, seul à avoir réussi un triple saut
périlleux au prix d’une chute le laissant handicapé à vie. Ce rôle sur
mesure convenait particulièrement au fameux acteur qui avait auparavant
suivi le même parcours en étant lui-même trapéziste et ayant dû arrêter sa
carrière pour cause de blessure. Face à lui, un jeune trapéziste plein de
talent en la personne de Tony Curtis est en passe de devenir une vedette
internationale. Il ne lui manque que l’enseignement de son ancien qui hésite
à encadrer ce jeune plein de fougue. Entre eux deux, une jeune acrobate
italienne ambitieuse, Gina Lollobrigida, est prête à tout pour oublier
le monde de cirque misérable qu’elle vient de quitter en Italie. Elle va
tout tenter pour être admise dans le numéro exceptionnel élaboré par les deux
hommes enfin associés.
Réalisé de main de maître (Carol Reed est le cinéaste de « Première
Désillusion » et de « Troisième Homme »), ce film offre à la fois un regard de
l’intérieur sur ce microcosme du cirque et en même temps une belle analyse
des ressorts de l’ambition humaine.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DVD
Master restauré
Format Image : 2.35, 16/9e comp. 4/3
Format son : Anglais & Français Mono
Sous-titres : Français
Durée : 1h42
COMPLEMENTS :
- Sous le chapiteau de Carol Reed : entretien avec Christian Viviani (13’)
« L’attaque du
métro 123 » un film de Tony Scott, avec Denzel Washington, John Travolta,
DVD, Sony Pictures, 2010.
Walter Garber est aiguilleur du métro à New York. Comme
chaque jour, il veille au bon déroulement du trafic, lorsque la rame Pelham
123 s'immobilise sans explication. C'est le début du cauchemar. Ryder, un
criminel aussi intelligent qu'audacieux, a pris en otage la rame et ses
passagers. Avec ses trois complices lourdement armés, il menace d'exécuter
les voyageurs si une énorme rançon ne lui est pas versée très vite. Entre
les deux hommes commence un incroyable bras de fer. Chacun a des atouts,
chacun a des secrets, et le face-à-face risque de faire autant de victimes
que de dégâts. La course contre la montre est lancée...
Il n’est pas question de grève du zèle avec le film « L’attaque du métro 123
» de Tony Scott, c’est le moins que l’on puisse dire puisqu’un aiguilleur du
métro à la touche pour malversations va se voir obligé de faire des heures
sup’ en raison d’une prise d’otage en direct dans le métro new-yorkais…
Denzel Washington campe le rôle de Walter Garber, surveillant
quotidiennement le trafic dense de la rame Pelham 123 qui, un jour,
s’immobilise sans raison. Rapidement, un appel indiquera la raison de cet
arrêt inopiné : la rame a été prise en otage par un mystérieux criminel,
nommé Ryder, tout aussi dangereux qu’intelligent avec trois complices. À
partir de ces informations débute une aventure au rythme trépidant d’un
métro sans arrêts, ni stations ! John Travolta est particulièrement
convaincant dans ce rôle énigmatique où le méchant n’hésite pas à associer
son interlocuteur dans les bas fonds de son âme et de sa conscience dans un
dangereux jeu de renversement des valeurs… Une véritable épreuve de force
psychologique s’engage alors entre les deux hommes et, accessoirement,
l’ensemble des forces de police antiterroriste ! Images-chocs et dialogues
serrés tiennent le spectateur dans un rythme effréné jusqu’au terminus…
Il était une fois en Anatolie un film de
Nuri Bilge Ceylan, MEMENTO FILMS DISTRIBUTION, 2012. Grand Prix du Festival
de Cannes 2011.
Au cœur des steppes d’Anatolie, un meurtrier tente de
guider une équipe de policiers vers l’endroit où il a enterré le corps de sa
victime. Au cours de ce périple, une série d’indices sur ce qui s’est
vraiment passé fait progressivement surface.
C’est une longue route sinueuse dans les méandres de nos consciences et de
nos refoulements à laquelle invite ce très beau film atypique pour ne pas
dire déroutant ! La durée de ce film introverti (2h30), le confinement des
acteurs dans un espace souvent restreint d’automobiles, confinement qui
contraste avec les grands espaces avoisinants de l’Anatolie, tout concourt à
faire naître un sentiment de doute - malaise serait trop fort - dans les
certitudes du quotidien. Les protagonistes sont tous émaillés par la vie :
les habitudes, les espérances déçues ou jamais conçues, les frustrations,
les fausses certitudes… Nuri Bilge Ceylan a ce génie d’imposer peu à peu
l’univers mental des personnes présentes à notre insu. L’atmosphère lourde
et pesante, accrue par la saison d’orages et de pluie dans les steppes
Anatoliennes, irise l’écran de couleurs elles-mêmes incertaines. La route
vers l’improbable révèle les caractères ou tout au moins les exacerbe. La
quête policière n’est qu’un prétexte pour plonger au cœur de l’humain, ce
cœur parfois si noir qu’il se confond avec celui du meurtrier présumé. Des
touches d’ironie pointent parfois lorsque le procureur sermonne le
commissaire après un interrogatoire trop violent et lui rappelle que ce
n’est pas ainsi que la Turquie entrera dans la Communauté européenne ! Mais
de manière générale, la couleur de ce film remarquable ressemble plus à
celle de ces terres d’ocre d’Anatolie où les tons sont brulés par l’amour,
la haine, la souffrance et la douleur et pire, la résignation…
Nicostratos le
pélican, un film de Olivier Horlait avec Emir Kusturica, Thibault Le Guellec
,Jade Rose Parker, François-Xavier Demaison, d’après le roman « Nicostratos
» de Éric Boisset, DVD, WARNER, 2012.
Yannis 14 ans, vit sur une petite île grecque qui a su demeurer sauvage.
Depuis la mort de sa mère, la
relation qui l’unit à son père s’est dégradée. Il sauve d’une mort probable
un jeune pélican qui devient son ami. Le temps d’un été, Yannis rencontre
Angéliki, une jeune ¬ fille de dix-sept ans dont
l’insouciance, la fantaisie et la spontanéité l’entraînent sur des chemins
qui ne sont pas les siens. C’est un été unique, celui dont on se souvient
tout le reste de sa vie. Yannis y découvrira l’amour que son père lui porte
et qu’il n’avait jamais su lui témoigner.
Nicostratos le pélican d’Olivier Horlait a fait le pari d’une belle
histoire, touchante et émouvante, sans sombrer dans la facilité d’une mer
Egée trop bleue et de plages trop blanches. Nous ne sommes pas non plus dans
le documentaire animalier, ni dans une psychologisation outrancière de
l’animal. La caméra cherche à exposer le cœur de l’homme pour y montrer ce
qu’il y a de sombre, parfois, et de plus lumineux, souvent… Le lien étroit
qui se tisse progressivement entre le jeune homme et le pélican est
rapidement confronté aux autres protagonistes du film qui vont ainsi réagir
différemment selon leurs intérêts. De l’incompréhension du père qui a sombré
dans un mutisme après le décès de sa femme à la cupidité des villageois qui
cherchent à tirer profit de cette nouvelle attraction pour touristes, la
relation entre le jeune homme et l’animal ne laissera pas indifférent
jusqu’au point culminant du film, que nous tairons. L’homme ressort grandi
de cette expérience, non pas dans ce qu’il a de plus héroïque, mais plutôt
dans ce qui constitue le quotidien : l’attention, le regard porté à l’autre,
sa sensibilité. Cette leçon de la vie est faite simplement, à l’image de ce
qui peut se passer dans une petite île de la Grèce, lorsque la modernité la
menace de perdre son âme et sa solidarité.
Sant'Agostino Italie -
2009 - 193 mn – Réalisation Christian Duguay Scénario Francesco Arlanch
Image Fabrizio Lucidi Son Umberto Montesanti Costumes Stefano De Nardis
Montage Alessandro Lucidi Musique Andrea Guerra Interprétation Franco Nero,
Alessandro Preziosi, Monica Guerritore, Katy Louise Saunders, DVD, SanPaolo
Multimedia, 2010.
En l'an 430, dans la ville assiégée d'Hippone, l'évêque Augustin raconte
à un capitaine des gardes romaines comment sa mère chrétienne l'a sauvé.
Après s'être converti au manichéisme, Augustin est appelé à la cour
impériale, à Milan, pour servir d'adversaire à l'évêque chrétien. Mais quand
l'impératrice envoie des gardes pour chasser les fidèles de la basilique où
la propre mère d'Augustin prie, ce dernier est touché par la foi chrétienne.
De retour à Hippone, Augustin recommande à la garnison romaine de négocier
avec le roi des Vandales, mais il essuie un refus. Laissant passer une
chance de s'enfuir sur un bateau envoyé par le Pape pour le sauver, Augustin
reste auprès de son peuple.
Comment retracer en film la vie de saint Augustin, l’un des plus célèbres
Pères de l’Eglise et en même temps personnage quasi inconnu du grand public
? C’est cette gageure qu’a réussi brillamment la réalisation à la fois
subtile et grand public de Christian Duguay avec « Sant’Agostino » sorti
récemment en DVD. Le film est divisé en deux parties pour une durée totale
de 193 mn et malheureusement exclusivement réservé à celles et ceux
comprenant l’italien.
Alaric, le roi des Wisigoths, s’empare de la ville de Rome le 24 août 410,
interrompant de longs siècles d’une toute puissance d’un empire que tous
s’accordaient à croire éternel. Face à ce séisme et à la critique des païens
à l’encontre du christianisme jugé responsable de ces évènements tragiques,
un homme va s’élever et va nourrir une des pensées les plus fertiles de la
fin de l’Antiquité, Augustin d’Hippone. C’est la vie de cet homme né à
Thagaste (actuelle Souk-Ahras, Algérie) le 13 novembre 354 qui est retracé
dans ce film à la fois respectant fidèlement les sources qui relatent la vie
du futur évêque et celles de son temps. Nous voyons le jeune homme quitter
son village natal pour aller suivre des études auprès d’un des rhéteurs les
plus célèbres de son époque, discipline qu’il enseignera lui-même par la
suite à Rome avant d’être nommé à Milan où il fera la rencontre décisive
avec saint Ambroise qui le baptisera par la suite.
Ce film parvient à rendre de manière dynamique cette vie trépidante de saint
Augustin qu’il s’agisse de l’art de l’éloquence et de la rhétorique dans la
première partie du film, puis de la propagation d’une foi menacée par la
crise de l’empire romain par la richesse de ses sermons et de ses
conversations, ou encore d’une vie intérieure plus que fertile qui le
conduira à écrire des traités qui marqueront l’histoire des idées jusqu’à
nos jours.
Des Hommes et des Dieux un film de Xavier Beauvois avec Lambert Wilson,
Michael Lonsdale, Durée : 2h00, DVD, WARNER, 2011 Grand Prix du Jury à Cannes,
César 2011 du meilleur film.
Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans
les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec
leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est
massacrée par un groupe islamiste, la terreur s’installe dans la région.
L'armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent.
Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la
décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après
jour… Ce film s’inspire librement de la vie des Moines Cisterciens de
Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996.
Nous sommes en hiver et l’Algérie n’a pas ces reflets auxquels sont habitués
les touristes. La terre est froide et c’est avec peine que des moines la
cultivent pour une maigre récolte où les cailloux sont aussi nombreux que
les légumes qu’elle peut offrir. Dans ce paysage pauvre où les maisons
avoisinantes du monastère offrent un tableau de désolation et de misère,
sept moines apportent au quotidien un rayon de soleil même lorsque celui-ci
semble bien éloigné…
Xavier Beauvois a réussi un véritable tour
de force si l’on ne veut pas parler inopinément de miracle. A aucun moment,
ni les extrémistes accusés de l’enlèvement et de l’assassinat, ni le pouvoir
dont l’attitude trouble est suggérée ne sont en cœur de cette histoire
émouvante. Ni la peur, omniprésente, ni la menace, latente, et encore moins
la vengeance ne viennent prendre le dessus sur une constante de cette très
belle réalisation : l’amour vécu au quotidien et témoigné à tout à chacun
sans distinction de races, de confessions, de sexe ou d’idéologies. Car les
moines se sont faits aimés de la population, discrètement, sans prosélytisme
(à retenir le dialogue du moine joué par Lonsdale avec la jeune Algérienne
évoquant ses problèmes sentimentaux…). Nous sommes dans la plus parfaite
manifestation de la vérité évangélique témoignée jour après jour dans le
dénuement le plus total.
La peur pointe et les loups se rapprochent
des agneaux sans défense et pourtant face à la terrible affirmation d’un
terroriste menaçant le moine interprété avec grandeur par Lambert Wilson «
Vous n’avez pas le choix ! » ce dernier répond : « Si j’ai le
choix ! », le choix de l’amour et du partage plutôt que celui de la
haine et de l’égoïsme. Un choix qui dépasse la vie et ce sacrifice n’ira pas
de soi même chez des hommes habitués à la prière. Si le doute s’installe, si
l’abandon du monastère est évoqué, ces hommes de Dieu savent qu’ils
remettent également en question leur raison de vivre et par là même leur
foi. Nul héroïsme dans le traitement de ces hommes qui ont peur et qui ne
souhaitent pas mourir, mais une magnifique leçon d’amour qui non seulement
renforce tous ceux qui les entourent, mais également les plus faibles
d’entre eux. Ce martyr des temps modernes ne sombre pas dans le dolorisme et
le film a su éviter cet écueil. Les dernières images de la scène finale sont
d’une sobriété remarquable : cette lente montée dans les neiges des
montagnes de l’Atlas laisse l’impression d’un nouveau Golgotha d’où nul cri
de révolte ne sort...
Philippe-Emmanuel Krautter
TARZAN ET LES
TRAPPEURS (TARZAN AND THE TRAPPERS) - NOUVELLE EDITION Réalisation : Charles
F. HAAS Production : Sol LESSER Scénario : Frederick SCHLICK, Robert LEACH
Avec Gordon SCOTT, Rickie SORENSEN, Maurice MARSAC, Eve BRENT, Leslie
Bradley, Bach Films 2010.
Tarzan est aux prises avec une bande de trappeurs menée par Schroeder, un
homme abject qui capture des animaux sauvages pour les revendre à des zoos.
Tarzan et les trappeurs va offrir aux inconditionnels du célèbre homme singe
une tout autre interprétation que celle mettant en scène Johnny Weissmuller.
Gordon Scott, à la différence du célèbre nageur de compétition, vient du
monde du culturisme, avec un gabarit nettement supérieur à la moyenne des
Tarzans jusqu’alors réalisés. Paradoxalement, cette taille n’a pas été un
handicap. C’est en effet avec une certaine aisance qu’il a su interpréter ce
rôle dynamique de roi de la jungle avec quelques scènes surprenantes comme
celle où il n’hésite pas à monter à cru une girafe et partir au grand galop,
scène réalisée sans trucages ! Scott avait même été surnommé par les Masai «
l’homme qui grimpe aux arbres », une référence…
Ce film était à l’origine divisé en trois parties pour être diffusées en
série TV, mais cette formule ne sera finalement pas retenue et ne sortira
que montée en une seule partie. Au final, c’est une interprétation assez
inattendue où l’on voit Tarzan arborer tout au long du film un sourire et
une interprétation décontractée qu’on ne lui connaissait pas et qui donnent
une note sympathique au célèbre personnage de la jungle !
« Mishima, une vie en
quatre chapitres » réalisé par Paul Schrader avec Ken Ogata, Kenji Sawada,
Edition Collector 2 DVD + CD, Wild Side Video, 2010.
L’écrivain, artiste, acteur et homme politique le plus célèbre du Japon,
Yukio Mishima surnommé " le Kamikaze de la beauté ", se réveille le 25
novembre 1970. Il a 45 ans et s'apprête à se suicider dans la grande
tradition Samouraï Hara-kiri. Avant de commettre cet acte ultime, il se
remémore sa vie, faite de traumatismes et de passion.
A celles et ceux qui ne connaîtraient pas l’œuvre et la vie du grand
écrivain japonais Yukio Mishima, le film de Paul Schrader (scénariste de
Taxi Driver) se révèlera une belle porte d’entrée. Prenant le parti de ne
pas dissocier l’œuvre de la vie de Kimitake Hiraoka (qui prendra son célèbre
pseudonyme dés ses premières œuvres), ce biopic aura de quoi surprendre plus
d’une personne en raison de la richesse de la scénographie et des décors
développés par l’inventive Mata Yamamoto et servi par l’incomparable musique
du grand Philip Glass. Recherchant les racines de l’hypersensibilité de
l’écrivain dans ses fractures de jeunesse (élevé par une grand-mère
castratrice et exigeante, mais en même temps source d’éveil à la culture
classique japonaise), cette vie en quatre chapitres est particulièrement
convaincante au regard de l’œuvre de Mishima. Cette ambiguïté non dissimulée
des valeurs martiales médiévales associées au culte du corps et déviant vers
une homosexualité à la fois suggérée et en même temps refoulée est
particulièrement bien rendue dans cette réalisation très inspirée de la
Nouvelle Vague. La réussite de cette évocation biographique alternant scènes
théâtralisées et action biographique tient très certainement à cet effort du
réalisateur de proposer un angle décalé sur le Japon moderne par
l’intermédiaire d’une de ses icônes encore très respectée, tout en évitant
tout hermétisme incompréhensible pour des occidentaux. Le spectateur
consultera avec profit les nombreux compléments proposés en bonus au DVD, où
il trouvera une belle synthèse à la fois sur la réalisation du film, mais
également quant à l’identité délicate de l’insaisissable Mishima !
JE DOIS TUER (Suddenly)
un film de Lewis ALLEN (1954) avec Frank Sinatra, Sterling Hayden, James
Gleason, Nancy Gates… COLLECTION VINTAGE CLASSICS, DVD, WILD SIDE VIDEO,
2010.
Le Président des Etats-Unis doit s’arrêter à Suddenly, petite ville
paisible de Californie. Le shérif Shaw essaie avec persévérance de séduire
la veuve Benton, chez qui s’installent précisément des agents du FBI en
charge de la protection du Président. Disent-ils ! Quand ils arrivent, ils
tuent l’adjoint du shérif et blessent celui-ci au bras… Une des dernières
phrases du film sera : « Please, don’t ! »
La collection Vintage Classics propose au cinéphile de découvrir de belles
productions introuvables jusqu’alors, mais tombées depuis dans le domaine
public. Or, contrairement à ce qui se passe habituellement, ces films
disparaissant ou circulant sur Internet dans de mauvaises versions souvent
abîmées et illisibles, il n’en est rien, ici, avec cette Collection Vintage
de qualité qui met à disposition pour un prix minime une version non
seulement restaurée, mais également accompagnée d’un appareil critique. « Je
dois tuer », réalisé à partir du roman de Richard Sale fit scandale à
l’époque, car exclusivement centré sur une tentative d’assassinat du
président des Etats-Unis, dix ans avant l’attentat de Dallas. Ce film, par
ailleurs, surprendra les cinéphiles habitués aux rôles de Frank Sinatra. La
prestation de celui qui fut couronné quelque temps auparavant d’un Oscar
pour son rôle dans Tant qu’il y aura des hommes est ici particulièrement
intéressante et originale. Sinatra campe en effet le rôle d’un tueur
professionnel dont le traitement psychologique est particulièrement fin. Du
calme assuré du début du film à l’attitude angoissée et rongée par les
gouffres intérieurs par la suite, cette réalisation va essentiellement
filmer cette progression dans un huit clos angoissant.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DVD
Master restauré
Format image : Noir & Blanc, 1.33, 4/3
Langue / Format son : Anglais / Mono
Sous-titres : Français
Durée : 1h12
"SHUTTER ISLAND"
un film de MARTIN SCORSESE avec LEONARDO DICAPRIO, MARK RUFFALO, BEN
KINGSLEY, MICHELLE WILLIAMS, PATRICIA CLARKSON et MAX VON SYDOW, Un film
PARAMOUNT PICTURES, Distribué par PARAMOUNT PICTURES FRANCE, Durée : 2H17,
DVD, 2010.
En 1954, le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck
Aule sont envoyés enquêter sur l’île de Shutter Island, dans un hôpital
psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. L’une des patientes,
Rachel Solando, a inexplicablement disparu. Comment la meurtrière a-t-elle
pu sortir d’une cellule fermée à clé de l’extérieur ? Le seul indice
retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire
une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre
incohérente d’une malade, ou cryptogramme ?
Le film débute par une traversée en bateau oppressante. Une mer grise
qui se prépare à une tempête proche, un marshal aux prises avec le mal de
mer et un île qui se profile à l'horizon, sinistre et menaçante. Ce tableau
pourrait laisser croire à un scénario caricatural dont les effets spéciaux
seraient prévisibles et l'issue par là même; Or, il n'en sera rien ! On ne ressort
pas indemne de ce film réalisé avec intelligence par Scorcese. La
psychiatrie est au coeur de ce qui est plus qu'un thriller, mais bien un
voyage au coeur de l'inconscient. La manipulation mentale est omniprésente,
elle concerne bien entendu les "patients-prisonniers", mais
également les médecins et pour finir les enquêteurs fraîchement arrivés sur
l'île de la psyché. Léonardo DiCaprio est particulièrement éblouissant dans son
interprétation d'un policier blessé par la vie et qui cherche des certitudes
liées à son métier. Un phare est au coeur de cette île, repère de ce qui est
la norme mais tout dépend pour qui ? La terrible tempête qui s'abat alors
sur l'île va déchaîner les éléments de l'inconscient de chacun, ces monstres
qui sommeillent au sein de chacun de nous. Qui est normal ? Qui est dans la
paranoïa et la crise psychotique la plus grave ? Tous les repères
s'effondrent devant ceux qui recherchent la vérité.
Les désemparés (The
Reckless Moment, 1949), réalisation : Max OPHÜLS avec : James MASON, Joan
BENNETT, Geraldine BROOKS, Polar/ Policier /Suspense, Etats-Unis, 82 mn,
Bonus, DVD, Carlotta Films, 2010.
Lucia Harper vit avec ses deux enfants et son
beau-père dans leur belle villa de Balboa. Elle doit veiller seule à la
bonne organisation du foyer en raison des absences fréquentes de son mari.
Lorsqu’elle apprend que sa fille Bea, a une liaison avec l’escroc Ted Darby,
elle lui ordonne d’y mettre fin immédiatement. Mais l’entrevue entre les
deux jeunes gens tourne mal et Darby se tue accidentellement. Lucia retourne
sur les lieux pour se débarrasser du corps…
Il s’agit du dernier film de Max Ophuls tourné à
Hollywood. Réalisé entre Caught et La Ronde, ce film noir dégage une force
assez impressionnante qui va crescendo jusqu’à l’issue du drame. Ophüls
retrouve avec le portrait de Lucia Harper une thématique qui lui est chère :
un personnage divisé entre les exigences de son rang social et les appels de
sa conscience. Cette œuvre négligée jusqu’à maintenant pourra être
redécouverte grâce à Carlotta Films dans un nouveau master restauré HD (il
faudra par contre préférer la Version Originale sous titrée à la Version
Française plus défectueuse). La « touche Ophüls » comme l’évoque Lutz Bacher
dans un des bonus du DVD est présente dans cette très belle réalisation. Le
thème de la pureté de la femme face au monde cruel des hommes est toujours
présent bien que quelque peu nuancé avec ces deux personnages clés (la mère
de famille et le maître chanteur) qui se rencontrent au fur et à mesure de
la progression du film. Les longs mouvements de caméra qui appréhendent la
baie sauvage de Balboa renforcent cette impression inexorable du destin qui
se déploie. La superbe photographie de Burnett Guffey (Le Prisonnier
d’Alcatraz, Bonnie and Clyde) accentue ce mélodrame servi par deux
acteurs particulièrement inspirés, la belle Joan Bennett (La Rue rouge) plus
connue pour ses rôles de femme fatale et James Mason (L’Affaire Cicéron)
qu’il n’est pas besoin de présenter !
Bonus
. FAIRE UN FILM AMÉRICAIN (42 mn)
Lutz Bacher, auteur de Max Ophuls in the Hollywood Studios, évoque la
carrière américaine du cinéaste, revient sur la production du film et
analyse la "touche Ophuls" dans Les Désemparés.
. MATERNAL OVERDRIVE (22 mn) Todd Haynes (Loin du paradis, I’m Not There)
livre une analyse du film de Max Ophuls, et revient sur la figure de la
femme au foyer protectrice, sensible et incassable interprétée par Joan
Bennett.
"Terminator
Renaissance" avec Christian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin, DVD, Sony
Pictures, 2009.
En 2018, après l'apocalypse qui a vu s'affronter les
hommes et les robots, John Connor (Christian Bale) est devenu le chef de la
résistance humaine contre Skynet et son armée de Terminators. Sa vision du
monde est pourtant remise en cause par l'apparition de Marcus Wright (Sam
Worthington), un inconnu qui se souvient seulement de s'être trouvé dans le
quartier des condamnés à mort. Connor doit découvrir si Marcus a été envoyé
du futur ou s'il est un rescapé du passé.
Alors que Skynet prépare l'assaut final, Connor et Marcus s'engagent dans
une odyssée qui va les mener au coeur même des opérations de Skynet. Ils y
perceront le terrible secret qui se cache derrière l'annihilation programmée
de l'humanité tout entière...
Difficile de relever le défi d’une quatrième épopée et suite du célèbre
Terminator initié au début des années 80 !
26 ans ont passé depuis cette première saga cybernétique, c'est-à-dire une
génération… Les jeunes adolescents qui découvriront cette version du XXI°
siècle n’étaient pas nés lorsque Schwarzenegger allait endosser pour la
première fois le fameux rôle du robot indestructible… Et pourtant si les
années ont passé, un fil conducteur ne cesse de lier chacun des épisodes qui
se sont succédé. Et ce dernier ne fait pas exception ! Nous ne sommes plus à
l’époque des héros solides et indomptables des années 80, le doute et les
interrogations fusent non seulement chez les humains, mais également chez
les machines qui ne savent plus quelle est leur identité. L’univers du
dernier Terminator est encore plus sombre que les précédents, il y a peu de
couleurs et le gris prédomine. Les sourires se font rares et l’humour de
l’époque de Schwarzenegger s’est évanoui, signe des temps de crise. Cela
n’empêche pas de produire un beau film que ne renieront pas les amoureux des
précédentes versions : différent, et en même temps, lié à ses aînés,
Terminator Renaissance sait poser de vraies questions au cœur même de notre
société et celle de notre proche futur où les nanotechnologies promettent
d’intégrer l’humain pour le meilleur et…
« The Offence »
Réalisé par Sidney Lumet (1973) avec Sean Connery, Trevor Howard, Ian Bannen,
Vivien Merchant, Collection Les Introuvables, DVD, Wild Side Vidéo, 2009.
Un violeur d’enfants terrorise une banlieue anglaise
sordide. Un soir, un homme éméché, Kenneth Baxter, est arrêté et conduit au
commissariat. Convaincu qu’il s’agit du coupable, l’inspecteur Johnson mène
un interrogatoire musclé qui tourne mal.
C’est à un film très particulier auquel nous invite Sydney Lumet dans « The
Offence » réalisé en 1973. Cette réalisation surprenante tant par la forme
que par son message ne pourra laisser indifférent le spectateur qui la
découvrira. L’ambiance oppressante du film n’est pas le seul critère de sa
réussite, ce qui pourrait paraître limité. Le jeu très fin et subtil de Sean
Connery confère à cette production une ambiguïté qui ne se départira pas
jusqu’à la fin du film. L’absence de certitude va en effet crescendo jusqu’à
prédominer comme un point d’orgue à l’issue de l’histoire. Nous sommes dans
ce rapport de l’inspecteur avec la personne suspectée dans une relation qui
relève de la profondeur de la psychologie humaine : qui est victime ? qui
est bourreau ? Ou commence la violence et la justice ? Toutes ces questions
affluent subrepticement sans être assénées grossièrement comme souvent dans
les productions contemporaines. Sean Connery tenait personnellement à ce
film après les James Bond dont on imagine sans mal qu’il souhaitait se
départir. Le film ne fut cependant pas un succès lors de sa sortie peut-être
parce qu’il dérangeait. Et si ce film surprend toujours plus de trente ans
après, il devrait recueillir toute l’attention des cinéphiles avertis !
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DVD
Master restauré
Format Image : 1.66, 16/9e comp. 4/3
Format son : Anglais Mono
Sous-titres : Français
Durée : 1h47
COMPLEMENTS :
- The Offence dans le cinéma policier des années 70 (documentaire inédit -
26’) par Jean-Baptiste Thoret et François Guérif
Un américain bien tranquille (QUIET AMERICAN) Un film de Joseph L.
Mankiewicz Avec: Audie Murphy, Michael Redgrave, Durée: 116 mn minutes,
Bonus, DVD, SWIFT, 2009.
Un jeune américain chargé d’une mission
humanitaire débarque à Saigon durant l’automne 1952, au plus fort de la
résistance vietnamienne contre la présence coloniale française. Il
sympathise avec le reporter anglais, Thomas Fowler, pour qui le Vietnam n’a
plus de secrets. Mais il est bientôt attiré par Phuong, la jeune maîtresse
vietnamienne de ce dernier, aussi belle et mystérieuse que la ville de
Saigon. Les trois personnages pris au piège d’un triangle amoureux explosif,
iront de révélations en coups de théâtre
Mankiewicz signe avec "Un américain bien tranquille" un film
particulièrement intéressant quant au traitement psychologique des
protagonistes alors même que cette production n'eut pourtant pas le résultat
escompté à l'époque de sa sortie. Inspiré librement du roman de Graham
Greene, nous sommes loin avec cette réalisation du Cléopâtre ou du Jules
César du même réalisateur. Sur fond de conflit grondant à Saigon contre la
présence coloniale française, une histoire d'amour complexe réunit trois
personnages : un reporter anglais blasé par un Vietnam qu'il ne connaît que
trop, un jeune américain idéaliste fraîchement débarqué dans ce pays et une
jeune femme native du Vietnam, Phuong, maîtresse du premier homme et
rapidement séduite par le dernier...
Ce triangle amoureux, thème classique dans la littérature et
le cinéma, est cependant traité de manière originale par Mankiewicz. Le
reporter anglais apparaît rongé par son souhait de garder une objectivité
dans les forces qui s'opposent au début de cette décolonisation. Cette
objectivité vole en éclat lorsque sa relation avec la jeune Phuong est
menacée justement par la subjectivité inconditionnelle du jeune américain
épris d'idéaux. La violence qui succède à l'indolence est un peu le reflet
des évènements qui se déroulent sur cette trame humaine : un monde de
fausses certitudes qui ne peut continuer à tourner comme il le faisait à
l'heure des grands empires, et en même temps des idéologies séduisantes en
apparence mais qui manipulent les hommes sans limites à leur grande
ignorance...
3 westerns
atypiques dans la collection Wild Side Video "Les Introuvables :
Navajo Joe, Un film de
Sergio Corbucci (1966) avec Burt Reynolds, Aldo Sambrell
Un western haletant et sans concession, pour le 1er grand rôle de Burt
Reynolds.DVD, 2009.
À
la tête d’un groupe de chasseurs de scalps, Duncan (Aldo Sambrell), un
métis, massacre tous les habitants d’un village indien Navajo et les scalpe.
Joe (Burt Reynolds), seul rescapé du carnage, décide de venger la
communauté. Alors que les assassins prennent en otage les habitants d’une
ville pour obtenir l’argent de la banque, Joe prend la défense des citadins
et accomplit son impitoyable vengeance.
Sergio
Corbucci, avec sa faconde habituelle et son sens de la démesure, signe un
western haletant, violent, sans concession, et offre à Burt Reynolds son
premier rôle important.
NAVAJO JOE, accompagné d’une musique survoltée d’Ennio Morricone, est l’un
des rares westerns italiens dont le héros est un Indien et traite du
problème du métissage avec le chasseur de scalps Duncan. Ce personnage aux
sentiments exacerbés, alter-ego de Joe, offre au comédien Aldo Sambrell
(second couteau chez Sergio Leone) l’une de ses plus belles compositions de
tueur implacable, damant presque le pion au héros.
Dépassant le thème central de la vengeance, Corbucci développe celui de la
lâcheté collective, qui deviendra récurrent au cours de sa longue saga
westernienne.
Far West Story
Un film de Sergio Corbucci (1972) avec Tomas Milian, Susan George, Telly
Savalas
Un trésor du genre, rehaussé d'humour satirique issu de la comédie
italienne. DVD, 2009.
Inlassablement poursuivi par le shérif Franciscus (Telly Savalas) dont il a
brisé la carrière en s’évadant de prison, Jed Trigado (Tomás Milian) est
sauvé par Sonny (Susan George), une jeune fille aux allures masculines. Le
couple va alors se livrer aux pillages des banques et se transformer en
“Bonnie and Clyde” du Far West, avec à leurs trousses le redoutable
Franciscus.
Avec son brio et
son ironie habituels, Sergio Corbucci a réalisé un western atypique qui
bouscule les règles du genre : la femme, formant un couple antinomique avec
son compagnon, dame le pion au héros masculin en terrassant son grossier
machisme. Le réalisateur réussit le pari de fusionner les mythologies de
l’âge d’or du western latin (violence graphique, héros solitaire anarchiste)
avec l’humour satirique issu de la comédie italienne.
Synthèse de thèmes chers au metteur en scène (le shérif obstiné, les péons
outrageusement exploités, la ville désolée et ses rues boueuses, les
prostituées plus vraies que nature), FAR WEST STORY est une de ces “sales
histoires de l’Ouest” comme seuls les Italiens savaient les raconter.
O' Cangaceiro
Un film de Giovanni Fago (1970) avec Tomas Milian
Entre aventures et western-Zapata, l'histoire d'une prise de conscience
politique. Edition Collector 2 DVD, 2009.
Au
Brésil, Espedito échappe au massacre d’une bande de Cangaceiros. Un ermite
le recueille et lui confie la mission de débarrasser la région des bandits.
Espedito forme un groupe de Cangaceiros, venge les opprimés, terrifie les
propriétaires et gagne ainsi son titre de Rédempteur. Il rencontre alors un
jeune ingénieur, Helfen, qui a découvert un important gisement de pétrole.
Espedito passe un marché avec l’État et tue tous les Cangaceiros renégats.
Mais le contrat est une ruse... Espedito, dupé, abat le gouverneur et
renonce à son titre de Rédempteur.
Remake d’un film
brésilien célèbre primé au Festival de Cannes (1953), cette version made in
Cinecittà est une somptueuse fresque à grand spectacle portée par la
composition extraordinaire de Tomás Milian, mélange de cabotinage, d’émotion
et d’ambiguïté. Entre le western-Zapata et le film d’aventures, c’est aussi
l’histoire d’une prise de conscience politique.
Servi par une remarquable photographie, des costumes et des décors
somptueux, le film de Giovanni Fago, au-delà d’un exotisme apparent, est
aussi un éclairage sur le rôle des grands propriétaires terriens du Sertao
brésilien manipulant les groupes rebelles en jouant de leurs antagonismes.
La chanson (Mulhe Rendera) de la première version, qui fit le tour du monde,
est ici reprise avec brio par Riz Ortolani.
M6 Vidéo et le Peplum
la première
vague !
Un
évènement pour les amateurs de péplums et de films d’aventures à ne pas
rater chez M6 Vidéo avec la sortie du meilleur du cinéma de genre italien
des années 60. Présentés sous forme de deux films remastérisés réunis en un
DVD sous coffret, ces titres de cette première série sont en effet au
parnasse des productions des films épiques. Que l’on en juge aux seuls
titres, réalisateurs et acteurs : le grand Reg Park, récemment disparu, dans
un de ses grands rôles dans « La terreur des Kirghiz », Gordon Mitchell dans
« Le Géant de Metropolis » sous la direction des réalisateurs tels qu'
Umberto Lenzi, Guido Malatesta, Ferdinando Baldi, Antonio Margheriti,
Riccardo Freda ou encore Mario Bonnard. En VOST ou bien en VF, ces films
inoubliables retrouvent de nos jours un public de plus en plus nombreux qui
apprécient dans ces grandes fresques le regard candide porté par les
réalisateurs des années 60 sur les héros revisités de l’Antiquité ainsi que
l’aube des effets spéciaux qui auront une grande destinée !
El
Kebir, fils de Cléopâtre + Joseph vendu par ses frères – 1960
Erik
le viking + Hercule contre les tyrans de Babylone – 1964
Le
Géant de Metropolis + La terreur des Kirghiz – 1961
Maciste contre Zorro + Zorro au service de la Reine – 1963
Maciste en enfer + Maciste dans les mines du roi Salomon – 1962
Samoa, reine
de la jungle + L'esclave de l'Orient – 1958
Fascination pour la naissance du 7e art : le musée
du Cinéma de la Cinémathèque Française
Lorsque l'on entre dans le musée du Cinéma de la Cinémathèque Française, on
se trouve plongé au milieu des premières merveilles cinématographiques. On y
trouve un praxinoscope, un cinématographe, un kinétoscope, et bien d'autres
choses encore... Et pour ceux qui on vu le film "Hugo Cabret", quel plaisir
de se trouver face à l'automate qui a permis, dans ce film, de découvrir
Georges Méliès, le créateur des trucages et du premier studio de cinéma en
France à Montreuil. On y découvre également un extrait des 'Temps modernes"
avec Charlie Chaplin, et plus loin quelques costumes qui ont servi dans de
grands films.
La Cinémathèque Française propose aussi parallèlement des expositions
thématiques: La dernière en date rend hommage à Fritz Lang et à son film "Metropolis"(1927),
film qui a souffert de multiples coupures et censures. Heureusement toutes
ces coupures, ou presque, ont été retrouvées au musée du Cinéma de Buenos
Aires, après de très longues recherches. C'est incontestablement une
exposition magnifique que nous offre ainsi la Cinémathèque Française avec
des projections de reportages, des photos, des maquettes, et une
reconstitution de la célèbre femme-robot du film.
Le musée de la Cinémathèque Française est un véritable plaisir pour les
yeux, et pour le savoir, il convient tout simplement de s’y rendre et de la
visiter!
Anne-Marine Morandi
Métro Bercy - Lignes 6 et 14
Bus : n°24, n°64, n°87
En voiture : A4, sortie Pont de Bercy
Parkings : 77, rue de Bercy (Hôtel Mercure) ou 8, boulevard de Bercy.
CINEMA - EN SALLE
TYRANNOSAUR un film de Paddy Considine avec Peter
Mullan, Olivia Colman, Eddie Marsan, Paul Popplewell, Ned Dennehy, Samuel
Bottomley, Sally Carman, Sian Breckin, Paul Conway, Lee Rufford, Robin
Butler... Distributeur : Distrib Films, Angleterre, Durée : 1h31 En
salles le 25 avril 2012
Dans un quartier populaire de Glasgow, Joseph est en proie à de violents
tourments à la suite de la disparition de sa femme. Un jour, il rencontre
Hannah. Très croyante, elle tente de réconforter cet être sauvage. Mais
derrière son apparente sérénité se cache un lourd fardeau : elle a sans
doute autant besoin de lui, que lui d’elle.
Ciel gris, un pub miteux, un mec bourré et un nombre de « fucking » à la
minute défiant toutes les lois de la physique, voilà le décor planté !
Sordide ? Vulgaire ? Non pas ! Humain, dans ce que l’humanité peut avoir de
plus fragile et blessé.
Nous sommes dans les quartiers déshérités de Glasgow, Joseph est un homme
seul, alcoolique et violent, manifestement en proie à un conflit intérieur
entre ce qu’il est, ce qu’il a été et ce qu’il voudrait être... Quoi de plus
humain ? Il va rencontrer Hannah, catholique pratiquante qui vit dans un
quartier plus aisé, ce qui n’est pas très difficile. Hannah, qui a une âme
de bonne samaritaine, veut l’aider et prie pour ce Joseph qui lui tombe du
ciel. Pourtant, plus ils vont se découvrir, plus il va s’avérer que c’est
peut-être Hannah qui est la plus perdue et qui a le plus besoin d’aide...
Tyrannosaur – on découvre le pourquoi du titre dans le récit de la vie
antérieure de Joseph – est un film réaliste et social, mais dans ce que le
social a de plus large, c’est-à-dire lié à la classe sociale tout autant
qu’à la religion, à la famille, à l’affectif, à « l’humanitude » de chacun
de nous, dans sa noblesse et ses faiblesses... Mais ici, il s’agit surtout
d’êtres humains en lutte pour leur propre survie.
Ce film de Paddy Considine est assez classique dans son traitement et on
aurait pu se passer de quelques envolées lyriques dans la bande son, quand
la musique vient un peu trop appuyer le propos, qui se suffit amplement à
lui-même. Malgré ces petits bémols, Tyrannosaur est un film très touchant,
basé sur un scénario riche et sensible (et inspiré de faits et de
personnages réels...) et servi par un Peter Mullan – paumé mais lucide - et
une Olivia Colman – femme battue et humiliée - magistraux et terriblement
subtils et émouvants. Loin de tout manichéisme, le film nous plonge - au
travers de l’étude psychologique fine et subtile des personnages - dans les
contradictions et les déchirements de deux êtres humains qui auraient
simplement voulu – et mérité, se dit-on – une vie meilleure et qui se
débattent comme ils peuvent contre leurs défauts et contre la fatalité....
Alors, oui, il y a de la violence, sociale, conjugale, psychologique, ce
n’est pas vraiment gai, évidemment, ni le genre de film du dimanche soir à
aller voir pour se détendre et se changer les idées, mais un beau film,
superbe, même, classique, humain, sincère et, malgré tout, tendre et non
dépourvu d’espoir... voire même de possibilité de rédemption.
Olivier Rinaldi
En salles le 25 avril 2012
Réalisé par : Paddy Considine
Avec : Peter Mullan, Olivia Colman, Eddie Marsan, Paul Popplewell, Ned
Dennehy, Samuel Bottomley, Sally Carman, Sian Breckin, Paul Conway, Lee
Rufford, Robin Butler...
Distributeur : Distrib Films
Genre : Drame
Pays : Angleterre
Durée : 1h31
PORTRAIT D'UNE ENFANT
DÉCHUE (Puzzle of a Downfall Child) Un film de Jerry SCHATZBERG, Drame,
États-Unis, 1970, 94mn, Carlotta, 2011.
Ancienne égérie de la mode, Lou Andreas
Sand s’est isolée dans une maison au bord de l’océan où elle tente de vivre
autrement, en se consacrant à la poésie et à la sculpture. Abîmée par la
dépression et les excès, elle reçoit la visite de son ami photographe Aaron
Reinhardt qui est désormais cinéaste. Celui-ci est venu enregistrer des
entretiens avec l’ancien mannequin en vue de réaliser un film sur sa vie. Au
fil de son récit, Lou exhume les souvenirs de son ascension, puis de sa
déchéance, qui s’organisent en un montage fragmentaire de faits réels et
d’évènements fantasmés…
A-t-on le droit d’être malheureuse lorsque
l’on a été un mannequin à la beauté adulée par le monde entier ? Quel sens
donner à sa vie lorsqu’elle a été rêvée et fantasmée par des millions de
personnes à sa place ? Portrait d’une enfant déchue de Jerry
Schatzberg ne répond pas en tant que tel à ces questions, le pourrait-il
d’ailleurs ? Mais, il sollicite notre interrogation sur des idées
préconçues, sur les mondes artificiels qui voilent les réalités les plus
profondes de l’être humain. Quel paradoxe que de poser la question de
l’amour impossible pour un mannequin ! Et pourtant, l’acuité du regard porté
par celui qui a vécu cet univers fait d’artifices brise ces icônes plus vite
qu’elles ne se brisent elles-mêmes, et c’est peut-être l’originalité de ce
film sorti en 1970, le premier à porter un tel regard sur le monde des
apparences. Faye Dunaway incarne à merveille la vie tourmentée, bien réelle
celle-là, d’un mannequin vedette des années 60, Ann Saint Marie. Alors même
que ses poses et son visage faisaient la une des plus grands journaux de
mode internationaux, les créateurs se mirent à souhaiter de la nouveauté, un
visage plus jeune alors que l’égérie n’avait pas encore trente ans…
Ce film narre ainsi le regard à la fois désabusé, éclaté et en même temps
fantasmé d’une femme à bout de souffle, ayant connu les affres de la
dépression, des traitements psychiatriques, des drogues et pire que tout de
la désillusion… Au-delà de toutes ces images, belles pour nombre d’entre
elles, le réalisateur ayant lui-même été un photographe de mode, nous
abordons l’univers souvent ténébreux de nos vies, avec comme point d’orgue
final et absolu, notre besoin d’amour…
CYCLONE A LA JAMAÏQUE (A High Wind in Jamaica)
d'Alexander Mackendrick (1965) Etats-Unis-Angleterre / 1965 / 104min / VOSTF
et VF / visa n° 30606
Réalisation : Alexander Mackendrick, Scénario : Stanley Mann, Ronald Harwood,
Dennis Cannan, d'après le roman de Richard Hughes,
Directeur de la photographie : Douglas Slocombe, (De Luxe Color-CinemaScope)
Musique : Larry Adler Production : John Croydon (20th Century-Fox) EN SALLE
le 6 avril
Anthony Quinn (Chavez)
James Coburn (Zac)
Deborah Baxter (Emily Thornton)
Gert Frobe (le capitaine hollandais)
Lila Kedrova (Rosa)
Nigel Davenport (Mr Thornton)
XIXe siècle. A la suite d’un terrible cyclone qui s’est abattu sur la
Jamaïque, un couple de planteurs anglais décide de mettre ses enfants à
l’abri en les envoyant par bateau en Angleterre. Mais leur navire est
attaqué par des pirates qui, sans le savoir, embarquent les enfants avec le
butin. Chavez, le chef des pirates, les prend sous sa protection et instaure
avec eux une relation ambiguë, à l'image de la tendresse coupable que lui
inspire la fille aînée. Sur terre, la rumeur court que les enfants ont péri
dans l’abordage. La flotte anglaise décide alors de se lancer à la poursuite
des pirates...
Etrange film que ce Cyclone à la Jamaïque réalisé en 1965 par Alexander
Mackendrick. Le spectateur s’attend à une aventure de pirates comme le
cinéma en produisit tant à cette époque avec une belle distribution (Anthony
Quinn, James Coburn) et de magnifiques bateaux, et là…, surprise ! Nous
découvrons une réalisation où l’aventure s’efface en toile de fond pour
laisser place à une belle analyse humaine. Le traitement des caractères
procure à ce film un sentiment étrange, celui d’être à la fois le témoin et
en quelque sorte le complice d’une relation intime entre le monde des
adultes et l'univers de l’enfance, regard particulièrement bien rendu par le
jeu exceptionnel de la petite Deborah Baxter (Emily) avec ses yeux de
glacier qui impressionna tant Anthony Quinn. La violence est omniprésente,
mais elle n’a pas prise sur ces enfants déracinés qui n’attachent pas la
même importance que les adultes aux aléas de la vie. C’est cette apparente
candeur qui prend dans ses filets le rude capitaine Chavez, homme pourtant
habitué aux meurtres et autres rapines. Cette fenêtre ouverte sur un monde à
jamais disparu pour un homme aussi campé dans le quotidien de la piraterie
est une invitation, certes dangereuse, à la candeur et en même temps à la
dureté de ces enfants plus cruels qu’il n’y parait. Mais c’est
progressivement que le pirate accepte ce code, jusqu’à en payer le prix
ultime… Un film qui marque par son réalisme et sa finesse !
IPCRESS - DANGER IMMÉDIAT (THE IPCRESS FILE) Un film de Sidney J. FURIE |
Policier-Suspense | Angleterre | 1965 | 109mn | couleurs | 2.35:1
À Londres, Harry Palmer, un agent du contre-espionnage,
est chargé de retrouver un savant disparu. Quand il le retrouve, le savant
est amnésique. Palmer découvre que le savant est soumis à un conditionnement
psychologique et que l'un de ses supérieurs est complice de la machination…
Véritable surprise, cette très belle réalisation de Sidney J.
Furie date de 1965 et offre au cinéphile un regard bien particulier dans
l’univers pourtant souvent convenu du polar anglais. Si tous les ingrédients
classiques sont, il est vrai, présents pour faire de cette histoire de
contre-espionnage une suite d’évènements prévisibles ou tout au moins
probables, il n’en demeure pas moins que le traitement (cadrages insolites,
plans décalés…) et la couleur donnés par Sidney J. Furie au récit du
romancier britannique Len Deighton surprendra tout à chacun par sa modernité
et son regard « décentré » sur les protagonistes du film. Sur une musique
remarquable de John Barry, le créateur du fameux thème "'Amicalement votre",
ce film s’articule autour du personnage central de cette histoire, Harry
Palmer, un membre turbulent des services secrets militaires muté pour
insubordination dans un nouveau poste de contre-espionnage civil.
Indiscipliné et en même temps véritable esthète, dilettante et parallèlement
plus consciencieux que le reste de ses collègues, ce personnage insolite
dénote par cette distance parfaitement rendue par le jeu brillant du jeune
Michael Caine dont se sera le premier grand film qui le consacrera en tant
qu’acteur. Ni James Bond, ni Sherlock Holmes, Harry Palmer offre un nouveau
regard sur le film noir avec une réalisation qui n’a pas pris une ride quel
que soit le contexte daté de son époque !
Réalisation : Sidney J. FURIE
Scénario : Bill CANAWAY, James DORAN,
Avec : Michael CAINE, Nigel GREEN, Guy DOLEMAN, Sue LLOYD, Gordon JACKSON,
Aubrey RICHARDS,...
Musique : John BARRY
Directeur de la photographie : Otto HELLER
Montage : Peter HUNT
Producteur : Charles D. KASHER, Ronald KINNOCH, Harry SALTZMAN
Production : Lowndes Productions Limited, Rank Organisation, Steven S.A.
Submarino un film de Thomas Vinterberg (Danemark).
avec Jakob Cedergren, Peter Plaugborg, Morten Rose… Compétition Officielle
Berlin 2010 Drame – Danemark – 1h45 distributeur: mk2 diffusion -
Sortie le 1er septembre 2010.
Submarino, la vie en apnée
A l’origine, des mains et des regards en gros plan dansent sur l’écran. Des
doigts d’adolescent aux ongles sales jouent avec les mains potelées d’un
bébé dans la blancheur d’une lumière crue et les gazouillis insouciants.
Cette première scène sublimée par la tendresse montre deux garçons de 10-12
ans qui passent le temps avec leur petit frère. Sous un grand drap blanc,
ils jouent à le baptiser, comme à l’église, mais se trompent dans les
paroles. Ils lui cherchent un prénom, ils vont lui voler du lait maternel au
supermarché, le nourrissent et lui changent ses couches. Comme si les
adultes avaient disparu.
Puis c’est le soir. Et avec lui arrive la maman de ces trois garçons que
l’on croyait abandonnés. Débraillée, crasseuse et complètement avinée, elle
fouille l’appartement à la recherche d’une bouteille d’alcool qu’elle ne
retrouve pas. Elle accuse Nick, son fils ainé, de la lui avoir volée. Alors
elle le frappe de toutes ses forces. Nick ne sourcille pas. Il a l’habitude,
apparemment.. Mais Nick a bel et bien volé la bouteille et le lendemain, il
s’enivre avec son frère. Malheureusement, ils oublient le nourrisson, qu’ils
retrouvent mort dans son landau…
Après ce préambule tragique, le film s’attache au personnage de Nick. Devenu
adulte, un poids insoutenable sur ses épaules l’empêche d’avancer. Il vit
une vie triste avec des marginaux qu’il essaie de sauver de la noyade. Ana,
la femme qu’il aime, l’a quitté. Les événements qu’il traverse ne sont
qu’épreuves et tragédies, au point qu’on est tenté d’en vouloir au
réalisateur pour ses excès de malheur. Jusqu’au moment où Nick, au plus
profond des eaux sombres, tente de remonter à la surface en cherchant à
reprendre contact avec son petit frère. Mais cette tentative fait ressurgir
des émotions si vives et une culpabilité si insoutenable qu’il ne parvient
pas à parler à son frère.
La caméra se focalise alors sur le frère de Nick. Il a belle allure, son
appartement est coquet, et il est papa d’un petit Martin vif et intelligent.
Mais voilà, la mère de l’enfant est morte et son père est dépendant à
l’héroïne. Dans le courant violent de sa vie, cet homme (dont on n’apprendra
jamais le prénom) se débat pour être un bon père, mais les vagues du temps
présent sont trop agitées et les remous du passé l’embourbent indéfiniment.
Par manque d’argent, il se met à dealer de la drogue dans les rues de
Copenhague. Jusqu’au jour où il se fait pincer et se retrouve en prison.
Ailleurs dans la même ville, au même moment, Nick est accusé du meurtre de
sa petite amie. En pleine dépression, il ne cherche même pas à prouver son
innocence, si bien qu’il se retrouve lui aussi en prison. Lors d’une
promenade carcérale, il aperçoit derrière une série de barreaux et de
grilles son frère, le père de Martin.
Voilà comment les deux frères finissent par se retrouver. Deux frères qui
s’étaient perdus trouvent enfin l’occasion de s’aimer encore et de se
pardonner. La boucle est en train de se boucler et les nœuds commencent à se
dénouer. La scène est bouleversante et nous submerge d’émotion.
Sans cette fin qui transcende complètement le film, Submarino n’aurait été
qu’une plongée insupportable dans la souffrance et le désespoir. Ce film
magnifique - mais ô combien douloureux - est en fait une plongée
métaphorique dans l’eau du baptême. Une plongée de plusieurs années dans des
eaux certes noires et corrosives, mais qui ont le pouvoir de redonner la vie
à Nick. Avec une maîtrise parfaite et des acteurs exceptionnels, Thomas
Vinterberg signe un très beau film qui prouve qu’un être qui se noie peut
toujours se remettre à nager…
Vianney de Valence.
LES AMOURS
IMAGINAIRES réalisé par Xavier Dolan avec : Xavier Dolan, Monia Chokri,
Niels Schneider, Anne Dorval, Anne-Elisabeth Bossé, Eric Bruneau, Olivier
Morin - Genre : Drame - Année de production : 2009 .
Distributeur : MK2 Diffusion Date de sortie cinéma : 29 septembre 2010
Marie et Francis ont une vingtaine d’années. Ce sont deux amis, très
proches. Aucune ambiguïté entre eux puisque Francis est homo. Ils se voient
très souvent, chez l’un, chez l’autre, dans les restos ou les bars de
Montréal.
Au cours d’une soirée, ils font la connaissance de Nico, jeune et bel éphèbe
fraîchement débarqué de sa campagne. Or Nico a beaucoup de charme. Et de
sérieux atouts : un peu David de Michel-Ange, un peu Tadzio de Mort à
Venise… Et il en joue en véritable bellâtre. Consciemment ? Inconsciemment ?
En tout cas, il en use - et en abuse parfois - et entraîne Marie et Francis
dans son sillage. Dès lors, ces derniers vont cristalliser leurs rêves,
leurs fantasmes, leur soif d’amour – mais pas complètement leurs désirs –
sur ce bel Apollon descendu du ciel. Et cela ne va pas sans créer quelques
perturbations dans leur belle amitié, chacun tentant de décoder ce qu’il
pense être les signes des autres dans une sorte de ménage à trois virtuel et
ambigu.
Le film nous parle donc de ces amours de jeunesse, avec leurs lots d’espoirs
et de déceptions que nous avons tous connus. Une intrigue simple, finalement
: pas de grand drame (mais quelques larmes), pas de message puissant, mais
une vraie tendresse pour ces personnages, filmés avec justesse, profondeur
et pudeur. Et les images sont sublimes : (très) gros plans, cadrages
atypiques, ralentis (on pense à In the Mood for Love de Won Kar Wai ;
mais on peut sentir aussi d’autres influences ou références, de Godard à
Almodovar), le tout servi sur une bande originale délicieuse et légèrement
surannée et par des interprètes justes et touchants.
De plus, cette histoire contée avec un penchant maîtrisé et un art certain
pour le glamour kitsch et le pop’art – avec ce que cela comporte de
volontairement artificiel - est entrecoupée d’entrevues avec des personnages
totalement extérieurs à l’intrigue, comme des sortes de pauses documentaires
sur la thématique de la fiction, ce qui rompt de façon un peu surprenante et
savoureuse le déroulement du film.
Autre grand atout des ces Amours imaginaires, un scénario, une
réalisation et des images extrêmement ficelés et cohérents, et pour cause :
Xavier Dolan fait tout, ou presque. Du haut de ses 21 ans, il en a écrit le
scénario et les dialogues, fait la réalisation, le montage, la création des
costumes … et joué dedans !
Son 1er film J’ai tué ma mère était déjà présent à Cannes en 2009 (à
la Quinzaine des réalisateurs où il a reçu quatre prix) ; son deuxième,
Les amours imaginaires était à Cannes en 2010 (Un certain regard)…
Un garçon à suivre donc ! Et en attendant, un film, certes assez
narcissique, mais frais, délicieux et très actuel ! A voir ! Vraiment !
Olivier Rinaldi
DIOSES réalisé
par Josué Mendez, avec : Maricielo Effio, Sergio Gjurinovic, Edgar Saba,
Anahí de Cárdenas, Magaly Solier, Pilar Brescia, Cristina Salleses, Martha
Figueroa -
Long-métrage français , argentin , péruvien , allemand . Genre : Drame
Durée : 01h31min Année de production : 2008 Distributeur : Bodega Films
Date de sortie cinéma : 23 juin 2010
Dioses. Les dieux. Les dieux vivent coupés du reste du monde dans leur petit
paradis, avec vue sur l’océan, quelque part sur la côte du Pérou... Ils
perpétuent l’ordre établi en s’isolant du commun des mortels et en se
conformant à la plus stricte endogamie.
Les dieux, ce sont les membres de la très haute société péruvienne qui
fuient Lima pour passer les vacances et les week-ends dans ce petit bout
d’Eden, entre soi : ses hommes d’affaires, gros industriels ou banquiers,
leurs épouses plus ou moins jeunes ou vieillissantes, belles, et qui
s’adonnent à l’étude de la Bible, aux associations caritatives et au
jardinage, et leurs enfants, cette jeunesse très dorée et très désœuvrée qui
noie son ennui dans la musique, l’alcool, la drogue et le sexe...
Parmi cette jeunesse, Diego et Andrea, le frère et la sœur, lui en quête
d’identité et en admiration devant sa sœur, elle, rebelle et provocatrice,
perpétuellement à la recherche de fêtes et d’aventures masculines. Tous deux
fuient la maison paternelle, d’où la mère est absente et où le père vient
d’introduire sa dernière conquête, Elisa, magnifique jeune femme d’origine
indienne. Celle-ci fait son entrée dans ce monde tout nouveau pour elle et
dont elle doit tout apprendre : le mode de vie, les usages, les codes... Dias de Santiago, le premier de Josué Mendez (2004) est le film
péruvien le plus primé à ce jour. Avec Dioses, son second film,
inspiré d’histoires vécues par le réalisateur, il n’évite pas les sujets
brûlants : familles recomposées, manque de dialogue, inceste, avortement,
quête d’identité, rapports père-enfants, misère morale... C’est aussi un
regard lucide et acide sur ces hautes sphères de la société péruvienne qui
vivent dans un aveuglement volontaire par rapport aux problèmes sociaux et
tournent le dos à la solidarité dans un pays aux classes sociales très
compartimentées.
Josué Mendez prend tous ces thèmes à pleine main et nous les donne à
observer de très près. Il le fait avec tact et justesse, et s’il critique,
c’est prudemment, sans jugement hâtif ou moralisateur. D’autant moins que le
non-dit est très présent dans ce film où l’hypocrisie côtoie la jalousie, où
critique et envie vont main dans la main. Et cela fait un film très dense et
très prenant, que ce soit pour son approche sociale, psychologique,
l’interprétation ou l’histoire elle-même. Un excellent témoignage d’une
certaine facette du Pérou... ou d’ailleurs !
Olivier Rinaldi
TOURNEE réalisé
par Mathieu Amalric, Avec : Miranda Colclasure, Suzanne Ramsey, Linda
Maracini, Julie Ann Muz, Angela de Lorenzo, Alexander Craven, Mathieu
Amalric, Damien Odoul
Long-métrage français. Genre : Comédie, Drame - Année de production : 2010 -
Distributeur : Le Pacte - Date de sortie cinéma : 30 juin 2010
Joachim est un petit producteur de spectacles. Il a fui la France on ne sait
pas trop quand, il y a quelques années : à force de petites magouilles, de
petites arnaques et de plus ou moins grosses dettes, il a dû quitter le
pays. Il faut dire qu’il s’y entend bien pour se mettre tout le monde à dos
: très bidouilleur, souvent égoïste, rarement honnête, plutôt lâche, on ne
peut pas dire qu’il représente l’archétype de la personne attachante ou
qu’il constitue une relation très fiable, y compris vis-à-vis de ses propres
enfants. Pourtant, on n’arrive pas à le détester complètement ; et il arrive
aussi à se faire aimer...
Donc après quelques années passées outre-Atlantique pour se refaire une
santé et se faire oublier (croit-il), le revoilà sur le sol natal. Il y
arrive pour la tournée d’un spectacle qu’il produit : du strip-tease
burlesque. Et les filles savent y faire pour enthousiasmer les salles,
hommes et femmes, aussi bien par leurs rondeurs et leur dextérité que par
leur humour et leur autodérision. Et ces représentations, qui vont de port
en port sur les côtes du Nord et de l’Ouest, doivent s’achever à Paris ! Le
rêve pour ces filles !
Le film retrace donc cette tournée à travers nos provinces, tournée - bien
entendu - à la sauce Joachim : improvisations et bouts de ficelles ! Et -
bien entendu - tout ne se déroule pas sans accrocs, surtout qu’il n’arrive
pas à trouver de salle à Paris, comme promis... Et ce retour au pays le
remet face aux échecs et aux désertions qu’il avait laissés derrière lui.
Dans cette comédie humaine douce-amère, Mathieu Amalric peint des portraits
sans complaisance, mais avec tendresse, et sans jugement moralisateur
simpliste. Il y est autant crédible en petit producteur véreux qu’il est
pertinent, fin et humain comme réalisateur. Et les comédiennes -
strip-teaseuses de métier - sont très justes, aussi bien dans leurs
fantaisies de professionnelles de la scène érotico-burlesque que dans leurs
prestations de comédiennes au cinéma. Le film était en compétition au
festival de Cannes où Mathieu Amalric a reçu le prix de la mise en scène ;
on aurait aussi adoré que ses comédiennes aient la palme de meilleure(s)
actrice(s), mais on n’a pas vu la prestation de Juliette Binoche, qui a reçu
ce prix pour Copie Conforme d’Abbas Kiarostami...
Bref, un film amusant, touchant qui montre avec sensibilité différentes
facettes de l’âme humaine avec ses lubies, ses sensibilités et, surtout, ses
faiblesses.
Olivier Rinaldi
ESTOMAGO, Réalisé
par Marcos Jorge, Scénario : Cláudia da Natividade, Fabrizio Donvito, Marcos
Jorge, Lusa Silvestre Avec João Miguel, Babu Santana, Fabiula Nascimento,
Andrea Fumagalli, Betina Belli, Carlo Briani, Jean Pierre Noher, Paulo
Miklos, Zeca Cenovicz Durée : 01h40min Année de production : 2007
Distributeur : , Long-métrage italien , brésilien . Genre : Drame, Date de
sortie cinéma : 19 mai 2010
Coxinhas de galinha (croquettes de poulet)
Préparation :
Chauffez un peu d'huile dans une sauteuse ou une casserole à fond épais et
faites-y dorer les morceaux de poulet sur toutes les faces. Versez 2 verres
d'eau, couvrez et laissez cuire doucement pendant 20 à 30 min. Réservez le
poulet, en conservant le jus de cuisson.
Quand la viande a suffisamment refroidi pour être manipulée, retirez les os
et la peau (vous pourrez en faire un bouillon). Détaillez les blancs en
douze longues bandes. Hachez finement le reste de la chair et mélangez-la
avec l'oignon et l'ail hachés. Salez et poivrez. Réservez.
Préparez la pâte : mélangez la farine de riz et le lait, en ajoutant du jus
de cuisson du poulet pour obtenir une pâte épaisse. Incorporez le beurre et
les jaunes d’œufs afin d'amollir la pâte, puis le poulet haché. Assaisonnez
et aromatisez avec un peu de sauce au piment.
Divisez la pâte en douze portions égales. Formez les croquettes en enrobant
chaque bande de blanc de poulet de pâte et en leur donnant la forme d'une
cuisse de poulet. (Certains enfoncent, à la pointe de la pâte, de petits os
de poulet ; cela facilite la prise en main.)
Roulez les croquettes dans la chapelure. Faites-les frire, par trois ou
quatre, dans de l'huile de maïs chauffée à 180°C, jusqu'à ce qu'elles soient
bien dorées. Égouttez sur du papier absorbant et servez chaud.
Vous l’aurez compris, il est ici question de nourriture, et, tout
particulièrement, de cuisine. Et d’ailleurs, le film commence par un gros
plan sur la bouche de Raimundo Nonato, alias Romarin, qui débarque en ville
au beau milieu de la nuit. Il débarque, on ne sait d’où, on ne sait rien de
son passé. Il a juste une valise à la main et ne sait manifestement pas trop
où aller. Mais il a faim. Alors, il atterrit dans une gargote et mange deux
coxinhas de galinha avant de s’endormir sur le comptoir. Mais la gargote
finit par fermer, il faut évacuer les lieux. Sauf que notre bon Raimundo
Nonato n’a pas un sou vaillant et écope donc de la plonge et du nettoyage de
la cuisine, ce qui s’avère être loin d’une partie de plaisir... Mais il
s’acquitte de la tâche et gagne donc son couvert, le gîte pour la nuit... et
même une place de cuisinier : dès le lendemain, le patron lui enseigne les
recettes de la maison et le voilà aux fourneaux.
Est-il particulièrement doué ? A-t-il un passé dans la restauration ? On ne
sait pas, mais en tout cas, sa cuisine fait fureur, et notamment ses
coxinhas de galinha qui deviennent renommés. Le petit boui-boui ne désemplit
plus, jusqu’à ce que Raimundo reçoive une alléchante proposition...
On suit donc sa carrière naissante en alternance avec une autre période de
sa vie : la prison. Prison où il se retrouve en cellule collective – on
apprendra plus tard pourquoi – et où sa « simplicité », sa « gentillesse »
et sa naïveté vont faire de lui la dernière roue de la charrette - comme
toujours un peu méprisé - jusqu’au jour où ses talents culinaires vont le
révéler à ses codétenus et, petit à petit, le faire monter en grade dans
l’univers très hiérarchisé du monde carcéral.
La cuisine, l’alimentation, la nourriture, la bouffe, la gastronomie ont
donc, avec notre héros, le premier rôle dans ce film. Mais cela permet de
dire bien des choses : sur les rapports humains, sur les rapports de forces,
sur la force brute et violente, sur la force douce aussi. Sur la prison
brésilienne et sa corruption, sur la candeur et la naïveté, sur
l’ambivalence de la nature humaine... tout ceci avec beaucoup de réalisme.
Estomago, inspiré d’une nouvelle de Lusa Silvestre, parle donc de l’humain
dans tout ce qu’il a de sombre ET de lumineux. C’est un film avec un petit
goût de comédie italienne, drôle, douce-amère, tendre et attachante, riche
de sens et pleine d’humanité... et de saveurs.
Un film à voir, mais le ventre plein, et qui s’achève sur un gros plan en
parfaite cohérence avec celui du début...
Olivier Rinaldi
SWEET VALENTINE
Date de sortie cinéma : 2 juin 2010
Réalisé par Emma Luchini
Avec Vincent Elbaz, Vanessa David, Luise Bourgoin, Gilles Cohen...
Long-métrage français
Genre : Comédie dramatique
Durée : 01h30min
Année de production : 2009
Distributeur : Mars Distribution
Ivan est parfaitement horripilant...
Sonia délicieusement éthérée...
Sonia, violoncelliste fraîche et entière vient de s’installer à Paris. Le
hasard lui fait croiser le chemin d’Ivan, malfrat de piètre envergure. Entre
eux, les sentiments sont immédiats... et opposés : il la déteste autant
qu’elle s’attache à lui, jusqu’à vouloir le sauver, fût-ce contre son gré.
Sweet Valentine nous conte donc comment Sonia va, contre vents et marées,
s’accrocher à cet homme qui ne souhaite que s’en détacher. Les images sont
belles et efficaces, le ton affectueux malgré les répliques cinglantes,
réservé et nuancé malgré les paroles crues... et la musique hétéroclite et
colorée, toujours piquante...
Le tout fait une comédie légèrement douce-amère savoureusement décalée et
souvent loufoque. L’intérêt principal réside dans les portraits
psychologiques des personnages et dans les interprétations des acteurs.
On peut cependant regretter, pour ce qui concerne le scénario, que les
ellipses, agréables et pudiques initialement, soient parfois un peu trop
poussées, ce qui donne quelques raccourcis un peu trop saisissants qui font
perdre un peu de substance à l’ensemble... La fin, notamment, est
extrêmement brève et disproportionnée par rapport au reste du récit.
Heureusement, la prestation de Vanessa David, irrésistible en madone pas si
naïve, persévérante et plus du tout vierge, donne au film à la fois sa tenue
et sa saveur. Le tout donne donc un film touchant et savoureux.
Olivier Rinaldi
Les chaussons
rouges
Réalisé par Michael Powell et Emeric Pressburger
Carlotta Films
Date de sortie cinéma 10 juin 1949
Date de reprise cinéma : 7 avril 2010
Avec Anton Walbrook, Moira Shearer, Marius Goring
Titre original : The Red Shoes
Long-métrage américain. Genre Musical
Durée 2h15 min
Année de production 1949
Il est toujours bon de réviser ses classiques.
Et il encore mieux de combler ses lacunes...
La sortie, le 7 avril, de la version (fort bien) restaurée des Chaussons
Rouges, de Michael Powell et Emeric Pressburger, représente une excellente
occasion pour l’une ou l’autre de ces activités : c’est délicieusement
kitsch et désuet, mais aussi novateur et intemporel, et, surtout, c’est un
monument du cinéma mondial qui a inspiré certains des plus grands
réalisateurs : Scorsese, Coppola, Spielberg, de Palma...
Ce film est le résultat de la dixième collaboration entre Michael Powell et
Emeric Pressburger et la septième production de la société qu’ils ont créée
ensemble, The Archers. Signant leurs œuvres communes de façon on ne peut
plus égalitaire (« Ecrit, produit et réalisé par Michael Powell et Emeric
Pressburger »), ils atteignent ici un sommet de leur production.
Le film se déroule dans le milieu de la danse classique (et d’ailleurs,
cette danse commence à ne plus être si classique que ça, car on sent
s’annoncer l’ère des grandes comédies musicales et de la danse
contemporaine...). Et au-delà de la danse, c’est la majorité des arts qui a
été mobilisée pour la réalisation de ce film : la musique, mais aussi la
littérature - puisque le ballet est tiré du conte d’Andersen Les Chaussons
Rouges - la peinture, avec la création des décors par Hein Heckroth,
également responsable de la création des costumes du ballet... Un spectacle
total, donc. Et ces différents domaines artistiques n’occupent nullement une
place mineure dans le film : la danse y est au premier plan et culmine avec
les 17 minutes ( !) de ballet qui prennent place au cœur du film et qui en
constituent la charnière dramatique. C’est tout le monde du ballet qui
pénètre le film et les principaux interprètes (Moira Shearer, Léonide
Massine et Robert Helpmann) étaient des danseurs et danseuses reconnus à
l’époque.
L’histoire, donc, parle de Vicky, danseuse talentueuse et promise à la plus
brillante carrière entre les mains du célèbre Lermontov, tout aussi doué
pour extraire le meilleur des potentialités de ses danseurs et danseuses que
pour les broyer. Car de l’intransigeance, il n’en a que trop! Et il n’hésite
pas à renvoyer la célèbre Boronskaja uniquement parce qu’elle a commis
l’immense faute de se marier ! Car la danse – l’Art – exige de tout lui
sacrifier ! C’est ce que fait Lermontov et c’est ce qu’il exige des autres.
Le film nous parle donc, au travers de la création du ballet Les Chaussons
Rouges avec Vicky en danseuse étoile, de la place de l’art dans la vie et de
la vie dans l’art... L’Art vaut-il qu’on lui consacre toute une vie et qu’on
lui sacrifie tout ? Y compris l’amour de Vicky pour Julian Craster, le
musicien engagé par Lemrontov pour composer la musique de son nouveau ballet
? La question peut paraître un rien artisto-nombriliste, mais le film la
traite de la meilleure façon qu’il soit : humainement. Et invite, à mon
sens, à un peu d’humilité et d’humanité de la part des artistes, quels
qu’ils soient...
Un spectacle complet servi par deux grands maîtres du cinéma britannique des
années 40 et 50 !
Olivier Rinaldi
LEBANON
(Israël, France, Allemagne, 2009)
Réalisation et scénario de Samuel Maoz
Avec Yoav Donat (Shmulik), Itay Tiran (Assi), Oshri Cohen (Hertzel), Michael
Moshonov (Yigal), Zohar Strauss (Jamil), Dudu Tassa (le prisonnier), Ashraf
Barhom (le phalangiste), Reymonde Amsellem (mère libanaise)...
Un champ de tournesols. Un char dans le champ de tournesols.
Liban, juin 1982. Israël vient d'attaquer le Liban. Shmulik, Assi, Hertzel
et Yigal sont quatre soldats israéliens envoyés au front dans un char. Et
comme la plupart des soldats de la plupart des guerres, ils n’ont pas
demandé à être là. « On » les y a envoyés. Et maintenant, ils sont là.
Hommes d’acier dans un tank en ferraille ?
L’histoire, finalement, est un peu comme toutes les histoires de guerres -
des vraies guerres, pas celles aseptisées des superproductions
cinématographiques : des gars à qui on demande d’exécuter les ordres,
c'est-à-dire de tuer. Mais ils n’ont jamais tué. Ils ont peur. Ils ont une
âme, une conscience. Ils sont humains, avec d’autres humains, en face, juste
dans le viseur, mais eux, dans le char, sont du côté de la gâchette. Sauf
que parfois, une rafale de mitraillette ou l’explosion d’une roquette
viennent leur rappeler que des gâchettes, il y en a aussi de l’autre côté du
viseur, dehors.
C’est donc un film de guerre. Mais la guerre vécue par ceux qui la font, pas
ceux qui la déclenchent. Alors, oui, le propos est sans surprise : ce film
montre toute la cruauté et toute l’absurdité de la guerre, des guerres.
Convenu ? Peut-être ! Mais ne le répétera-t-on jamais assez ?
Samuel Maoz revient, dans ce film, sur sa propre et terrible expérience de
soldat. Tout se déroule ici à l’intérieur du char ; on ne perçoit
l’extérieur qu’au travers du viseur, avec l’œil du tireur, le doigt sur la
gâchette. Vision étroite et irréelle d’une réalité à la fois désincarnée,
lointaine, mais aussi terriblement proche. Et on a l’impression d’y être,
avec eux, de sentir les vibrations du char qui avance, les chocs lorsqu’il
renverse un obstacle – c’est quoi ? - sur son passage. On a peur aussi, des
bruits non identifiés, de l’incertitude, de l’attente, des embuscades... On
a chaud. Ça sent l’huile, la sueur et l’urine.
Cet incroyable huis clos est une vraie prouesse cinématographique, parce que
ça tient, parce que ça ne faiblit pas, tout au long du film. On y est, dans
cet espace confiné et exigu, on marine, on y est coincé. Et on ressent la
tension et l’oppression de ces soldats. Samuel Maoz nous les rend palpables.
C’est un film dur - on n’en ressort pas indemne - qui relate donc
l’expérience d’un homme ; sans propagande ni manichéisme. Du grand cinéma,
tant sur le fond que sur la forme.
Lebanon est le premier film réalisé par Samuel Maoz. Il a reçu le Lion d’or
au festival de Venise. Voilà une récompense qui n’est pas usurpée !
Olivier Rinaldi
GENS DE DUBLIN (THE DEAD)
Drame - États-Unis - 1987 - 83 mn
Réalisation : John HUSTON
Scénario : Tony HUSTON, d'après l'oeuvre de James JOYCE
Interprétation : Anjelica HUSTON, Donal McCANN, Helena CARROLL
Photographie :
Musique : Alex NORTH
Production : Wieland SCHULZ-KEIL, Chris SIEVERNICH Carlottta Films
Derrière la façade d’une vieille maison d’Usher Island, en
1904, une réception donnée pour le Nouvel An par tante Kate et tante Julia.
Potins, danses, chansons, émotions, lors des discours et nostalgies pour
Greta. Derrière les conversations de bonne compagnie se cachent des vérités
plus douloureuses.
SPIRITUALITES
« L’aventure monothéiste » un film d’Isy Morgenstein, musique : Jordi
Savall, couleur, 1h44, 2009, livret, DVD, Editions Montparnasse, 2010.
Les fêtes de Pâques sont l’occasion d’approfondir les questions de la foi et
le film « L’aventure monothéiste » d’Isy Morgenstein nous invite à porter un
regard comparé sur les trois religions monothéistes. Quelles sont les
racines communes et les divergences de ces trois religions qui à elles
seules réunissent des millions de fidèles dans le monde entier ? Quatre
documentaires de 26 minutes dressent un tableau très pédagogique des acteurs
en présence, de la position de ces trois religions sur le Bonheur et le Mal,
et enfin sur la Mystique. 18 intervenants, pour la plupart universitaires et
théologiens, répondent à des questions du quotidien qui dépassent le cadre
de la pratique de la foi. Ce sont les questions posées tous les jours dans
la cité quant à la tolérance et ses limites, les impasses de la cohabitation
ou au contraire les espoirs de dialogues… Cette très belle réalisation est
servie par une interface particulièrement esthétique et une musique d’un
artiste familier à nos lecteurs : Jordi Savall.
Trois films sont disponibles en DVD aux éditions SWIFT : le fameux «
Jésus de Nazareth » de Franco Zeffirelli, « Moïse, les dix commandements »
avec Burt Lancaster et « Marie, mère de Jésus » avec Christian Bale.
Le chef-d'œuvre de Franco Zeffirelli est proposé pour la première fois en
DVD en version intégrale remastérisée sur 2 DVD, offrant ainsi plus de 6
heures du célèbre film avec des menus interactifs pour accéder à une scène
précise.
C’est également une édition spéciale qui est proposée sur 2 DVD avec une
version intégrale restaurée de plus de 5 heures du fameux « Moïse, les dix
commandements » où l’une des légendes du cinéma, Burt Lancaster, interprète
le personnage mythique de la Bible. « Marie, mère de Jésus » est un film
moins connu que les deux premiers, mais qui mérite d’être découvert dans
cette édition spéciale. La vie de Jésus est relatée par le filtre et le
regard de sa mère, Marie, souvent à l’arrière-plan dans le Nouveau
Testament, mais toujours présente en toute humilité aux côtés de son fils
jusqu’à la croix. Une interprétation très fidèle aux récits évangéliques
servie par des acteurs convaincants.
Toute la Bible en mp3 avec AUDIOLIB ! 10 CD réunis en coffret avec livret
de présentation AUDIOLIB, 2008.
Ce n’est pas moins que l’intégralité du texte de la Bible, Ancien et Nouveau
Testament, qui se trouve réuni en 10 CD MP3 pour une écoute sur ordinateur
ou avec un baladeur de poche. Le livre le plus lu au monde vous accompagnera
tous les jours dans la traduction de l’Abbé Fillion, traduction qui était
destinée aux séminaristes au XIX° siècle. Cyril Deguillen, comédien formé au
conservatoire d’art dramatique (Le Mariage de Figaro, le Barbier de
Séville…) prête une voix parfaite pour une telle narration, à la fois
profonde sans être convenue, vivante tout en respectant l’importance du
texte. Chaque livre de la Bible est découpé en chapitres correspondant
chacun à une piste et une table des matières précise les titres des livres
et leur durée. De nombreux extraits musicaux accompagnent chacune de ces
pistes.
DOCUMENTAIRE
La Mort du jeune aviateur anglais - Écrire de Benoît Jacquot avec
Marguerite Duras 1996 à 2009, 80 min, couleurs, DVD + CD, Editions
Montparnasse, 2009.
Qui est Marguerite Duras ? Comment aborder
ce géant de la littérature du XX° siècle autrement que par l’écriture, cette
écriture qui tenait une place essentielle. L’essence de l’écrivain pour
Duras, c’est d’écrire. Derrière le truisme se cache un immense horizon de
possibilités mais jamais, vraiment jamais, le fait d’écrire ne doit être
gouverné par des règles de formalisme paralysantes et encore moins par des
intérêts de publication et de tirage ! Et là, Marguerite Duras a des mots
très durs - le sont-ils vraiment ? – à l’encontre de tous ces individus dont
les livres ne sont pas de « vrais » livres, c'est-à-dire, le fruit d’une
maturation douloureuse souvent, et toujours véridique avec soi-même et avec
le monde. Cela rayait du champ littéraire un grand nombre de productions
pour Duras, et nous n’osons imaginer ce qu’elle dirait aujourd’hui, quatorze
ans après sa mort…
« Ecrire » le premier des deux documentaires présenté par Antoinette Fouque,
explore cet univers bien particulier dont seuls les livres, les yeux et la
voix de Marguerite Duras offrent une fenêtre pour le curieux et l’amoureux
du non-dit qui se métamorphose en verbe. Duras parle en des termes parfois
proches de l’enfantement, souvent difficiles, mais jamais indifférents. Les
lieux de Marguerite Duras sont importants. Sa maison de Neauphle ou son
appartement de Trouville participent et sont les témoins de cette création
qui parfois lui donne des larmes à l’œil lorsqu’elle les évoque. Certains
ont tourné cela en dérision, d’autres heureusement ont vu là ce qui
constitue l’homme dans sa grandeur et également dans sa faiblesse, à savoir
son émotion de l’amour. L’écrivain cherche toujours, crie parfois ou se
replie dans le silence dans certains cas, mais n’abdique jamais cette quête
éternelle.
« La mort du jeune aviateur anglais », deuxième film gravé sur ce très beau
DVD, est également un hymne à l’amour perdu ou jamais trouvé. L’amour sous
toutes ses formes, celui qui mobilise des villageois à enterrer et à fleurir
chaque année la tombe d’un jeune aviateur touché mortellement dans les airs
d’un petit village normand près de Deauville. L’amour anonyme d’un vieil
anglais venant pendant six ans fleurir cette même tombe puis disparaissant à
jamais, sans que l’on sache, s’il était un de ses professeurs ou un amant…
Il est toujours question d’amour : l’amour souvenir du frère de Marguerite
mort sans sépulture en Asie pendant la Seconde Guerre mondiale, l’amour d’un
jeune homme qui aurait pu la regarder ou nous regarder avec tendresse.
Duras nous touche, nous blesse parfois, mais elle nous invite à vivre en
n’abandonnant jamais ce qui fait notre raison d’être.
1 DVD : La mort du jeune aviateur anglais - Écrire
Deux films réalisés par Benoît Jacquot avec Marguerite Duras
« L’événement de Vauville, je l’ai intitulé La mort du jeune aviateur
anglais. En premier je l’ai raconté à Benoît Jacquot qui était venu me voir
à Trouville. C’est lui qui a eu l’idée de me filmer lui racontant cette mort
du jeune aviateur de vingt ans. Le lieu était mon appartement à Paris. Ce
film une fois fait, on est allé dans ma maison de Neauphle-le-Château. J’ai
parlé de l’écriture. Je voulais tenter de parler de ça : Écrire. Et un
deuxième film a été ainsi fait avec la même équipe et la même production ».
Marguerite Duras
2 CD : La mort du jeune aviateur anglais - Roma - Écrire
Lecture par Fanny Ardant des textes de Marguerite Duras* 16/9
* Français mono
* DVD NTSC - Toutes zones
« Aragon, le roman de Matisse», un film de Richard Dindo avec la voix de
Jacques Weber, DVD, ARTE Editions, 2010.
La rencontre entre Matisse et Aragon est à l’image des dessins du poète
réalisés par le peintre : avec quelques traits, l’essence de l’homme
s’exprime et en même temps chaque esquisse souligne le caractère
insaisissable de la vie. Le très beau film de Richard Dindo a choisi une
narration sobre grâce à l’admirable voix de Jacques Weber sur fond d’images
de la ville de Nice où les deux hommes ont vécu et se sont rencontrés, et
entrecoupée d’un choix des œuvres du grand peintre. Autant prévenir : le
charme opère immédiatement à l’image des yeux bleus du peintre qui avaient
tant fasciné Aragon. L’attraction est immédiate, car nous réalisons que
cette rencontre était née sous les auspices de l’échange, un échange qui
relève souvent de l’indicible comme le rappellera Aragon qui avait
conscience de trahir ce partage avec des mots…
Aragon, comme pour Aurélien, a en effet mis beaucoup de temps à finir ce
livre qu’il qualifie de roman. Pendant deux ans, à partir de décembre 1941,
les deux hommes se verront presque tous les jours dans le palais du Regina à
Nice où résidait Matisse ! Le peintre est atteint d’un cancer. La beauté des
couleurs du peintre qui vont crescendo alors que la France sombre dans la
pénombre de l’occupation ravit le poète qui voit en Matisse le symbole d’un
pays qui ne peut capituler. Le peintre semble également nourri de cette
rencontre, Aragon prenant la consistance d’un nouveau pigment qui aurait
jusqu’alors échappé à la palette du peintre toujours à la recherche d’un
équilibre entre couleurs et dessin. Le film de Richard Dindo a su capter
cette précieuse alchimie entre poésie et peinture qui a fait naître un texte
rare de beauté.
THEATRE
Cinq nouvelles sorties DVD
viennent compléter avec cette rentrée la collection Théâtre des Editions
Montparnasse : Corneille, Musset, Marivaux, Regnard ou encore Ionesco
viennent s’inviter dans nos maisons pour de longues heures de théâtre en
privé !
Il sera possible à loisir
et à tout petit prix de regarder dans l’intimité les plus belles
réalisations et mises en scène de la Comédie-Française dans des vidéos de
qualité.
Le choix est varié :
classiques éternels du grand siècle (un superbe Horace de Corneille) ou
tragédie bouffonne de Ionesco (Le roi se meurt), la collection déjà riche de
13 titres se voit complétée de 5 nouvelles parutions :
Musset – « On ne badine pas avec l’amour »
Une pièce d’Alfred de Musset
Mise en scène de Simon Eine
Réalisation de Roger Kahane
1978 - 1 h 53 min
Interprètes de la troupe de la
Comédie-Française
* François Chaumette (Maître Bridaine)
* Bernard Dheran (le Baron)
* Michel Etcheverry (le Chœur)
* René Arrieu (Maître Blazius)
* Francis Huster (Perdican)
* Jean-Paul Moulinot (le Paysan)
* Catherine Samie (Dame Pluche)
* Béatrice Agenin (Camille)
* Anne Petit-Lagrange (Rosette)
Perdican, désormais docteur en droit, revient
au château familial où il retrouve sa cousine Camille, de retour du couvent.
Le Baron, père de Perdican, espère les marier mais dix ans se sont écoulés.
Camille feint l’indifférence devant les avances de son cousin à qui elle
déclare son intention de consacrer sa vie à Dieu. Dépité, Perdican courtise
Rosette, la sœur de lait de Camille, qu’il prétend alors épouser.
Lorsqu’elle découvre les véritables sentiments de Perdican, Rosette se
suicide, laissant les amants seuls face à leur culpabilité.
« On est souvent trompé en amour, souvent
blessé et souvent malheureux ; mais on aime. » Musset
Caractéristiques techniques du DVD
Format 4/3 – Couleur – Son mono et Dolby
Digital – PAL – Zone 2 – DVD 9
Horace
Une pièce de Pierre Corneille
Mise en scène de Jean-Pierre Miquel
Réalisation de Olivier Ricard
1972 - 2 h 20 min
Interprètes de la troupe de la
Comédie-Française
* Michel Etcheverry (le vieil Horace)
* Simon Eine (Tulle, roi de Rome)
* Jean-Noël Sissia (Valère)
* François Beaulieu (Horace)
* Nicolas Silberg (Flavian)
* Jean-Luc Boutté (Curiace)
* Claude Winter (Julie)
* Christine Fersen (Sabine)
* Ludmila Mikaël (Camille)
* Gérard Douheret (Procule)
Rome et Albe se déclarent la guerre. Deux
familles en subissent plus cruellement les conséquences : trois frères sont
choisis dans chaque camp afin de défendre le sort de leur ville. Or Horace
le Romain a épousé Sabine, sœur de Curiace, lui-même gentilhomme d’Albe et
marié à Camille sœur d’Horace. Ce dernier viendra à bout du combat grâce à
une ruse que les Romains interprètent d’abord comme une lâcheté. On assiste
ensuite à son procès, jugé pour le meurtre de sa sœur…
« Quand la perte est vengée, on n’a plus rien
perdu.. » Corneille
Format 4/3 – Couleur – Son mono et Dolby
Digital – PAL – Zone 2 – DVD 9
Marivaux – Les Acteurs de bonne foi
Une pièce de Marivaux
Mise en scène de Jean-Luc Boutté
Réalisation de François Chatel
1978 - 51 min
Interprètes de la troupe de la
Comédie-Française
* Dominique Rozan (Merlin)
* Alain Feydeau (le Notaire)
* Denise Gence (Mme Argante)
* Yvonne Gaudeau (Mme Amelin)
* Richard Berry (Eraste)
* Gérard Giroudon (Blaise)
* Bérengère Dautun (Araminte)
* Catherine Hiegel (Lisette)
* Dominique Constanza (Colette)
* Bernadette Le Saché (Angélique)
À l’occasion du mariage d’Éraste et
Angélique, les valets sont appelés à jouer un petit divertissement impromptu
orchestré par Merlin. Ces acteurs improvisés distinguent mal sentiments
affectés et réalité. Parallèlement, pour son seul plaisir, Mme Amelin feint
l’annulation du mariage pour s’amuser des réactions des autres
protagonistes.
« Fais nous rire, on ne t’en demande pas
davantage. » Marivaux
Caractéristiques techniques du DVD
Format 4/3 – Couleur – Son mono et Dolby
Digital – PAL – Zone 2 – DVD 5
Ionesco – Le roi se meurt
Une pièce d’Eugène Ionesco
Mise en scène de Jorge Lavelli
Réalisation d’Yves-André Hubert
1977 - 1 h 45 min
Interprètes de la troupe de la
Comédie-Française
* François Chaumette (le Médecin)
* Michel Aumont (le Roi Bérenger)
* Michel Duchaussoy (le Garde)
* Christine Fersen (la Reine Marguerite)
* Tania Torrens (la Reine Marie)
* Catherine Hiegel (Juliette)
Le roi va mourir et il ne le sait pas. Or,
les signes sont là : le royaume se lézarde, le palais menace de tomber en
ruine. La nouvelle est imminente, et il faut bien la lui apprendre. C’est
tout le sujet de cette tragédie bouffonne…
« Tu vas mourir dans une heure et demie, tu
vas mourir à la fin du spectacle. » Ionesco
Caractéristiques techniques du DVD
Format 4/3 – Couleur – Son mono et Dolby
Digital – PAL – Zone 2 – DVD 9
Regnard – Le Légataire universel
Une pièce de Jean-François Regnard
Mise en scène de Jean-Paul Roussillon
Réalisation de Lazare Iglesis
1974 - 1 h 55 min
Interprètes de la troupe de la
Comédie-Française
* Jean-Paul Roussillon (M. Gaspard)
* Michel Etcheverry (M. Scrupule)
* Michel Aumont (Géronte)
* Simon Eine (Éraste)
* Alain Pralon (Crispin)
* Denise Gence (Mme Argante)
* Françoise Seigner (Lisette)
* Catherine Salviat (Isabelle)
Dans l’espoir d’épouser Isabelle, Éraste
brigue l’héritage de son oncle Géronte, au bord du trépas. Crispin, valet d’Éraste,
compte également tirer bénéfice du legs pour épouser Lisette. Il incarne
sous divers déguisements de supposés héritiers, déboutés par Géronte de
leurs prétentions de légataires. Au cours d’une ultime supercherie, il
contrefait Géronte lui-même et commande son testament au notaire, Monsieur
Scrupule, mais le vieillard n’a pas dit son dernier mot…
Caractéristiques techniques du DVD
Format 4/3 – Couleur – Son mono et Dolby
Digital – PAL – Zone 2 – DVD 9
DIVERS
"Baron rouge" un
film inédit de Nikolai Muellerschoen avec Matthias Schweighöfer, Til
Schweiger, Lena Headey, Joseph Fiennes, Langue : français / anglais
Sous-titres : français, Son : Dolby Digital 5. - Stéréo, Image : 2.35 - 16/9
compatible 4/3, Durée : 105 min., Bonus, DVD, M6 Vidéo, 2009.
Allemagne – Première Guerre Mondiale. Le jeune pilote
Manfred von Richthofen, alias Le Baron Rouge, est une célébrité au sein de
l'armée de l'air allemande. Sa passion pour l'aviation lui ferait presque
oublier que la guerre bat son plein en Europe. Quand il tombe amoureux de la
belle infirmière Käte, il réalise peu à peu que son image est utilisée à des
fins de propagande. Il doit alors faire un choix entre son dégoût pour la
guerre et son sens du devoir...
« Nous avons tous choisi de voler; quel que soit notre camp,
nous connaissions les risques. Je voulais être le meilleur. Je croyais avoir
gagné mais je vois que nous avons fait du monde un ignoble abattoir, et je
n'y ai que trop contribué ».
Manfred von Richthofen.
Cette citation du fameux Baron von Richthofen, emblématique
figure de l'aviation allemande de la première guerre mondiale, résume assez
bien le génie et le drame d'une vie consacrée à une passion exclusive :
l'aviation. A la fois aristocrate dans le sang et dans l'âme, honorant la
mémoire de ses ennemis abattus, et en même temps chasseur redoutable ne
relâchant pas sa proie, le Baron rouge fut rapidement utilisé comme outil de
propagande par le haut commandement afin de renforcer un moral des troupes
défaillant lors de cette terrible première guerre mondiale. Nikolai
Muellerschoen a réalisé ici un très beau film qui évite les caricatures et
rend ainsi bien le caractère à la fois arrogant du baron, sûr de sa valeur,
et en même temps sa fragilité qui se développe au fur et à mesure de
l'évolution de la guerre et de ses horreurs. Ce sera le rôle de la belle
infirmière (Lena Headey) qui s'occupe de lui lorsqu'il sera blessé que de
lui ouvrir les yeux sur l'inanité d'un combat qu'il ne voyait que de très
loin dans le ciel de sa passion...
"Et Après" un
film de Gilles Bourdos avec Romain Duris, Evangeline Lilly, John Malkovich,
Bonus, DVD, Wild Side Vidéo, 2009. (sortie 5 août 2009).
À huit ans, Nathan est entré dans le tunnel
lumineux de la «mort imminente» pour avoir voulu sauver une fillette.
Déclaré mort, le petit garçon se réveille inexplicablement. Vingt ans plus
tard, Nathan est devenu un brillant avocat new-yorkais. Meurtri par les
circonstances douloureuses de son divorce, il s’est barricadé dans son
travail, loin de son ex-femme Claire et de sa fille. C’est alors qu’un
mystérieux médecin, le docteur Kay, fait irruption dans son existence en
prétendant pouvoir dire à quel moment certaines personnes vont mourir. Et
parce que Kay bouleverse tous les repères de sa vie, Nathan va enfin
découvrir pourquoi il est revenu.
Ce film pose beaucoup de questions et le
spectateur qui réfléchit à l'ensemble de ces interrogations éprouvent très
vite une sensation de vertige. Cette même sensation qui vous empoigne
lorsque vous découvrez un texte de Sénèque ou de Marc-Aurèle sur le sens de
la vie, le sens de notre vie...
Tiré du best-seller de Guillaume Musso, ET APRES est
également une belle histoire d’amour car le personnage réalise
progressivement qu'au delà du quotidien qui nous emprisonne petit à petit,
il existe des valeurs qui nous dépassent et qui nous meuvent, l'amour étant
très certainement l'une des plus importantes. Nathan ouvre les yeux et
apprend le sens de la vie en redécouvrant l'amour et son partage avec ses
proches ainsi qu'avec des inconnus (voir la scène très forte dans la
clinique de fin de vie). C'est ce contraste saisissant de la mort imminente
qui rend encore plus indispensable le vrai sens de la vie que nous
gaspillons trop, jour après jour, dans les broutilles de notre quotidien.
Teinté de fantastique, ce film invite à la réflexion avec un beau jeu
d'acteur de Romain Duris et un John Malkovitch envoûtant. Un beau film pour
marquer une pause dans le rush quotidien !
1h43 minutes | 2.35,
16/9e comp. 4/3
Langues : Anglais DTS 5.1 & Dolby Digital 2.0, Français Dolby Digital 5.1 |
Sous-titres : Français
"Saint-Exupéry - La
dernière mission" un film de Robert Enrico avec Bernard Giraudeau, Maria de
Medeiros, Jean-Paul Comart, Pierre Santini, Frédéric van den Driessche,
Jean-Marie Winling, Geoffroy Thiebaut, Véronique Ryke, Jean-François Poron,
Michel Duchaussoy, Scénario : Marcel Jullian, Musique : Jean Musy, DVD,
Durée 104 mn, Bonus : livret 24 pages, portrait d'Antoine de Saint-Exupéry,
Galerie de photos Saint-Exupéry l'aviateur : frise chronologique, CITEL
Vidéo, 2009.
Corse, le 30 juillet 1944. À 44 ans, le
commandant et écrivain Antoine de Saint-Exupéry se prépare à accomplir une
nouvelle mission. Durant les 48 heures qui précèdent cet ultime envol, l'aviateur-poète
pense aux moments marquants de sa vie et aux personnes qu'il a aimées...
Cette très belle réalisation étonne à plus d’un
titre. La première surprise vient de la transformation physique et
psychologique du premier rôle en la personne de Bernard Giraudeau dont on
connaissait la richesse de répertoire mais qui avec cette interprétation
s’est littéralement incarné dans la peau d’Antoine de Saint-Exupéry. Les
images d’archives confortent cette ressemblance pourtant éloignée de la
réalité si l’on compare les deux hommes. Le port de tête, la façon de fumer,
certaines mimiques viennent renforcer cette présence à l’écran dont la
réalisation de Robert Enrico (Le Vieux Fusil) faite de flash-back nous
transporte dans l’univers de l’écrivain et de l’aviateur. L’homme apparaît à
la fois grand et fragile, sensible et en même temps trempé dans le même
acier que son avion. Cette soif de liberté et de tout ce qui peut construire
l’homme n’a d’égal que sa négation de l’oppression et de la tyrannie,
volonté qui le conduira à reprendre le combat à l’âge de 44 ans alors qu’il
ne pouvait plus voler en pleine possession de ses moyens physiques. La
surprise finalement vient de cette absence d’enfermement dans toute
contingence, surtout matérielle ; Saint-Exupéry ne répétait-il pas
inlassablement que rien ne pouvait l’empêcher de réaliser ce qu’il devait
faire, peut-on à l’évidence empêcher un oiseau de la nécessité de voler…
L'Echange ("Changeling")
un film de Clint Eastwood avec Angelina Jolie, John Malkovitch, DVD, Bonus,
UNIVERSAL, 2009.
Los Angeles, 1928. Christine Collins (Angelina Jolie)
élève seule son fils. Un matin, elle se rend au travail, mais quand elle
rentre à la maison, celui-ci a disparu. Après cinq mois de recherches, la
police lui ramène un petit garçon… mais ce n’est pas son fils. Sans relâche,
cette mère va tenter de faire éclater la vérité, révélant des institutions
rongées par la corruption.
Ce film très puissant de Clint Eastwood est fondé sur une
histoire vraie ce qui renforce encore sa force dramatique. A l'image de
Mystic River, le célèbre acteur-réalisateur a su imprimer à un fait divers
un éclairage bien particulier dont il a le secret. Nous parcourons le récit
de cette jeune femme vivant seule avec son enfant dans le Los Angeles de la
fin des années vingt. La corruption règne dans la police et que peut bien
peser le destin d'une femme dans un univers que l'on sent bien encore
essentiellement fondé sur la force et le pouvoir. Et pourtant ! Christine
Collins prendra courageusement son destin en main en refusant la fatalité
que tous le monde lui rappelait ou lui imposait souvent avec cruauté et
cynisme. C'est le combat d'un être humain et d'une femme face à
l'impersonnalité du système et de ses aberrations (internement psychiatrique
sommaire, intimidations, manipulations...). Tout ou presque lui sera imposé
mais rien ne tarira non seulement l'amour maternel mais également l'espoir
insatiable de vie? C'est un film fort qui ébranle notre confiance en la
société et en l'espèce humaine parfois mais c'est une belle réflexion qui
démontre que même dans les instants les plus tragiques, l'être humain peut
relever la tête et résister !
"Il y a longtemps que je t'aime" un film de Philippe Claudel avec Kristin
Scott Thomas, Elsa Zylberstein, Serge Hazanavicius, Durée : 115 Minutes,
DVD, UGC, 2008.
Deux soeurs se
retrouvent après 15 années de séparation. Juliette (Kristin Scott Thomas)
vient en effet
de sortir de prison et est accueillie par Léa (Elsa Zylberstein), sa soeur
cadette, qui la recueille chez elle avec son mari et leurs deux fillettes.
C'est le début d'une longue réinsertion à la société et aux proches.
Philippe Claudel,
vous avez eu de beaux succès d’édition, des prix littéraires prestigieux.
Pourquoi un premier film après tous ces romans ?
Qu’elles naissent grâce à des mots,de la pellicule ou des peintures - j’ai
beaucoup peint à une époque de ma vie,les images m’intéressent. J’aime
approfondir le monde avec elles, l’éclairer, l’interroger par leur
intermédiaire, lui donner un reflet. Je suis depuis toujours un amoureux du
cinéma. Quand j’étais étudiant en lettres et en histoire à l’université de
Nancy, au début des années 80,nous faisions beaucoup de courts métrages.
Nous étions derrière ou devant la caméra,indifféremment scénaristes,
cadreurs, comédiens, monteurs... J’écrivais déjà beaucoup à cette époque,
mais j’avais aussi un vrai désir de créer et de montrer des images. Puis le
cinéma est revenu dans ma vie avec Yves Angelo, rencontré en 1999, quand
“Meuse l’oubli” mon premier roman, a été publié. Il m’a demandé de
travailler avec lui. Notre première collaboration, le scénario de SUR LE
BOUT DES DOIGTS est devenu un film qu’il a réalisé et qui est sorti en
2002.A la suite de ça, j’ai rencontré des producteurs. Ils m’ont commandé
des scénarios, qu’ils n’ont jamais pu monter. Puis il y a eu l’aventure des
ÂMES GRISES : Yves a manifesté le désir d’en faire un film. J’ai écrit le
scénario,et il a eu l’amitié de m’impliquer dans le projet : repérages,
casting, lectures avec les comédiens… Il a suscité en moi l’envie de
contrôler davantage, et jusqu’au bout, une création. J’attendais que se
manifestent à la fois un désir profond et une histoire essentielle pour
passer à la mise en scène. C’est très compliqué de faire un film, ça demande
tellement d’énergie,de temps,d’argent,on ne peut pas s’engager à la légère.
C’est beaucoup plus épuisant que d’écrire. Un roman,je l’écris où je veux,je
l’arrête quand je veux. Mais lorsque la machine cinéma se met en marche, on
ne peut pas la stopper. Il faut avoir - et là je parle pour moi - un sujet
qui profondément nous habite, pour pouvoir supporter tout ça, pour que le
désir reste intact, flamboyant, vital. Ce qui a été le cas avec cette
histoire-là.
Il vous semblait évident de ne pas en faire un roman ?
Ah, mais oui. Il y a une nette séparation dans ma tête. Quand les bribes
d’histoire arrivent, je sais tout de suite si ça va être pour le cinéma ou
pour un roman. Je ne saurais pas trop vous expliquer pourquoi,mais il n’y a
aucune hésitation. Quand des producteurs parfois me demandent si je vais «
novelliser » un scénario dont ils n’ont pas pu faire un film, je réponds que
non. J’en serais incapable. Et ça n’aurait aucun intérêt. Mais je me sers du
romancier que je suis : mon souci était, comme pour mes livres,de faire un
film qui puisse toucher différentes catégories de publics. Certains y
verront l’histoire de deux soeurs qui tentent de se rapprocher,certains
seront intéressés par la déclinaison du thème de l’enfermement, d’autres
suivront la renaissance d’une femme, d’autres encore regarderont vivre une
famille confrontée aux non-dits et aux secrets, etc. On pourra en avoir une
lecture simplifiée, ou bien plus intellectuelle. J’ai toujours aimé les
livres ou les films qui s’adressent au plus grand nombre,qui ne sont pas
destinés à un seul public. Je ne voulais pas m’enfermer dans un genre mais
être au plus près de la diversité de la vie, ce qui a toujours été important
pour moi. Je veux filmer les gens dans ces riens de l’existence qui se muent
en grands bonheurs, dans cette faculté qu’ont les êtres de se taire, de se
blesser, mais aussi de surmonter ce qui pourrait les détruire, et pour cela
le souci de sincérité et de vérité a été un guide permanent.
Quel a été votre point de départ ? L’histoire de ces deux soeurs ? Les
thèmes récurrents comme l’enfermement, la renaissance, sont-ils venus
ensuite ? Ou bien tout est-il arrivé en vrac ?
Cette histoire m’a permis de cristalliser des éléments épars, comme
l’enfermement ou le secret, que j’avais déjà essayés d’explorer dans mes
textes. Un de mes romans “Quelques uns des cent regrets”, paru en 2000,
parlait déjà d’un secret entre un fils et sa mère. Je suis fasciné par le
principe de la vie cachée, de l’autre qui n’est pas tout à fait ce que l’on
croit,ou qui n’a pas fait ce que l’on pense. Ensuite, le thème de
l’enfermement me tient particulièrement à coeur :j’ai été professeur en
prison pendant onze ans. Et puis j’avais envie d’écrire une histoire dont
les personnages principaux soient des femmes. Je ne l’ai encore jamais fait
dans un roman. J’aime les femmes, je suis fasciné par leur force, par leur
capacité à se tenir debout, quels que soient les évènements, à renaître, à
nous soutenir et à nous supporter, nous les hommes qui sommes un peu
misérables. Cela m’a toujours frappé. Il me semble que les hommes
s’affaissent vite,tandis que les femmes,c’est autre chose. J’ai imaginé
l’histoire de ces deux soeurs,Juliette et Léa, que la vie a séparées pendant
quinze ans et qui se retrouvent. Tout cela s’est emboîté de façon très
rapide. J’ai écrit rapidement un séquencier sur un carnet,puis je suis parti
en voyage en Laponie. Là-bas, en hiver, les nuits sont très longues, le jour
dure à peine deux heures. Ca a été un moment magique d’écriture. Je suis
revenu en janvier avec un scénario qui est à peu de choses près celui que
j’ai tourné. Tout était là,en place, presque miraculeusement. C’était la
première fois que ça m’arrivait. Et ce scénario-là, je ne l’aurais donné à
personne. C’était pour moi. C’était moi,ma chair. Je visualisais toutes les
scènes. J’avais des désirs très précis de cadres, de lumières,de sons, de
jeux, de décors.
"Le Temps d'un été" un film de Lajos Koltai avec Claire Danes, Meryl
Streep, Glenn Close, Toni Colette, Patrick Wilson, Vanessa Redgrave… Bonus,
DVD, Wild Side Vidéo, 2009.
Agée de 65 ans et atteinte d'un cancer, Ann Grant révèle à ses deux filles
le nom de son amour de jeunesse. Elle remonte le passé pour revivre sa
rencontre avec Harris Arden, un homme qui allait changer sa vie et celle de
ses filles pour toujours...
Les lecteurs du best-seller "Crépuscule" de Susan Minot
retrouveront dans l'adaptation "LE TEMPS D’UN ETE" le récit passionné d'un
amour qui bouleversa la vie de trois personnages, deux femmes et un homme.
Une femme, au seuil de sa vie, laisse entendre à ses filles dans des bribes
de phrases qu'elle a rencontré un homme qui a marqué à jamais sa vie, et de
ce fait, également celle de ses filles. Le fameux amour-passion est au coeur
de cette très belle réalisation nourrie par un casting impressionnant
(Claires Danes (Roméo+Juliette), Meryl Streep (Le diable s’habille en Prada),
Glenn Close (Liaisons dangereuses, Damages), Toni Colette (Little Miss
Sunshine). Une rencontre de quelques heures peut-elle à ce point modifier le
cours des choses et le représentation que l'on peut se faire de l'amour pour
toujours ? C'est cette interrogation éternelle depuis l'aube de la
conscience qui structure ce film réalisé par Lajos Koltai. Les évènements
dépassent la raison et les personnages acceptant une certaine forme de
destin réalisent qu'indépendamment de leur volonté, quelque chose de plus
fort les empoigne. Bien entendu, certains diront que cette passion a
toujours un terme lorsqu'elle est vécue sur la durée, ce qui n'est pas le
cas dans ce film. Les personnages au seuil de leur vie partagent encore la
même émotion intacte des premiers instants. Mais peut-être est-ce là le sort
de la passion que d'être effleurée mais jamais attrapée définitivement ?
Caractéristiques techniques : 1h52 minutes | 2.35, 16/9e comp.
4/3. Langues : Anglais & Français Dolby Digital 5.1 | Sous-titres : Français
« L’homme qui voulait savoir » un film de George Sluizer avec
Bernard-Pierre Donnadieu, Gene Bervoets, Johanna ter Steege, nouveau master
restauré, DVD, CARLOTTA Films, 2008.
Sur la
route des vacances, Rex et Saskia s’arrêtent sur une aire d’autoroute.
L’homme s’éloigne du véhicule pendant quelques minutes. A son retour, sa
compagne a disparu. Fou de douleur, il renonce à sa vie professionnelle et
sociale pour se consacrer exclusivement à la recherche de la disparue. Après
trois années d’une quête infructueuse, il reçoit une étrange carte postale,
dont l’auteur prétend connaître la vérité sur la disparition…
Ce film particulièrement étonnant et
bouleversant mérite d’être découvert dans cette édition DVD Carlotta. Deux
scènes marquent immédiatement l’esprit du spectateur, la première dont nous
parlerons et la dernière dont nous réserverons la découverte… Ces deux
scènes se font échos, résonnent en effet l’une à l’autre de manière
onirique. Car c’est en effet d’un rêve et d’un cauchemar, terrible et chaud
en même temps dont il s’agit. Saskia avoue en effet à son compagnon qu’elle
a de nouveau fait ce terrible rêve dans lequel elle se trouve enfermée dans
un œuf d’or, toute seule dans l’espace. Mais, elle réalise qu’un autre œuf
d’or contient Rex et que la seule issue possible est que ces deux œufs
s’entrechoquent… Or, quelques minutes après cet aveu bouleversant, la
voiture des deux amoureux en vacances tombe en panne dans un tunnel.
Terrorisée, Saskia ne veut pas sortir de la voiture alors que Rex paniqué
réalise qu’il faut à tout prix s’échapper de cette situation trop
dangereuse. Il abandonne la jeune femme terrorisée et en pleurs pour
chercher de l’essence. Cette scène très forte quant à la violence des
émotions exprimées par les acteurs est fondamentale pour toute la suite du
film. Saskia fait promettre à Rex que jamais il ne devra l’abandonner. Et
c’est à partir de ce pacte scellé sur l’amour que sera construite l’intrigue
effroyable de ce film. Bernard-Pierre Donnadieu qui incarne le rôle de celui
qui connaît les causes de la disparition de la jeune femme sera l’élément
initiatique de cette réunion promise mais qui, comme toute initiation,
comportera bien des épreuves terrifiantes. Particulièrement impressionnant
par son réalisme, ce film est une véritable réussite : le scénario, le jeu
des acteurs, tout contribue à faire de cette réalisation non seulement un
thriller efficace mais également un plaidoyer sur la force de l’amour qui
transcende la vie dans certaines occasions…
Georges Mircea
"Dans la vallée d'Elah"
un film de Paul Haggis avec Tommy Lee Jones, Charlize Theron, Susan Sarandon,
Bonus, DVD, Warner, 2008.
Mike
Deerfield vient juste de rentrer aux Etats-Unis après sa première mission en
tant que volontaire en Irak lorsqu’il disparaît brusquement. Hank, son père
(Tommy Lee Jones), un homme rude de la vieille école qui a été membre de la
police militaire au Vietnam, décide de partir à sa recherche. Sa quête le
plongera au plus profond des traumatismes dont l’Amérique a été victime
suite au conflit irakien.
L’intrigue du film semble vouloir nous
lancer dans une enquête policière à mi-chemin entre police civile et
militaire. Un père, interprété brillamment par Tommy Lee Jones, ancien
militaire et vétéran du Vietnam, part à la recherche de son fils disparu.
Plein de certitudes sur le sens du devoir, celui des hommes et de son pays,
il est le reflet d’une autre époque, celle où les idéaux avaient encore leur
force quant à l’engagement. Il déchante très vite lorsqu’il débute son
enquête. L’inertie de la police civile, le secret poli de la police
militaire, l’encouragent à approfondir sa propre enquête. Même si la jeune
enquêtrice, rôle interprété avec nuances par Charlize Theron, cherche par
tous les moyens à lever cette inertie, c’est à une quête solitaire à
laquelle se livre Hank sur fond de guerre d’Irak. Sans dévoiler l’issue
importante du film, il apparaît progressivement que la guerre a gravé de
profondes cicatrices dans le cœur des jeunes soldats. Cette guerre, dont la
raison d’être a progressivement été dénoncée comme purement économique,
tranche le destin de ces jeunes soldats qui pensaient aller « porter la
démocratie dans ces régions lointaines » comme le rappelle innocemment le
père du jeune soldat, lui-même encore plein d’idéaux décalés de la réalité.
Toute la qualité de ce très beau film réalisé avec finesse par Paul Haggis
(oscar pour « Collision ») est de nous inviter à une réflexion sans
moralisation, à réfléchir à la responsabilité de chacun face à la guerre qui
ne saurait être sans incidences sur la nature humaine même avec les plus
plaidoyers les plus convaincants…
« Rue Santa fe » - « La Flaca Alejandra » réalisation: Carmen
Castillo, coffret 2 DVD, L’Institut National de l’Audiovisuel (INA), 2008.
Carmen
Castillo survit à son compagnon, Miguel Enriquez, chef de la Résistance
contre la dictature de Pinochet, mort au combat, rue Santa Fe, dans les
faubourgs de Santiago du Chili, le 5 octobre 1974. A partir de cette date
fatidique, la vie de Carmen ne peut plus être la même, à l’image de tous les
autres militants qui ont décidé de sacrifier leur vie personnelle pour leurs
convictions.
Ce documentaire exceptionnel devrait être
vu par tous, petits et grands, à notre époque dépressive en raison du prix
du carburant et des difficultés à acheter un écran plat géant. Il n’y a
pourtant nulle culpabilité imposée au spectateur dans cette très belle
réalisation sélection officielle du Festival de Cannes 2007. Les personnages
interrogent même plutôt le sens de leur engagement, se posent la question
« cela valait-il tous ces sacrifices ? ». Des tortures, des morts, des
enfants abandonnés à une organisation pour continuer la lutte, tous ces
choix sont pesés, questionnés devant la caméra avec une sincérité rare qui
ne peut laisser quiconque indifférent, quelque soit nos choix politiques. Il
serait trop facile de céder au qualificatif de terroristes pour condamner
ces engagements, alors même que la plupart de ces personnes avaient choisi
l’action afin d’éviter les enlèvements sommaires et exécutions de la junte
militaire imposant la terreur. Oui, ils étaient terroristes au même titre
que l'étaient les résistants lors de la seconde guerre mondiale dans la
bouche de l'occupant allemand. La révolution est bien entendu dans toutes
les bouches, les discours sont parfois très inspirés par le modèle du Che,
la culture ambiante est largement marxiste mais comment aurait-il pu en être
autrement comme le rappelle l’un des protagonistes, alors que la police
soutenait les nantis, et que les propriétaires des terres et des biens de
consommations étaient de droite ?
Plus qu’un combat politique, ce film
exprime parfaitement l’idée qu’il s’agit d’un combat de vie avec ses
angoisses certes, ses doutes parfois, mais aussi avec la certitude
incontournable que si cela était à refaire, aucun d’entre eux n’hésiterait à
subir de nouveau la torture et l’angoisse de la résistance. La principale
culpabilité qui revient tout le long du film : celle d’être vivant alors que
les compagnons sont morts pour la cause défendue, une terrible
culpabilité...
A noter
dans le DVD n°2 :
LA FLACA
ALEJANDRA de Carmen Castillo- Réalisation : Guy Girard, 1994, 52 min
La " Flaca
Alejandra " était des leurs : militante de puis l’âge de 17 ans, elle était
devenue une des rares femmes dirigeantes du MIR. En 1974, elle parle et
livre à la police de nombreux miristes dont Miguel Enriquez. Vingt ans plus
tard, Carmen Castillo recueille son témoignage, pour lutter contre l’oubli.
Les
compléments :
Entretien avec Carmen Castillo, 2008, 30 min Six mois d’unité populaire,
1971, 38 min Quelques jours après le coup d’état, 1973, 20 min
« Les Faussaires »
(Die Fälscher), un film de Stefan Ruzowitzky avec Avec Karl Markovics,
August Diehl, Devid Striesow, Marie Bäumer. Bonus, DVD, France Télévisions,
2008.
1936 :
Salomon Sorowitsch est le roi des faussaires. Expert en billet de banque, «
Sally » use de son art pour s’encanailler dans les cabarets berlinois avec
les petits truands, les gigolos et les filles légères.
Trahi par l’un de ses complices, il est arrêté au petit matin par la
Gestapo, déporté et interné à Mauthausen. Repéré pour ses talents de
dessinateur, Sally sauve sa peau en devenant peintre officiel des SS du camp
avant d’être transféré à Sachsenhausen pour participer à l’une des
entreprises les plus secrètes de l’histoire du nazisme : l’Opération
Bernhard.
Menée par Herzog, devenu capitaine après avoir arrêté Sorowitsch,
l’Opération Bernhard doit permettre d’affaiblir l’économie des alliés en
écoulant de fausses devises anglaises et américaines. Aidé par une équipe de
faux-monnayeurs d’exception, Sally doit créer une copie parfaite du dollar
sous peine d’être exécuté.
Ce film
fondé sur une histoire authentique est l’extraordinaire et dramatique
aventure subie par un groupe d’hommes internés dans des camps de
concentration allemands pendant la seconde guerre mondiale. Truands
notoires, personnages respectables de la finance, des individus lambdas,…
tous ont en commun un savoir-faire pointu dans une activité qui intéressent
les allemands : parvenir à faire de la monnaie ennemie contrefaite. C’est en
effet à partir de ces compétences respectives que va se nouer une histoire
terrible faisant alterner lutte pour la survie de chacun, esprit de groupe,
émulation face au terrible défi à relever et, en même temps, les angoisses
et les doutes sur la tâche réalisée.
Cette
opération secrète baptisée en son temps opération Bernhard fut lancée par
les nazis en 1942 sous l’impulsion de Bernhard Krüger, à l’origine
inspecteur des finances traquant la fausse monnaie. L’objectif était de
parvenir à déstabiliser l’économie des Etats-Unis et de l’Angleterre en
injectant massivement de la fausse monnaie dans leur système monétaire.
L’interrogation majeure de ce très beau film tient autour de ce dilemme
effroyable dans lequel sont jetés les protagonistes : à partir de quand
collabore-t-on avec l’ennemi ? A partir de quand sauve-t-on sa vie et celle
de ses codétenus ? On réalise sans peine que le défi était lourd à tenir
devant ces questions lourdes de sens. Le réalisateur Stefan Ruzowitzky a su
y apporter un traitement fait de nuances où les caricatures ont été évitées
et les émotions parfaitement distribuées entre les acteurs remarquables de
ce film, Karl Markovics jouant à merveille le rôle du roi des faussaires.
A noter également la musique de ce film (Marius Ruhland) qui résume à elle
seule l’ambiance émouvante de cette réalisation à découvrir en DVD.
Suppléments :
Les coulisses du tournage, 4 scènes coupées, un entretien inédit avec Adolf
Burger, l’avant-première française, la bande-annonce.
Un livret de 24 pages : entretien avec le réalisateur, rappels historiques,
filmographies…
« Abandonnée » un film de Nacho Cerdà avec Anastasia Hille,
Karel Roden, Edition Collector 2 DVD, WILD SIDE VIDEO, 2008.
Marie,
américaine abandonnée à sa naissance, retourne dans son pays natal, la
Russie. A peine arrivée, personne ne veut la conduire dans la ferme dont
elle a hérité de ses parents naturels : une superstition locale prétend que
l’endroit est damné… Et c’est seule qu’elle explore le site abandonné, pour
bientôt y découvrir Nikolaï, qui prétend lui aussi être là afin de découvrir
la vérité sur son passé...
Ce film est une surprise, une agréable
surprise pour ceux qui apprécient le film fantastique. Remarqué au Festival
du Film Fantastique de Gérardmer 2007, ce premier long-métrage du nouvel
espoir du cinéma fantastique espagnol Nacho Cerdà est aussi impressionnant
pour son ambiance labyrinthique que pour le traitement oppressant de la
bande son et de l’image. Même les jours de soleil (rares), ces paysages
esseulés de campagne russe ne parviennent pas à refléter la lumière, comme
si le destin des hommes pouvait seul l’attirer, pour la faire disparaître à
jamais. Anastasia Hille, américaine typique à son arrivée, se transforme
progressivement pour redécouvrir les racines qui la lient à cette terre, à
cette maison et à ce paysage. Le destin est ainsi une chose étrange qui fait
qu’il se rapproche d’autant plus vite que les hommes le fuient. Cerdà
parvient à son but au terme de ces 95 minutes d’angoisse : impossible de ne
pas s’interroger sur le sens de notre vie,… un sens unique ?
"Still
life" réalisé par Jia Zhang Ke, avec
Han Sanming, Zhao Tao, Chine, DVD, 2007, MK2, 2007.
Chine. Ville de
Fengje en amont du barrage des Trois Gorges. San Ming fait le voyage dans la
région pour retrouver son ex femme et sa fille qu'il n'a pas vues depuis seize
ans. Aujourd'hui, l'immeuble, la rue, le quartier où elles ont vécu ne sont
plus qu'une tache verte engloutie sous les eaux du barrage des Trois Gorges.
Dans la même ville, une femme, Shen Hong, cherche son mari disparu depuis
deux ans.
Là où la construction du gigantesque barrage des Trois Gorges a pour
conséquence la destruction de villages entiers et les déplacements de
population, deux quêtes amoureuses s'enlacent, deux histoires qui se
construisent et se déconstruisent.
Un barrage peut
inonder les vallées et les plaines, mais il peut aussi noyer le coeur des
hommes...En témoigne ce très beau film de Jia Zhang Ke. Nous sommes en 2006,
époque à laquelle le plus grand barrage du monde est arrivé dans sa phase
terminale d'inondation de la vallée des Trois Gorges en Chine. Cette
métaphore malheureusement bien réelle pour les milliers de chinois l'ayant
vécue, et la vivant encore aujourd'hui au nom de la modernité, est le point
de départ d'une réflexion originale et poignante sur le destin des hommes
face à des décisions qui les dépassent. Ce film rend parfaitement le
paradoxe entre un volontarisme exacerbé d'un pays communiste qui s'ouvre aux
chantiers démesurés et les populations laissées pour compte qui survivent à
défaut de pouvoir vivre. Un mineur désoeuvré à la recherche de sa femme n'a
pas d'autres moyens de subsistance que de démolir à la main avec une masse
des immeubles entiers voués à l'inondation avec l'aide d'autres ouvriers
démunis. Une femme abandonnée par son mari erre également parmi les gravats
sans que l'on sache ce qu'elle recherche réellement. Des téléphones
portables sortent des poches usées des ouvriers sans le sous, un enfant
chante d'une voix rauque et sans espoir des rengaines d'amour sans porter de
regards autour de lui pendant que la jet set s'amuse sur une terrasse
surplombant le barrage en faisant allumer un gigantesque pont en pleine
nuit... Ce regard poignant doit être découvert en occident, avec un film qui
a reçu le Lion d'or au 63ème Festival de Venise.
Stanley Kubrick Collection, un coffret WARNER de 12
DVD de l’un des grands maîtres du cinéma ! Coffret WARNER, 2007.
Retrouvez en 12 DVD tous les grands
classiques du réalisateur qui ont marqué le cinéma. Lolita, 2001 l’Odyssée
de l’Espace, Orange mécanique, Barry Lindon, Shining, Full Metal Jacket,
Eyes Wide Shut, chacun de ces films est en effet un monument édifié à la
gloire du grand écran et ce dans des genres très différents.
Né en 1928 à New York, il commencera par
la photo dés son plus jeune âge, une esthétique de l’image qui jouera un
rôle manifeste dans ses différents films. Autodidacte, il a su imposer une
rigueur alliée à un perfectionnisme poussé à l’extrême dans un cadre
créateur très ouvert. Sa filmographie compte 13 longs-métrages, 7 d’entre
eux sont ainsi réunis dans ce coffret avec une multitude de bonus pour aller
plus loin dans la connaissance de ces réalisations et celle de leur
créateur. Aimant pousser jusqu’au paradoxe, un grand nombre de ses films
tels Orange Mécanique, Shining ou encore Full Metal Jacket vont très loin
dans le cadre fixé dés le départ. Qu’il s’agisse du paroxysme de la
violence, de la guerre ou de la folie, chacun de ces films entraîne le
spectateur aux confins de sa raison et de ses émotions. Sa façon de filmer
est incomparable, usant de tous les moyens artistiques à sa disposition.
Orfèvre en la matière les acteurs et proches qui l’ont entouré ont su
témoigner de cette quête dans les différents bonus présents de ce coffret
exceptionnel. Volontairement reclus des obligations mondaines, Kubrick
tenait à se protéger de l’extérieur sans pour autant développer un
enfermement autiste. Travailleur infatigable, réfléchissant à la vitesse
d’un ordinateur, Stanley Kubrick aimait à partager des entretiens avec des
écrivains, des penseurs et des amis. Il ressort de sa personnalité que son
introspection était éclairée d’un humour assez sardonique, les excès de ses
films alimentés par les tréfonds de son psychisme. Ces ambivalences nous ont
valu de magnifiques heures de cinéma dont une partie essentielle est
aujourd’hui réunie en un seul coffret à découvrir de toute urgence !
(A découvrir le site passionnant consacré
à Stanley Kubrick :
www.kubrick.fr )
Bande son originale du film « Il Figlio di Spartacus » (le
fils de Spartacus) avec Steve Reeves, musique de Piero Piccioni, The Italian
Peplum Original Soundtracks, Anthology vol. IV, DIGITMOVIES, 2007.
L’inoubliable « Le fils de Spartacus » du réalisateur Sergio Corbucci reste
l’une des compositions majeures dans l’histoire du péplum et la musique de
Piero Piccioni y est très fortement associée. Le film relate l’histoire d’un
centurion romain valeureux (Steve Reeves) qui revient victorieux de la
campagne d’Egypte menée contre Pompée. Jules César qui a toute confiance en
lui l’envoie en émissaire et en espion chez le riche Crassus qu’il soupçonne
de comploter contre lui. Or Crassus est le gouverneur de province qui avait
réprimé et fait condamné Spartacus et tout ses compagnons lors de la fameuse
révolte…
Entre
fresque épique et péplum, « Il Figlio di Spartacus » fut salué par la
presse internationale de l’époque (1962) comme une production
particulièrement réussie. DIGITMOVIES vient tout juste d’éditer fort à
propose la bande-son originale du film avec la musique particulièrement
enlevée de Piero Piccioni. Le musicien italien (1921-2004), tour à tour
pianiste, organiste, chef d’orchestre et compositeur, a composé des
centaines de bandes son de films à succès. Parfois nommé sous son pseudonyme
Pierro Morgan, Piccioni a notamment travaillé pour le cinéma avec Francesco
Rosi, Alberto Sordi, Mario Monicelli, , Luchino Visconti, Bernardo
Bertolucci, Roberto Rossellini,…
La
présente édition offrira aux amateurs de péplums ainsi qu’aux amoureux de
musique de film d’apprécier des compositions particulièrement attractives
restituées dans « leur jus », sans intervention numérique, prises
directement à partir de la seule source mono encore disponible aujourd’hui !
Les musiques héroïques alternent avec les moments de grande introspection
liés aux doutes du jeune héro sur son identité, les percussions sauvages
s’affrontent dans un combat titanesque aux instruments à vent. L’Orient est
bien entendu omniprésent avec les références à l’Egypte dans de nombreuses
pistes ainsi que la danse tribale inoubliable du film.
Au
final, ce CD offre un grand moment d’évasion et constitue une heureuse
initiative de sauvegarde de musiques de film de genre, trop souvent
reléguées aux arrières cours de la culture…
Trois autres
bandes-son sont disponibles dans la collection « The Italian Peplum Original
Soundtracks Anthology ».
Le volume 1(2 CD) est consacré à deux
légendes de l’histoire du péplum, « Les travaux d’Hercule » et « Hercule
et la Reine de Lydie » avec le non moins légendaire Steve Reeves. Connu
également sous leurs noms italiens, « La fatiche di Ercole » et « « Ercole e
la Regina di Lidia », ces films marquent une étape dans le film de genre.
Narrant les pérégrinations du fils de Zeus, ces films comptent en effet
comme les productions emblématiques du genre, et auxquelles toutes les
autres réalisations seront comparées. La stature et l’omniprésence de
l’acteur américain Steve Reeves y sont bien entendu pour beaucoup, mais il
serait réducteur d’oublier pour autant l’importance de la qualité musicale
offerte par la composition d’Enzo Masetti qui livre dans ces films des
pièces particulièrement inventives et variées. Alternant à la fois entre des
passages très enlevés et joyeux et des instants d’une profonde gravité, la
composition est originale et grave dans notre mémoire les scènes les plus
marquantes. Que l’on écoute le vaillant chœur des marins (piste 18 CD 1 « Coro
dei Marinai ») ou bien le thème plus légers des compagnons d’Hercule
prisonniers des Amazones (piste 23), cette musique surprend plus d’un demi
siècle après par sa fraîcheur et sa créativité, pour notre plus grand
plaisir !
Dans un tout autre genre, le film « Les
Titans » aborde le péplum dans un registre de la comédie où la dérision
est de mise. Film plus populaire, il reste néanmoins un moment de
divertissant grâce à la présence du dynamique Giuliano Gemma et de notre
champion de bodybuilding Serge Nubret… Carlo Rustichelli est l’une des
figures marquantes des musiques de film du cinéma italien (il a composé près
de 400 musiques de film !). La musique du compositeur est particulièrement
brillante, alternant entre marches martiales, valses et des airs plus
mystiques. La palette étendue des genres démontre l’aisance du musicien qui
ne cède pas à la facilité ouverte par le genre.
Véritable curiosité cinématographique dans
le genre péplum « Rome contre Rome » réalisé par Giuseppe Vari en
1963 nous offre la possibilité de découvrir la musique de Roberto Nicolosi.
Dans le cadre d’un péplum atypique versant dans le fantastique, la musique
symphonique est particulièrement intéressante, au même titre que les
compositions électroniques également présentes dans cette bande-son. En
fait, nous assistons ainsi à l’évolution du genre avec une musique
traditionnelle représentant le monde des vivants, Rome et ses légionnaires
(avec le grand Ettore Manni), et une musique expérimentale à l’époque
symbolisant les monde des morts ramené à la vie par le diabolique grand
prêtre Aderbad (John Drew Barrymore). Une expérience musicale à découvrir !
« Daratt, saison sèche »un film de Mahamat-Saleh Haroun avec
Ali Bacha Barkai, Youssouf Djoro, Aziza Hisseine, Durée : 1h31, Bonus, DVD,
Pyramide Video, 2007.
Tchad,
2006. Le gouvernement a accordé l'amnistie à tous les criminels de guerre.
Atim, 16 ans, reçoit un revolver des mains de son grand-père pour aller
retrouver l'homme qui a tué son père... Atim quitte son village et part pour
N'djaména, à la recherche d'un homme qu'il ne connaît même pas. Il le
localise rapidement : ancien criminel de guerre, Nassara est aujourd'hui
rangé, marié et patron d'une petite boulangerie...
Ce troisième long métrage de Mahamat-Saleh
Haroun est un film profondément humaniste sur fond de réconciliation après
quarante ans de guerre civile au Tchad. L’histoire, qui peut être celle de
très nombreux tchadiens, met en présence un jeune garçon dont le père a été
assassiné lors de la guerre civile face au meurtrier, un criminel de guerre
vieillissant. L’objectif du réalisateur tchadien a toujours été de garder
confiance dans une issue pacifique, relais au cercle infernal de la
vengeance, cercle pourtant difficilement contournable après tant d’atrocités
commises. Or, ce film profond et émouvant, par ses techniques de tournage
épurées et ses choix d’acteurs (non professionnels au Tchad), touche
parfaitement au but. Tous les spectateurs que ce soit au Tchad ou ici aussi
en Occident, s’attendaient à une violence récurrente et pour tout dire
inévitable. Or Haroun propose ici une autre voie : entre la résignation
douloureuse et la justice personnelle aveugle, il est une autre option,
celle de la liberté de l’individu au-delà des chaînes de son déterminisme.
Cette idée de pardon, à l’égard de son tortionnaire, mais encore plus celle
de paix avec soi-même, forment le message d’espoir,certes idéal et rare à
obtenir, souhaité par le réalisateur de ce très beau film, Prix spécial du
Jury du Festival de Venise en 2006.
Il faudra également prendre le temps de
regarder le bonus de l’interview de Mahamat-Saleh Haroun, 20 minutes
d’espoir où le réalisateur nous démontre que ce qui lui importe, c’est le
paysage après la tempête, la vie obstinément à l’œuvre dans les champs de
ruines et de cendres selon ses propres termes…
World Trade Center, un film d'Oliver Stone avec
Nicolas Cage et Michael Pena, DVD, Bonus, PARAMOUNT, 2007.
Il est Inutile de
préciser que le réalisateur bien connu pour la qualité de ses films s'est
inspiré de faits réels, la fiction en l'espèce étant difficilement
envisageable. C'est en effet à partir de témoignages authentiques des
survivants de l'attentat le plus médiatisé au monde que ce film a été
élaboré. L'histoire vraie des deux policiers de New York, John McLoughlin
(Nicolas Cage) et Will Jjimeno (Michael Pena) qui se retrouvent piégés sous
les deux tours écroulées est le point de départ d'une longue réflexion sur
le comportement humain dans les conditions extrêmes de la vie. Il ne faudra
pas chercher dans ce film de l'action ou des effets spéciaux, même si les
amateurs pourront tout de même constater quelques scènes exceptionnelles. Si
le choc des avions est ressenti, Oliver Stone a pris le parti de ne filmer
qu'une ombre de l'avion laissant ainsi l'esprit faire le reste et, peut-être
aussi occulter l'acte meurtrier tant médiatisé jusqu'à l'écœurement.
L'écroulement des tours jumelles est le point de départ de cette aventure
humaine incroyable qui voit deux hommes chargés de secourir des blessés se
retrouver eux-mêmes enfouis sous des milliers de tonnes de gravats. Tout
oppose les deux individus, collègues de la même unité : l'âge, les
responsabilités, le caractère, leur situation affective vis à vis de leur
épouse,... Conscients au fil des heures des chances qui s'amenuisent les
deux hommes entament une longue introspection sur le sens de leur vie, leur
réussite et leurs échecs et surtout une formidable solidarité qui s'oppose à
l'adversité matérialisé par les incendies et les éboulements répétés autour
d'eux. Au plus profond du gouffre de leur vie, une lumière jaillit,
celle de la foi, celle de l'amitié, celle de l'espérance selon les croyances
de chacun. C'est cette solidarité du genre humain qui permettra aux deux
hommes de garder confiance et de nous donner une belle leçon de vie alors
même que nous pensons que tout est perdu !
Georges Mircea
"Fables de La
Fontaine" un film de Don Kent, mise en scène, décors et lumières de Robert
Wilson, Bonus, DVD, Éditions MONTPARNASSE, 2007.
Pour qui n'a pas
vu "LES FABLES DE LA FONTAINE" montées par Bob WILSON, cet excellent DVD de
rattrapage est fait pour vous!. C'est sûr, on
regrette, lorsqu'on découvre le spectacle sur l'écran de télévision, de ne
pas l'avoir vu en live! Mais cette captation bénéficie d'un très
grand savoir-faire du cadrage comme du montage, ce qui nous permet de
rentrer très vite dans cet univers si particulier.
Cela aurait pu
être un montage un peu plan-plan d'une suite de fables, pour déboucher sur
un résultat un peu scolaire, qui nous ramènerait à nos chères matinées
classiques organisées par l'école... Mais là, c'est tout le contraire, on
redécouvre l'oeuvre immense de cet auteur consacré, grâce à une mise en
scène totalement délirante et si évidente en même temps. Bob a tout compris
du sens des fables, grâce à cette écriture si actuelle, qui traverse les
frontières et touche toutes les tranches d'âges.
Bien entendu, il
y a eu des choix et la sélection fut implacable, pensez donc, Bob Wilson n’a
retenu que 19 fables sur les 243 inventées! Et pas des moindres: "LA CIGALE
ET LA FOURMI", "LE CORBEAU ET LE RENARD", "LE CHENE ET LE ROSEAU", pour ne
citer que les plus connues...
Il y a plein
d'humour dans ce spectacle fondé sur l'inconscient collectif. Les références
cinématographiques sont en effet nombreuses : au début, lors du prologue,
tous les comédiens revêtus de leur masque d'animaux viennent se présenter ;
quand il est temps de démarrer la première fable, le lion rugit tel
l'emblème de la "Metro Goldwyn Mayer" ou lorsque le renard a ce débit si
particulier à l’image du rap. C’est encore le cas avec ce souriceau, mix
entre la souris de "Tom et Jerry" et "Titi" le canari, selon les dessins
animés de la "Warner Bros"…
C'est un plaisir
des yeux, les comédiens de la Comédie Française sont parfaits, les masques
sont plus vrais que nature, les partis pris musicaux(entre techno et
clavecin) ne choquent pas et contribuent à la réussite du spectacle; mention
spéciale pour la lumière !
Dans ce DVD, vous
apprécierez également le bonus : un documentaire de 26mns, qui explore la
genèse du spectacle, détaillé et passionnant.
Après la vision
du disque, vous n'aurez plus qu'une idée en tête : allez voir le prochain
spectacle de Robert WILSON !
Christophe Seguin
« La Trahison » un film de Philippe Faucon d’après l’ouvrage de Claude
Salles, avec Vincent Martinez, Ahmed Berrahma, Cyril Troley, DVD, Bonus,
Editions MONTPARNASSE, 2007.
Un jeune lieutenant est en poste dans un village isolé des
hauts plateaux algériens en 1960. Quatre de ses hommes sont des appelés
originaires de cette région et sont ainsi au contact de la population qui
les a vu naître. L’armée française, pour combattre les membres du FLN,
décide d’isoler la population de tout contact en les réunissant dans des
camps loin de leur village. Mais un soupçon pèse alors : une révolte se
préparait et dont les 4 jeunes hommes, pourtant protégés par le lieutenant
Roque, ne seraient pas étrangers…
« La Trahison », film de
Philippe Faucon d’après l’ouvrage de Claude Sales du même titre, est une
très belle interprétation des « évènements » d’Algérie se déroulant en 1960.
Il s’agit d’un des rares films à avoir été tourné sur les lieux mêmes de
cette guerre que l’on ne voulait pas nommer. Respectueux de la mémoire
collective algérienne, Philippe Faucon filme tout en nuance avec des plans à
la fois réalistes et pudiques sur les déchirements provoqués non seulement
au sein des différentes communautés présentes dans ce conflit mais également
au plus profond de l’âme des personnes emportées par cette vague sans
retour. Les couleurs de ce film trahissent l’aberration des évènements : des
paysages minéraux où les ocres jouent de concert pour rivaliser avec le bleu
d’un ciel d’hiver, là-bas, si loin, et en même temps si proche, de
l’ancienne métropole. Les acteurs sont très conscients de l’importance de
leurs rôles dans le cadre de l’histoire nationale de l’Algérie et offrent
une interprétation toute en finesse, révélatrice de l’atermoiement des
jeunes harkis déchirés par ce conflit. Il ne faudra pas regarder ce film
pour y chercher des artifices de guerre grandioses, l’essentiel de
l’histoire se déroule sur un même lieu, mais l’intimité des moyens ici mis
en œuvre non seulement ne dessert pas l’œuvre mais au contraire accentue sa
portée. A découvrir en DVD avec un bonus captivant sur le tournage, des
interviews et notamment celle du romancier Claude Sales ayant vécu
directement ces évènements.
Georges Mircea
In My Country, un film de John Boorman avec Juliette
Binoche, Samuel L. Jackson, DVD, SWIFT, PARAMOUNT, 2006.
Langston
Whitfield (Samuel
L. Jackson ) est un journaliste noir au Washington Post. Il est envoyé
par son journal en Afrique du Sud afin de couvrir les témoignages de la
Commission Vérité et Réconciliation au lendemain de la chute de l’Apartheid.
Sceptique, il ne croit pas que ce face à face des victimes et de leurs
bourreaux puisse conduire à laver toutes les blessures vécues pendant ces
longues années de souffrance. Accompagné d’une jeune Afrikaner, Ana Malan (Juliette
Binoche), poète et journaliste, ils découvrent tout deux l’ampleur des
atrocités commises et s’interrogent sur le sens de ces évènements…
Lorsque les mots, les pleurs, les cris ne
parviennent plus à décrire l’inénarrable, lorsque des faits et des
témoignages ne bouleversent plus l’indifférence, un film poignant, pudique
et sincère peut prendre le relais. Afin de graver de longs instants
d’émotions, soulignés par le jeu très subtil de Juliette Binoche et de
Samuel L. Jackson, le réalisateur du film a pris le parti louable de ne pas
sombrer dans la violence des images mais a choisi plutôt de souligner l’état
d’esprit qui a été insufflé par les grands responsables de la lutte
antiapartheid et que la très belle phrase de Nelson Mandela résume à
merveille : « Seul du pardon naît l’Amour ». Pas de violence facile,
mais le témoignage fidèle des atrocités commises et plus que cela encore,
l’acceptation de pouvoir les rendre public face aux victimes lorsque cela
était encore possible. Juliette Binoche crève l’écran de sincérité et
d’émotion rares dans son rôle de poète et journaliste afrikaner d’une radio
sud africaine. Issue d’une famille directement impliquée dans ces drames,
son visage, son corps et son âme tout entière se transforment, se trouvent
broyé, torturé par l’Histoire qui s’écrit sous ses yeux, au fur et à mesure
des témoignages. Il n’y a pas là de débauches faciles devant la caméra, mais
une réelle émotion si difficile à exprimer. Elle trouve l’écho de cette
souffrance exprimée différemment chez Langston Whitfield, les deux
personnages faisant voler en éclat les barrières de leur communauté
d’origine. Quant à nous, nous nous trouvons, une fois de plus, impliqué
devant ce tribunal de l’Histoire : Où étions nous lorsque tout cela avait
réellement lieu ?
"Un couple parfait" un
film de Nobuhiro Suwa, avec Valéria Bruni-Tedeschi, Bruno Todeschini, Bonus,
DVD, CTV - TF1 Video, 2006.
Après plusieurs années de vie commune à l'étranger, Nicolas et Marie sont
sur le point de divorcer. Ils décident pourtant de se rendre ensemble à la
cérémonie de mariage d'un de leur ami en France. Pendant toute la durée de
ce séjour, ces deux êtres désorientés vont se lier et se délier au rythme
des hésitations et des regrets...
Prix spécial du Jury
- Locarno 2005, "Un couple parfait" du réalisateur japonais Nobuhiro Suwa
porte un regard inhabituel sur le quotidien désabusé d'un couple ordinaire
en phase de divorce. La touche japonaise est en effet discrète mais
néanmoins très présente dans ce film original où le jeu des acteurs a été
voulu délibérément libre par le réalisateur avec un grand nombre de scènes
d'improvisation et l'omniprésence des silences et des pauses marquées par
des regards perdus des deux protagonistes. Et si la désillusion amoureuse
résultait d'une simple absence d'introspection ? Au fur et à mesure de
la progression du film, nourri par une mise en scène particulièrement
soignée, le spectateur initialement persuadé que des raisons légitimes
justifient leur séparation, réalise avec le couple, qu'en fait rien n'est
véritablement fondamental dans leur mésentente : Une succession de petits
rien, à l'image de la vie en couple quotidienne et le constat flagrant que
ces êtres refusent l'effort d'accepter les concessions d'amour moins
gratifiantes à court terme que les intérêts de l'ego. Ces hésitations
ponctuent ce film assez long au regard de la mise en scène intimiste et nous
invitent à une introspection certaine facilitée par les prestations
admirables de
Valéria Bruni-Tedeschi, Bruno Todeschini. Un film à découvrir !
« Une vie inachevée »
(An unfinished Life), Réalisateur : Lasse Hallström, Avec : Robert Redford,
Jennifer Lopez, Morgan Freeman, 100 min env. Couleur. TF1 Video, 2006.
« Fermier à la retraite, Einar (Robert Redford) ne s'est jamais remis de la
mort de son fils unique, 10 ans plus tôt. Coupé du monde, il n'a d'estime que
pour son vieil ami (Morgan Freeman), grièvement blessé par un grizzli. Alors
que la vie coule paisiblement dans son ranch du Wyoming, sa belle fille (Jennifer
Lopez) - qu'il tient pour responsable de la mort de son fils - réapparaît
avec sa fille de 11 ans pour demander de l'aide... »
S'il
est une image que l’on peut garder de ce très beau film de Lasse Hallström,
c’est incontestablement celle de cet ours enfermé dans sa cage, symbolisant tout ce que les
personnages de cette histoire gardent d' emprisonné en eux. Une vie inachevée
est une belle réflexion sur ce qui peut être détruit par la rancune, la rancœur, le
regret et tous les maux qui maintiennent l’homme captif dans son passé le plus
douloureux. Il n’y a point de morale lénifiante dans la réalisation très
sobre de Lasse Hallström, mais un dialogue entre la nature et les hommes qui
s’y insèrent tant bien que mal. Ce contraste renvoie à ce qu’il peut y avoir
de plus sombre chez celui qui n’accepte pas le destin et refuse les soins
offerts par l’espérance d’un avenir meilleur. Le visage meurtri par la
douleur, Robert Redford incarne à merveille un rôle original dans sa
filmographie, où il n’est pas l’homme sûr de son charisme et de son charme,
mais bien au contraire un homme ravagé par le doute et le remord. Morgan Freeman, son vieil acolyte, (les deux acteurs ont joué ensemble il y a déjà
près de 25 ans) est lui-même victime du doute et d'un passé douloureux qui a
bouleversé sa vie. Même la jeunesse est brisée, celle de la jeune mère, Jennifer Lopez, et celle de sa fille, Becca
Gardner, qui réalisent toutes les deux une très belle prestation face à ces
monstres sacrés du cinéma. « Une vie inachevée » est très certainement une
belle occasion d’une introspection quant à ce qui pourrait freiner le
cours de nos vies...
« Vers le
Sud » Un film de Laurent Cantet, avec Charlotte Rampling, Karen Young,
Louise Portal, Ménothy César, 105 minutes, DVD 5, format 16/9,
couleur, VF, Editions MONTPARNASSE, 2006.
Haïti, début des années 80. Un petit hôtel
sur une plage paradisiaque...
Des femmes nord américaines en mal de tendresse et de sexe, une bande de
jeunes garçons qui échangent leurs charmes et leur tendresse contre quelques
faveurs et Legba, 18 ans, beau comme un dieu, qu’elles retrouvent chaque
année et qui va bouleverser leur vie...
Ce film
nous invite à réfléchir de manière instinctive plutôt que raisonnée à ce qui
peut pousser des femmes d’âge mur à rechercher un réconfort sentimental et
physique auprès de jeunes déshérités d’un pays vivant sous la dictature et
la pauvreté. Une analyse hâtive pourrait conduire immédiatement à des jugements de
valeur réducteurs, même si, lors de certaines scènes, ils viennent
immédiatement à l’esprit. Quels seraient en effet les jugements portés sur
un film faisant intervenir le thème classique des hommes recherchant
les mêmes plaisirs dans un pays d’Asie auprès de jeunes filles et trop
souvent enfants ? Le jeune Legba incarne cette quête, à la fois objet sexuel
très clairement évoqué, mais aussi recherche de l’amant, du mari, du
compagnon, impossibles à trouver pour la plupart de ces femmes. Le choc des
attentes de ces femmes échouées sur ces plages qui pourraient paraître
paradisiaques n’en rend que plus dure la terrible pauvreté sociale qui
contraste autant que la différence de couleurs des protagonistes. Les
américaines n’hésitent pas d’ailleurs à parler leur langue natale pour ne
pas être comprises de leurs jeunes autochtones, au même titre que les jeunes
haïtiens. Ce film laisse une impression étrange, mêlée à la fois de
tendresse, avec ces femmes plus souvent mères et confidentes qu’amazones
déchues, et de désespoir avec leurs rêves fous de protéger ce qui ne peut
l’être. Au final, le jeune acteur extraordinaire, (Ménothy César), symbolise
et incarne d’une certaine manière l’Amour, qui peut parfois être vécu,
approché et touché mais jamais possédé.
Grands
Classiques
Les neiges du
Kilimandjaro (THE SNOWS OF KILIMANJARO) Réalisation : Henry KING Scénario :
Casey Robinson d'après une nouvelle de Ernest Hemingway, Production : KING
FEATURES PRODUCTION Avec Gregory PECK, Hildegard KNEF, Susan HAYWARD, Ava
GARDNER Origine : USA - 1952 Version : Français Anglais Américain
sous-titrée Français Son : Mono Durée : 115 mins environ Format : Couleur -
Vidéo 4/3, BACH FILMS, 2009.
Au pied du Kilimandjaro, le reporter Harry Street, agonise
après avoir été blessé au cours d’une chasse au léopard. Croyant sa fin
proche, Harry se remémore sa vie tumultueuse partagée entre voyages et
aventures amoureuses. Cynthia fut l'amour de sa vie qu'il rechercha chez
toutes les femmes qu'il rencontra par la suite...
Henry King n'est plus à présenter dans le monde du cinéma, le
célèbre réalisateur ayant plus 100 films à son actif : L’incendie de
Chicago (1937), Stanley et
Livingstone (1939), Le cygne noir (1942), Echec à Borgia (1949) et
Le soleil se lève aussi (1957)). "Les neiges du Kilimandjaro ",
un film datant de 1952, est très certainement
l'une de ses réalisations où la force de la narration exprime le plus
l'inspiration d'Ernest Hemingway. Nous retrouvons dans cette réalisation des
thèmes qui étaient chers à l'écrivain américain : le sens de la vie d'une
"génération perdue", la valeur à attribuer dans l'aventure humaine, son goût
pour la tauromachie et les voyages, l'alcool, et bien entendu son amour perdu
qui le poursuivra longtemps (Hemingway blessé pendant la première guerre
mondiale souhaita épouser l'infirmière qui le soignait dans un hôpital à
Milan en Italie mais celle-ci lui préféra un officier italien...). Servi
dans des paysages somptueux sur fond de Kilimandjaro (King insistait pour un
repérage minutieux des lieux de tournage à partir de son avion) avec des
acteurs plus qu'inspirés (Gregory Peck et Ava Gardner bien entendu, mais
aussi Susan Hayward et Hildegard Knef), cette très belle réalisation fut
nominée deux fois aux Oscars, et Hemingway lui-même estimait qu'il s'agissait
de l'une des meilleures adaptations de ses nouvelles à l'écran. Peut-on
encore hésiter ?
Les corps
sauvages d'après la pièce de John Osborne (Look Back In Anger) un film de
Tony Richardson avec Richard Burton, Claire Bloom, Mary Ure, Durée : 98 mn,
version : VO anglaise sous titrée en français, Copyright : Woodfall
Production, DVD, Doriane Films, 2009.
Jimmy Porter est le type même de l'écorché vif, instable
et agressif. Sa vie dans une petite ville du nord de l'Angleterre est d'une
monotonie exaspérante, qui se partage entre un foyer étouffant, la vente de
bonbons sur les marchés et un club de jazz. Réalisant la banalité de son
existence, il s'en prend, au cours de colères subites, à ceux qui vivent
auprès de lui.
La tension des vies espérant l’absolu et ne vivant que le
néant du quotidien est au cœur de ce film séduisant du début des années 60
du cinéma britannique. Cette réalisation particulièrement soignée de Tony
Richardson se fonde sur la pièce de l’auteur dramatique britannique John
Osborne, lui-même d’ailleurs scénariste et acteur, et qui écrivit des pièces
extrêmement tendues où l’écriture dénonçait le mal de vivre et la révolte de
ces années 50-60. Le personnage central de la pièce et du film auquel
Richard Burton prête son terrible regard est également emblématique de ce
mal de vivre de Jimmy Porter ayant épousé une jeune femme d’un milieu aisé
alors que lui-même artiste et vendeur de bonbons n’a pas trouvé sa place
dans cette société de reconstruction d’après-guerre. La force désabusée, la
passion contrariée, l’amour destructeur sont autant d’oppositions qui
rythment cette très belle écriture d’un film peu connu en France et que l’on
découvrira avec plaisir dans cette édition bienvenue des éditions Doriane
Films.
"Capitaine Mystère"
un film de Douglas Sirk avec Rock Hudson et Barbara Rush, Version Originale
/ Version Française Sous-Titres Français, Bonus, DVD, CARLOTTA Films, 2009.
Au début du
XIX° siècle, au plus fort de la lutte qui oppose les Irlandais aux Anglais,
Michael Martin quitte Ballymore pour Dublin après avoir pillé l'intendant de
lord Devereaux et s'être mis à dos les membres du comité. Poursuivi par les
dragons britanniques, il est sauvé par John Doherty, le chef des partisans
irlandais, et devient très rapidement son second...
C'est une belle ode à la liberté qui fut réalisée par le
grand Douglas Sirk en 1955. Véritable film d'aventures, après Taza, fils
de Cochise et Le Signe du païen, cette fresque historique mêle en
effet comédie et accents graves. Rock Hudson rythme de son tempo
dynamique cet équilibre toujours tendu sans verser ni dans le drame exacerbé
ou le genre cap d'épée. Ces productions de Douglas Sirk furent pourtant
largement sous-estimées lors de leur sortie et c'est plus récemment que l'on
a commencé à apprécier les diverses facettes de ces réalisations du grand
cinéaste si emprunt de culture. Son utilisation remarquable du format
cinémascope, le traitement inoubliable de la couleur si présente dans ce
film et sa direction d'acteurs font de ce film plus qu'un moment de
divertissement qu'il convient de découvrir avec cette très belle édition de
Carlotta pour la première fois en DVD !
"Le monde lui
appartient", un film de Raoul Walsh (1952) avec Gregory Peck, Ann Blyth,
Anthony Quinn, Bonus - DVD, Wild Side Vidéo, 2009.
San Francisco,
1850. Le capitaine Jonathan Clark, surnommé l’homme de Boston, fait la
connaissance Marina Selanova, comtesse russe promise contre son gré au
prince Semyon. Marina décide de faire appel au capitaine Clark pour la
conduire à Sitka, en Alaska. Mais le capitaine Clark doit également composer
avec son rival, en la personne du "Portugais", qui veut contrôler le marché
des peaux de phoques…
Ce film de Raoul
Walsh est inédit en DVD en France et Wild Side Vidéo a eu l'heureuse
initiative de le proposer dans une belle édition accompagnée d'un précieux
commentaire de Bertrand Tavernier et de Noël Simsolo sous forme de
bonus. Les deux spécialistes de l'histoire du cinéma s'accordent pour dire
qu'il s'agit là d'un film enthousiasmant de Walsh qui réunit un grand nombre
d'ingrédients pour en faire un film à redécouvrir à notre époque. A l'image
du réalisateur, amateur de boxe, de femmes et d'alcool, ce film est
trépident et mêle aventure, émotions, tendresse et bagarres ! La scène la
plus mémorable de la poursuite des goélettes vaut à elle seule d'être vue.
Deux superbes voiliers, l'un piloté par Gregory Peck, l'autre par un Anthony
Quinn plus vrai que jamais, se livrent une course effrénée préfigurant les
courses poursuites en voiture des productions hollywoodiennes !
Gregory Pecq campe le
personnage à la fois imprévisible et en même temps sûr de lui qui domine le
film malgré l'impressionnante prestation d'Anthony Quinn. Horace McCoy, le
romancier de "On achève bien les chevaux" a signé les dialogues du
film alors que James C. Havens a réalisé les inoubliables séquences
maritimes après voir collaboré à celles des Révoltés du Bounty ou
celles du Capitaine courageux. Un grand moment de cinéma à partager
en famille !
1h44 minutes |
Master restauré - 1.37, 4/3
Langues : Anglais & Français Mono | Sous-titres : Français
"Taras Bulba",
Un film de Jack Lee Thompson (1962) avec Tony Curtis, Yul Brynner,
collection Les Introuvables, DVD, WILD SIDE VIDEO, 2009.
Taras, paisible paysan ukrainien, envoie son fils dans une école
polonaise pour qu'il reçoive la meilleure formation possible chez ceux qui
occupent son pays et qu'il espère un jour renverser. Mais sur place, tout ne
se passe pas comme prévu : le fils tombe en effet amoureux de la fille d'un
noble polonais, une idylle mal perçue des deux familles…
Ce film reprend le thème classique développé par le grand écrivain Nicolas
Gogol dans son roman éponyme. Adaptation magistralement réalisée par Jack
Lee Thompson avec deux acteurs de légende, Yul Brynner, né à Vladivostok de
parents russes, plus vrai que nature en chef cosaque, et l'inoubliable Tony
Curtis, incarnant le fils du grand chef. C'est bien évidemment un film
épique qui nous est proposé dans cette très belle édition de Wild Side Vidéo
mais on peut dire sans hésiter qu'il s'agit aussi d'une adaptation la plus
fine du grand roman de Gogol. La grande épopée d'un peuple d'hommes libres
(étymologie du mot cosaque) parcourant les steppes de l'Ukraine n'a cessé
d'inspirer romanciers et historiens. Forgés à l'école de la guerre,
considérés comme les meilleurs cavaliers, ces hommes des steppes
perpétuaient la tradition de leurs ancêtres installés après les grandes
migrations barbares. Hommes épris de liberté, les cosaques refusent la
dépendance et la soumission aux Polonais qui ne voient en eux que des
sauvages. Et c'est bien là le drame développé par Gogol dans son grand
roman. L'un des deux fils de Taras Bulba, Andrei (Tony Curtis), va être
profondément marqué par son séjour à Kiev où il tombera follement amoureux
d'une noble polonaise (qui, pour l'anecdote deviendra d'ailleurs la
future femme de Tony Curtis...). Déchiré entre ses origines cosaques et la
part polonaise de son amour qui l'appelle, l'issue ne peut qu'être tragique,
ce que développe avec brio l'inoubliable film de Jack Lee Thompson !
"Mariage à l'italienne"
un film de Vittorio DE SICA, avec Sophia LOREN, Marcello MASTROIANNI,
comédie, Italie (1964), 104mn, Bonus, DVD, CARLOTTA Films, 2009.
Pendant la
guerre, Domenico Soriano, commerçant appartenant à une famille napolitaine
aisée, rencontre dans un bordel Filumena Marturano, une femme d’âge mûr et
d’humble origine. Il en tombe amoureux et l’emmène vivre chez lui. Au bout
de vingt ans de concubinage, bien qu’elle ait toujours scrupuleusement joué
son rôle de femme et de domestique, Filumena ne reçoit aucune proposition de
mariage. L’homme est même sur le point de l’abandonner car il s’est entiché
d’une autre femme et semble décidé à l’épouser. Filumena joue alors sa
dernière carte : elle fait semblant d’être mourante et persuade Domenico de
l’épouser… C'est
la quintessence de la comédie italienne qui nous est ici restituée avec
bonheur par Carlotta Films. Sophia Loren en prostituée amoureuse de Marcello
Mastroianni, commerçant napolitain véreux sont au coeur de cette histoire
rocambolesque. A partir de cette trame très simple, l'histoire se déroule
sur plus de vingt ans de palabres, cris, pleurs et rires pour notre plus
grand joie. Les acteurs ont visiblement pris plaisir à cette comédie qui
pose pourtant des questions graves de la vie telles que l'engagement
amoureux, la reconnaissance de la paternité, la fidélité et le courage ! Que
l'on se rassure, après bien des vicissitudes, une extrême onction
immédiatement suivie par un mariage aussitôt annulé le lendemain, l'histoire
se termine bien. On retiendra bien entendu la faconde du grand Marcello,
mais c'est surtout la prestation poignante de Sophia Loren qui offrira des
grands moments d'émotion. La désillusion exprimée par cette napolitaine
pourtant habituée à tout par son métier est particulièrement poignante et
rappelle la fragilité de la femme et de la mère quelque soit sa condition
sociale. Un beau moment de cinéma à savourer dans cette belle édition !
« Les 11 Fioretti de François d’Assise » un film de Roberto Rossellini,
Italie, 1950, 82mn
Avec Gianfranco BELLINI, Aldo FABRIZI, Pino LOCCHI, Bonus, DVD, Editions
CARLOTTA Films, 2008.
En
1210, le pape Innocent III valide et reconnaît l’ordre franciscain qui prône
une pauvreté matérielle absolue. Revenant de Rome, François et ses disciples
se retirent dans une petite chapelle bâtie de leurs mains : la Portiuncula
de Sainte-Marie des Anges, près de la ville d’Assise. Vivant de l’aumône,
ils y façonnent les principes de leur enseignement, avec une béatitude et
une humilité quotidiennes…
Martin Scorsese reconnaissait à propos de ce film « Les 11 Fioretti » qu’il
n’avait jamais vu quelque chose de comparable et qu’il ne s’attendait pas en
voir un autre de toute sa vie. Le réalisateur n’est pas le seul à avoir fait
l’éloge de cette ode aux premiers temps de l’ordre franciscain, Hervé Bazin
et bien d’autres loueront ces tableaux inspirés de la peinture de la
Renaissance et dont la touche du peintre Giotto a directement guidé
Rossellini. Pier Pasolini sera directement influencé par le traitement des
personnages, de l’image et du mouvement. Nous voyons ainsi que la poésie qui
émane de ce film écrit par Federico Fellini est toute empreinte de l’amour
sans bornes qui animait le saint. Les miracles sont gommés, non par
révisionnisme, mais pour mieux souligner la profonde humanité qui
contrastait avec le climat de guerre civile qui sévissait à l’époque de
saint François d’Assise. La profonde émotion qui étreint le personnage
central face à la douleur humaine est à l’égal de l’amour qui naît dans son
cœur et qu’il exprime par le don de soi en faveur des pauvres. Rossellini
souhaitait que ce film soit réaliste et qu’il puisse relater fidèlement ce
qu’a pu être la vie de ces premiers moines de l’ordre sous l’égide du saint
qui allait leur donner son nom. L’humour vient souvent rythmer les
différents tableaux exposés, atténuant ainsi le côté apologétique que le
réalisateur ne voulait pas donner à son film. Fait notable, la première
scène tarde jusqu’au dernier moment à identifier le personnage central du
film qui est distingué des autres moines de manière incidente. Véritable
tableau dans tous les sens du terme, ce chef-d'œuvre du cinéma est enfin
disponible dans une très belle édition !
Présentation du film par Roberto Rossellini (2 mn)
-Prologue de Giotto (6 mn): Lors de la première mondiale au Festival de
Venise le 26 août 1950, Le film "Les Onze Fioretti de François d’Assise" fut
accompagné d'un prologue illustré par des fresques de Giotto retraçant la
vie de François d'Assise. Ce prologue n'a manifestement pas été réalisé par
Roberto Rossellini et fut coupé de la version italienne. Avec une
introduction d’Alain Berlaga.
-Grâce et Fantaisie (27 mn) : Alain Bergala, réalisateur et enseignant à la
FEMIS, montre comment Rossellini filme avec une magnifique simplicité
François d'Assise, un homme pris entre la pesanteur et la grâce. C'est la
fantaisie de sa mise en scène et de ses acteurs, véritables moines
franciscains, qui en fait littéralement un film "enchanté".
INCLUS UN LIVRET 8 PAGES "UNE ÉCONOMIE DU GESTE" UNE ÉTUDE
ANALYTIQUE DU FILM PAR NICOLE BRENEZ, MAÎTRE DE CONFÉRENCES EN ÉTUDES
CINÉMATOGRAPHIQUES À L'UNIVERSITÉ PARIS I - SORBONNE
"L'Odysée du Hindenbourg" (The Hindenburg) un film de Robert Wise avec
George C. Scott, Anne Bancroft, Universal Classics, DVD, UNIVERSAL, 2008.
Afin de faire face aux menaces de sabotages à bord du dirigeable, le colonel
Ritter (George C. Scott) soupçonne et surveille l’ensemble des passagers…
Des messages codés seraient-ils émis et reçus à l’intérieur de l’appareil ?
Que penser de cette comtesse allemande (Anne Bancroft) et de ses menaces
contre le régime ? Est-ce un pilote qui aurait le projet de faire exploser
le luxueux vaisseau volant…?
Partant de
l'histoire vraie du fameux dirigeable Hindenburg qui fut le fleuron de la
propagande nazie de Hitler juste avant le déclenchement de la seconde guerre
mondiale, ce film offre un scénario romancé de ce qui a pu être la vie à
l'intérieur de ce dernier voyage de l'Allemagne vers New York avant la
fameuse fin tragique. Un colonel allemand, rôle brillamment interprété par
George C. Scott, réquisitionné malgré lui par Goebbels est chargé de
démasquer le traître qui menace de faire sauter le dirigeable. A partir de
cette trame, ce dernier voyage est l'occasion d'une enquête policière sous
fond de montée du totalitarisme. En effet, plus le film se déroule et plus
on a le sentiment que quasiment toutes les personnes présentes peuvent avoir
un sérieux motif de saboter le fleuron technologique de l'Allemagne
d'Hitler. D'une esthétique réussie avec de superbes plans aériens restituant
la majesté de ce dirigeable de légende, ce film se termine par les fameuses
vidéos d'archives qui furent filmées en direct lors de l'arrivée du
Hindenburg à New York. Imbriquant les plans réels et des plans filmés par le
réalisateur, les effets sont particulièrement saisissants !
La Vie facile (Easy
Living) de Jacques Tourneur avec Victor Mature, Lucille Ball… Drame - 1949 -
77 min - N&B - VO, VOST VF, Collection RKO, DVD, Editions MONTPARNASSE,
2008.
Pete Wilson, célèbre footballeur, voit arriver la retraite avec angoisse.
Le poste d’entraîneur qu’il espérait est attribué à un autre, et un problème
cardiaque lui interdit les terrains de sport. La célébrité passée, il craint
que son épouse ne le quitte. Mais une jeune secrétaire du club, amoureuse de
lui, va le soutenir dans ses épreuves.
"La vie facile" est tourné en 1949, 7 ans après "La Féline" du même
réalisateur et qui avait fait de Jacques Tourneur un personnage apprécié de
la RKO en raison de ses compétences à faire des films à succès avec un tout
petit budget. "La vie facile" est un film de commande, ce que Tourneur
détestait par ailleurs, cependant, cette réalisation développe le thème
précurseur des limites de la société du succès. Centré autour du personnage
du joueur de football américain interprété par Victor Mature, ce film
explore le labyrinthe de la réussite sociale, un labyrinthe dans lequel se
perdent inexorablement les imprudents en quête de gloire qu'ils pensent
éternelle. Tourneur met en lumière le cynisme de ceux qui font et défont ces
étoiles éphémères jetant sur cet univers un regard sans concession de la
société du spectacle un an avant le milieu du XX° siècle !
Victor Mature est pris dans ce tourbillon et souligne, par un jeu plus fin
qu'il n'apparaît de prime abord, ce jeu dont il est la victime malgré lui.
La mélancolie que l'on ressent face à un tel constat et d'autant plus grande
qu'en ce début du XXI° siècle où la prophétie d'Andy Warhol se réalise, nous
n'avons toujours pas compris !
« Qui donc a vu ma belle
? » un film de Douglas Sirk avec Piper Laurie, Rock Hudson, Charles Coburn,
DVD, Bonus, CARLOTTA, 2008.
Samuel G. Fulton avait, dans sa jeunesse, proposé le mariage à une jeune
fille prénommée Millicent. Mais celle-ci avait refusé. Quarante ans plus
tard, et après avoir amassé une fortune, il pense à ce qu’il serait devenu
si cette dernière avait accepté et décide de léguer la totalité de sa
fortune à la famille de Millicent – désormais décédée – pour la remercier de
son refus. Le vieil homme part pour Hilverton afin d’observer la famille…
Comédie
- États-Unis - 1952 - 85mn
Réalisation : Douglas SIRK
Avec :
Piper Laurie, Rock Hudson & Charles Coburn
“No room for the Groom”
un film de Douglas Sirk Tony Curtis & Piper Laurie, DVD, Bonus, CARLOTTA,
2008.
Alors
qu’il vient juste d’être appelé sous les drapeaux, Alvah s’enfuit à Las
Vegas en compagnie de sa petite amie Lee pour se marier en secret. À peine
installé à l’hôtel, Alvah est atteint de la varicelle et conduit tout droit
à l’hôpital. Privé de sa nuit de noces puis soigné, il embarque pour la
Corée. De retour, persuadé de pouvoir rattraper le temps perdu, il constate
que la famille de Lee s’est installée dans sa maison…
Comédie
- États-Unis - 1952 - 79mn
Réalisation : Douglas SIRK
Avec :
Tony Curtis & Piper Laurie
Bonus :
Souvenirs de groom (11 mn)
Avec nostalgie et générosité, Tony Curtis se souvient de ses débuts devant
la caméra et du tournage du film aux côtés de Piper Laurie et Douglas Sirk.
. Fille d’Ève (12 mn)
Piper Laurie évoque son partenaire Tony Curtis et les problèmes sur le
plateau du film No Room For the Groom.
"L'Empereur du Nord" (1973) un film de Robert Aldrich avec
Lee Marvin et Ernest Borgnine, DVD, OPENING, 2008.
Les USA pendant
la Grande Dépression. En quête de travail ou de nourriture, de nombreux
vagabonds utilisent clandestinement le chemin de fer pour se déplacer. Shack
(Ernest Borgnine), le chef du train N° 19, est une véritable terreur , qui
n'hésite pas à expulser les clandestins avec la plus grande brutalité. Un
seul homme est capable de lui tenir tête : un vagabond coriace devenu une
véritable légende, et connu sous le nom de N°1 (Lee Marvin). Il affirme
pouvoir traverser l'Oregon à bord du train de Shack. Dans tout le pays, les
paris sont ouverts : qui, de N°1 ou de Shack, sortira vainqueur de ce duel à
mort ?..
C'est une partie de l'équipe des 12
salopards avec le trio Aldrich-Marvin-Borgnine qui se trouve réunie dans
cette épopée tragique des laisser pour compte de la grande dépression de
1929. A la fois aventure humaine, film d'action et superbe réalisation dans
des paysages grandioses, L'Empereur du Nord traite le thème éternel des
valeurs de l'homme qui s'expriment avec la plus grande liberté lors des
crises et des moments de tension. Cet univers des démunis de la société
américaine est parfaitement rendu par un plan anodin du film où des
clandestins descendent du toit du wagon pour échapper à une traque mortelle
sans merci alors même que l'on aperçoit un voyageur nanti qui ne les
remarque même pas... La violence renforcée par l'indifférence, peut être
pire encore, contrastent avec cette solidarité des vagabonds qui
s'organisent pour faire face à l'adversité. Il y a beaucoup de thèmes
porteurs développés dans ce film méconnu et qui mérite, grâce à l'excellent
jeu de Lee Marvin, d'Ernest Borgnine ainsi que du jeune Keith Carradine
d'être découvert avec cette très belle édition d'OPENING !
"Un tueur dans
la foule" (Two Minute Warning), de Larry Peerce avec Charlton Heston, John
Cassavetes, Martin Balsam, Beau Bridges (1976),DVD, UNIVERSAL, 2008.
Un tireur
embusqué en haut du Los Angeles Memorial Coliseum aligne son viseur sur les
spectateurs d’un match du championnat de football américain.
Charlton Heston (Ben-Hur, la Bataille de Midway) est le capitaine de police
en charge d’arrêter le tireur avant qu’il ne sème la panique dans le stade.
John Cassavetes et Martin Balsam des forces spéciales de la police sont
également sollicités afin d’intercepter le sniper. Mais la tension monte au
cours du match et rapidement des spectateurs innocents, Gena Rowlands, Jack
Klugman, Beau Bridges, Walter Pidgeon, David Janssen et des milliers
d’autres vont rapidement devenir des cibles possibles du tueur embusqué...
Et si…un tueur
psychotique était embusqué dans un stade surchargé de plus de 90.000
personnes venues assistées à la finale évènement du siècle de football
américain opposant l’équipe de Californie à celle de Baltimore. Cette
hypothèse fiction qui inaugura toute une série de réalisations catastrophes
au milieu des années 70 devait connaître un succès auquel malheureusement
les attentats de la fin du XX° et du XXI° siècle n’enlevèrent rien de leur
actualité. La possibilité d’un tueur fou embusqué dans une manifestation
publique avait bien entendu déjà eu des échos avec l’assassinat de J.F.
Kennedy mais cet attentat ne visait que le chef de l’Etat et a priori pour
des motifs politiques. L’hypothèse ici retenue n’écarte pas non plus le
motif politique (le chef de l’Etat dans cette fiction devait se rendre à
cette finale) mais rien n’indique avec certitude que ce seul motif ait
justifié la présence du tueur embusqué. Toujours est-il que l’on peut être
surpris à cette époque de voir les visiteurs de la rencontre passer les
simples tourniquets de l’entrée avec des sacs non contrôlés, chose qui
parait invraisemblable aujourd’hui, 30 après ce film !
La prestation de
Charlton Heston est remarquable en policier alternant entre dureté
implacable et en même temps souci de protection des civils. Elle tranche
d’autant plus avec celle de John Cassavetes campant le rôle d’un chef
d’escadron des forces spéciales d’intervention et prêt à tout pour descendre
le snipper, y compris risquer la sécurité du public. Cette fiction en 1976 a
malheureusement eu de nombreuses actualités dans les faits divers depuis et
cela renforce cette impression étrange qui ressort de l’issue de ce film
visionnaire de ce qui allait se passer dans de nombreux pays par la suite…
Caractéristiques Techniques
Format :
2.35 :1
Langues :
Anglais,
Français 2.0 Mono
Sous-titres :
Français
LES ESPIONS S'AMUSENT 1957 - JET PILOT, un film de Josef Von
Sternberg avec John Wayne, Janet Leigh, Roland Winters, Durée : 1h52, DVD,
UNIVERSAL, 2008.
Le colonel Shannon (John Wayne) d’une base
de l’Alaska de l’US Air Force voit atterrir illégalement sur ses pistes un
chasseur soviétique isolé. Le prenant en charge, la surprise est de taille
lorsque les militaires américains découvrent qu’il s’agit d’une femme (Janet
Leigh) officier russe demandant l’asile politique…
Réalisé en pleine guerre froide, cette
coûteuse production d’Howard Hughes (qui a perdu 4 millions de dollars avec
ce tournage !) est une formidable aventure dans les airs même si le film
apparaît un peu vieilli en raison du caractère improbable de certaines
hypothèses du scénario. Jet Pilot reste un film à découvrir notamment pour
ses scènes d’aviation nourries d’acrobaties par le pilote de test légendaire
Chuck Yeager en personne sur des avions à réaction, chose inédite à
l’époque. En fait le tournage eut lieu en 1949 et le film ne sortit qu’en
1957, ce qui explique qu’un grand nombre d’acteurs apparaissent si jeunes à
l’écran ! Traité sur le ton de la comédie et de l’action, ce film est taillé
sur mesure pour l’inoubliable John Wayne qui incarne un colonel farouchement
célibataire tombant fou amoureux de l’énigmatique Mata Hari soviétique
incarnée par la sensuelle Janet Leigh, décédée en 2004…
« La Guerre de Murphy » (Murphy’s War - 1971) un film de
Peter Yates avec Peter O'Toole, Philippe Noiret, film entièrement restauré
en haute définition, DVD, Durée: 105 mn, Bonus, OPENING, 2007.
Mai 1945. Au
large des côtes vénézuéliennes, un navire marchand anglais est coulé par un
sous-marin allemand. Les militaires font du zèle, abattant les derniers
survivants. Murphy(Peter
O’Toole), l’un d’entre eux, trouve refuge dans une petite communauté
indigène où se trouvent un francais (Philippe Noiret) travaillant
pour une exploitation pétrolière et une femme médecin américaine. Aveuglé
par sa haine, il va mener sa propre guerre, bien décidé à éliminer chacun
des soldats allemands présents dans le sous-marin allemand…
La
guerre de Murphy est un bien étrange film dont on s’étonne après l’avoir
découvert qu’il ne soit pas plus connu au regard de ses nombreuses qualités.
La distribution tout d’abord est particulièrement alléchante avec Peter O’Toole
au sommet de sa gloire après le fameux « Lawrence d’Arabie » et
l’inoubliable Philippe Noiret que nous retrouvons en interview dans les
bonus passionnants du DVD. Mais le scénario est tout autant captivant, le
film relate en effet l’histoire d’un homme, un marin britannique dont le
navire a été coulé et les compagnons exterminés de manière barbare, rongé
par la haine et l’obsession de la vengeance. Mise en lumière par la
placidité de Philippe Noiret, témoin des évènements plus qu’acteur, cette
rage orchestrée pose alors le problème des frontières entre la guerre et la
vengeance privée, l’acte de bravoure et la pensée criminelle. Peter O’Toole
offre ici une interprétation radicalement différente de celle de « Lawrence
d’Arabie » ou de « La Nuit des Généraux ». A la fois léger et
rieur, sa détermination n’est cependant en rien entamée par la bonhomie de
Philippe Noiret, ni la fin de la seconde guerre mondiale déclarée. Une belle
réflexion sur le comportement humain ainsi qu’une belle leçon de cinéma du
réalisateur Peter Yates !
Le classique des classiques avec les UNIVERSAL Classics !
Le film de l’incontournable Cecil B.
Demille « Les conquérants du nouveau monde » avec Gary Cooper et
Paulette Goddard nous propose une aventure à couper le souffle se déroulant
en 1760 dans les colonies d’Amérique du Nord. Condamnée injustement à un
bagne de quatorze années dans ces colonies, une jolie anglaise (Paulette
Goddard) est sauvée de justesse d’une vente d’esclaves par le capitaine
Holden (Gary Cooper). Débute alors une série de péripéties faisant
intervenir des trafiquants d’armes, des indiens,…
Qui ne connaît « Les trois lanciers du
Bengale » au moins de titre ? Ce film légendaire d’Henri Hathaway
toujours avec Gary Cooper nous fait plonger dans l’univers exotique des
colonies anglaises et du régiment des lanciers du Bengale. Des révoltes se
trament et les soldats doivent se préparer à mâter les tribus rebelles qui
refusent l’autorité britannique. Une espionne russe a réussi à faire
prisonnier un des lanciers, ses compagnons partent alors à sa recherche…
Toujours de Cecil B.Demille, « Pacific
Express » réunit Barbara Stanwyck et Joel Mc Crea dans un film sur fond
de guerre de sécession en 1862. Une vaste entreprise de construction de la
première ligne de chemin de fer transcontinentale vise à relier l’Atlantique
au Pacifique. Un agent du gouvernement (Joel McCrea) doit surveiller les
travaux. Mais un politicien véreux a chargé deux hommes de faire tout pour
saboter les travaux…
7 Oscar dont Meilleur Film et Meilleur
Acteur pour « « La route semée d’étoiles » un film de Leo McCarey
avec l’incroyable Bing Crosby dans le rôle du jeune prêtre O’Malley qui doit
succéder à un vieux prêtre grincheux dans une paroisse hypothéquée jusqu’au
dernier dollar. Apportant avec lui des méthodes novatrices, O’Malley
parvient à renflouer la paroisse et à changer la mentalité des paroissiens !
Ce film est une ode à la musique avec des
airs des plus classiques jusqu’aux mélodies les moins attendues dans un
milieu ecclésiastique. Un film enlevé et plein d’espoir à regarder en
famille…
« La nuit du lendemain » réalisé
par Hubert Cornfield offre un thriller psychologique des plus dérangeants
tout en étant une réussite indéniable. Optant pour prendre l’angle de vue
des ravisseurs d’une jeune femme contre une colossale rançon, cette
réalisation décrit tous les détails minutieux prévus par les ravisseurs (Marlon
Brandon, Richard Boone, Rita Moreno), une minutie qui va contraster avec
l’univers psychologique bientôt chaotique de chacun. Ce décalage va en
s’accentuant au fur et à mesure du film avec un suspens oppressant…
Le film de Julien Dulivier « L’imposteur »
avec Jean Gabin débute dans la France de la dernière guerre. L’action se
déroule en effet en 1940 à Tours avec un meurtrier, Clément (Jean Gabin) qui
parvient à s’échapper après le bombardement de la prison où il attend d’être
guillotiné. Commence alors une longue épopée où Clément va endosser tour à
tour des identités différentes qui le mèneront jusqu’en Afrique, là où une
nouvelle vie s’offrira à lui !
Une foison de grands
classiques chez WARNER nous est proposée avec des titres qui
appartiennent à la légende du cinéma.
« Qui a peur de Virginia Woolf ? »
le film de Mike Nichols d’après l’œuvre d’Edward Albee réunit le couple
mythique d’Hollywood Elisabeth Taylor et Richard Burton pour un film
inoubliable qui valut son second Oscar à l’actrice au sommet de sa carrière.
Cette longue nuit qui commence par un banal verre entre couples va
rapidement tourner au règlement de comptes destructeur. Un film qui fit
scandale à l’époque et à revoir aujourd’hui pour le jeu légendaire des
acteurs.
« L’insoumise », le film de William
Wyler avec Bette Davis et Henry Fonda marque également une date dans
l’histoire du cinéma notamment pour l’interprétation de Bette Davis, une
actrice légendaire à laquelle est consacré un superbe documentaire dans le
second DVD de bonus de ce coffret. L’histoire est fondée sur la passion des
sentiments destructeurs, la jalousie, le remord, la colère entre une jeune
femme d’une extrême beauté de la Nouvelle Orléans et son fiancé (Henri
Fonda).
5 nouveaux titres sortent également dans
la collection « Légendes du cinéma » WARNER. A noter, une comédie
mise en scène par Vincente Minnelli « La femme modèle » avec Gregory
Peck interprétant un journaliste sportif et Lauren Bacall, une dessinatrice
de mode. Leur coup de foudre les conduira à un mariage rapide, suivi de
désillusions dues à leurs différences sociales… Ce scénario, récompensé aux
Oscars, offre près de deux heures de plaisir et d’humour avec une superbe
Lauren Bacall et un Grégory Peck facétieux !
3 DVD rendent hommage à James Cagney, un
acteur aujourd’hui un peu tombé dans l’oubli mais incontournable dans le
cinéma américain des années 30-40. Ayant connu une enfance new-yorkaise dans
des quartiers difficiles, c’est grâce à son extraordinaire énergie et un
caractère passablement difficile qu’il se hisse au statut de star la mieux
payée de son époque, entretenant des rapports tendus avec Jack Warner.
Danseur infatigable, chanteur, acteur aux rôles de mauvais garçon,… ses
interprétations ne peuvent laisser indifférent. Trois films représentatifs
sont proposés dans la collection « Légendes du cinéma » : « La
fiancée contre remboursement » avec Bette Davis, « Torrid Zone »
avec Ann Sheridan et Pat O’Brien et « Le régiment des bagarreurs »
avec le même Pat O’Brien et George Brent. En version originale sous-titrée,
ces films sont à découvrir non seulement pour le jeu de l’acteur mais
également pour les mises en scène soignées de William Keighley.
L’incontournable film de Howard Hawks « La
Terre des Pharaons » est le classique des classiques des passionnés de
films historiques et de péplums ! Cette superproduction hollywoodienne est
en effet entrée dans la légende. Tournée intégralement dans la vallée du
Nil, cette reconstitution mérite littéralement le qualificatif de
pharaonique. Des milliers de figurants ont été appelés à participer au film
(une seule scène en réunit même 10.000 !) avec des décors inoubliables
telles la fameuse pyramide. Mais ce film n’est pas qu’une prouesse technique
mais offre également un récit captivant sous différents angles selon les
couches sociales en présence : Pharaon, architecte, reine et esclaves
associent leur vie chacun à ce grand moment de l’Histoire. Un film majeur à
garder dans sa Dvdthèque !
"LE DERNIER DE LA LISTE", (List of Adrian Messenger),
Réalisation : John Huston, Scénario : Anthony Veiller avec Avec Dana Wynter,
Frank Sinatra, Burt Lancaster, Kirk Douglas, Tony Curtis, George C.SCOTT,
Clive Brook, Coll. Les Grands Classiques d'Universal, Bonus, DVD, BACH FILMS,
2007.
Anthony Gethryn,
un ancien officier de l’Intelligence Service, enquête sur une liste de 11
noms que lui a transmis son ami Adrian Messenger avant de périr dans un
accident d’avion. Gethryn découvre que la plupart de personnes de la liste
sont mortes dans des circonstances similaires. Dès cet instant, le fin
limier sait que Messenger n’a pas été victime d’un banal accident mais
réduit au silence par une personne menacée par cette fameuse liste...
Ce film est une
véritable perle à découvrir avec ce DVD de la très belle collection
BACH FILMS. Tous les ingrédients sont réunis, et plus encore, avec cette
réalisation du grand John Huston qui a souvent su réaliser des films
exigeants pour ses acteurs tels "Les désaxés" ou "La nuit de l'Iguane". Ce
titre paradoxalement oublié de sa filmographie met à l'honneur le polar mais
dans un genre typiquement british où chasse à courre au renard et intérieurs
de manoir se succèdent. Huston résidait à l'époque en Irlande et n'avait pas
hésité à réaliser le tournage non loin de son habitation. L'intrigue égare
le spectateur qui ne parvient pas à discerner les raisons de ces morts en
série, hésitant entre complot politique et affaires privées. Nous ne sommes
pas loin de l'univers d'Agatha Christie avec un sens de l'intrigue évident
et une introspection poussée des personnages pour la recherche des mobiles.
Le casting est particulièrement impressionnant avec, en prime, une surprise
que nous ne livrerons pas et dont nous laisserons la découverte aux heureux
spectateurs de ce DVD !
George Mircea
"La guerre est finie" un film d'Alain Resnais, avec
Yves Montand, Ingrid Thulin, Geneviève Bujold, Dominique Rozan, DVD, Bonus,
MK2, 2007 (sortie : 29 août 2007).
1965, Diego,
militant du parti communiste espagnol, vit en exil à Paris. Régulièrement,
il passe la frontière sous des identités d'emprunt assurant ainsi la liaison
entre les militants exilés et ceux restés en Espagne. De retour d'une
mission difficile, Diego se prend à douter du sens de son action et des
moyens mis en oeuvre et se trouve confronté aux jeunes militants de gauche à
la veille de mai 68...
ce film impressionnant d'Alain
Resnais, collaborant à l'époque pour la première fois avec Jorge Semprun, et
récompensé à l'époque par le Prix Louis-Deluc et le Prix Méliès, est un
véritable chef d'oeuvre à découvrir pour les générations nées après ces
évènements de la Guerre d'Espagne. Tout est à goûter dans ce film où Yves
Montand excelle de profondeur et d'introspection. Le style cinématographique
d'Alain Resnais tout d'abord n'a pas pris une ride et sa modernité
nous impressionne. Ce film réalisé en 1965 adopte de nombreux "flash-forward",
la technique opposée des flash-back, plus rare au cinéma. Les scènes se
succèdent alors avec de fréquentes prémonitions visuelles qui vont se
réaliser. L'univers d'Alain Resnais ne peut laisser indifférent. Les pensées
s'entrelacent, les discours sont multiples, à l'image de la complexité des
relations humaines. Un véritable réseau de références est ainsi tissé,
permettant différents niveaux de lectures propices aux doutes qui assaillent
le personnage principal du film incarné par Yves Montand. Ce film est à voir
plusieurs fois pour en apprécier toutes les richesses. Il faudra également
prendre le temps de découvrir les nombreux bonus captivants inclus avec ce
DVD avec notamment un entretien avec Alain Resnais, ainsi qu'avec Jorge
Semprun. A l'heure où l'engagement politique et social n'intervient
plus qu'à de rares instants de démocratie directe et à l'époque où le
militantisme relève plus de l'archéologie politique, ce très beau film
d'Alain Resnais est une belle occasion de réfléchir sur les causes défendues
par l'homme dans le cadre de la société où il évolue.
« Sentinelle du Pacifique » (Titre original : Wake Island,
1943) un film de John Farrow avec Brian Donlevy, MacDonald Carey, Robert
Preston et William Bendix, DVD, UNIVERSAL, 2007.
Décembre
1941. Une poignée de Marines américains réussit à repousser le débarquement
japonais sur l’île Wake, petit atoll dans le nord du Pacifique. Le siège
s’éternise, et bien que le combat soit inégal, les Marines résisteront
héroïquement jusqu’au bout.
Ce film
a été nominé pour 4 Oscars dans un contexte difficile puisqu’il fut tourné
en 1942, juste après les faits, alors que la guerre faisait rage.
S’inscrivant dans le cadre des films de propagande afin de mobiliser la
conscience nationale, cette production n’en reste pas moins intéressante
pour son réalisme et la rigueur quant au traitement des évènements déroulés.
Cette confrontation héroïque d’une poignée de Marines face aux Japonais en
surnombre donna en effet lieu à une mémorable défaite du côté japonais lors
de leur débarquement, les Marines parvenant pour la première fois à couler
leurs bateaux depuis les côtes et à repousser l’attaque. La suite de
l’histoire est entrée dans la légende puisque ces héros courageux parvinrent
à tenir tête jusqu’au 23 décembre 1941, date de l’ultime débarquement…
"Sous
le plus grand chapiteau du monde" un film de Cecil B. deMille avec Betty
Hutton Charlton Heston et James Stewart, DVD, PARAMOUNT, 2007.
Brad Baden (Charlton
Heston) dirige d'une main de fer l'un des plus grands cirques des Etats-Unis.
Mais la crise menace la fragile institution et il est obligé de recruter
l'un des trapézistes les plus téméraires pour redonner de l'élan à la
fréquentation du cirque. Commence alors une terrible rivalité entre le
nouveau venu et Dolly (Betty Hutton), la reine du trapèze jusqu'alors...
Célèbre depuis sa
sortie voici plus d'un demi siècle (1952), ce film est une véritable
anthologie et ode à la gloire de l'univers du cirque. Sur un rythme enlevé,
Cecil B. DeMille a su en effet imprimer à cette réalisation une dimension à
la fois dramatique en raison de la terrible confrontation entre les deux
trapézistes mais également une insouciance propre à cet univers où le show
doit continuer quoiqu'il arrive, selon la célèbre expression américaine. Les
acteurs sont véritablement habités par leur rôle avec Charlton Heston qui
incarne le patron du cirque, inflexible et intransigeant, Betty Hutton
(récemment disparue en mars 2007), tendre et fragile, mais qui parallèlement
sait progressivement se révéler une compétitrice prête à tout pour son art
et son cirque. James Stewart a également un rôle original dans ce clown
déguisé du début jusqu'à la fin du film pour échapper à son destin. Ce film
avait reçu un oscar lors de sa sortie, il reste encore un très beau chef
d'oeuvre à découvrir et à garder dans sa dvdthèque !
"Les Sacrifiés" un film de John Ford avec Robert
Montgomery, John Wayne, Donna Reed, Jack Holt, Ward Bond, Collection
Légendes du cinéma, DVD, WARNER, 2007.
Les vivres
viennent à manquer et les troupes sont tenues en échec. Mais la victoire n'a
jamais paru aussi proche. Les soldats américains venus défendre les
Philippines font en effet bloc pour faire oublier le récent désastre de
Pearl Harbor. John Brickler (Robert Montgomery) et Rusty Ryan (John Wayne),
pilotes de PT-Boat, embarcations torpilleuses très rapides, vont tout faire
pour convaincre les autorités du bien-fondé de leur force de frappe...
Il parait
étrange, à l'heure des nombreuses commémorations de la Seconde guerre
mondiale, que ce film n'ait pas été plus largement diffusé et disponible
jusqu'à cette belle présentation par Warner Bros.
La qualité du
scénario tout d'abord suit fidèlement les évènements historiques puisqu'il a
été écrit vu de l'intérieur par Frank Mead, comandant de la Marine
américaine. Or, ce qui n'aurait pu être qu'un documentaire éclairé sur cette
période décisive de la Seconde guerre mondiale est doublé d'une profondeur
de vue impressionnante grâce à la réalisation impeccable du grand John Ford,
lui-même capitaine de la Marine américaine et héros de la Seconde guerre
mondiale. Datant de 1945, ce film captivant offre qui plus est des rôles à
la hauteur des évènements. Robert Montgomery a été réellement un commandant
de ces PT-Boat lors de la Seconde guerre mondiale et fut récompensé par
l'une des plus hautes distinctions de l'Armée américaine; quant à John
Wayne, sa carrure crève déjà l'écran à lui tout seul dés cette époque...
Retrouvez 6 films réalisées par Clint Eastwood dans l’édition limitée
prestige. Cette occasion idéale de (re)découvrir l’acteur également
réalisateur est accompagnée d’un documentaire bonus de 90 minutes revenant
sur la carrière de celui qui incarna le célèbre cowboy énigmatique puis le
fameux inspecteur Harry. Que ce soit dans le rôle de la comédie avec
l’épopée de « Space Cowboys » où dans celui de l’émotion et de la
passion avec « Sur la route de Madison », l’univers de Clint Eastwood
tient bien plus du clair-obscur qu’il ne pourrait paraître au premier
regard. Des héros vieillissants viennent renforcer une émotion qui se lit
autant dans les regards des acteurs que dans leurs dialogues. A tout ceux
qui ne connaîtraient que partiellement Clint Eastwood, ce beau coffret
offrira un bel aperçu de l’éclectisme et du talent du personnage.
Informations Produit :
Boîtier métal
Contient :
- "Impitoyable" (2DVD)
- "Mystic River" (2DVD)
- "Minuit dans le jardin du bien et du mal"
- "Space Cowboys"
- "Un Monde parfait"
- "Sur la route de Madison"
- "Pleins feux sur Clint Eastwood" (documentaire) + 1 livret explicatif
« Air Force » un
film de Howard Hawks, avec John Garfield, Gig Young, Arthur Kennedy,
Collection Legendes du Cinéma, DVD, WARNER, 2007.
Le soir
du 6 décembre, un B-17 baptisé « Mary Ann » décolle de San Francisco pour
une mission de routine, sans munitions à bord, mettant le cap vers Pearl
Harbor. L’équipage est loin de se douter qu’ils sont à la veille de
l’attaque par surprise la plus terrible des Japonais qu’ils vont subir en
direct, impuissants. Forts d’une revanche, ces hommes marqués par ce qu’ils
viennent de voir à des milliers de mètres d’altitude n’auront plus qu’un
seul objectif : venger cet acte éhonté !
Ce film, réalisé en pleine période
de guerre (1943) est très fortement marqué par les évènements de Pearl
Harbor qui avait déterminé l’entrée en guerre des Etats-Unis contre le Japon
en 1941. Impressionnant pour ses effets spéciaux et son réalisme grâce à une
collaboration avec l’armée américaine, ce film est bien entendu une
production de propagande pour l’effort de guerre mais ne se limite pas
heureusement à cette seule dimension grâce au talent du grand Howard Hawks.
Si l’histoire suit étroitement les faits de guerre, la dimension humaine des
personnages est très fortement analysée par Howard Hawks. Les Japonais ne
sont bien entendu pas à l’honneur dans une telle production mais il ne faut
pas oublier le contexte de guerre et surtout le terrible traumatisme causé
par l’attaque surprise de Pearl Harbor vécue comme un acte félon par
excellence par tous les américains, et bien sûr, plus spécialement par les
soldats américains témoins de ces évènements. Ce film offre un angle de
vision bien particulier sur ces évènements décisifs de la guerre du
Pacifique puisque le parti a été pris de tourner ces images à partir de ces
fameuses forteresses volantes que seront les B-17, destinées à jouer un rôle
essentiel dans cette seconde guerre mondiale ! Un beau film de guerre en VO
sous titrée tourné à l’époque même des évènements !
Une nouvelle
Collection spéciale John Wayne est née pour l’année du centième anniversaire
de la naissance du grand acteur, figure emblématique du cinéma américain du
XX° siècle. Icône non seulement du western qu’il incarna dans des films
inoubliables, John Wayne su cependant également étendre ses rôles à des
interprétations moins attendues. Marion Robert Morrison (son vrai nom !) est
décédé en 1979 mais son ombre géant plane suffisamment sur l’univers
cinématographique pour justifier un digne hommage de celui qui amena tant de
spectateurs dans les salles pour rêver devant ses films.
PARAMOUNT
a ainsi choisi 4 premiers titres moins connus du grand public dont deux très
originaux quant au rôle interprété par l’acteur. « Aventure dans le Grand
Nord » relate l’histoire fondée sur des faits réels d’un équipage d’un
avion civil de fret perdu suite à une grave avarie dans les vastes étendues
sauvages du grand nord encore vierges à l’époque des faits. C’est ainsi
toute l’histoire de la solidarité humaine qui est relatée dans cette grande
fresque pour venir en aide aux rescapés menacés de périr de froid et de
faim, une belle histoire humaniste emplie de valeurs morales rares de nos
jours à l’écran. « Ecrit dans le ciel » est un film de 1954
concernant également le monde de l’aviation. Un avion de ligne ramène ses
passagers de Honolulu vers San-Francisco lorsque une avarie leur impose de
prévoir un atterrissage forcé. Ce film qui remporta 6 nominations aux Oscars
réunit les grandes stars d’Hollywood de l’époque avec Claire Trevor, Laraine
Day, Robert Stack, Jan Sterling, Phil Harris et Robert Newton. Avec sa
musique inoubliable sifflée par John Wayne tout au long du film, cette belle
aventure fait figure de pionnier ? dans un genre qui aura une postérité
certaine !
« Le grand McLintock » réunit dans
un film d’anthologie John Wayne et la sublime Maureen O’Hara. Propriétaire
respecté du plus grand ranch de la région, McLintock (J. Wayne) voit sa vie
quotidienne bouleversée par le retour de sa femme Katherine (M. O’Hara)
partie deux ans plus tôt du foyer ! Un véritable feu d’artifice s’ensuit où
la rousse incendiaire donne du fil à retordre au grand Duke pourtant si
rarement malmené ! « Hondo » nous laisse dans l’univers du western
mais dans un registre plus sérieux avec les ingrédients classiques du
genre : Alors que la guerre menace avec les Apaches, une femme (Geraldine
Page) et son petit garçon (Lee Aaker) se trouvent seuls isolés dans leur
ranch. Hondo Lane (J. Wayne) est un messager de la cavalerie qui va venir
les prévenir de quitter leurs terres pour échapper au péril. Mais la jeune
femme est trempée dans cet acier des premiers ranchers et ne compte pas
perdre tout ce qui a été si durement construit…
La Collection
Tennessee Williams
(Edition limitée - Coffret 6 DVD), Durée: 549 mn, WARNER, 2006.
A tout
ceux qui rêvent de pouvoir découvrir cet univers bien particulier dépeint
par Tennesse Williams, ce coffret Warner regroupe cinq films adaptés des
écrits du dramaturge américain. Thomas Lanier Williams, alias Tennessee
Williams, livre en effet ici à ses admirateurs, et ils sont nombreux, une
écriture que Faulkner ou D.H. Lawrence n’auraient pas renié. Alcoolique,
homosexuel et d’une santé fragile, son univers créatif ouvre une grande part
à la souffrance, la névrose, le tout dans une ambiance souvent lourde et
étouffante du grand sud américain. Ses pièces de théâtre rencontrèrent un
vif succès et furent récompensées par le prix Pulitzer et une reconnaissance
internationale. « Un tramway nommé désir » qui voit le jeune Marlon
Brando débuter sa carrière ou « Une chatte sur un toit brûlant » avec
Paul Newman et Elisabeth Taylor marquent des grandes dates dans l’histoire
du cinéma. Décédé en 1983, l’auteur aura très nettement influencé l’univers
cinématographique que le présent coffret nous permet de découvrir avec ces
cinq titres entrés dans la légende.
Informations Produit :
Boîtier métal
Contient :
- "Un Tramway nommé désir" (2 DVD)
- "La Chatte sur un toit brûlant"
- "Le Visage du plaisir"
- "Doux oiseau de jeunesse"
- "La Nuit de l'iguane"
1 livret explicatif
"Les Mines du roi
Salomon" un film de Compton Bennett, Andrew Marton
avec Deborah Kerr, Stewart Granger, Richard Carlson, Hugo Haas, Lowell
Gilmore, Kimursi
of the Kipsigi, Musique: Mischa Spoliansky,
DVD, Durée: 98 mn, WARNER
HOME VIDEO, 2006.
Elisabeth Curtis (Deborah Kerr), décide un guide de safari, Allan Quatermain,
(Stewart Granger) à suivre les traces de son mari, perdu alors qu'il
recherchait le trésor légendaire des mines du roi Salomon...
Tous les amateurs
d'aventures extraordinaires applaudiront la sortie en DVD d'un film qui
appartient à juste titre aux légendes du cinéma. Adapté du roman célèbre de H.
Rider Haggard, le film "les Mines du roi Salomon" en est sans conteste
l'adaptation la plus réussie. Le scénario, tout d'abord, ménage une
progression crescendo dans le suspens. Si le film débute, en effet, par le
portrait dressé d'un chasseur désabusé songeant à raccrocher son fusil,
l'action va rapidement prendre le dessus à partir du moment où la seule
femme du film, Deborah Kerr, parvient à convaincre ce guide hors pair de
quitter ses certitudes et d'affronter l'inconnu de son destin. Le contraste
entre le monde physique connu et les contrées inexplorées des blancs est à
la mesure de leur affrontement psychologique. Les conflits
incessants entre la jeune femme et le guide, tous deux en proie à leurs doutes,
trouvent une sublimation avec la découverte des régions vierges.
Le jeu des acteurs est remarquable, et notons le, les images des tribus
locales filmées en 1950 relèvent quasiment du document ethnographique ! Un
très beau moment à passer à la recherche du trésor du roi Salomon...
Taïkoun (1947), un film de Richard Wallace, avec John Wayne, Sir Cedric
Hardwicke, Laraine Day, Anthony Quinn, présentation Serge Bromberg, VO-VOST,
Collection RKO, Editions MONTPARNASSE, 2006.
Johny Monroe (John Wayne) est un
ingénieur américain chargé par le magnat industriel, Frederick Alexander
(Sir Cedric Hardwicke) de conduire un vaste chantier dans les Andes. Mais,
la rencontre entre les deux hommes que tout oppose va tourner à
l'affrontement direct lorsque Johny Monroe va s'approcher de trop près de la
fille du riche magnat Maura (Laraine Day)...
Si cette
très importante production a reçu le plus gros budget pour l'époque,
elle n'a pourtant pas reçu le succès commercial qu'elle méritait; Ce qui
surprendra le spectateur contemporain qui découvrira avec surprise une
histoire pourtant très bien réalisée grâce au talent de Richard Wallace,
parfaitement interprétée par un John Wayne déjà établi dans sa notoriété, et
un Anthony Quinn débutant dans ses premiers rôles. Les décors somptueux pour
l'époque et le traitement de l'image (W. Howard Greene et Harry J Wild)
renforcent cette impression d'un film très novateur pour l'époque, puisque
nous sommes à la sortie de la seconde guerre mondiale (1947). Les sentiments
exprimés dans ce film sont à l'image des éléments naturels évoqués
directement par la caméra : violents, imprévisibles et irrésistibles !
L'histoire d'amour entre le jeune ingénieur américain au comportement un peu
brutal et rustre tranche avec l'éducation raffinée et guindée d'une jeune
fille en Amérique du Sud surprotégée par un père cynique. Mais ce film est
avant tout une histoire d'hommes face aux éléments les plus menaçants
permettant à John Wayne dévoiler, ici encore, toute la palette de
l'étendue de ses talents d'acteur. Un très beau film longtemps attendu en
DVD et rarement passé à la TV !
"Le Barbare et la Geisha" un film de John Huston avec John Wayne, Eiko Ando,
Sam Jaffe, Collection 20th Century Classics, FOX, 2006.
Townsend Harris vient
d'être nommé consul au Japon. Alors qu'il débarque sur les côtes, il réalise
que ce pays est hostile à une ouverture vers l'extérieur. Sûr cependant de son rôle à
jouer, il aura à résister contre toutes les tentatives d'échec perpétuées
par ses opposants. Une geisha recrutée pour l'espionner, réalise
progressivement les intentions pacifiques de son hôte...
Dans un rôle à part de sa
filmographie classique, John Wayne endosse l'habit inhabituel de consul des
États-unis au Japon, pays jusqu'alors fermé et opposé à toute installation
étrangère sur son sol. Confiant et fier de son
rôle à jouer, le consul va néanmoins endurer toutes les vexations imposées par ses
opposants afin de réaliser sa mission. Ecrite à partir de l'histoire vraie
du premier consul américain au Japon, cette grande fresque ne manque pas de
surprendre. Le choix de l'acteur principal en premier lieu étonne, même si
rapidement John Wayne sait imposer le respect avec une composition
grandement menée. L'histoire même étonnera le spectateur ignorant ces
premières relations diplomatiques du milieu du XIX° siècle et préfigurant
l'ère Meiji. Les États-unis sont encore une nation jeune et souvent
maladroite face au raffinement et à la culture ancestrale de l'Empire du
levant. C'est très exactement cet angle de vue qu'a choisi John Huston pour
opposer et finalement associer deux mondes qui s'ignorent, se craignent et
qui ne se connaissent en fait que par a priori. Le personnage de la geisha incarnée par le
jeu subtil de Eiko Sando se veut le point de rencontre entre ces mondes si
différents. Méfiante et effrayée au tout début, elle finit par comprendre et
aimer cette vision du monde apportée par l'occidental. Sorti en 1958, soit
plus d'une dizaine d'année après la seconde guerre mondiale, ce film se veut
également le témoignage de la réconciliation de deux peuples qui partageront
à partir de cette date une culture commune.
"Les Enfants d'Hitler" un film de Edward Dmytryk (Hitler's Children - 1943)
avec Kent Smith, Tim Holt, Bonita Granville, Otto Kruger, Présentation de
Serge Bromberg, VO – VO ss titrée. DVD, Collection RKO, Editions
MONTPARNASSE, 2005.
A Berlin en 1933, deux
écoles sont côte à côte: L'une, américaine, prône les valeurs démocratiques
traditionnelles et le respect de l'individu, l'autre, vouée à la jeunesse
hitlérienne, voue un culte à la personne d'Hitler et ne respecte que les
valeurs du national socialisme. Face à cette opposition, le professeur
Nichols (Kent Smith) encourage la liaison entre une jeune allemand, Karl (Tim
Holt) enrôlé dans cette idéologie extrême et Ana, (Bonita Granville), son
élève, américaine mais d'origine allemande. Mais, la guerre va bientôt
rendre les relations très difficiles entre Tim, gravissant rapidement les
échelons de la Gestapo et Ana, contestataire du régime et internée pour son
opposition...
Le fait que ce film de
propagande sorti en 1943 contre l'idéologie nazie ne soit pas plus connu de
nos jours semble surprenant au regard de la qualité de sa réalisation. Le
réalisateur, Edward Dmytryk, a signé, ici, un film de grande qualité,
pourtant largement plébiscité lors de sa sortie. Mais, ce dernier fut
suspecté au lendemain de la guerre d'activités communistes et fut inscrit
dans la terrible liste noire des indésirables et dû s'exiler en Angleterre,
destin tragique au regard du thème dénoncé dans son film ! Toujours est-il
que "Les Enfants d'Hitler" mérite aujourd'hui d'être redécouvert tant le
discours d'ouverture prôné dans ses dialogues semble d'actualité. La dure
réalité des comportements totalitaires présentée par le regard des trois
personnages centraux du film offre une analyse qui dépasse l'outil de
propagande initial de cette réalisation. Qui plus est les acteurs, et
notamment le jeune Tim Holt, ont une présence à l'écran remarquable, rendant
encore plus crédible les faits relatés. Ce film mérite toute notre attention
tant ses valeurs restent actuelles.
"La Septième Victime" un film de Mark Robson (The Seventh Victim - 1943)
avec Tom Conway, Kim Hunter, Jean Brooks, Présentation de Serge Bromberg, VO
– VO ss titrée. DVD, Collection RKO, Editions MONTPARNASSE, 2005.
Mary Gibson (Kim
Hunter), une jeune fille en pensionnat, est alertée par la directrice
qu'elle ne reçoit plus de nouvelles, ni d'argent, de la part de sa soeur
aînée afin de payer ses études. Inquiète, la jeune fille se rend à New York
afin de retrouver sa soeur Jacqueline (Jean Brooks) qui curieusement a fait
don de sa société à l'une des ses employés et semble être au main d'une
organisation secrète...
C'est en 1943, et avec
des moyens financiers des plus limités, que Mark Robson tourne ce prodigieux
film noir mettant en scène un New York oppressant et mystérieux, thème très
novateur à l'époque. Ce film qui peut être rapproché d'un autre film réalisé
25 ans plus tard par Roman Polanski, "Rosemary 's Baby" mérite d'être
découvert grâce à la Collection RKO remise à l'honneur par les Editions
Montparnasse. Le traitement de l'image est exceptionnel et permet de faire
ressortir cet environnement qui va crescendo d'un New York quotidien anonyme
à une atmosphère sombre où les ombres apparaissent de plus en plus hostiles.
Le réalisateur savait qu'il disposait d'un budget de série B, mais a réussi
ce tour de passe passe de transcender ces limites matérielles pour
s'entourer d'une équipe technique de premier plan (Nicolas Musuraca, Roy
Webb,...). Le scénario n'est pas en reste et l'excellent travail réalisé par
Charles O'Neal & De Witt Bodeen nous place face à un environnement à
mi-teinte angoissant. Les personnages de la société secrète sont-ils plus
noirs que les principaux protagonistes de la ténébreuse affaire ? Rien n'est
moins sûr au terme de ce film surprenant pour son époque. A découvrir
absolument...
« L’extase et l’agonie » Un film de Carol Reed, avec Charlton Heston, Rex
Harrison (1965), Collection CLASSIQUES, FOX, 2005.
Un artiste du nom de Michel-Ange au sommet de son art se voit
confier par le Pape guerrier Julius II une commande exceptionnelle : peindre
dans sa totalité l’immense plafond de la Chapelle Sixtine. Répugnant à un
art pour lequel il se sentait moins investi, le célèbre sculpteur accepte
cependant la tâche en imposant ses vues au tout puissant pontife. Débutera à
partir de là, une lutte acharnée entre les deux hommes, nourrie de passion
et de division, face à l’ampleur du projet…
Ce film, qui reste relativement méconnu aujourd’hui, bénéficia pourtant
de l'un des plus gros budgets de son époque (1965). Le réalisateur obtint,
en effet, une reconstitution gigantesque en studio de la Chapelle Sixtine !
Le
film est introduit par un prologue des plus passionnants : à la manière d’un
reportage filmé, une voix off parcourt l’œuvre du grand Michel-Ange
en insistant sur ses sculptures, afin de mieux mettre en évidence le
douloureux choix qui allait se présenter à lui. L’œuvre de sa vie confiée
par le Pape Julius II ne serait pourtant pas une sculpture, mais une
peinture d’ampleur colossale : le plafond de la Chapelle Sixtine.
Ce
très beau film décrit un Michel-Ange dévoré par son art, interprété de main
de maître par Charlton Heston. Ayant renoncé depuis longtemps aux honneurs
et à l’amour, seul compte pour lui l’expression de sa foi par les dons que
Dieu lui a confiés. Partant de ce constat, le réalisateur a insisté sur la
violence des échanges entre le commanditaire de l’œuvre et l’artiste, des
relations à l’image de l’ampleur des travaux envisagés. Sur fond de guerre
opposant la France et le Vatican, avec un Pape guerrier que l’on aperçoit
fréquemment l’épée à la main, le pinceau tendu de Michel-Ange se veut être
le contrepoint spirituel d’une résistance de la Papauté aux velléités
temporelles. Rex Harrison interprétant le Pape Julius II offre une
interprétation particulièrement réussie, mettant ainsi mieux en valeur la
fougue de Charlton Heston.
Ce
film exceptionnel devrait être regardé en famille pour offrir une porte
d’entrée accessible à l’univers exceptionnel de l’œuvre du célèbre florentin
!
"Mogambo" un
film de John Ford avec Clark Gable, Ava Gardner, Grace Kelly, (1953),
Collection Légendes du Cinéma, DVD, WARNER BROSS, 2005.
Victor
Marswell (Clark Gable) est un chasseur et organisateur de safaris réputés en
Afrique. Alors qu'il mène une vie solitaire et sauvage dans cette contrée
perdue, une jeune femme déboussolée, Eloïse Kelly (Ava Gardner) aux origines
modestes vient bouleverser son quotidien. Bien que d'humeur maussade, Victor
consent néanmoins à héberger la jeune personne qui ne le laisse pas
indifférent jusqu'à l'arrivée de ses prochains clients pour un safari...Mais,
à l'arrivée de ces derniers, l'anthropologue Donald Nordley et sa charmante
épouse (Grace Kelly), la rivalité entre les deux femmes va s'exacerber au
fil des jours...
Grand classique du
début des années 50, MOGAMBO reste aussi célèbre pour le jeu parfaitement
mené de ses acteurs, le trio Gable-Gardner-Kelly, que pour le formidable
traitement d'une Afrique encore sauvage et mystérieuse sous la caméra du
grand John Ford. Sur fond de safari, et de cris d'animaux sauvages, la
passion des sentiments est encore plus contrastée et instinctive; John Ford
n'hésitant pas parfois à user de parallèles non-équivoque lorsqu'il filme
sur le même plan les allers-retours rageurs d'Ava Gardner et d'une panthère
enfermée dans une cage sur le bateau les éloignant de l'homme responsable de
leurs tourments !
MOGAMBO
est un grand moment du cinéma, caractéristique des années 50, qui n'a
cependant pris aucune ride tant le soin des détails portés par John Ford y
est manifeste. Il suffit de prêter attention aux superbes images des peuples
autochtones pour s'en convaincre : nous retrouvons bien là la griffe du
grand réalisateur, aussi soucieux quant à l'image laissée par les natifs de
ce continent sauvage que ses fameux indiens dans ses meilleurs westerns. Une
grande leçon de cinéma !
"ZORBA le Grec" un film de Michael Cacoyannis avec Anthony Quinn, Alan
Bates, Irène Papas, (1964), Bonus, FOX PATHE EUROPA, 2005
Un jeune
écrivain anglais d'origine grecque retourne en Crète à l'occasion de la mort
de son père qui possédait une petite mine sur ses terres. En mal
d'inspiration littéraire, il décide de redonner vie à cette exploitation et
fait la rencontre à cette occasion d'un grec exubérant, Zorba, avec qui il
va se lier d'amitié...
Inoubliable, ce film
sorti en 1964 est resté présent dans tous les esprits quant à l'incroyable
prestation d'Anthony Quinn dans le rôle de Zorba. "Zorba le Grec",
qui reçut trois Oscars la même année, reste un chef d'œuvre du cinéma. La
présence physique et émotionnelle d'Anthony Quinn n'est bien sûr pas
étrangère à ce succès. Si le script n'a, à première vue, rien
d'exceptionnel, la trame de l'histoire lentement tissée à l'image de la
musique du Sirtakis rendue si célèbre nous emmène dans une folle danse des
sentiments quasi-initiatique ! Le traitement de l'image le plus proche du
naturel fait ressortir à merveille la beauté des paysages de Crète dont
l'aridité exprime encore plus la puissance des sentiments dégagés par les
acteurs. Alan Bates et Irène Papas ne sont pas en reste face à
l'omniprésence de Quinn et parviennent à nous donner des regards différents,
de l'intérieur et de l'extérieur, de cet univers si particulier de la vie
insulaire ancestrale. Une leçon de vie exceptionnelle que ce très beau DVD
nous propose de revoir, ce film passant très rarement à la Télévision !
Action
"L'oeil du mal"
production supervisée par Steven Spielberg avec Shia LaBeouf, Michelle
Monaghan et Billy Bob Thornton, Éditions : DVD single / Blu-ray / Bi-pack
avec Shooter, Bonus, Paramount Home Entertainment, 2009.
Jerry Shaw (Shia LaBeouf), un jeune homme au passé
douloureux, en pleine période de deuil, et Rachel Holloman (Michelle
Monaghan), une jeune femme dévouée au bonheur de son jeune garçon, vont
devenir les pions d’une machination hors du commun. Rien ne les relie et
pourtant ils vont se retrouver dans une aventure qui les dépasse, un jeu de
manipulation effroyable dont ils ne comprennent pas les enjeux et qui
surtout va mettre leur vie et celle de leurs proches en danger. Ils ne
peuvent ni se cacher ni échapper au regard de celui ou celle qui les
terrorise et dont les motivations leur restent indéterminées.
Lorsque une société conduit les individus qui la composent à
être reliés en réseau et fichés en permanence, il existe un point de non
retour où la liberté échappe définitivement à l'individu. Thème d'actualité
s'il en est, cette société panoptique était déjà évoquée par Bentham à la fin du XVIII° siècle et développée par Michel Foucault au XX° siècle. Quel regard
porter sur ces téléphones portables qui peuvent nous traquer, ces milliers
de données informatisées qui nous fichent et nos correspondances ou
consultations sur le net qui peuvent à tout moment définir notre profil ?
Fantasme d'une surveillance hypothétique (valons-nous tant d'être surveillé
?) ou réel danger dont un pouvoir sécuritaire peut abuser à tout moment ? Le
mérite de ce film d'anticipation est de poser ces questions de manière
originale. Le rythme effréné de ce thriller n'empêche pas le spectateur de
réfléchir à ces technologies qui prétendent nous servir et qui pourraient
bien un jour nous asservir. Les acteurs Shia LaBeouf et Rachel
Holloman sont très convaincants avec un nombre impressionnant de courses
poursuites et d'effets spéciaux qui réjouiront les amateurs de
superproductions, la griffe de Steven Spielberg n'étant jamais très loin !
"Mensonges d'Etat"
un film de Ridley Scott avec Leonardo DiCaprio, Russell Crowe, Mark Strong,
Bonus, DVD, WARNER, 2009.
La CIA traque le chef d'une organisation terroriste à l'origine d'une
vague d'attentats. Roger Ferris, le meilleur agent sur le terrain, circule
de pays en pays afin d'essayer d'avoir une longueur d'avance sur des
évènements imprévisibles. Via une connexion satellite, un oeil dans le ciel
surveille Ferris en permanence. À l'autre bout du fil et en temps réel se
trouve l'agent de la CIA Ed Hoffman qui dirige et coordonne à distance les
opérations. À mesure que Ferris s'approche du but, il apprend que la
confiance peut être aussi dangereuse qu'elle est nécessaire à la survie...
Mené à train d'enfer par l'agent de la CIA sur le terrain
miné des pays arabes après l'attentat du 11 septembre 2001, cette opération
d'espionnage et de contre-espionnage laisse songeur... La réalité correspond
elle à ce qui est décrit dans le scénario ? Est-elle pire que cela ?
Impossible de répondre et c'est ce qui dérange tout au long de ce film très
bien mené par le réalisateur et également acteur Russel Crowe. Nous
connaissons, grâce aux médias, le traumatisme post 11 septembre chez les
Américains et ce qu'il a pu faire naître comme réactions sécuritaires
doublées d'un sentiment d'impuissance devant l'ennemi "invisible". Le film
fait d'ailleurs directement référence à un combat d'un autre âge, le Jihad,
où le combattant laisse le moins de traces possibles en évitant des
téléphones portables et des emails identifiables face à des Etats
occidentaux suréquipés en moyens de communication et de contrôle... C'est
peut-être la leçon de ce film que de laisser dans l'interrogation, à l'image
de l'agent Ferris (brillamment interprété par Leonardo di Caprio) , refusant
la fatalité du cynisme de son chef Ed Hoffman (Russel Crowe) et du mensonge
de manière générale. Le titre anglais de ce film "Body of lies" est
d'ailleurs plus approprié pour résumer cette histoire : devons-nous toujours
faire primer la nécessité sur la vérité, le mensonge sur l'amitié ?
"Kingdom of war" un film de Tony Ching Siu-Tung (An Empress And The Warriors
- 2008) avec Donnie Yen, Kelly Chen, Leon Lai, Guo Xiao Dong 1h31 minutes |
2.35, 16/9e comp. 4/3, Langues : Français DTS 5.1 plein débit & Dolby
Digital 2.0, Mandarin Dolby Digital 5.1 | Sous-titres : Français, Wild Side
Video, 2009.
Chine, 2e siècle avant JC. Les royaumes en
guerre combattent sans relâche. A la mort de son père, la princesse Yen
Feier accède au trône et prend la tête de l’armée pour défendre le royaume.
Mais son ambitieux cousin Wu Ba commandite son assassinat et usurpe le
pouvoir. Rescapée de l’attaque, ivre de vengeance, Feier rassemble ses
guerriers et s’engage alors dans une lutte sans merci pour la reconquête du
trône.
Voici une grande fresque épique, qui tient à la
fois du récit féerique et des grandes batailles épiques... Ces aventures
guerrières se déroulent dans une Chine antique divisée par les factions
rivales et qui ne connaissent que la guerre comme issue de leur règlement !
"Kinkdom of war", le royaume des guerriers, est également un film où les
sentiments de l'honneur, de l'amitié et de l'amour atténuent les bruits des
sabres et des boucliers. Cette superproduction garde ainsi une dimension
humaine qui la rend non seulement acceptable mais permet même une certaine
réflexion entre deux combats spectaculaires dictés selon les règles des
films d'art martiaux (cette scénographie est en effet réglée comme du papier
à musique par un maître du genre, chorégraphe de combats de Hero, Le Secret
des Poignards Volants ou La Cité Interdite). On se prête ainsi au jeu
d'autant plus que les acteurs sortent des stéréotypes du genre et notamment
la très belle Kelly Chen qui donne une dimension humaine et faillible à cet
univers guerrier, exclusivement masculin !
John RAMBO Film
américain Réalisé par Sylvester Stallone (2007), avec Sylvester Stallone,
Julie Benz, Paul Schulze, DVD - 1min 27s (Sortie: 23 Septembre 2008),
Bonus, METROPOLITAN FilmExport, Seven7sept, 2008.
John
Rambo s'est retiré dans le nord de la Thaïlande, où il mène une existence
simple dans les montagnes. Il pêche et capture des serpents venimeux pour
les vendre, et se tient à l'écart de la guerre civile qui fait rage non loin
de là, sur la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar – l'ancienne
Birmanie. La
violence du monde le rattrape lorsque des volontaires humanitaires menés par
Sarah et Michael Burnett viennent le trouver pour qu'il les guide jusqu'à un
camp de réfugiés auquel ils veulent apporter une aide médicale. Rambo finit
par accepter et leur fait remonter le fleuve, jusqu'à l'autre côté de la
frontière. Deux
semaines plus tard, le pasteur Arthur Marsh lui apprend que les volontaires
ne sont pas revenus et que les ambassades refusent de l'aider à les
retrouver. Ancien soldat d'élite américain, traumatisé par le Vietnam, Rambo
a beau rejeter la violence et le conflit, il sait mieux que personne ce
qu'il faut faire dans ce genre de situation…
Rambo est de retour, l’icône des années
Reagan est bien loin… Si la silhouette est toujours massive, une lassitude
s’est gravée dans les traits et la physionomie en général. Rambo n’est plus
l’athlète martial qui lui faisait combattre à lui seul les Russes dans des
combats aussi irréalistes qu’improbables... Avec ce dernier opuscule sorti,
nous retrouvons plutôt la veine du premier volet de la série des Rambo,
certainement le meilleur de tous. « John Rambo » vient très certainement
juste après. Pour quelles raisons ? Tout d’abord le jeu de l’acteur est
beaucoup plus nuancé. Stallone campe le rôle d’un vieux loup solitaire
désabusé qui reconnaît avoir gâché sa vie pour de vils intérêts politiques
et en aucune manière pour la patrie comme il le croyait initialement dans sa
jeunesse. Si Rambo a encore une flamme dans son cœur qui lui fait accepter
cette mission, ce n’est plus pour combattre des opinions politiques mais
pour de quelques rares sentiments à peine exprimés envers quelques
représentants de l’espèce humaine. Rambo est un vieux loup solitaire
avons-nous dit, et c’est en cela que nous retrouvons l’ambiance du premier
film qui avait donné toute son originalité à ce personnage rescapé du
désastre vietnamien. Bien entendu, ce dernier volet dénonce avec raison les
massacres en Birmanie et pour cela n’hésite pas à utiliser des images d’une
violence extrême. Est-ce bien utile ? Le réalisateur, Sylvester Stallone
répond par l’affirmative tout simplement parce que la guerre est violente et
que rien ne sert à l’imaginer autrement. Il a peut-être raison… mais on ne
peut cependant s'empêcher de penser qu'il est parfois possible de suggérer sans pour autant
risquer de
stériliser les sentiments. Au final, ce
film exprime une note désabusée, propre à l’air du temps de ce XXI° siècle
occidental balbutiant dans ses convictions, et tranche avec les volets
précédents. Le film se termine par le héros solitaire qui rentre au pays
retrouver son père laissant entendre qu’un prochain volet pourrait bien
avoir lieu…
Pour
vaincre la morosité, rien de mieux que de bonnes comédies réalisées par l’un
des maîtres d’Hollywood ! Ces nouveaux masters restaurés proposés par
Carlotta Films avec plus de 80 minutes de suppléments inédits devraient être
le remède incontestable à la sinistrose ambiante… Recommandé par le corps
médical, l’humour est en effet de plus en plus reconnu comme un traitement à
part entière de la gestion du stress, alors…
« A bout pourtant » (The
Killers) Polar/ Policier /Suspense | États-Unis | 1964 | 92mn Réalisation :
SIEGEL Don Avec : Lee Marvin, Angie Dickinson, John Cassavetes, Clu Gulager,
Ronald Reagan, Bonus, DVD, CARLOTTA Editions, 2007.
« Charlie et Lee, deux tueurs à gages, sont engagés par un commanditaire
anonyme. Dans un institut spécialisé pour non-voyants, ils retrouvent la
trace de Johnny North et l’assassinent froidement. Surpris par l'attitude de
leur victime qui n'a pas tenté de fuir ni de leur résister, les deux tueurs
cherchent à en savoir davantage... »
Dans le
plus pur style du polar américain, Don Siegel offre aux amateurs du genre
une réalisation très dynamique où l’action n’a rien à envier à l’émotion.
L’histoire évoque en effet le milieu de gangsters où a priori seul le gain
aurait une importance, or, il apparaît progressivement au cours du film que
ce cliché masque la réalité. John Cassavetes et Angie Dickinson
entretiennent des relations ambigües, où l’amour est à l’image du
comportement exacerbé des tueurs à gage usant de leurs pistolets à
silencieux… Les méchants ne sont pas si méchants et les gentils… Nous avons
également droit dans ce film à une prestation machiavélique d’un des
présidents des Etats-Unis, Ronald Reagan. A posteriori, on s’étonnera
toujours en voyant la scène où le futur président américain endosse
l’uniforme d’un policier pour réaliser un hold-up ! Le rythme est enlevé, la
violence entre les personnages est parfois intolérable, Angie Dickinson
essuyant un coup de poing et une gifle en plein visage, fait rare au cinéma
en 1964. Cependant, cette exacerbation de la violence au milieu des années
60 démontre que le film noir des années 50 est mort. Don Siegel a bien
conscience qu’une nouvelle ère s’ouvre avec ce polar urbain.
« L’aventure du Poséidon » avec Gene Hackman, Ernest Borgnine, FOX, 2006.
Le plus grand bateau de croisière, le Poséidon,
est en route en pleine mer vers la Grèce pour le Nouvel An. Alors que la
fête bat son plein, un terrible séisme au large de la Grèce a provoqué une
lame de fond gigantesque qui se dirige droit vers le navire rempli de
passagers…
Voici en DVD l’un des plus grands
films catastrophe de tous les temps. Sorti en 1972, il fait figure de
pionner dans la série des films qui aboutiront au point culminant du film
culte Titanic, près de trente ans plus tard. « L’aventure du Poséidon » n’a
cependant pas à rougir de son âge : le spectateur sera impressionné par la qualité des
effets spéciaux accentués par le jeu fantastique des acteurs. La présence
imposante de Gene Hackman campant le rôle d’un pasteur exalté s’oppose à
Ernest Borgnine interprétant le rôle d’un policier bourru. Cette production
avait reçu deux oscars et 7 nominations en 1972. Proposé dans un coffret
luxueux, dans la collection CinémaRéférence, ce n’est pas moins d’1h15 de
bonus offert dans un deuxième DVD accompagnant le film avec des interviews,
des bandes-annonces, des galeries d’images. Un livret collector est
également offert dans ce coffret et retrace cette très belle aventure d’un
film qui restera dans les annales du cinéma pour de nombreuses années
encore !
Le cinéma
japonais compte parmi ses grands réalisateurs Hiroshi Teshigahara, un maître
de la nouvelle vague japonaise certes moins connu en Occident que ses aînés
mais dont les films les plus connus, La femme des sables, Le
traquenard ou Le visage d'un autre, font l'objet du présent
coffret. Ces inédits en DVD permettront, pour ceux qui ne connaîtraient pas
le réalisateur, de découvrir trois de ses oeuvres majeures qui font figure
de classiques dorénavant. La femme des sables présentée ici en
version intégrale inédite et version cinéma exclusive au coffret est une
aventure à mi-chemin entre le conte, le fantastique et une analyse sans
limites de la condition humaine ! Adapté de son propre roman par le grand
Kôbo Abe, ce film est en effet une étape essentielle dans la nouvelle vague.
Réalisé en 1964, 43 ans déjà, l'univers de Kôbo Abe est rendu avec génie par
Teshigahara. La lutte contre la fatalité du personnage pris au piège explore
les contrées de la folie dans un va-et-vient incessant. Le Traquenard
est le premier long-métrage de Teshigahara (1963) et marque d'ailleurs la
première collaboration avec Kôbo Abe. Une histoire de fantômes comme il en
existe tant dans la littérature japonaise a lieu dans une ville minière
abandonnée sur fond de critique socio-réaliste... "Le visage d'un autre"
est également réalisé avec la collaboration de Kôbo Abe pour une histoire
incroyable d'un homme qui, défiguré, reçoit un nouveau visage sous forme de
prothèse et teste cette nouvelle identité dans une auberge...
Élaborés à partir de nouveaux masters restaurés,
proposés en V.O et en VF.
«Les Derniers Samouraïs » Un film de Kenji Misumi (1974) avec
Hideki Takahashi, Ken Ogata, Masaomi Kondo, Teruhiko Saigo. - Pocket - DVD
Thinpack2h39 minutes | Master restauré - 2.35, 16/9e comp. 4/3 Langues :
Japonais Mono | Sous-titres : Français, WILDSIDE, 2007.
Japon,
vers 1860 : Sugi, samouraï déshérité par sa famille, a trouvé un nouveau
père en la personne d’Ikémoto, espion shogunal auprès duquel il a acquis la
force et la vertu des arts martiaux. Le mentor veut tenir son jeune disciple
à l’écart des troubles politiques qui déchirent le pays et auxquels il est
mêlé par ses fonctions.
Son enseignement doit aider Sugi à vivre dans la nouvelle société qui va
bientôt remplacer celle des samouraïs. Mais Ikémoto est tué par les hommes
des clans du Sud, ennemis du Shôgun. Le sabre de Sugi va alors hésiter entre
la vengeance meurtrière qui le mènerait à sa perte et le renoncement à la
violence, promesse d’un avenir meilleur.
Véritable testament cinématographique
laissé par le réalisateur Kenj Misumi à la veille de sa mort, ce film
réalisé en 1974 constitue une extraordinaire superproduction historique
méconnue en Europe sur l’une des plus grandes mutations qu’ait pu connaître
le Japon à la fin du XIX° siècle. Les évènements dépassent la destinée des
protagonistes du film et ce jeu perpétuel entre leur destin accéléré en ces
périodes de trouble (l’Ouverture Meiji se profile) et le nouveau visage du
Japon forment le fil directeur de ce très beau film. Les valeurs guerrières
nourries du Bushido expriment leurs derniers feux alors que le système
féodal implose de toute part. Le personnage central, Toranosuké Sugi, est un
héros solitaire, lui-même ballotté par l’Histoire. Ecartelé entre ces
traditions qui l’ont vu naître et qui ont contribué à son malheur, il ne
peut s’empêcher de regarder ce monde qui évolue et qui n’a plus besoin de
ces samouraïs. Les scènes très fortes de ce film marquent les soubresauts
d’un monde qui trépasse à l’image des proches de Toranosuké Sugi. Cette
réalisation à la fois réaliste et onirique marque les esprits par les
valeurs humanistes qu’elle souligne, en filigrane, à l’image de ce monde
flottant…
LA GUERRE DES ESPIONS un
film de Masahiro Shinoda, « Samurai Spy » – 1965 avec Eiji Okada, Koji
Takahashi, Tetsuro Tamba, Rokko Toura, Bonus, DVD, WILD SIDE VIDEO, 2007.
Japon, 1614 : le clan
Toyotomi et le clan Tokugawa sont au bord d’une nouvelle guerre, malgré la
défaite des Toyotomi 14 ans plus tôt à la fameuse bataille de Sekigahara.
Susuke (Koji Takahashi) est un espion à la solde du clan Sanada, qui, malgré
la mort du général à Sekigahara, perpétue la tradition yakuza du clan. Il
est chargé d’espionner les deux camps rivaux et s’efforce de rester neutre,
jusqu’à ce qu’il soit mêlé malgré lui à un meurtre impliquant les deux
clans. Il doit alors mener l’enquête…
Masahiro
Shinoda a souhaité réaliser avec ce film sorti en 1965 une véritable
métaphore de la Guerre froide qui sévissait alors entre les Etats-Unis et
l’Union Soviétique. Sur fond d’espionnage et de politique dans le Japon
féodal du 17e siècle, c’est en fait à un véritable réseau tissé de
trahisons, d’alliances fragiles et de doubles jeux auxquels nous assistons.
Sauf que dans ce film les espions sont ici des ninjas, ces fameux
hommes de l’ombre rompus aux techniques de combat les plus efficaces et
toujours lancés dans des opérations commandos périlleuses. Histoire ancienne
du Japon et histoire contemporaine de lendemain de guerre où le réalisateur
reconnaît dans le très intéressant bonus du DVD qu’il ne savait plus où la
vérité se situait entre les valeurs démocratiques américaines et le
centralisme soviétique. Ces doutes et ce chaos sont tout à fait perceptibles
dans ce très beau film déroutant, Shinoda prend un malin plaisir à noyer
la vérité avec dans des hypothèses contradictoires quand aux rivalités des
clans se divisant. Koji Takahashi interprétant le rôle du ninja Susuke est
particulièrement remarquable avec cette certitude d’âme qui,
progressivement, s’effrite avec la progression du film. Le traitement de
l’image est également superbe avec de nombreux plans-scènes de toute beauté
et une musique également saisissante. Shinoda fait parti de ces grands
réalisateurs de la nouvelle vague du cinéma japonais sensiblement différente
de la nouvelle vague en France et qui mérite d’être découvert grâce à ce
coffret de 4 grands films.
Les 3
autres films du coffret SHINODA :
ASSASINAT
(The Assassination – 1964/ Avec Tetsuro Tamba, Shima Iwashita, Eiji Okada,
Isao Kimura)
Un
thriller politique noir et sans concessions en plein 19e siècle, d’une
éblouissante beauté formelle
Japon, début 1853. Quatre vaisseaux à vapeur (les “4 voiles noires”) du
commandant américain Matthew Perry jettent l’ancre dans la baie d’Edo au
Japon : après 300 ans de vie en autarcie, l’Empereur se voit enjoindre
d’ouvrir son pays au commerce. Cela déclenche des troubles dans la ville,
des arrestations en chaîne, et des manœuvres politiciennes qui opposent le
Shogun de la ville, favorable à un traité commercial, et l’Empereur, qui
prône l’autonomie nationale. 10 ans plus tard, rien n’est entériné :
l’ambitieux samouraï Hachiro Kiyokawa est ainsi tiraillé entre sa fidélité
au Shogun et son respect pour l’Empereur, à moins que, tous scrupules
ravalés, il ne se demande finalement où est son intérêt…
Les errances nocturnes d’un yakuza, pour un polar noir exemplaire de la
Nouvelle Vague japonaise
Après 3 ans de prison, un dangereux gangster (Muraki) sort enfin. Son
ancienne compagne Shinko ne l’intéresse plus vraiment, pas plus que son
clan, dont les alliances le déçoivent. Réfugié dans le jeu, il repère Saeko,
une jeune femme audacieuse dans un tripot clandestin. Fascinée par l’univers
des voyous et les lieux interlopes, elle accepte de le suivre dans sa
tournée des maisons de jeux de Tokyo. Bientôt, Yoh, jeune trafiquant de
drogue à la vie dissolue, poursuit également Saeko de ses assiduités…
DOUBLE SUICIDE à Amijima
(Double Suicide – 1969 / Avec Shima Iwashita, Kichiemon Nakamura)
L’oeuvre majeure d’un des grands cinéastes de la Nouvelle Vague japonaise
des années 60
Osaka, 18ème siècle. En totale contradiction avec les conventions sociales
de l’époque, Jihei (Kichiemon Nakamura), un marchand de papier, sacrifie sa
fortune, sa famille et finalement sa vie par amour pour Koharu (Shima
Iwashita), une courtisane qu’il ne pourra arracher à sa condition..
LES 13 TUEURS (13
Assassins – 1963), un film d’Eiichi KUDO, DVD, Bonus, WILD SIDE VIDEO, 2007.
Matsudaïra, petit seigneur provincial, fait régner la terreur sur son fief
et ceux qu'il traverse chaque fois qu'il se rend à Edo (Tôkyô) ; et comme il
est le frère cadet du Shôgun, personne, au gouvernement central, n'ose le
condamner. Jusqu'au jour où un ministre donne secrètement l'ordre à son plus
fidèle vassal d'organiser son élimination. Lors de son prochain voyage, une
redoutable souricière attend le suzerain et son cortège de 50 cavaliers…
Grâce à ce très
beau coffret il nous est possible de découvrir la trilogie inconnue en
occident des meilleurs films de Eiichi Kudo parmi les vingt que le
réalisateur signera. Nous sommes dans le répertoire classique de film de
sabre et si certains ont cru, à tort, voir dans ce film une redite des « 7
samouraïs » de Kurosawa, « les 13 tueurs » mérite d’être considéré comme une
création originale. La trame historique (jidai-geki) sert de fil conducteur
à cette histoire sombre où politique seigneuriale, féodalité délitée et code
de l’honneur des samouraïs (bushido) sont intrinsèquement imbriqués. Kudo
choisit une veine réaliste où les combats impressionnants ne sont pas
l’occasion de chorégraphies fantaisistes mais, bien au contraire, le moyen
de montrer une palette de sentiments rares à l’époque tels que la peur, la
douleur, le doute, l’effroi,… Les coups portés sont courts, saccadés et non
pas majestueux comme souvent dans ce genre de films. De même, à l’inverse de
nombreux films de cette époque, il n’y a pas un héros, mais un groupe
d’hommes indissociables. Ce film sorti des studios de la Toei, petite sœur
plus récente par rapport aux autres grandes productions, mérite
incontestablement d’être découvert avec les deux autres réalisations de Kudo
inclues dans ce même coffret : Le Grand Attentat
et
Les
Onze Guerriers du Devoir également
réalisés avec le brillant
scénariste, Kaneo Ikegami. A noter sur ces 3 DVD, des bonus particulièrement
intéressants pour les amateurs de cinéma japonais :
- Eiichi
Kudo, l’art du réalisme par Fabrice Arduini (13')
-
Samourai Guérilla (3 x 26') : entretiens autour de chacun des films avec
Misao Arai, assistant réalisateur, et Dirty Kudo, journaliste.
-
Souvenirs d’Eiichi Kudo par Masaaki Ito (13'), beau-frère de Eiichi Kudo et
régisseur à la Toei (13’)
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Master restauré - Format Image : Noir & Blanc - 2.35, 16/9e comp. 4/3 -
Format son : Japonais Mono – Sous-titres : Français – Durée : 2h05
La condition de
l'homme, une grande fresque en 3 parties de Masaki Kobayashi, Coffret
Collector Limité, 3 DVD, CARLOTTA Films, 2006.
Les éditions
CARLOTTA Films nous offre un trésor du cinéma japonais avec la très belle
fresque 'La condition de l'homme" de Masaki Kobayashi. Méconnue du public
occidental, cette oeuvre au thème sulfureux traite des cruelles exactions
commises par l'armée japonaise en Mandchourie sur la population civile
pendant la seconde guerre mondiale. Ce très long métrage, (l'un des plus
longs du cinéma : 9h45 !), explique certainement la difficulté quant à sa
sortie commerciale en Occident. Mais le présent coffret en édition limitée
viendra réparer ce fâcheux oubli d'un film majeur sorti en 1959 pour ses
deux premières parties et en 1961 pour sa troisième partie. Le grand Tatsuya
Nakadai incarne le rôle du jeune administrateur civil travaillant pour le
compte d'une compagnie de minerai dans le sud de la Mandchourie et qui
s'oppose aux terribles exactions des militaires en place dans le pays
occupé. Il paiera le prix de cette indépendance de vue, à une époque où la
discipline valait plus que les libertés individuelles. Une fantastique
fresque à découvrir d'urgence sur un aspect méconnu de l'histoire du Japon
du XX° siècle et ce dans une très belle édition accompagnée d'un livret très
bien fait écrit par Claire-Akiko Brisset.
Harakiri (Seppuku) un film de Masaki Kobayashi (1962), avec Tatsuya Nakadai,
Rentaro Mikuni, scénario Shinobu Hashimoto, Bonus, DVD CARLOTTA Films, 2006.
.
Au XVIIe
siècle, le Japon n’est plus en guerre et le pays est dirigé avec fermeté.
Hanshirô Tsugumo, un rônin sans travail parmi tant d’autres, décide de
frapper à la porte du puissant clan des li. Reçu par l’intendant du clan, il
lui demande la permission d’accomplir le suicide par seppuku dans la
résidence. Pour justifier sa demande, il se met à raconter l’histoire de sa
vie et la terrible tragédie qui lui est arrivée, ainsi qu’à sa famille…
Une superbe initiative des Editions
CARLOTTA Films nous permet de (re)voir en DVD ce trésor du cinéma japonais
malheureusement introuvable par ailleurs jusqu’alors et très rarement
diffusé dans les rétrospectives consacrées au cinéma japonais. Et
pourtant le film mérite toute l’attention du spectateur occidental à la
seule condition qu’il ne soit pas effrayé par le thème du film : 133 minutes
en noir et blanc et en version originale consacrées à la pratique rituelle
de la mort volontaire par le sabre, improprement nommée en occident Harakiri !
Si le film peut faire peur à ce seul programme, il serait cependant bien dommage de
passer à coté d’un film majeur du cinéma japonais, tant pour sa qualité
esthétique (un traitement de l’image exceptionnel réalisé par Yoshio
Miyajima) que pour la rigueur du scénario du génial Shinobu Hashimota à qui
l’on doit un grand nombre de ce que le cinéma japonais compte de trésors du 7ème
art (les sept samouraïs, Rashômon,…). C’est par l’angle de vue de la
pratique du seppuku, terme adéquat pour cet acte si emblématique de l’art du
Bushido (code de l’honneur du guerrier japonais), que Kobayashi traite cette
société féodale du Japon du XVII° siècle, enfin en paix après des luttes
interminables. Des milliers de samouraïs ayant perdus leur maître du fait
de la cessation des hostilités, se trouvent ainsi réduits à la misère, sans
emplois, ni ressources et affublés du terrible nom de rônin, samouraï
errant. Kobayashi revisite et bouleverse les sacro-saintes institutions du
Japon féodal en remettant en cause la validité morale de cette mort rituelle
librement consentie par le samouraï qui a failli à sa mission en perdant son
honneur. Quel honneur ? souligne Kobayashi dans ce film émouvant et dur à la
fois. Celui de guerriers tout entiers voués à leur maître au point de mettre
fin à leurs jours alors qu’ils ont été laissés pour compte sans ressources
après la pacification de l’ère Tokugawa. Cette remise en question est lourde
de conséquences pour une société aussi hiérarchisée et assise sur les
valeurs morales que fut, et est encore, le Japon. A noter l'exceptionnelle
prestation du grand acteur Tatsuda Nakadai, réputé pour ses rôles
énigmatiques et froids dus à son regard si particulier mais doublé ici d'une
dimension humaine émouvante. Ce film est à
découvrir dans cette très belle édition augmentée de deux bonus qui
intéresseront tout ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur cet univers
trop longtemps qualifié de l’adjectif réducteur "cruel"…
« Le Samouraï du
Crépuscule » un film de Yoji Yamada, avec Hiroyuki Sanada, Rie Miyazawa, DVD
1 Le film (2h10 environ), - VOST en DTS et Dolby Digital 5.1, Format 1.85 – 16/9
compatible 4/3, DVD 2, Les suppléments (2h15 environ), CTV
International, TF1 Vidéo, 2006.
A l’aube
de l’ère Meiji, Seibei Iguchi est un samouraï de basse caste qui, devenu
veuf, doit s’occuper seul de ses deux fillettes et de sa mère malade.
Lorsque Seibei retrouve la belle Tomoe, son amour de jeunesse, il retombe
immédiatement sous son charme. Un soir, il surprend Tomoe menacée par son
ex-mari. Il s’interpose et triomphe de cet homme violent au cours d’un duel
épique. La rumeur de sa victoire se répand, et son clan le désigne alors
pour vaincre un samouraï rebelle très dangereux…
Ce film
de sabre de Yoji Yamada perpétue la grande tradition du chambara qui a tant
caractérisé la production du cinéma japonais après guerre. « Le Samourai du
Crépuscule » a ainsi enlevé 13 récompenses aux Japan Academy Awards et
remporté le Prix du meilleur film aux Hong Kong Film Awards. Il a été
également nominé aux Oscars 2004 pour le meilleur film étranger et se
trouvait en sélection officielle au Festival de Berlin 2003. La raison d’un
tel succès tient au traitement très particulier des personnages et de
l’histoire, une sorte de miniature intimiste de la fin de la grande période
des samouraïs avant l’ouverture Meiji. Le personnage central, Seibei, est
lui-même révélateur de cette évolution : pauvre et conscient de son rang
social, il n’hésite pas pour autant à encourager ses filles à s’instruire et
se cultiver grâce aux écrits de Confucius, tâche réservée jusqu’alors aux
hommes dans cette caste sociale. Le Japon s’ouvre progressivement à la
modernité et c’est également vis-à-vis de l’armement que les mentalités
évoluent très vite. Les armes à feux détrônent le si vénéré sabre / katana,
âme du samouraï. Seibei lui-même a paradoxalement été obligé de se séparer
de son propre sabre pour honorer ses dettes, ne combattant plus qu’avec un
sabre dérisoire en bambou et un seul sabre court. Ce décalage marque une
époque de transition irrémédiable : même si certains combattants fanatiques
essaieront de perpétuer la tradition du bushido pendant la seconde guerre
mondiale, il en sera fini de cette caste dés avant le XX° siècle. Ce très
beau film dresse un portrait réaliste du Japon du XIX° siècle, avec ses
coutumes très strictes, son ordre social irréversible et en même temps de
très belles scènes familiales. Un DVD passionnant et dont les bonus
apprendront beaucoup à tous ceux attirés par cette période de l’histoire du
Japon.
Bonus :
-
Making of : Une grande fresque réaliste
- Entretien
avec Yoji Yamada : Yoji Yamada à l’aube du jidai geki
- Comparaison
storyboard/film
- Remises de
prix
-
Bandes-annonces
BARBEROUSSE, Réalisé
par Akira Kurosawa (1965)
Avec Toshiro Mifune,
Yuzo Kayama, Terumi Niki, Reiko Dan, Kyoko Kagawa, Kamatari Fujiwara Yoko
Naito, Yoshio Tsuchida, DVD, Bonus, WILD SIDE VIDEO, 2006.
En 1820,
à Edo, un jeune médecin Yasumoto, tout juste sorti de l’Ecole de Médecine la
plus prestigieuse, est nommé interne à la clinique du docteur Kyojo Niide (Yuzo
Kayama), surnommé Barberousse (Toshiro Mifune), le médecin des pauvres.
Aigri et révolté, le jeune médecin s’oppose à tout ce qui l’entoure, ne
rêvant que de prestige dû à ses qualifications... Mais, au terme
d’expériences parfois éprouvantes, Yasumoto découvre alors la misère des
quartiers et s’ouvre au monde par l’intermédiaire de Barberousse, devenu son
mentor.
Barberousse est
probablement l’un des films majeurs d’Akira Kurosawa. Tant l’histoire
profondément émouvante que la réalisation, exceptionnelle et en avance sur
son temps (1965), permettent de graver ce film non seulement dans le
panthéon du cinéma japonais, mais plus généralement dans l’histoire du
Cinéma. Barberousse est avant tout la confrontation entre deux hommes qui va
progressivement est aspirée par la misère sociale qui lui sert de décors
tout au long du film. Les premiers plans du film montre, en effet, un jeune
homme visiblement issu des hautes classes sociales japonaises, marchant d’un
air déterminé, tel un samouraï conscient de l’importance de sa mission. Ce
n’est que progressivement que l’univers des bas-fonds de la société
japonaise va se présenter à lui, grâce à un traitement de l’image redoutable
de Kurosawa. Odeurs, vue, audition, tout les sens sont suggérés pour
exprimer la répulsion ressentie par le jeune médecin face à ses nouveaux
patients. Et pourtant, à l’image des enseignements de la spiritualité
bouddhiste, la plus belle fleur de lotus émerge souvent des fanges et de la
souillure la plus effroyable. Et il n’est pas excessif de dire que l’éveil
ou l’illumination du jeune homme prend un caractère initiatique manifeste au
regard de cette confrontation; Rien ne sera plus pareil, l’homme ne pourra
plus regarder la pauvreté avec un œil dédaigneux, mais avec une compassion
sincère et absolue. Le caractère austère du thème de ce film ne doit
cependant pas faire oublier la touche d’humour et d’originalité de l’acteur
fétiche d’Akira Kurosawa, Toshiro Mifune, véritable légende de talent et de
savoir-faire dans l’interprétation de ce rôle mémorable. Barberousse est un
grand moment d’anthologie qui devrait être inscrit obligatoirement au
programme des études de médecine en occident !
Format son
: Japonais
Mono – Sous-titres : Français -
COMPLÉMENTS
EXCLUSIFS
(2e disque) :-
Barberousse entre ombre et lumière (23')
- Mifune par
Mifune :
portrait de Toshirô
Mifune par son fils Shiro Mifune (26')
- Bande annonce
- Galerie Photos
- Filmographies
- Liens Internet
LA FORTERESSE CACHEE; Un film de Akira Kurosawa (1958) avec Toshiro Mifune,
Kamatari Fujiwara, Misa Uehara, Minoru Chiaki, Eiko Miyoshi, Susumu Fujita,
DVD, WILD SIDE VIDEO, 2006.
Pendant les guerres
civiles du XVI° siècle, plusieurs clans s'affrontent. Le clan des Akizuki a
été décimé par les autres, et seule demeure YUKI, la princesse héritière,
chargée de refonder la dynastie. Elle doit pour cela réussir à quitter les
contrées hostiles pour atteindre les territoires d'un clan allié en
emportant avec elle un trésor qui suscite bien des convoitises...
Son chemin va croiser celui d'un général (Rokubura) et de deux paysans (Tahei
et Matashichi), qui, dans un désintéressement suspect, vont l'aider dans son
entreprise…
Ce trésor du cinéma
japonais est fort heureusement disponible pour le public français dans cette
présentation très soignée de l’éditeur WILD SIDE VIDEO. Grand compte inspiré
des luttes féodales qui divisèrent le Japon pendant des décennies, La
Forteresse cachée réunit tous les éléments du cinéma d’Akira Kurosawa : une
très belle histoire, des acteurs exceptionnels, un angle de vision social et
psychologique, le tout éclairé par une image incroyable sublimée par le noir
et blanc.
Ce film qui sera
plusieurs années plus tard la source d’inspiration directe d’une autre
grande anthologie guerrière, la Guerre des Etoiles de George Lucas, a en
effet cette incroyable richesse de pouvoir dépeindre les affres de la
division sociale par le regard amusé porté sur les deux paysans accompagnant
les nobles en déroute, toute en gardant une distance historique respectant
l’histoire de cette période mouvementée du Japon. L’acteur Toshiro Mifune
est une fois de plus le pivot de cette grande narration avec une présence
sur scène exceptionnelle renforcée par le double jeu que mène l’acteur dans
son interprétation ambivalente d’un grand général se déguisant en paysan.
Kurosawa n’hésite pas à incorporer des scènes étonnamment modernes pour
l’époque (1958) avec, entre autre, cette fameuse danse du feu,
extraordinaire et qui a très certainement inspiré la scène finale du Zatoichi de Takeshi Kitano. Nous sommes, avec « La Forteresse cachée », au
cœur du grand cinéma japonais, parfaitement illustré par l’une des grandes
œuvres de Kurosawa à découvrir au plus vite dans cette très belle édition en
DVD !
Coffret TOMU
UCHIDA :
MEURTRE A YOSHIWARA (1960)
Réalisé par Tomu Uchida - Avec Chiezo Kataoka, Yoshie Mizutani, Eijiro
Kataoka, Akiko Santo, Shinobu Chihara, Sadako Sawamura, DVD, WILD SIDEVIDEO, 2006.
Jirozaemon a été abandonné alors qu’il était nouveau-né avec pour seul
bien un sabre d’une grande valeur et une affreuse tache qui défigure son
visage. Devenu un riche artisan, il cherche une épouse, mais son extrême
laideur repousse les femmes. Afin de le consoler de son infortune, il est
amené un jour dans le fameux quartier des plaisirs à Yoshiwara où il tombe
amoureux d'une jeune prostituée qui aspire à devenir courtisane...
Terriblement dramatique, ce film de Tomu Uchida est une pure merveille, à
découvrir dans ce coffret WILD SIDE VIDEO consacré au grand maître méconnu
en France. A l’heure où le thème des courtisanes est à la mode avec la
sortie du film Geisha, il est intéressant de découvrir le traitement proposé
de cet univers ambigu et complexe sous la caméra du grand cinéaste japonais.
C’est en effet sous l’angle de l’illusion, à l’image des si belles estampes
de l’ukiyo-e, qu’est traité cette tragédie inspirée d’une célèbre pièce du
théâtre kabuki. Un homme simple, aux vertus sans failles, tombe dans
l’illusion d’un amour absolu et d’une quête du rachat des fautes subies ou
commises, qui alourdissent le karma de tout être. A l’image de cette tâche
invalidante qui salit son image, le destin de la prostituée sortie de prison
qui aspire à devenir une geisha de 1er rang émeut le spectateur de cette
histoire terrible. Tout est parfaitement filmé avec mesure, le destin se
construit progressivement quelque soit le vain espoir nourri par le
spectateur. La fin du film exacerbe le thème de la fatalité, à l’image de la
destinée du terrible sabre accompagnant l’artisan toute sa vie. Véritable
réussite, tant par le choix et le talent des acteurs (une interprétation
exceptionnelle de Chiezo Kataoka) que par le traitement de la photographie
des quartiers de plaisirs de Yoshiwara. Une très belle édition qui a
bénéficié d’un travail de restauration technique exceptionnel à découvrir au
plus vite dans la fameuse collection Les Introuvables !
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Master restauré - Format Image : Couleur - 2.35, 16/9e comp. 4/3 - Format
son : Japonais Mono - Sous-Titres : Français - Durée : 104 min.
Coffret BABY CART – le Loup à l’enfant, DVD. WILD SIDE VIDEO. 2005.
Fin du 17e siècle, Japon ère Edo : Itto Ogami est le bourreau du shogun,
privilège de haut rang. Après le sauvage assassinat de sa femme, il se
retrouve pourtant accusé d’un complot contre son maître et déchu de ses
fonctions. Il découvre bien vite qu’il est victime d’une sombre machination
ourdie par le clan Yagyu, assoiffé de pouvoir : refusant de se faire
"seppuku", il choisit alors de fuir avec son jeune fils Daigoro. Devenu
ronin (samouraï sans maître), il offre ses services de tueur à gages : se
faisant appeler "Le loup à l’enfant", sa réputation d’exécuteur intraitable
se répand dans tout le pays.
Bientôt impitoyablement poursuivi par le clan Yagyu, qui s’est lancé à sa
poursuite, il pousse son rejeton sur les chemins de traverse dans un étrange
landau truffé d’armes. Itto n’a plus qu’une seule raison de vivre : se
venger du clan Yagyu afin de rétablir le nom de sa famille injustement sali…
Telle est la trame
de départ à partir de laquelle il sera dorénavant possible de découvrir,
grâce aux Editions WILD SIDE VIDEO, cette extraordinaire saga après la non
moins célèbre série ZATOICHI !
Particulièrement
reconnue au Japon, BABY CART est une œuvre qui mérite l’intérêt car elle
marque un point de non retour quant au film de genre, le chambara. En effet,
cette série sera le point ultime d’évolution du film de sabre en réussissant
ce coup de force d’associer aux éléments traditionnels du genre (bretteur
hors pair isolé, défense de la veuve et de l’orphelin, pouvoir tyrannique,…)
des angles de vue radicalement modernes où la violence explicitement filmée
prend le relais de la mort figurée jusqu’alors. BABY CART marque
paradoxalement la fin de cette extraordinaire aventure cinématographique
tout en laissant la voie ouverte à des réalisations futures telles « Kill
Bill » de Quentin Tarantino. Si la violence y est esthétisée, pour le plus
grand bonheur des amateurs du genre, et au delà des effets d’hémoglobine, il
est possible de retrouver dans cette évocation de l’art du sabre un certain
retour aux sources des fondamentaux du Bushido. Le code des guerriers
samouraïs prônait en effet la rectitude morale, un certain « stoïcisme »
face à la mort, et n’hésitait pas à forger le jeune guerrier à partir
d’expérience visuelle directe de la mort lors d’exécutions publiques ou dans
des cimetières. Itto Ogami oscillera régulièrement entre ces deux pôles
sans pour autant trouver de réponse à ses tourments.
BABY
CART est directement adapté d’un des chef-d’œuvres du manga japonais
scénarisé par Kazuo Koike (également auteur de Crying Freeman), vendu à plus
de 8 millions d’exemplaires pour une oeuvre de plus de 8000 pages.
Itto Ogami est le
héros de cette saga dans la pure lignée japonaise. Invincible, ses victoires
ne parviennent pas éteindre la feu de la vengeance qui le brûle toujours
plus, combat après combat.
La clé du succès
tient également à 2 ingrédients essentiels : 4 des 6 films sont réalisés par
le grand Kenji Misumi (voir nos autres chroniques de film du même
réalisateur) et l’acteur principal de la série n’est autre que Tomisaburo
Wakayma, le propre frère de Shintaro Katsu, célèbre pour son interprétation
de Zatoïchi !
Le talent est
décidément congénital dans cette famille. Là où Shintaro crevait l’écran par
son incroyable humanité aiguisée par le handicap de son personnage,
Tomisaburo étonne quant à lui par pour la froideur du personnage qu’il
incarne et qui accentue encore d’avantage le contraste de ses tourments
intérieurs.
Cette légende du loup
solitaire méritait une édition d’exception, c’est chose faite avec
l’intégrale de la saga réunie en un superbe coffret comprenant de nouveaux
masters restaurés et de tous nouveaux sous-titres français. Un 7e DVD de
bonus prolonge la vision de cette référence absolue du genre, à la fois à
travers un documentaire inédit et exclusif autour de ce "grand-œuvre" du
film de sabre (dans lequel interviennent notamment Kazuo Koike, les
réalisateurs Buichi Saito et Yoshiyuki Kuroda,…), et des bonus
complémentaires approfondissant encore les aspects les plus pertinents de
cette production unique. Le premier s’attache plus précisément aux
fondations de la série, en analysant le contenu du manga et en le comparant
aux films, faisant à la fois toute la lumière sur le processus de
transposition à l’écran d’un univers graphique déjà très cinématographique
et sur la personnalité et le talent de son auteur, le grand Kazuo Koike. Les
deux autres mettent l’accent sur le parcours de Kenji Misumi, cinéaste
d’exception au cœur de la virtuosité et de l’excellence de la série, au
travers d’extraits de ses réalisations successives et d’un entretien avec
son biographe attitré.
SOMMAIRE DES DVD
:
Vol 1. :
LE SABRE DE LA VENGEANCE (1972)
Réalisé par Kenji
MISUMI - Ecrit par Kazuo KOIKE / Avec Tomisaburô Wakayama.
Japon féodal,
période Edo.
Itto Ogami est un
homme envié et jalousé, il est le bourreau officiel du Shôgun. Accusé à tort
de complot contre son maître, Itto Ogami refuse de faire "seppuku",
préférant mener une existence de déshonneur sur les routes du Japon. Il
prend la fuite avec son fils Daïgoro qu'il pousse dans un landau équipé
d'armes étonnantes. Il devient alors un tueur à gages avide de se venger de
ceux qui l'ont contraint à l'exil... un loup solitaire, "le Loup à
l’enfant".
Vol 2. :
L’ENFANT MASSACRE
Réalisé
par Kenji MISUMI - Ecrit par Kazuo KOIKE / Avec Tomisaburô Wakayama.
On retrouve le ronin
Itto Ogami et son fils, errants sur les terres du japon. Devenu samouraï
mercenaire hors la loi, il vend ses talents de tueur et recherche des
contrats à honorer. Connu dans tout le pays, et toujours poursuivi par le
terrible clan des Yagyu, il affronte de nombreux ennemis, en particulier des
femmes ninjas, amazones redoutables, et les Dieux de la Mort, 3 puissants
guerriers à la solde du
Shôgun...
Vol 3. :
DANS LA TERRE DE L’OMBRE
Réalisé par Kenji
MISUMI - Ecrit par Kazuo KOIKE / Avec Tomisaburô Wakayama.
Itto Ogami survit
grâce à la maîtrise de son art, le maniement du sabre, en louant ses
services. Toujours accompagné de son fils Daigoro, le ronin rencontre Kambé,
un samouraï déchu et dépressif qui veut l'affronter. Mais à sa grande
fureur, Ogami refuse le combat. Il accepte en revanche de tuer le gouverneur
de la région...
Vol 4 :
L’ÂME D’UN PÈRE, LE CŒUR D’UN FILS
Réalisé par Buichi
SAITO - Ecrit par Kazuo KOIKE / Avec Tomisaburô Wakayama.
Dans ce quatrième
épisode, Itto Ogami ("le loup à l'enfant") est engagé pour éliminer une
redoutable guerrière, Oyuki : celle-ci dévoile son corps orné de magnifiques
tatouages pour surprendre et mieux vaincre ses adversaires. Parallèlement,
Ogami Itto découvre qu'un contrat pèse sur sa tête ...
Vol 5 :
LE TERRITOIRE DES DÉMONS
Réalisé par Kenji
MISUMI - Ecrit par Kazuo KOIKE / Avec Tomisaburô Wakayama.
Provoqué en duel par
cinq guerriers du clan Kuroda, Itto Ogami est en réalité évalué sur ses
capacités au combat.... Chacun des cinq samourais détient en effet une
information sur la mission qu'il devra accomplir et il n'aura tous les
éléments du puzzle que s'il gagne tous ses combats. Ayant triomphé à cinq
reprises, Itto Ogami se voit alors confier une périlleuse mission par ce
même clan....
Vol 6 : LE
PARADIS BLANC DE L’ENFER (1974)
Réalisé par Yoshiyuki
KURODA / Avec
Tomisaburô Wakayama.
Itto Ogami va enfin
affronter l'ennemi du premier jour, l'ennemi de toujours, le guerrier
Retsudo Yagyu et son clan. C’est dans les montagnes enneigées du Japon que
se réglera enfin le différend opposant les deux hommes. Yagyu va lancer ses
propres enfants aux trousses du samouraï errant. Les combats seront
sanglants et le final d'anthologie. Avide de vengeance depuis le premier
film, Itto Ogami trouvera-t-il enfin la sérénité en combattant son rival ?
CARACTERISTIQUES
TECHNIQUES COMMUNES
Nouveaux masters
restaurés – Nouveaux sous-titres
Format Image
: 2.35, 16/9e comp. 4/3
Format son :
Japonais Mono
Sous-Titres :
Français
Durées :
83 min. (vol. 1) / 81 min. (vol. 2) / 89 min. (vol. 3) / 81 min. (vol. 4) /
89 min. (vol. 5) / 84 min. (vol. 6)
> "LE GUERRIER DE L’APOCALYPSE :
BABY CART,
au cœur du mythe"
(7e disque de BONUS) :
- Baby Cart :
Lame d'un père, L'âme d'un sabre(52’)
- Loups
solitaires : le parcours de Kenji MISUMI (13’)
- Tuez!
: du manga au film (13’)
- Bandes-annonces
- Galerie photos
> EXCLUSIF & INÉDIT
: LIVRE DE 80 pages, rédigé par Nicolas Rousseau.
"Kill La forteresse des Samouraïs"
un film de
Kihachi Okamoto (1968), avec Tatsuya Nakadai, DVD. WILD SIDE VIDEO. 2005.
Genta, un ancien samouraï, mène désormais une
vie de personnage errant. Officier modèle autrefois, il a été trahi par les
complots du clan auquel il appartenait et a du tuer son meilleur ami pour
servir les intérêts de ses supérieurs. Sceptique et désormais à l’écart de
ces manipulations, il est cependant sollicité par un jeune paysan aspirant à
devenir lui-même samouraï. Ce dernier veut défendre la cause de paysans
révoltés contre les turpitudes du seigneur local. Réservé, Genta décide
d’observer la situation avant de s’engager…
C’est un style très libre qui a été choisi par le réalisateur Kihachi
Okamoto afin de traiter le thème éternel du samouraï en quête d’idéal. A la
manière d’un western-spaghetti, le ton est très sarcastique quant à
l’éthique du Bushido souvent tourné en dérision sous l’œil de la caméra du
réalisateur. Personnage pourtant timide dans la vie et sur les tournages,
Okamoto force le trait en renversant les images traditionnellement associées
aux personnages classiques du chambara : le samouraï devient un personnage
obstiné et souvent borné, son épouse est obligée de devenir une prostituée
faute d’argent de la part de son mari, les hauts dignitaires sont des
personnages lascifs et incompétents, et les yakuzas, des abrutis profonds.
La dérision atteint son paroxysme avec le personnage du samouraï vagabond
Genta incarné à merveille par le génial Tatsuya Nakadai, abandonnant pour
une fois ses rôles de samouraï froid au regard étrange. Littéralement habité
par son rôle, l’acteur développe tout au long du film un regard à la fois
désabusé et plein de compassion quant aux valeurs morales qui l’habitent
encore.
Si ce film tient à la fois de la tragédie et de la parodie, il ne faudrait
pas pour autant conclure hâtivement à un exercice mineur de la part du
réalisateur. Derrière la dérision savamment calculée, se cache une
profondeur d’analyse à la hauteur de la prestation de son acteur principal.
A découvrir !
« Kwaidan » un film de Masaki Kobayashi,
Japon, (1964). Scénario de Yôko Mizuki. Musique de Toru Takemitsu, Directeur
de la photographie : Yoshio Miyajima. Avec Rentaro Mikuni, Michiyo Aratama,
Noboru Nakaya et Tatsuya Nakadai. DVD. WILD SIDE VIDEO. 2005.
- Un samouraï démuni décide d’abandonner sa
femme qu’il aimait pourtant afin de conclure une nouvelle union avec une
riche héritière. Mais après quelque temps, il réalise son erreur
impardonnable et décide de repartir retrouver son premier et seul amour. A
son retour, même si rien ne semble avoir changé, le samouraï va être
confronté à de surprenants évènements…
- Un jeune bûcheron manque de trouver la mort
un jour de tempête où il s’égare dans la forêt. Il ne doit sa survie qu’à
l’intervention étrange d’une mystérieuse femme qui lui fait jurer de ne rien
dire à personne de son intervention au risque de subir une terrible
vengeance. Dix ans plus tard, l’évènement lui revient à l’esprit et il se
met à le raconter à sa nouvelle femme…
- Un jeune moine aveugle est sollicité chaque
nuit par d’étranges personnes afin qu’il leur narre avec son luth la
terrible bataille qui opposa les Genji aux Heike et vit la défaite de ces
derniers. Mais, progressivement les autres moines s’inquiètent de ces allers
et retours nocturnes mystérieux qui semblent affaiblir de plus en plus leur
jeune compagnon…
- Un samouraï aperçoit un jour un visage au
fond d’une tasse de thé. Malgré sa surprise, il décide de passer outre et
boit le contenu du bol. Mais à partir de ce jour, il est confronté à de
surprenants évènements qui vont bouleverser sa vie…
Kwaidan est le récit de quatre
histoires où contes & légendes s’entremêlent à la réalité. Véritables drames
fantastiques réalisés par le grand Masaki Kobayashi, cet ensemble de moyens
métrages étonne toujours plus de 40 ans après sa réalisation (1964).
Kobayashi a littéralement réussi ce pari fou de porter à l’écran l’univers
onirique qui structure les récits du Japon traditionnel dans le théâtre, la
musique ou encore la littérature. L’insignifiant se révèle fantastique, et
le surnaturel prend très souvent forme banale ! Le traitement exceptionnel
de l’image digne des plus belles estampes renforce cet impression diffuse de
perte des repères, à mi-chemin entre rêve, songe et réalité. Le jeu des
acteurs renforce cette impression avec des prestations particulièrement
réussies dans les quatre histoires. Kobayashi signe avec ce film un
véritable chef-d’œuvre unique en son genre.
« Le fils de Spartacus » un film de Sergio Corbucci avec
Steve Reeves, Peplum Collection, OPENING, 2008.
Les
légions de Jules César viennent d’achever la conquête de l’Egypte. César
charge le jeune centurion Randus d’aller surveiller les agissements du
sénateur Crassus, gouverneur de Lydie, soupçonné de trahison. Au cours de sa
mission, Randus est capturé par les mercenaires de Crassus. Il découvre avec
quelle cruauté celui-ci traite ses esclaves. Fidèle à l’esprit de Spartacus
dont il apprend qu’il est le fils, Randus prend la tête de la révolte des
esclaves…
Si le personnage de Spartacus est bien
connu dans l’histoire romaine pour avoir menacé le pouvoir par la révolte
des esclaves et des laisser pour compte, il n’y a aucune trace d’un fils du
grand chef de guerre qui aurait, 20 ans plus tard, repris le combat contre
Rome au temps du grand Jules César. C’est donc à une fiction néanmoins bien menée
quand à la crédibilité du scénario à laquelle le réalisateur Sergio Corbucci nous
invite dans ce péplum qui compte parmi les grands classiques du genre grâce
à l’omniprésence de l’acteur Steve Reeves ayant souvent campé le rôle
d’Hercule dans des récits mythologiques. Ici l’Histoire laisse la place à
des protagonistes avides de pouvoir avec un sénateur Crassus, gouverneur de
Lydie, ayant amassé une fortune colossale, et menaçant les velléités de
conquêtes de César venant en lutte contre Pompée. Entre ces personnages bien
réels de l’histoire antique, Randus découvre sa réelle identité et décide de
reprendre la lutte et de mener cette révolte des esclaves, ces derniers
étant la base même du système économique romain. Traité plus comme une
reconstitution historique que comme une fiction fantaisiste, ce film est
particulièrement spectaculaire pour l’époque (1963) sur les sites des
pyramides d’Egypte et mérite d’être redécouvert grâce à cette belle version
restaurée.
« Hannibal » avec Victor Mature, Rita Gam, un film de Carlo
Bragaglia et Edgar G. Ulmer, Peplum DVD, Collection, Opening, 2008.
Après la
célèbre traversée des Alpes à dos d’éléphant, Hannibal marche sur Rome afin
de prendre sa revanche sur les armées romaines. Il parvient à capturer
Sylvia, la nièce du sénateur romain Fabius Maximus. Il lui présente son
imposante armée, puis lui rend sa liberté afin qu’elle puisse rendre compte
à son oncle des forces qui se dirigent vers la capitale de l’Empire.
Hannibal remporte sa première victoire sur les romains, puis retrouve
Sylvia, tombée amoureuse de lui. Une patrouille romaine les surprend et
Sylvia est arrêtée…
Grand
péplum jamais édité en DVD jusqu’à cette belle restauration réalisée par
Opening; Hannibal est ici présenté en effet pour la première fois dans une
version restaurée et selon un montage souhaité par le réalisateur Edgar G.
Ulmer. Cette fresque digne des exploits du grand capitaine de guerre qui fit
vaciller l’Empire le plus puissant du monde de l’époque mérite d’être
découverte à plus d’un titre. Tout d’abord son réalisme surprend, surtout
dans les scènes du franchissement des Alpes. Tourné avec des éléphants
mélangés à des chevaux visiblement effrayés, on devine que la réalisation de
ces scènes n’a pas du être de premier repos. Le jeu de Victor Mature par
ailleurs sied à merveille dans cette fresque épique connue de tous les
écoliers. Le célèbre acteur incarnant le héros du film « La Tunique » ou
encore Samson dans « Samson et Dalila » offre dans cette production un jeu
plein de nuances chargé de démontrer que Hannibal n’était pas le barbare
sauvage et inculte que les romains pouvaient se plaire à présenter pour
justifier ses victoires. Si l’on peut regretter une fin de film accélérée
(manque de budget pour aller plus loin ?), l’impression générale reste très
largement positive pour un genre de cinéma qui n’a pas l’habitude de telles
reconstitutions historiques fidèles à l’Histoire. Ce nouvel opuscule inédit
de la collection Peplum chez Opening devrait ravir les amoureux du péplum !
« Warriors » 50 Movie Pack, 13 Digitally remastered DVDs Mill
Creek Entertainment.
Mill
Creek Entertainment
offre 50 DVD en un seul coffret réunissant les meilleurs péplums dont 13
remastérisés digitalement !
Véritable opportunité pour les passionnés des « swords and sandals » selon
l’expression anglo-saxonne, cette édition est d’autant plus impressionnante
que quasiment tous les titres sont des grands classiques, fait rare dans les
compilations.
Point de rebuts en effet, jugez en par vous-mêmes : les grands classiques de
Steve Reeves (Hercules Unchained, the Giant of Marathon, Sandokan, Pirate of
Malaysia, The White Warrior), Reg Park (Hercules and the captive women,
Hercules in the Haunted World, Macist in King Solomon’s Mines), Gordon Scott
(Gladiators of Rome, Hercules and the Princess of Troy, Hero of Troy,
Samson) mais encore Dan Vadis, Mark Forest, Ed Fury, Kirk Morris, Alan
Steel, et tous les acteurs mémorables des films cultes des années 50-60.
Ce
coffret incroyable offre plus de 74 heures de films de légendes, où les
héros sont confrontés aux dieux et aux forces du mal avec des effets
spéciaux des plus émouvants, héritage d’une subculture dont nos films du XXI°
siècle demeurent encore les héritiers.
1.
Ali Baba and the Seven Saracens 2. Atlas in the Land of the Cyclops 3.
Avenger, The 4. Caesar the Conqueror 5. Cleopatra's Daughter 6. Colossus and
the Amazon Queen 7. Colossus and the Headhunters 8. Conqueror of the Orient,
The 9. Damon and Pythias 10. David & Goliath 11. Duel of Champions 12. Fire
Monsters Against the Son of Hercules 13. Fury of Achilles 14. Fury of
Hercules 15. Giant of Marathon, The 16. Giants of Rome 17. Giants of
Thessaly, The 18. Gladiators of Rome 19. Goliath and the Dragon 20. Goliath
and the Sins of Babylon 21. Hercules against the Barbarians 22. Hercules
against the Mongols 23. Hercules Against the Moon Men 24. Hercules and the
Captive Women 25. Hercules and the Masked Rider 26. Hercules and the
Princess of Troy 27. Hercules and the Tyrants of Babylon 28. Hercules
Unchained 29. Hero of Rome 30. Herod the Great 31. Kindar the Invulnerable
32. Last of the Vikings, The 33. Maciste in King Solomon's Mines 34. Mole
Men against the Son of Hercules 35. Queen of the Amazons 36. Romulus and the
Sabines 37. Samson and the Seven Miracles of the World 38. Son of Hercules:
The Land of Darkness 39. Son of Samson 40. Spartacus and the Ten Gladiators
41. Ten Gladiators, The 42. Thor and the Amazon Women 43. Triumph of the Son
of Hercules 44. Two Gladiators45. Ulysses against the Son of Hercules 46.
Ursus in The Land of Fire 47. Ursus in the Valley of the Lions 48. Vengeance of Ursus 49. Vulcan, Son of
Jupiter 50. White Warrior, The
"Les Dix Commandements" un film de Cecil B. DeMille, avec Charlton Heston,
Yul Brynner, Edition Spéciale Collector, Golden Classics,
PARAMOUNT,
2006.
La Bible a inspiré de
nombreux films mais rares sont ceux qui rivalisent avec "Les Dix
Commandements" de Cecil B. DeMille. Réalisé en 1956, ce film est devenu
en effet un grand classique du cinéma avec des noms aussi célèbres que ceux
de Charlton Heston interprétant avec merveille Moïse et Yul Brynner dans le
rôle de Pharaon. Tourné dans les lieux mythiques de l'Egypte et du Sinaï,
nous sommes au coeur même de l'espace historique de la Bible, fait rare au
cinéma. A noter que ce film fait l'objet dans ce superbe DVD d'une
présentation par Cecil B. DeMille en personne !
Pour ce 50ème
anniversaire, PARAMOUNT a décidé de fêter l'évènement avec une édition
spéciale incluant la version de 1923 de Cecil B de Mille en film muet !
Inédit en DVD, ce joyau du film muet ravira les passionnés du genre avec
Theodore Roberts et Charles de Rochefort et des effets spéciaux déjà
exceptionnels pour la traversée de la Mer Rouge. Deux blocs de gélatine
bleue furent en effet fondus devant les caméras et la scène fut remonté à
l'envers !
"TROIE" un
film de Wolfgang Petersen avec Brad Pitt, Eric Bana, Orlando Bloom, Edition
Collector Double DVD, WARNER BROS.
Les noms d'Achille, d'Hector, d'Agamemnon, d'Ulysse ou encore
Priam sonnent familièrement à nos oreilles sans oublier Hélène bien sûr,
coeur même de cette fameuse guerre contre Troie qui a osé enlever la belle
épouse de Ménélas pour l'amour que lui portait Paris. Nous retrouvons, avec
ce somptueux film, le vent épique de la grande épopée mythique de l'Iliade
chantée par HOMERE. Brad Pitt incarne le
fougueux Achille, né pour la guerre, face à un Hector (Eric Bana) posé et
raisonné contraint à une guerre qu'il ne souhaitait pas mais qu'il mènera
avec bravoure. "Troie" est un film grandiose qui renoue avec les
grandes productions d'antan, un film à voir en famille et dont les bonus
instructifs devraient réjouir petits et grands !
"SPARTACUS" un film de Stanley Kubrick, avec Kirk Douglas, Laurence Olivier,
Jean Simmons, Peter Ustinov, Tony Curtis, Edition Spéciale 2 DVD, version
intégrale remastérisée, Bonus, UNIVERSAL, 2004.
Spartacus, jeune
gladiateur à Rome, ne supporte plus les terribles conditions de vie qui lui
sont imposées ainsi qu'à ses compagnons. Vif et intelligent, il organise la
révolte des esclaves contre le pouvoir et l'aristocratie romaine. Une grande
confrontation se trouve dés lors inévitable...
Classique des classiques,
SPARTACUS est le film culte des grandes fresques antiques, associant à la
fois vérité historique et épisodes romanesques ! Les ingrédients quant à la
réussite de ce film de plus de 40 ans sont nombreux : Stanley Kubrick, le
réalisateur, est une légende à lui seul. Associé à un acteur aussi brillant
que Kirk Douglas, mais aussi Jean Simmons, Peter Ustinov, Tony Curtis,... le
film avait toutes les qualités pour devenir un chef d'oeuvre du cinéma
récompensé par 4 Oscars. Kubrick n'a pas cherché dans ce film à accentuer
les effets spectaculaires, mêmes si de nombreux combats étaient et demeurent
impressionnants. La mise en scène et les jeux des acteurs insistent plus sur
les significations morales et sociales de la révolte initiée par le
gladiateur sans pour autant sombrer dans un moralisme exacerbé.
Cette Edition Spéciale 2
DVD sera incontournable pour les amoureux des grandes fresques historiques
et autres péplums, et plus généralement pour les amoureux du cinéma. Le film
est en effet ici présenté dans sa version intégrale entièrement remastérisée.
Des images qui furent coupées lors de la sortie du film sont de nouveau
présentes dans ces DVD. De même, il faut souligner la richesse des nombreux
bonus qui associent interviews du réalisateur, des acteurs, les coulisses du
tournage, et des documentaires,...
Une heureuse initiative
qui marquera l'édition DVD quant aux grandes fresques historiques !
GLADIATOR, réalisé par Ridley Scott, avec
Russell Crowe, Joaquin Phoenix, Connie Nielsen, Djimon Hounsou, Oliver Reed,
DVD, Bonus, UNIVERSAL.
L'empereur Marc Aurèle à la fin de sa vie veut transmettre
ses fonctions au général Maximus victorieux et loyal à Rome, mais il est
assassiné par son propre fils, Commode qui s’empare ainsi du pouvoir. Son
premier acte sera d’éliminer son rival, pour lequel il ordonne une exécution
immédiate ainsi que le reste de sa famille. Maximus échappe à l'exécution et
devient esclave puis gladiateur dans les vallées de Numidie. Entre temps, à
Rome, le nouvel empereur achète la plèbe en organisant de grands jeux dans
le cirque du Colisée afin de contester la toute puissante autorité du Sénat
aristocratique. Le gladiateur Maximus revient à Rome pour un ultime combat
dans l'arène du Colisée…
Plus
qu’un péplum, GLADIATOR renouvelle le genre de la grande fresque historique
avec un regard à la fois historique et sociologique de Ridley Scott sur les
acteurs de cette époque. Si certains aimeront à souligner certaines
légèretés avec les vérités historiques (le traitement de l’Empereur Commode
nouvelle version d’un Caligula, le comportement des gladiateurs,…) il
demeure que ce superbe film restera pour de nombreuses années une référence
quant au thème traité et quant à l’esthétique des vues. Pari risqué mais
réussi GLADIATOR parvient à redonner ses lettres de noblesse à un genre que
l’on croyait à jamais relégué dans les archives du cinéma tout en dégageant
une nouvelle approche qui devrait ouvrir les portes de futures productions.
« Jules CESAR, Veni, Vidi, Vici » un film de Uli Edel,
avec Jeremy Sisto, Christopher Walken, Valeria Golino, Christopher Noth,
Richard Harris, Livret de 12 pages sur Jules César, VF, VOST, 2 DVD,
supplements historiques, UFG, SEVEN 7 SEPT distribution.
En 82 av JC, Rome
voit le général Sylla instaurer une dictature accompagnée d’une répression
terrible quant à ses adversaires politiques. Parmi la liste des noms
proscrits dont il encouragea
l’assassinat figure
le beau-père d’un jeune patricien du nom de Caius Julius, le futur césar.
Echappant à la répression violente de Sylla grâce à la mansuétude de Pompée,
Jules César part en exil le temps de la dictature.
Commence alors le
temps d’un long parcours vers l’accession au pouvoir, parsemé de pièges,
d’embûches, de trahisons mais aussi de passion pour le peuple romain et le
pouvoir …
Ce très beau film de Uli
Edel servi par une distribution digne des plus grandes fresques historiques
traditionnelles du cinéma mérite une attention toute particulière quant à la
fidélité à l’histoire et au traitement du personnage central, Jules César.
L’homme, interprété avec
finesse par Jeremy Sisto, apparaît dés les premiers plans à la fois fragile
(il échappe à la mort à de nombreuses reprises) et pourtant déjà convaincu
de sa valeur et de son destin. Les scènes sont tournées sans emphase
excessive, défaut récurrent de nombreuses reconstitutions hollywoodiennes.
Les batailles en Gaule, par exemple, reflètent les enjeux de la marche au
pouvoir du futur dictateur : sombres et impitoyables.
La guerre civile qui
résultera des résistances opposées à la montée en puissance de César sera
l’occasion pour ce dernier de franchir le Rubicon et d’imposer à la grande
Cité sa force victorieuse de retour des Gaules.
Débute alors une lente
transformation du personnage qui apparaît plus distant et plus habité par le
rôle politique qu’il incarne. La passion et la fougue des premières années
sont évanouies et le caractère implacable de l’homme d’Etat s’impose à tous
sans discernement.
A l’heure où l’Histoire
est de plus en plus inconnue des jeunes générations, ce film devrait pouvoir
apporter un éclairage intéressant sur un personnage incontournable de notre
héritage latin. (un film recommandé par la revue HISTORIA).
« PHARAON » Un film de Jerzy KAWALEROWICZ, DVD, METROPOLITAN FILM & VIDEO,
SEVEN 7.
Au terme de la XX°
dynastie égyptienne, le pouvoir de pharaon s’effrite face à la grave crise
que connaît le pays ruiné. Ce terrible constat remet en cause la toute
puissance du Pharaon au profit des prêtres qui accaparent la réalité du
pouvoir. Le jeune RAMSES met toute la fougue de sa jeunesse dans une
entreprise folle : mettre un terme au pouvoir des prêtres et restaurer la
splendeur d’antan des pharaons par de nombreuses réformes.
Cette grande fresque
historique de Jerzy KAWALEROWICZ fut en compétition au Festival de Cannes en
1966, et sera nominée l’année suivante pour l’Oscar du meilleur film
étranger. Le film disponible aujourd’hui en version entièrement restaurée,
et complétée de 11 minutes qui ne figuraient pas lors de sa sortie en salle
en France, est une véritable reconstitution de l’Egypte antique au temps des
Pharaons.
Si l’histoire est certes
romancée, le personnage central du film n’ayant jamais existé, l’Histoire
est quant à elle pleinement respectée ! Entourée d’historiens comme
conseillers, le réalisateur veilla dans ses grandes lignes à ce que le
tournage soit le plus fidèle possible aux mœurs et aux usages de l’Egypte
ancienne. L’intrigue est bien menée et parfaitement plausible, la rivalité
entre le pouvoir de Pharaon et le pouvoir des prêtres ayant dans le passé
provoqué des troubles équivalents.
Le jeu des acteurs est
sobre, les décors sur fond réel de pyramide accentuant cette impression de
reconstitution historique fidèle aux évènements.
Un débat passionnant des
fameux « Dossiers de l’Ecran » d’Armand Jammot avait eu lieu en 1980 lors de
la diffusion du film pour la télévision et se trouve ajouté en tant que
bonus au DVD. Cette émission de 70 minutes fournira un complément précieux
et bien mené par des invités prestigieux, spécialistes de cette époque.
Un DVD à voir en
famille, pour une leçon instructive d’une des grandes périodes de
l’Antiquité !
« La Bataille des Thermopyles » un film de Rudolph Maté, avec Richard Egan,
Ralph Richardson, Diane Baker, Barry Coe, FOX PATHE EUROPA, 2005.
Sparte est
sollicitée par Athènes pour combattre l’invasion imminente des Perses
dirigés par le roi Xerxès qui déferlent en masse sur la Grèce. Réticente, la
grande Cité répugne à mener des troupes hors de son territoire selon une
tradition historique constante. Le roi spartiate Léonidas est cependant
convaincu du caractère essentiel de cette lutte contre un ennemi qui met en
péril toutes les cités grecques, Sparte y compris. Ne pouvant engager toutes
les forces spartiates sans l’accord du Conseil, il décide d’honorer ses
engagements vis-à-vis d’Athènes en menant sa garde personnelle au nombre de
300 hoplites contre toute l’armée perse dans le fameux défilé des
Thermopyles…
Un grand moment
d’anthologie nous est offert avec ce très beau film, injustement méconnu en
France. Véritable reconstitution historique de ce grand épisode des guerres
médiques, ce film ne bénéficie certes pas des budgets contemporains des
actuelles productions gigantesques mais parvient avec réalisme à restituer
ce que l’homme moderne peut imaginer de ce combat dont Hérodote nous a livré
les détails dans son fameux livre « L’Enquête » au livre VII. Les
valeurs spartiates sont mises en avant, sans emphase ni excès, ce qui
respecte la sobriété légendaire de cette Cité. La détermination et le
courage sont en effet parfaitement retracés dans le traitement des
personnages centraux du film avec un jeu des acteurs particulièrement
soigné. Si les Perses et leur roi Xerxès peuvent paraître plus
caricaturaux, le roi Léonidas et ses fameux 300 hoplites, (plus un pour la
petite histoire…), luttent avec acharnement pour contenir une armée
disproportionnée en nombre. Entrés dans la légende, au même titre que les
Athéniens avec la Bataille de Marathon dix ans plus tôt, les Spartiates de
Léonidas sont particulièrement honorés par ce très beau DVD à découvrir de
toute urgence !
Polar
/
Policier
Anthologie Polars Film Noir en 10 Films, 10 DVD,
CARLOTTA, 2007.
Les Editions CARLOTTA ont réuni en un seul coffret une
anthologie impressionnante consacrée au polar. Que l'on regarde de plus près
cette édition et on observera que les noms de Henry Hathaway, Otto
Preminger, Robert Siodmak ou encore Samuel Fuller sont représentés sur 10
DVD avec des acteurs aussi prestigieux que James Stewart, Gene Tierney,
Richard Widmark, Jack Palance et bien d'autres encore. Si les titres "Le
carrefour de la mort", "Appelez Nord 777", "Le port de la drogue" ou encore
"Les forbans de la nuit" ne vous disent rien alors il est grand temps d'agir
et de commencer à découvrir ce genre cinématographique qui a acquis
aujourd'hui ses lettres de noblesse avec de telles réalisations. Le coffret
est augmenté de nombreux bonus, entretiens, documents d'époque,
bandes-annonces qui offriront une source documentaire idéale. Elaborés à
partir de nouveaux masters restaurés, les films sont beaux à voir et sont
disponibles en V.O et pour la plupart en VF (à l'exception de la Proie, le
mystérieux Dr Korvo et Mark Dixon). Un coffret à réserver pour de longues
heures de frissons !
-
Appelez Nord 777 de Henry HATHAWAY
- Le Carrefour de la mort de Henry HATHAWAY
- Crime passionnel d'Otto PREMINGER
- Les Forbans de la nuit de Jules DASSIN
- La Maison de bambou de Samuel FULLER
- Mark Dixon, détective d'Otto PREMINGER
- Le Mystérieux Dr. Korvo d'Otto PREMINGER
- Panique dans la rue d'Elia KAZAN
- Le Port de la drogue de Samuel FULLER
- La Proie de Robert SIODMAK
Polar/
Policier /Suspense | États-Unis | 1945-55 | mn
La Collection
Films
Noirs Vol.2 (Edition limitée - Coffret 5 DVD),
COFFRET DVD
Durée: 422 mn, WARNER, 2006.
Si le
film noir est considéré à l’origine comme un film de série B, notre époque a
su rendre ses lettres de noblesse à un genre aujourd’hui largement
plébiscité par les cinéphiles et plus généralement par un public friand de
ces films. Les titres du coffret Collection
Films Noirs sont sortis pour la plupart d’entre eux avant la
seconde guerre mondiale. « Guerre au crime » de William Keighley ou encore
« Furie » de Fritz Lang font ainsi figure de précurseurs du genre. Les
gangsters côtoient les détectives sur fond de lumière jouant subtilement des
effets de pénombre. Nous retrouvons celui qui deviendra le fameux détective
Philip Marlowe dans « La Dame du Lac » avec une construction
narrative à la première personne très originale. Ce deuxième volume devrait
ainsi rencontrer un grand succès dans cette très belle entreprise de
collection du film noir.
Informations Produit :
Boîtier métal
Contient :
- "Guerre au crime"
- "Furie"
- "Le Révolté"
- "Un Meurtre sans importance"
- "La Dame du lac"
1 livret explicatif
Coffret Détectives 5DVD . Noir et Blanc . Zone 0 / P A
L . 1.85 – 4/3 . 5 h 20 . Mono, LMLR PARAMOUNT, 2006.
Dick
Tracy est devenu un véritable mythe du détective qui a marqué des
générations d’américains tout d’abord en BD dans les années 30, puis au
cinéma. Créé par Chester Gould, le combat du héros contre les méchants forme
la traditionnelle trame de ces séries qui connurent un vif succès au XX°
siècle. Si la forme traditionnelle reste sur le plan du rationnel avec des
bandits « ordinaires » quelques versions iront même jusqu’à introduire des
éléments de science-fiction. Les films réunis dans ce très beau coffret vous
entraînera dans l’univers très spécifique de Gould où le combat contre le
mal prend vite le symbole d’une épreuve initiatique dont le vainqueur
sera… !
DVD 1
: Dick Tracy Detective
Dick Tracy est chargé de faire la lumière sur une série de meurtres. Chose
curieuse et terrifiante : les victimes, qui appartenaient à des classes
sociales très différentes les unes des autres, ont été découpées en
morceaux…
DVD 2 : Dick Tracy vs. Cueball
Des bijoux d’un prix inestimable ont été volés. Mais, avant que le voleur
n’ait pu les revendre, il est tué par le joaillier, un certain Cueball. Dick
Tracy est chargé de l’affaire…
DVD 3 : Dick Tracy meets Gruesome
Un certain "Gruesome" ("L’Épouvantable"), s’est accaparé la formule secrète
d’un gaz qui a la particularité de paralyser toute personne qui l’inhale.
Aussi, lorsque Gruesome le respire à son tour, la police pense que ce
redoutable hors-la-loi est passé de vie à trépas. Bien sûr, il n’en est
rien…
DVD 4 : Dick Tracy's Dilemma
Des manteaux de fourrure ont été volés dans la boutique de M. Humphreys. Or,
il se trouve qu’il vient de signer un contrat stipulant qu’il serait
entièrement remboursé si les fourrures n’étaient pas retrouvées dans les 24
heures.
S’agit-il d’un simple vol de fourrures ? Ou une escroquerie à l’assurances ?
DVD 5 : Mister Wong Detectives
James Lee Wong reçoit la visite du riche industriel Simon Dayton, qui se
sent menacé. Il y a des raisons à cela : Dayton et ses partenaires Meisle et
Wilk ont vendu un terrifiant poison…
« Le carrefour de la
mort » un film de Henry Hathaway, avec Victor Mature, Richard Widmark, Brian
Donlevy, Coleen Gray, VO, VF, Collection Polars Film Noir, CARLOTTA Films,
2005.
« Une bijouterie est
attaquée la veille de Noël. L’un des brigands, Nick Bianco, est blessé et
arrêté par la police lors de l’interpellation. Condamné à 20 ans de prison,
il refuse de collaborer avec la police pour dénoncer ses complices. Mais
lorsqu’il apprend que sa femme s’est suicidée et que ses deux petites filles
sont toutes seules, il décide de parler… »
Injustement méconnue en
France, cette œuvre du grand Hathaway mérite d’être redécouverte grâce à la
nouvelle édition en DVD proposée par CARLOTTA. Nous y découvrons dans une
esthétique particulièrement sobre et réaliste, une sourde angoisse qui va
crescendo au fur et à mesure de la progression du film. Le personnage
central du film, Nick Bianco (Victor Mature) est traité en clair-obscur.
Comme le décrit le substitut général s’occupant de son affaire devant la
justice, un homme, père de deux si belles petites filles, ne peut pas être
une crapule de la pire espèce. Hathaway va à partir de cette trame, tisser
un récit éprouvant pour les nerfs du personnage, au même titre que les
spectateurs ! Le long parcours pour le rachat de ses erreurs passées est
semé d’embûches plus éprouvantes les unes que les autres. Victor Mature est
extraordinaire dans ce rôle ambigu mis en lumière par les deux personnages
extrêmes l’entourant : le voyou cynique et cruel brillamment interprété par
un jeune Richard Widmark dans son premier rôle à l’écran et le sage
substitut (Brian Donlevy), sûr de son choix. Un beau polar à découvrir au
plus vite !
"Madigan"
un film de Don Siegel, avec Richard Widmark, Henry Fonda, Inger Stevens,
DVD, UNIVERSAL, 2005.
Le détective Madigan
(Richard Widmark) n'a que quelques jours pour débusquer un malfrat qui a
réussi à lui échapper en lui volant son arme de service. Face à la sévérité
de son supérieur hiérarchique (Henry Fonda), il sait qu'il n'a pas droit à
une deuxième erreur. Le détective va tout mettre en oeuvre pour faire main
basse sur ce tueur pervers...
Grand classique du film
policier, Madigan a fait date depuis sa sortie en 1968. Retraçant avec
réalisme le travail des meilleurs agents de la Big Apple, le rythme est
enlevé sur fond d'une société américaine à la fin des années 60. Don Siegel
a réuni pour ce film deux grandes pointures du cinéma américain : Richard
Widmark et Henry Fonda qui se partagent l'écran avec d'excellents seconds
rôles (Inger Stevens, Harry Guardino et James Whitmore). Fonda campe le rôle
d'un chef de police intraitable et à cheval sur la discipline, même si en
privé ses doutes quant à ses convictions le rongent. A l'opposé, Richard
Widmark interprète le rôle d'un détective rattrapé par son travail
omniprésent au détriment de sa vie de couple. Si les effets
cinématographiques n'ont rien d'exceptionnel, ni les courses poursuite
police/voleur particulièrement grandioses, le traitement des personnages et
des doutes qui les habitent retient l'attention et donne toute sa valeur à
ce très bon film policier.
Western
EL MERCENARIO Réalisé par Sergio Corbucci (1968) Avec Franco Nero, Tony
Musante, Jack Palance, Collection "Les Introuvables", Bonus, DVD, Wild Side
Vidéo, 2009.
Dans un Mexique en révolte, les frères Garcia,
propriétaires d'une mine d'argent, souhaitent mettre leur magot à l'abri.
Désireux de trouver du renfort, ils recrutent un mercenaire redouté : Sergei
Kowalski, dit "le Polack" (interprété par Franco Nero). Mais celui-ci est
surveillé et suivi comme son ombre par un voleur de grand chemin (Jack
Palance), qui voit ici l'opportunité de se saisir d'un formidable butin.
Mais la partie s'annonce difficile car, sous l'impulsion de Paco Roman (Tony
Musante), les ouvriers révoltés de la mine se sont emparés de l'argent...
Place à la dérision et en même temps aux vrais
questions posées par le pouvoir, les richesses et les laisser pour compte
sous fond de western à l'italienne au Mexique ! El Mercenario réalisé par
Sergio Corbucci est en effet le premier film d'une trilogie ironique
sur la Révolution mexicaine. Nous retrouvons tous les ingrédients qui
composaient le style inimitable de ce que l'on allait rapidement nommer le
western "spaghetti" pour le distinguer de son frère aîné, le western
américain initial : le bon (il n'y en a aucun dans ce film), les méchants
(ils sont légions ici !) et la musique inimitable d'Ennio Morricone et de
Bruno Nicolai...
Tournant en dérision les conventions du genre, les idéologies sont toutes
dénoncées même si, avec une légère avance, l'ouvrier révolutionnaire
parvient au fil du film à devenir le plus crédible. Véritable ode
intempestive à tous les excès de l'homme, El Mercenario n'a pas d'ambition
si ce n'est de dénoncer celle des hommes et c'est déjà quelque chose !
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DVD
Master restauré
Format Image : 2.35, 16/9e comp. 4/3
Format son : Anglais, Italien et Français Mono
Sous-titres : Français
Durée : 1h51
COMPLEMENTS :
- Présentation du film par Jean-François Giré (13’)
- Galerie photos
- Liens internet
- Filmographie
"Le premier rebelle" un
film de William A. Seiter avec John Wayne, Georges SAnders, Claire
Trevor, Collection RKO, Editions MONTPARNASSE, 2007.
Pennsylvanie, 1759. le trappeur Jim Smith (John Wayne) défend sa communauté
des attaques des indiens. il entre en conflit avec un militaire britannique
intraitable (George Sanders) qui encourage et protège sans le savoir des
contrebandiers faisant commerce avec les indiens.
Ce film réalisé par Seiter d'après
le roman de Nell H. Swanson nous offre un très beau tableau haut en couleur
de ce que pouvait être l'aube des colonies anglaises à la veille de la
Révolution américaine. L' esprit d'indépendance et de liberté se forge sur
l'insécurité des attaques incessantes des indiens défendant leurs terres
renforcée par l'intransigeance de l'autorité britannique et sabotée par la
cupidité de commerçants sans morale. On le voit, cette peinture des premiers
temps de la construction vers l'esprit national s'élabore dans la douleur,
la résistance mais aussi dans la foi profondément ancrée de valeurs communes
défendues ardemment par ces premiers colons croyant en leur destin et en
l'avenir des ces contrées. Cet état d'esprit est parfaitement rendu par
cette production remarquable qui ne se présente pas comme une reconstitution
historique mais demeure néanmoins parfaitement crédible. Ce film assied
définitivement les espoirs qu'Hollywood entretient à l'égard de l'acteur
vedette John Wayne et signe la première et longue collaboration de l'acteur
à la RKO. Nous pouvons également apprécier le jeu de Georges Sanders dans le
rôle du militaire implacable et rigide, un acteur qui deviendra plus tard le
fameux Simon Templar dans le célèbre personnage "Le Saint". L'humour est
également au rendez vous avec des colons inoubliables et Claire Trevor plus
pétillante que jamais dans son rôle d'amoureuse inconditionnelle du grand
chef Jim Smith !
LES INEDITS JOHN WAYNE AUX EDITIONS BACH FILMS : 16
FILMS INTROUVABLES DU CELEBRE ACTEUR !
Les Editions BACH Films offrent un
catalogue exceptionnel d’inédits John Wayne : pas moins de 16 titres,
introuvables ailleurs, sont proposés en DVD !
La plupart de ces films datent des années
30, période des débuts de celui qui allait devenir La légende du cinéma
américain. L’homme de l’Utah, La ville du Diable, Territoire sans loi ou
autre Panique à Yucca City permettent de découvrir le jeune acteur avec
cette fameuse démarche inimitable qui allait le faire passer à la postérité.
Si ces films sont signés pour leur grande majorité par le réalisateur Robert
N. Bradbury, nous retrouvons également quelques autres signatures : Charles
Barton (La ville du diable, 1937), Harry Fraser (Randy le Solitaire, 1934)
ou encore Armand Schaeter (Justice pour un innocent, 1933). Cette magnifique
collection d’Inédits John Wayne inclut quelques films plus tardifs parmi
lesquels on notera « Le Grand McLintock », dirigé par Andrew Mc Laglen (le
fils de Victor Mc Laglen, le grand compère de John Wayne dans ses plus
grands westerns) extraordinaire comédie réunissant John Wayne et la superbe
Maureen O’Hara avec ce fameux épisode de la magistrale fessée !
Ces trésors introuvables jusqu’à
aujourd’hui se trouvent restaurer par un procédé détaillé dans les bonus des
DVD avec une restitution éclatante pour des films âgés de plus de 70 ans !
Une superbe idée cadeau valeur sûre pour
les passionnés de l’acteur et pour toute la famille de manière générale (ces
films sont en effet classés « Tous Publics »).
« Règlement de comptes à OK Corral » un film de John
Sturges avec Burt Lancaster et Kirk Douglas, DVD, PARAMOUNT, 2006.
Le
célèbre shérif Wyatt Earp (Burt Lancaster) doit épauler ses frères,
également dans la police, en prise avec un dangereux hors la loi, Ike
Clanton (Lyle Bettger), dans la ville de Tombstone. Accompagné d’un joueur
également fine gâchette, John « Doc » Holliday, Wyatt Earp décide d’épurer
la ville de ces violents perturbateurs. Mais la confrontation tourne mal et
ce qui était une action de justice va alors se transformer en lutte sans
merci…
Qui ne
connaît pas le nom de ce western de légende et sa célèbre musique sur toutes
les lèvres à l’évocation des deux mots de son titre évocateur ! Ce film,
dont le titre est même entré dans le langage courrant comme synonyme de
règlement de compte, fait incontestablement parti du panthéon du western
américain. L’excellence du jeu des acteurs, avec un Kirk Douglas éblouissant
l’écran dans l’interprétation d’un rôle ambiguë entre le mal et le bien,
Burt Lancaster si sûr de son action et de ses valeurs et dont les certitudes
s’effritent au fur et à mesure de la progression du film,… tout est réussi
dans cette grande fresque de légende dont l’histoire n’est initialement
qu’une banale confrontation entre un shérif et des hors la loi. Le
réalisateur John Sturges a réussi ce pari de sortir de cette logique binaire
mal/bien, hors la loi/shérif,… qui caractérise un grand nombre de films du
genre pour dépeindre des caractères à mi teinte, qui évoluent sans cesse
tout au long de la progression de l’histoire. « Ok Corral » est ce tableau
d’une Amérique qui cherche alors ses valeurs, la liberté de l’Ouest sauvage
où ses pionniers affrontent la nature hostile et en même temps comprennent
la nécessité impérieuse de bâtir un ordre et une justice. Un film
inoubliable à garder dans sa DVDthèque !
DERNIER NUMERO (27)
DE LA COLLECTION WESTERNS DE LEGENDE EN DVD :
« La Cible Humaine » un film de Henry King avec Gregory Peck, DVD, FOX,
2005.
Jimmy Ringo a
acquis la délicate réputation d’être un des meilleurs tireurs de l’Ouest
américain. Cette aura lui attire de nombreuses provocations et des duels à
répétitions. Lassé d’une telle vie, il cherche à revoir celle avec qui il
s’était lié et avait eu un enfant, mais les obstacles sur son chemin seront
très nombreux…
Ce film a acquis la
réputation justifiée d’être le film culte du western américain. Mis à part
l’absence d’indien, tous les ingrédients sont présents pour offrir un
superbe spectacle où Gregory Peck excelle dans la solitude du tireur le plus
rapide ! Il ne s’agit pas d’une production irréaliste où le héros serait
magnifié pour ses dispositions, loin s’en faut. Le personnage central
exprime le doute, la solitude, la fatigue de celui qui connaît la fin
irrémédiable de cette logique infernale.
Gregory Peck joue plus
vrai que nature dans un rôle taillé sur mesure : un grand western à partager
entre amis !
Découvrez chaque numéro tous les
15 jours !
Cette collection peut
être obtenue par abonnement, au numéro en kiosque ou sur commande auprès des
Editions ATLAS
"Le
dernier des Géants" un film de Don Siegel, avec John Wayne, Lauren Bacall,
James Stewart, Ron Howard, Version Remasterisée, VO et VF sous-titrée,
Bonus, DVD, SEVEN 7.
John Bernard Books
est un justicier connu de tous pour être le meilleur tireur. Agé et fatigué,
il arrive à la ville de Carson City pour y consulter son vieil ami le Dr
Hostetler (James Stewart). Ce dernier lui apprend la terrible nouvelle : il
souffre d'un cancer qui ne lui laisse pas plus de 2 mois à vivre. J.B. Books
décide d'être fidèle aux valeurs qui l'ont toujours guidé : il affrontera la
mort avec courage et dignité, et pas forcément dans un lit...
Dernier film du grand
acteur, il n'est bien sûr pas possible de ne pas souligner l'analogie entre
le héros du film atteint d'un cancer qui ne laisse aucun espoir et le destin
identique de John Wayne, qui s'éteindra après avoir combattu la même
maladie. Ce western réunit les ingrédients traditionnels du genre avec
cependant une note tout à fait particulière due au thème traité. Le héros
traditionnel infaillible rappelé au début du film avec un générique faisant
référence aux différents rôles tenus par John Wayne dans sa carrière
d'acteur de western n'est plus un roc intouchable dans cette dernière
production. Nulle larme avec l'acteur qui saura affronter l'instant décisif
avec fierté et courage, mais des doutes et des peurs quant à cet ennemi
invisible qu'il ne peut abattre avec tout l'art de ses colts. C'est très
certainement ce traitement inhabituel chez l'acteur qui surprend et séduit
en même temps avec un rôle tout aussi éblouissant d'une Lauren Bacall
également superbe de dignité et de fragilité.
Un beau témoignage sur
la fin des grandes légendes de l'Ouest américain et celle d'un grand acteur
qui mérite le respect !
Science
Fiction
EDEN LOG Un film de Franck Vestiel avec Clovis Cornillac -
Vimala Pons, Bonus, DVD, BAC Films, 2008.
Un homme
reprend conscience au fond d'une grotte. Il n'a pas la moindre idée des
raisons qui l'ont amené jusque-là, pas plus qu'il ne sait ce qui est arrivé
à l'homme dont il découvre le cadavre à côté de lui. Seule solution pour
échapper à la créature qui le poursuit : remonter jusqu'à la surface à
travers un réseau aux allures de cimetière et abandonné par une mystérieuse
organisation, Eden Log.
La société rhizomique créée pour des
raisons écologiques peut-elle se sortir du labyrinthe qu’elle a elle-même
produit ? Tel est le thème omniprésent dans cette réalisation très originale
de Frank Vestiel, « Eden Log ».
L’homme peut-il, à son insu, être la cause
de son exploitation vitale ? Cette question ancienne trouve une métaphore
très originale dans ce film très sombre au sens figuré et au sens propre, la
couleur étant quasiment absente dans ces profondeurs de nos sociétés du
futur, un futur parfois si proche de ce qui pourrait nous arriver…
Les exclus pourraient-ils devenir à leur
insu la sève nouvelle des sociétés industrielles ?
« Eden Log » pose des questions
dérangeantes lorsqu’elles sont aussi directes et pourtant on ne peut manquer
de se poser la question à l’issu du film : qu’en est-il déjà aujourd’hui ?
La surprise de ce film est d’autant plus
grande que l’on s’attend à un film d’anticipation de plus, séquelle des
Alien et autres Terminator. Il n’en est rien ! Le genre est
renouvelé par un traitement très orignal du futur. Les humains errent et
rampent dans des couloirs sombres qui ressemblent plus à des égouts qu’à des
tours futuristes, les héros ont du mal à s’exprimer, écrasés par le poids de
la technologie environnante,… L’écologie, nouveau credo des discours
éthiques d’aujourd’hui, est au cœur de cette anticipation angoissante. L’air
manque dans cette société du futur mais ce n’est pas pour les raisons
souvent avancées.
Le film est manifestement une réussite,
une gageure lorsque l’on pense aux coûts pharaoniques des productions
américaines !
Bonus : Making-of
(48’) Commentaire audio du réalisateur - Entretien avec Clovis Cornillac,
Vimala Pons, le réalisateur et le producteur - Filmographies -
Bandes-annonces - Liens Internet,
« Transformers »
un film de Michael Bay produit par Steven Spielberg avec Shia LaBeouf, Megan
Fox, Rachael Taylor, Bonus, DVD, PARAMOUNT, 2008.
Deux races de robots extraterrestres s’opposent depuis des lustres afin de
maîtriser l’univers après avoir découvert les pouvoirs exceptionnels d’un
mystérieux cube source de toute puissance. Les Autobots et les cruels
Decepticons vont dés lors se livrer, depuis sa disparition, une lutte sans
merci pour le récupérer … Or leurs recherches les mènent un jour sur la
Terre où cet objet aurait été identifié…
Fantastique « quête du cube », cette épopée relève à la fois du blockbuster
où les robots hésitent dans leurs transformations entre Goldorak et Alien et
une incroyable ode aux effets spéciaux sidérants par leur réalisme ! Ce film
a justement pulvérisé les records de vente à l’étranger grâce à la qualité
de ces effets spéciaux ainsi que par la présence en tant que producteur
exécutif de Steven Spielberg, un maître incontesté quant aux rapports entre
le genre humain et l’intelligence extraterrestre. L’action se passe de nos
jours, sur Terre, où les robots ont décidé d’élire résidence afin de
retrouver l’objet de leur quête incessante, le cube, qui se serait écrasé un
jour sur la banquise. Un jeune collégien, Sam Witwicky, dont l’ancêtre a
découvert au XIX° siècle le fameux objet sous la banquise lors de l’une de
ses expéditions, se trouve de nouveau lié au destin de la famille. Etant
confronté, parallèlement à l’armée et aux services secrets américains, à la
lutte entre les deux clans robots, il reprendra la devise de la famille
Witwicky : "Sans sacrifice, point de victoire !" Un excellent moment
de divertissement à découvrir en famille afin de mieux comprendre l’univers
épique des jeunes adolescents et adulescents du XXI° siècle…
Coffret Science Fiction 5DVD . Noir & Blanc . Zone 0 /
P A L . 1.85 – 4/3 . 6h37 . Mono, LMLR – PARAMOUNT, 2006.
Le film
de genre a connu une réhabilitation notable ces dernières années et ne fait
dorénavant plus figure de cinéma de second ordre auprès d’un nombre
croissant d’amateurs. Ce cinéma de « niche » touche en effet des communautés
plus ou moins grandes, mais ayant toutes la caractéristique d’être
extrêmement fidèles. Dans cet ordre d’idée, le coffret « SCIENCE FICTION :
Des créatures ignobles venues d’une autre planète » viendra combler un vide
quant au cinq titres réunis, introuvables en France.
DVD 1 :
Things to come Fidèle
au livre de H.G. Wells, Things To Come se déroule sur près d’un siècle,
précisément de 1940 à 2036. En dépit de l’engagement pacifiste de certains
intellectuels une grande cité baptisée Everytown a sombré dans une sorte
d’âge des ténèbres. C’est alors qu’une organisation baptisée "Wings Over The
World" fait son apparition... Son slogan peut se résumer ainsi : l’avenir
appartient à la science…
DVD 2 : The ape Le Dr Bernard Adrian a entrepris des recherches médicales afin de guérir
une jeune femme de la polio. Il sait qu’il est près de toucher au but. Mais
pour que son vaccin soit efficace, il lui faut se procurer du liquide
rachidien d’un être humain. Pour cela, il n’hésitera pas à se transformer en
assassin…
DVD 3 : The Wasp Woman Femme d’affaires dans l’industrie des cosmétiques, Janice Starlin teste
une crème régénérante, dérivée d’enzymes secrétées par des guêpes. Au début,
les résultats sont probants. Mais, petit à petit, la métamorphose devient
terrifiante : Janice est devenue une "femme guêpe" tueuse…
DVD 4 : The brain who wouldn't die Le Dr Bill Cortner a la triste opportunité de poursuivre ses
expérimentations médicales lorsqu’un accident de voiture dont il est
coupable décapite sa fiancée, Jan Compton. Il ramène ensuite la tête de la
malheureuse jeune femme dans son laboratoire et la maintient "vivante" grâce
à un sérum qu’il vient de mettre au point…
DVD 5 : The last man on earth L’histoire. Un terrible fléau a ravagé la planète. Le Dr Robert Morgan
est le seul survivant, grâce à une mystérieuse bactérie qu’il a contractée
quelques années auparavant. Les autres humains sont morts ou se sont
transformés en zombies. Morgan doit tuer pour survivre et, surtout, mener
une lutte de tous les instants pour faire face à la solitude et ne pas
sombrer dans la folie…
"SESSION 9" un film de
Brad Anderson avec Peter Mullan, David Caruso, Josh Lucas, DVD, TF1 Vidéo,
2006.
Cinq hommes sont chargés
de désamianter un asile d'aliénés désaffecté depuis 15 ans, autrefois
théâtre d'expérimentations sinistres.
Rapidement, le passé angoissant de l'hôpital commence à hanter ces ouvriers.
Plus ils s'enfoncent dans les entrailles du lieu pour avancer leurs travaux,
plus les changements de leurs personnalités deviennent évidents.
Et lorsqu'un membre de l'équipe disparaît du jour au lendemain sans laisser
de trace, les repères de chacun se bousculent. Ses compagnons ne se doutent
pas alors qu'ils viennent de pénétrer le pire des cauchemars...
Nous avons perdu
l'habitude de ces films angoissants où aucun effet spéciaux ne parviendra à
créer réellement l'impression d'angoisse poignante dégagée par un bon
scénario et une mise en scène efficace. SESSION 9 fait partie de ces rares
films où l'approche psychologique des personnages conjuguée à un lieu
exceptionnel, le Danvers State Mental Hospital dans le Massachusetts,
constituent le seul cadre de référence. Le résultat est impressionnant :
progressivement, les voix, les visages, l'ensemble des caractères des
personnages sont irrésistiblement transformés par la puissance des lieux.
Peter Mulan est troublant dans son rôle du chef d'équipe qui part à la
dérive au fur et à mesure de la progression du film. Ce film pose des
questions profondes : celles de la culpabilité des hommes et de leurs
institutions qui reste gravées au delà des évènements du quotidien dans la
mémoire et peut-être dans certains lieux...
Ce film a été
récompensé par le prix de meilleur réalisateur au Festival de Sitges en
2001.
SPÉCIFICITÉS TECHNIQUES
Format son : 5.1 Dolby Digital
Langues : anglais, français
Sous-titres : français
16/9 compatible 4/3 - format original respecté 1: 2.35
Etats-Unis - couleur - 2001
Durée du film : 1h35
Galerie de projets d'affiches
Bandes-annonces Océan Films Distribution
Film interdit aux moins de 12 ans
LA CHOSE D’UN AUTRE MONDE (The Thing From Another World), de Christian Nyby
et Howard Hawks (non-crédité), 1951, 1h23mn, noir & blanc, production RKO,
USA
Avec : Margaret Sheridan, Kenneth Tobey, Robert Cornthwaite, James
Arness, DVD, Editions
MONTPARNASSE, 2006.
Une
expédition scientifique américaine, installée au Pôle Nord, découvre dans un
OVNI écrasé sur la calotte glaciaire, un passager de l’espace congelé. Les
savants portent le bloc de glace dans une base militaire, mais la chaleur
ramène l’extra-terrestre à la vie…
Film
culte et fondateur de la science-fiction, « La Chose d’un autre monde » peut
s’enorgueillir à juste titre d’être l’un des films phares du genre dans les
années 50. Réalisé par Christian Nyby, mais essentiellement fruit du travail
du grand Howard Hawks dans un genre totalement nouveau pour lui, ce film
jette les bases du film de science-fiction qui inspireront directement des
productions aussi grandioses que le célèbre Alien. Le témoignage des grands
noms du genre, tel que Spielberg, Cameron, Lucas,… suffit pour s’en
convaincre. Bien sûr, les effets spéciaux sont limités au regard des
productions modernes, mais l’atmosphère oppressante qui va crescendo au fur
et à mesure de l’issue finale demeure particulièrement remarquable. Et, si
Hawks s’est essayé à la science-fiction par défit plus que par véritable
engouement du genre, la façon dont est traitée l’histoire tirée de la
nouvelle de John W. Campbell est loin d’être superficielle. Les habitués du
travail de Hawks apprécieront cette rigueur dans le traitement des détails
et son professionnalisme sans lequel cette production se serait limitée à
une mauvaise histoire de monstres. Il n’en est rien et les différents
niveaux de lecture (science / sécurité ; guerre froide / ennemi extérieur,…)
autorisent une liberté de découverte assez large au regard d’une histoire
pourtant assez limitée. C’est tout le génie de cette belle réalisation qui
évite les effets trop faciles du fantastique pour ménager une sourde
angoisse qui empoignera quiconque regardera ce DVD dans le noir !
« La Guerre des Mondes » un film de Steven
Spielberg, avec Tom Cruise, Son : 5.1 et DTS en VF / 5.1 en VO, Image : 1/85
optimisée 16/9ème, 3 HEURES DE BONUS, PARAMOUNT, 2006.
Ray Ferrier, docker
divorcé, a du mal à assumer son rôle de père après de ses deux enfants,
Robbie, 17 ans, et sa fille Rachel, 11 ans qu’il ne voit qu’épisodiquement.
Alors même qu’il garde les deux enfants, des évènements extraordinaires ont
lieu dans le ciel suivis d’éclairs impressionnants. Ray réalise que des
choses anormales sont entrain de survenir, ce qu’il ne tarde pas à constater
peu de temps après dans la ville en panique…
Adapté du célèbre roman de H.G.
Wells, La Guerre des Mondes a été un véritable succès en France en 2005 (3ième
au box office). Superbement transposé au DVD avec une collection de bonus
impressionnants, il sera possible de connaître presque tout des détails de
cette fantastique réalisation d’anticipation menée de main de maître par le
grand Steven Spielberg. Plus d’un siècle après l’écriture du célèbre roman
fantastique (1898), Spielberg réaliser un rêve dont il cherchait la
réalisation depuis 10 ans ! S’associant pour la deuxième fois avec Tom
Cruise (après Minority Report), Spielberg nous livre une interprétation
particulièrement oppressante, où le personnage central, Tom Cruise, n’est
pas le héros auquel s’attendrait l’amateur de film d’anticipation. Suivant
le flot des foules affolées, il est ballotté de place en place, pris tour à
tour par la peur, la rage, le désespoir et finalement la lutte pour la
survie. Sans écarter les effets spéciaux impressionnants, le film ne se
résume pas à une cascade des meilleurs effets visuels du cinéma du XXI°
siècle. En cela, il respecte la ligne générale fixée par Wells pour
l’écriture de son roman. Une belle adaptation à découvrir en DVD !
“Doom”, Karl Urban et The Rock, UNIVERSAL, 2006.
Des évènements étranges
ont lieu dans une station de recherche scientifique sur la planète Mars.
Après un message d’alerte et un silence radio inquiétant, le niveau 5 de
quarantaine a été déclaré. Seule une escouade d’élite aura le droit de pénétrer
dans ce lieu qui devra être nettoyé jusqu’au moindre être vivant…
Ce film a été inspiré du
jeu culte, véritable phénomène mondial, dont il emprunte, de manière
originale, certains éléments comme la course-poursuite contre les monstres à
éliminer mise à l’écran directement par le regard d’un des soldats d’élite
arme à la main, à la manière des jeux vidéo ! Que l’on ne se méprenne pas,
même si le fameux film fondateur dans le genre, Alien, reste indétrônable,
Doom est original par le thème traité et les conclusions auxquelles le
spectateur parvient au terme d’une course poursuite éreintante. Le mal n’est
peut être pas là où on le pense, et c’est à une véritable introspection du
genre humain que le film invite, quelque soient les monstres horribles
rencontrés en cours de route. La rivalité entre l’acteur The Rock et Karl
Urban est bien rendue, l’action est évidemment rapide sans être trop saturée
d’images saccadées, les décors dignes des plus belles anthologies de
science-fiction, bref le spectateur parvient au terme du film sans se rendre
compte de la durée du film. Un bon moment de divertissement pour les
amoureux de la planète rouge !
"Les
Chroniques de RIDDICK" avec Vin Diesel, Judi Dench, Thandie Newton, Bonus,
UNIVERSAL, 2005.
RIDDICK,
l'invincible repris de justice de l'espace, est en fuite. Rattrapé par des
mercenaires qui souhaitent le vendre au plus offrant, il se trouve mêlé à
une guerre qu'il estime ne pas être la sienne. Mais les enjeux de ce conflit
lointain le rattrapent lorsqu'il apprend que lui seul est de nature à
combattre les terribles envahisseurs qui asservissent tout les civilisations
de l'espace...
Suite des désormais
célèbres Chroniques de RIDDICK, ce nouvel épisode va, à n'en pas douter,
conforter ce phénomène de société que représentent ces digressions morales
de l'espace. Que l'on ne se méprenne pas, "Les Chroniques de RIDDICK" sont
plus qu'une grande fresque de science-fiction. Si les décors sont
extraordinaires et laissent l'impression au spectateur d'être dans une
véritable bande dessinée animée, et si l'intrigue reste tout à fait
plausible, le sentiment étrange que l'on éprouve dans cette dernière
production à l'égard du personnage invincible tient justement au traitement
original des faiblesses de ce héros à priori indestructible. Les frontières
souvent visitées du mal et du bien se trouvent ici repensées avec une
analyse séduisante des frontières du mal et du mal ! Au final, on se prête à
penser que cette vision de notre futur correspond peut être aux
interrogations des toutes jeunes générations qui ne voient souvent dans
l'avenir que de sombres pensées axées sur un individualisme insatisfaisant.
« I,ROBOT » un film de Alex Proyas, avec Will Smith, Edition Collector 2
DVD, Bonus, DVD 9 – Format 2.35, ecran 16/9ème Compatible 4/3 – couleur,
durée du film : 1h50, FOX PATHE EUROPA, 2005.
La société de
cette année 2035 vit en étroite relation avec les robots qui ont été conçus
pour toutes les tâches de la vie quotidienne. L’inspecteur de police Spooner
leur voue une méfiance obsessionnelle et c’est avec ardeur qu’il va se
lancer dans l’une de ses plus délicates enquêtes lorsqu’il apprend le
prétendu suicide du professeur Lanning, créateur des dernières générations
de robots imitant de plus en plus l’homme…
Epoustouflant, tel est le
premier qualificatif qui vient à l’esprit pour ce thriller de
science-fiction particulièrement réussi. Tous les ingrédients sont réunis :
un inspecteur cynique quant à l’évolution technologique et qui vénère des
objets cultes de la fin du XX° siècle, un dirigeant ambitieux d’un
consortium d’usines technologiques concevant et fabriquant les robots, une
psychanalyste divisée entre l’avancée technologique de la robotique et ses
dérives, des décors d’un réalisme exceptionnel,…
Le jeu plein de vie et
d’humour de Will Smith est mis en contraste avec la froideur inquiétante du
robot nommé Sonny. Mais ces stéréotypes s’inversent au terme du film.
L’inspecteur hésitant et partagé se fait plus rationnel et logique alors que
le robot se découvre des qualités humaines insoupçonnées de simulation et de
psychologie.
Le résultat final est
stimulant pour les amateurs de science-fiction, et à défaut vous fera
regarder d’un autre œil votre grille-pain !