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Édition Semaine n° 19 - mai 2012

 

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Le ciel ou la boue (The Story of GI Joe) un film de William A. Wellmann avec Robert Mitchum, Burgess Meredith, DVD+Livre (DVD), Wild Side Video, 2012.

 


Ernie Pyle, correspondant de guerre, va suivre un groupe de fantassins américains impliqués dans deux moments-clés de la Seconde Guerre mondiale: la campagne d'Afrique du Nord et celle d'Italie. Il va centrer ses articles sur la vie quotidienne de ces soldats, tiraillés entre leur devoir, leurs relations amicales et sentimentales…


C’est à partir des vrais carnets de notes d’Ernie Pyle, correspondant de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, que ce film a été élaboré, ce qui lui donne, dès les premières minutes, cet accent de vérité qui ira crescendo jusqu’à la fin de la réalisation. Profondément ancré sur les hommes qu’il avait décidé d’accompagner dans leur quotidien de boue, de peur et de survie, ce récit est d’un réalisme incroyable et poignant, loin des grandes épopées hollywoodiennes sur les mêmes évènements. Ici, les hommes pataugent dans cette boue hivernale, lors des terribles opérations conduisant de la campagne d’Afrique à la reconquête de l’Italie. Le scénario insiste sur ces troupes américaines composées de jeunes recrues dont c’est pour la plupart le baptême du feu face à un ennemi aguerri et vétéran de nombreuses campagnes. Progressivement, les visages vont se durcir, et les amitiés vont parallèlement se resserrer face à l’adversité. Cette mutation des cœurs et des esprits est perçue immédiatement par le journaliste de guerre à l’aide d’une anecdote comme celle du phonographe ou du petit chien qui accompagne les soldats. Le jeu des acteurs est extraordinaire : Burgess Meredith ressemble à s’y méprendre à Ernie Pyle et Robert Mitchum laisse sa légendaire nonchalance opérer à merveille quant à la direction ferme et humaine à la fois sur ces hommes. Si le réalisateur William A. Wellmann reconnaissait qu’il n’avait jamais laissé personne pleurer dans ses films, les larmes seront peut-être le fait des spectateurs de cette incroyable aventure dans l’enfer de la guerre !
A découvrir le livre qui complète idéalement ce récit…
 

Talk Radio Un film de Oliver STONE | Drame | Etats-Unis | 1988 | 104mn | Couleur , DVD, Carlotta Films, 2012.

 

 

Barry Champlain anime une émission à succès sur une radio locale de Dallas. Cynique, cru, méchant, il provoque les noctambules qui l’appellent et lui livrent des récits souvent sinistres. Alors que l’émission doit désormais être diffusée à l’échelle nationale, Barry voit son ex-femme revenir à Dallas et les menaces antisémites à son égard se multiplier. Pris dans une surenchère de violence verbale, il s’isole dans la mégalomanie et l’angoisse…


Lorsque la voix d’un micro se fait l’écho du vide de toutes les vies chavirées, l’onde porte loin, trop loin parfois… Talk Radio est une fois de plus un film très personnel d’Oliver Stone, entre Platoon et Né un 4 juillet. S’il a malheureusement été occulté par une sortie en fin d’année en 1988 qui le mettait en concurrence avec de grosses productions, c’est pourtant un film qui n’a pas pris une ride et mérite d’être redécouvert grâce à cette sortie DVD inédite de Carlotta Films. Talk Radio s’inspire d’un fait réel, celui du personnage incroyable d’Alan Berg, animateur radio corrosif, se livrant à toutes les diatribes possibles. Dans le film d’Oliver Stone, l’animateur Barry Champlain, interprété avec génie par Eric Bogosian, devient d’une certaine manière le catalyseur d’une Amérique inquiète de sa croissance et des failles qu’elle a provoquées dans la vie de tout à chacun. Cherchant et exploitant toutes les zones d’ombre, les vides et les perversités de ses auditeurs, Champlain mène un monologue à la fois féroce et en même temps non dénoué d’humanité. Ce cri hertzien amplifie d’une certaine manière la conscience troublée des vies échouées de ses auditeurs. Ces derniers vivent à travers leur animateur chéri ou conspué et Champlain réalise qu’il n’est rien sans eux… Cette phagocytose réciproque ira jusqu’à son terme ultime avec une scène particulièrement forte où l’ex-femme de Champlain réalisant la dérive de son compagnon tente un dernier rattrapage en se faisant passer pour une auditrice. La scène montre de manière très intime la fragilité de l’animateur, ébranlé par la voix de sa femme. La flamme reprend petit à petit, mais le feu intérieur dévorant dépassera les bons sentiments, comme pour mieux les refuser. Champlain est un homme seul, comme ses auditeurs, et rien ne pourra empêcher cet isolement, pas même des millions d’oreilles fidèles à ses propos. Avec Talk Radio, Oliver Stone signe une nouvelle fois un film fort, réalisé avec finesse, un film qu’il convient de regarder attentivement, pour mieux réfléchir à nos médias, et à nos vies…


NOUVEAU MASTER RESTAURÉ
Version Originale Dolby surround
Version Française Dolby surround
Sous-Titres Français
Format 1.85 respecté
16/9 compatible 4/3 – Couleurs
Durée du Film : 104 mn

 

« Sergent la terreur » (Take the High Ground - 1953), un film de Richard Brooks, avec : Elaine Stewart, Richard Widmark, Karl Malden, Coll Les Introuvables, DVD, 2011.

 

 

Fils d'un déserteur, le sergent Thorne Ryan, qui s'est couvert de gloire durant la guerre de Corée, prend en main l'entraînement de jeunes recrues. Homme très dur et intransigeant, il doit faire face à la haine de ses troupes et de son ami, le sergent Holt. Il fait connaissance de Julie Mollison, une fille de bar, mais même elle le repoussera pour sa conduite odieuse...


C’est à partir de son expérience personnelle dans le corps des Marines que Richard Brooks a conçu ce film à la fois dur et en même temps sensible. Bien avant Full Metal Jacket de Stanley Kubrick qui s’en inspirera largement, Take the High Ground dresse un portrait sans concession de l’armée et de ses cadres, animés par une seule mission, préparer leurs hommes à être des machines de guerre. Face à cet univers où les sentiments sont écrasés (voir la terrible scène où la jeune recrue passionnée de poésie se voit brimée pour avoir apporté ses livres dans ses effets personnels…), des résistances percent parfois tel l’assistant du terrible sergent instructeur en la personne de Karl Malden au physique inoubliable. Richard Widmark est bien évidemment égal à lui-même et incarne parfaitement ce type d’homme dur et froid même si, au fil de l’histoire, la carapace se fendille, pour laisser transparaître pleinement au terme du film une autre image que celle développée tout au long de cette brillante réalisation. Il serait injuste de méconnaître ce film qui fut le premier du genre et dont de nombreuses réalisations ultérieures tireront les enseignements.

Présentation du film par Patrick Brion (13mn)
Galerie de photos
Année de production :
Durée (DVD) : 1h41
N° RPCA :
Langues : Anglais, Français
Sous-titres : Français
Son : Anglais & Français Mono
Image : 1.37, 4/3, Master restauré

 

"MASADA" un film réalisé par Boris Sagal
avec Peter O’Toole, Peter Strauss, Barbara Carrera, Anthony Quayle et David Warner DVD - 2 disques, KOBA Films Video, 2010.

 

 

En 72 apr. J.-C., l’armée romaine commandée par Flavius Silva assiège la forteresse réputée imprenable de Masada où se sont réfugiés 900 rebelles juifs. La force militaire implacable de Rome se confronte alors à l’héroïsme d’un peuple qui n’a plus rien à perdre…

Masada fut un épisode mémorable dans l’opposition des rebelles juifs à l’occupation romaine en Judée. Après la chute de Jérusalem en 70 apr. J.-C., un groupe d’hommes et de femmes rejoint un emplacement stratégique composé d’un piton rocheux inaccessible et d’une forteresse imprenable. Narguant la force militaire romaine, les assiégés vont ainsi résister de manière exceptionnelle à l’armée la plus puissante de l’époque. Cette reconstitution historique est ainsi fondée sur des faits réels dont on retrouve trace chez l’historien Flavius Josèphe. Avec un budget de 20 millions de dollars, c’est au milieu des années 80 l’une des plus grandes productions TV de l’époque, et le résultat est saisissant !
Si, en effet, les superproductions de ce genre pèchent souvent par un excès de moyens et de trop grandes libertés avec l’Histoire, ce n’est pas le cas ici avec la très belle mise en scène de Boris Sagal. Le traitement des caractères, les descriptions de la vie quotidienne des deux camps opposés sont parfaitement plausibles et ne donnent pas dans le caricatural. Peter O’Toole et Peter Strauss sont particulièrement convaincants dans leur interprétation de chef des deux camps opposés. Le général romain tourmenté (Peter O’Tool) est particulièrement bien analysé avec une nostalgie des valeurs romaines de la République qui lui font regretter les grandes heures de la Rome des premiers temps. 13 nominations aux Emmy Awards et 3 nominations aux Golden Globes viendront récompenser de cette très belle production servie par une musique remarquable du grand Jerry Goldsmith !

 

Robin des Bois (Robin Hood) un film de Ridley Scott avec Russell Crowe, Cate Blanchett, Max Von Sydow, Danny Huston, Bonus + version longue inédite, DVD, Universal 2010.

A l’aube du treizième siècle, Robin Longstride, archet de l’armée anglaise, assiste à la mort du roi Richard Coeur de Lion en Normandie. De retour en Angleterre, il découvre la corruption qui règne dans le pays sous la coupe du nouveau roi Jean. La révolte gronde. Il va en prendre le commandement.

Nous retrouvons avec ce dernier film de Ridley Scott avec Russell Crowe une association qui avait parfaitement fonctionné pour le film Gladiator, un véritable succès quant à un genre que l’on pensait pourtant relégué définitivement aux années 60. Ce n’est plus à l’Antiquité, mais au long Moyen-Âge auquel s’intéresse ici cette grosse production qui n’a pas économisé sur les moyens matériels et humains (Cate Blanchett, Max von Sydow…). Et, dans cette période médiévale troublée par une féodalité incontrôlable, le héros archétypal Robin des Bois est au cœur d’une grande fresque qui a choisi le parti pris original par rapport à toutes les réalisations classiques de traiter la légende de ce redresseur des torts depuis son retour des croisades avec le roi Richard Cœur de Lion jusqu’à sa décision de vivre hors ban dans la forêt de Sherwood, là où la légende commence…
Le traitement de cette superproduction (130 millions de dollars…) n’évite certes pas les raccourcis et les simplifications avec l’Histoire, mais parvient tout de même à donner un cadre propice à une belle aventure. Le soin des détails, la préparation des acteurs (Russel Crowe a suivi un entraînement intensif de tir à l’arc et aurait pris l’habitude de chasser dans les forêts australiennes pieds nus !) donnent à ce film une distance considérable par rapport aux réalisations mettant en scène Errol Flynn à la fin des années 30. Véritable moment d’évasion et de détente, ce Robin des Bois s’adapte aux spectateurs du XXI° siècle, tout en demeurant le symbole de la lutte contre les injustices et le symbole des redresseurs des torts.
 

Bright Star, un film de Jane Campion avec Abbie Cornish, Ben Whishaw, DVD, Fox Pathé Europa, 2010.

 

 

Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John Keats, et sa voisine Fanny Brawne entament une liaison amoureuse secrète. Pourtant, les premiers contacts entre les deux jeunes gens sont assez froids. John trouve que Fanny est une jeune fille élégante mais trop effrontée, et elle-même n'est pas du tout impressionnée par la littérature. C'est la maladie du jeune frère de John qui va les rapprocher. Keats est touché par les efforts que déploie Fanny pour les aider, et il accepte de lui enseigner la poésie. Lorsque la mère de Fanny et le meilleur ami de Keats, Brown, réalisent l'attachement que se portent les deux jeunes gens, il est trop tard pour les arrêter. Emportés par l'intensité de leurs sentiments, les deux amoureux sont irrémédiablement liés et découvrent sensations et sentiments inconnus. " J'ai l'impression de me dissoudre ", écrira Keats. Ensemble, ils partagent chaque jour davantage une obsédante passion romantique qui résiste aux obstacles de plus en plus nombreux. La maladie de Keats va pourtant tout remettre en cause...

 

 

NUITS BLANCHES (LE NOTTI BIANCHE) Un film de Luchino VISCONTI | Drame | Italie | 1957 | 97mn | N&B | 1.66 Réalisation : Luchino VISCONTI
Scénario : Suso Cecchi D’AMICO, Luchino VISCONTI d'après la nouvelle de Fedor DOSTOÏEVSKI Avec : Maria SCHELL, Marcello MASTROIANNI, Jean MARAIS, Marcella ROVENA, Maria ZANOLLI et Clara CALAMAI Musique : Nino ROTA Directeur de la photographie : Giuseppe ROTUNNO Montage : Mario SERANDREI Décors : Enzo EUSEPI Costumes : Piero TOSI Producteur : Franco CRIS, DVD, Bonus, CARLOTTA, 2010.

 



Mario arrive dans une ville qui ressemble à Livourne. Lors de sa première nuit, errant dans les rues désertes, il croise sur un pont une jeune femme en pleurs, Natalia. Tantôt extatique, tantôt accablée, cette dernière possède un comportement étrange et fascinant. La nuit suivante, Mario la retrouve au même endroit. Natalia lui avoue qu’elle fugue chaque nuit pour attendre, sur ce pont, l’homme qu’elle aime et qui lui a donné rendez-vous un an auparavant…

Les Nuits Blanches de Luchino Visconti sont une invitation à la poésie des passions où la beauté des sentiments rivalise avec celle des décors, de la photographie, de la musique et bien entendu de la mise en scène. Ces nuits sont blanches, car les protagonistes de cette belle histoire inspirée de la nouvelle de Dostoïevski étirent le temps qui défile devant eux à un tel point que les jours semblent avoir disparu… La part de rêve propre à l’espoir d’une passion amoureuse est soulignée par ces zones délicates entre le noir et le blanc magnifiquement rendues par le directeur de la photographie Giuseppe Rotunno. Blanche aussi est la neige qui vient clore le récit entre Mario et Natalia avec ces flocons qui tombent par magie sur la barque abritée sous un pont de cette petite Venise reconstituée dans les décors de Cinecittà, des flocons préfigurant une annonce, un évènement, une joie attendue ou redoutée. Mastroianni est impressionnant dans un jeu qui alterne entre celui du latin lover qui l’a si souvent caractérisé et en même temps des moments intenses de faiblesses et d’émotions quant aux failles du personnage. Maria Schell est littéralement rayonnante dans ce film de Vischonti en dégageant cette fraîcheur propre à la candeur et à l’attente de l’amour germé dans un cœur que l’on devine innocent, loin de toutes les noirceurs. Visconti s’éloigne avec ce film du néoréalisme qui le caractérisait dans ses premiers films. Exigeant quant à la représentation qu’il s’était faite de cette réalisation, il tisse une véritable tapisserie qui déroule ses tableaux progressivement et sans accrocs jusqu’à la scène finale d’une intensité dramatique particulièrement émouvante.

 

Faites vous peur cet été avec les meilleurs films d’horreur des Editions Atlas !

 



L’homme a toujours eu une attitude ambiguë à l’égard de la peur, contrepoint du bonheur. Avant l’apparition du cinéma, la peur s’exprimait par des contes et des récits appartenant à l’oralité, puis relayés par l’écrit. L’importance du poids de l’image depuis le XX° siècle a produit un nouvel attrait pour la frayeur qui ne relève plus que de l’imagination : on ne la donne plus seulement à penser mais également à voir, souvent à force d’effets spéciaux…
Les Editions Atlas proposent ainsi de revisiter les grandes dates des films d’horreur avec la parution tous les 15 jours d’un fascicule accompagné d’un DVD des grandes légendes de l’horreur.
Le premier volume est consacré à une légende du genre avec le fameux film « L’Exorciste » de William Friedkin en 1973 qui fit trembler les États-Unis dès sa sortie ! Le film a certes un peu vieilli ou, pour être plus exact, notre regard a été habitué à tant d’effets spéciaux depuis que certains plans pourront paraître datés, mais il n’empêche que le terrible combat du mal contre le bien ne peut laisser indifférent, surtout lorsqu’il est servi par un bon scénario et un jeu des acteurs sobre dans le genre (une interprétation particulièrement talentueuse du jeune prêtre Damien Karras par Jason Miller).
La collection Atlas a réuni les films recueillant l’unanimité des amateurs du genre, ainsi le second fascicule invite à (re)découvrir le fameux « Vendredi 13 » de Sean S. Cunningham et tous les 15 jours un nouveau titre à découvrir aux Editions Atlas !

 

La campagne de Cicéron un film de Jacques DAVILA Réalisation : Jacques DAVILA
Scénario : Jacques DAVILA, Gérard FROT-COUTAZ & Michel HAIRET
Avec : Tonie MARSHALL, Michel GAUTIER, Sabine HAUDEPIN & Jacques BONNAFFE Musique : Bruno COULAIS Montage : Christiane LACK
Directeur de la photographie : Jean-Bernard MENOUD Production : Les Ateliers Cinématographiques Sirventes & Les Films Aramis Comédie Dramatique | France | 1989 | 107mn | couleurs | 1.66, DVD, Bonus, Carlotta Films, 2010.

 


Au chômage après avoir été renvoyé de la pièce qu'il répétait à Paris et en froid avec sa compagne Françoise, Christian se réfugie dans les Corbières chez son amie Nathalie. Celle-ci est tombée amoureuse d'Hippolyte, qui les rejoint entre deux voyages d’affaires. Son arrivée provoque des tensions, si bien que Christian s’installe à la Campagne de Cicéron, la propriété de son amie Hermance. Sur place, il constate que Françoise a également été conviée…

Ce très beau film, apprécié lors de sa sortie en 1989, mais relativement oublié depuis pour des raisons juridico-commerciales, mérite d’être redécouvert grâce à cette très belle restauration éditée chez Carlotta Films. A cela, plusieurs raisons : Jacques Davila, tout d’abord, est un réalisateur discret qui n’a produit que trois longs métrages dont La campagne de Cicéron. Cette discrétion dans un parcours mené à la télévision en tant qu’assistant puis en réalisant des courts-métrages et reportages, ainsi qu’en mettant en scène des pièces de théâtre a son importance. Ce parcours plutôt confidentiel imprime en effet une touche discrète et presque diaphane à sa dernière réalisation (le réalisateur disparaîtra en effet en 1991 entre deux faillites des sociétés de production de son film). Ces instants de vie, pris sur le vif, grâce à une technique cinématographique épurée mais néanmoins très travaillée, touchent par leur sincérité et leur spontanéité. Christian, le personnage fil conducteur de ce film, se révèle être le miroir de chacun des protagonistes, un témoin à la fois sans couleur et en même temps révélateur des gouffres de tout à chacun. Conscience partagée ou divisée, ce personnage va nous mener de lieu en lieu, quatre en l’occurrence, jusqu’à la fin dramatique. Car La Campagne de Cicéron est un « vaudeville qui finit mal » pour reprendre les termes de son auteur.
Une autre raison de redécouvrir La Campagne de Cicéron tient à la très belle réalisation de ce film. Tourné dans l’inoubliable décor des Corbières, tout est fait pour donner un éclairage particulier sur les sentiments des différents protagonistes. Eric Rohmer ne s’y trompa pas en avouant avoir eu un choc en le découvrant. Rohmer estime que Davila dépasse le cinéma qui le précédait en apportant la rigueur, l’invention, l’intelligence et la poésie « la vraie, pas celle des vidéo-clips » ! Et il est vrai que La Campagne de Cicéron est un film « qui nous apprend à voir », toujours selon Rohmer. Ce regard que l’on porte sur les choses, parfois de manière instantanée, mais également avec le recul des heures, des saisons et de la vie.
Les acteurs sont particulièrement convaincants et on ne peut que recommander le visionnage du bonus « Un vaudeville qui finit mal ? » qui est également présent sur ce DVD et qui, vingt ans après, réunit les comédiens sur les lieux du tournage.

DVD 9 – NOUVEAU MASTER RESTAURÉ HD
Version Française
Format 1.66 respecté
16/9 compatible 4/3 – Couleurs
Durée du Film : 107 mn
SUPPLÉMENTS :
Réalisés par Pierre-Henri GIBERT
. Un Vaudeville qui finit mal ? (48 mn)
Dans les Corbières, la Campagne de Cicéron ravive la mémoire d’un monde iconoclaste et débridé, où le quotidien le plus banal devient étrange et où l’humour décalé n’est jamais loin du drame.
. La Restauration (14 mn)
Comment un film aussi récent peut-il disparaître ? Pourquoi devait-on le restaurer ? La Cinémathèque de Toulouse mène l’enquête.
. Galeries Photos
. Bande-Annonce

 

SHERLOCK HOLMES ET L’ARME SECRETE (Sherlock Holmes and the Secret Weapon) un film de Roy William NEILL (1943, 1h08) avec Basil Rathbone, Nigel Bruce, Lionel Atwill,… Wild Side Video, 2010.

 


A la demande du gouvernement, Sherlock Holmes est chargé de soustraire le professeur Franz Tobel des griffes de la Gestapo. Tobel a conçu une nouvelle bombe qu’il souhaite mettre à la disposition des alliés. Ça, c’était avant qu’il ne disparaisse en laissant un message codé. Très vite Holmes se rend compte que, bien sûr, les nazis sont sur le coup, mais aussi son ennemi juré, Moriarty.

SHERLOCK HOLMES / LA FEMME EN VERT (Sherlock Holmes / Woman in Green) un film de Roy William NEILL (1945, 1h18) avec Basil Rathbone, Nigel Bruce, Hillary Brooke,…

Holmes et Watson enquêtent sur une série de meurtres étranges et sans rapports apparents. Un suspect possible est retrouvé mort. La piste mène à une association d’hypnotiseurs, ainsi qu’à une femme aussi mystérieuse que séduisante. Il semble que le diabolique Dr. Moriarty – pourtant considéré comme pendu à Montevideo – pourrait être impliqué dans cette affaire…

SHERLOCK HOLMES / LE TRAIN DE LA MORT (Sherlock Holmes / Terror by Night) un film de Roy William NEILL (1946, 1h04) avec Basil Rathbone, Nigel Bruce, Alan Mowbray,…

Lady Carstairs doit prendre le train en compagnie de « L’Etoile de Rhodésie », un diamant aussi énorme que précieux. Son fils Roland embauche alors Sherlock Holmes accompagné de Watson pour assurer sa protection. Sauf que Roland a pris le diamant, qu’il est assassiné et que la pierre disparaît. Reste à Holmes et Watson à mener l’enquête parmi les multiples suspects à bord du train…


SHERLOCK HOLMES / LA CLEF (Sherlock Holmes / Dressed to Kill) un film de Roy William NEILL (1946, 1h12) avec Basil Rathbone, Nigel Bruce, Patricia Morison,…

Pourquoi un voleur déroberait-il une petite boîte à musique sans valeur chez un collectionneur détenteur de nombreuses pièces inestimables et, de surcroît, ancien ami du Docteur Watson ? Lui-même vient d’en acheter une qui ressemble beaucoup aux trois exemplaires fabriqués par un détenu. Voleur qui, le lendemain, est retrouvé mort alors que l’autre boîte à musique a disparu ! Pourquoi ?



Sherlock Holmes est de retour en DVD avec 4 nouveaux titres des enquêtes du fameux détective privé directement puisés dans le fonds du cinéma américain des années de guerre allant de 1943 à 1946 (il ne faudra ainsi pas s’étonner de voir à la fin du générique de l’un d’eux un appel à la contribution publique pour l’effort de guerre !). Le générique est déjà à lui seul toute une histoire avec une musique énigmatique sur fond de brumes anglaises et profil des deux protagonistes : Sherlock Holmes et son fidèle Docteur Watson…
Ces réalisations assez courtes (une heure et quelques minutes en moyenne) plongent le cinéphile dans le bonheur d’un univers à jamais perdu. Rien à voir avec les versions XXI° siècle : ici, les effets spéciaux sont à rechercher dans les volutes de fumée de la pipe des deux détectives et l’action dépasse rarement l’intérieur d’un appartement cossu ou au maximum une scène de tentative de défenestration dans un train…
Le sang ne coule pas, il a déjà été versé, et c’est pour cette raison que le plus célèbre enquêteur est sollicité par Scotland Yard. Basil Rathborne est royal dans le rôle de Holmes et il est fort difficile de dépasser celui qui incarnera à jamais ce personnage sorti du génie de Arthur Conan Doyle fait chevalier par le roi Edouard VII pour son talent ! Le docteur Watson joué par Nigel Bruce est également très réussi : incarnant à la fois l’homme de bonne volonté à l’ombre du génie l’éclipsant souvent, il parvient avec bonhomie à provoquer le sourire dans les moments tendus de l’enquête. Ces quatre réalisations méritent réellement d’être découvertes dans ces versions restaurées de qualité !

 

 

« Trapèze » Réalisé par Carol Reed (1956) Avec Burt Lancaster,Tony Curtis, Gina Lollobrigida, Les Introuvables, Bonus, DVD, Wild Side Vidéo, 2010.


A la suite d’un accident, Mike Ribble (Burt Lancaster), l’unique spécialiste du triple saut au trapèze, a été contraint de renoncer à sa carrière et n’est plus qu’un simple accessoiriste. C’est alors qu’il rencontre le jeune Tino Orsini (Tony Curtis), dont le père avait été son camarade. Tino, bouillant et téméraire, demande à Mike de lui apprendre le triple saut…

Ce film réalisé par le grand Carol Reed, avec la participation active de Burt Lancaster, invite le spectateur dans l’univers bien particulier du monde du cirque et plus particulièrement encore dans les enjeux périlleux des trapézistes sur fond d’histoire d’amour et d’arrivisme. Burt Lancaster incarne un ancien trapéziste de légende, seul à avoir réussi un triple saut périlleux au prix d’une chute le laissant handicapé à vie. Ce rôle sur mesure convenait particulièrement au fameux acteur qui avait auparavant suivi le même parcours en étant lui-même trapéziste et ayant dû arrêter sa carrière pour cause de blessure. Face à lui, un jeune trapéziste plein de talent en la personne de Tony Curtis est en passe de devenir une vedette internationale. Il ne lui manque que l’enseignement de son ancien qui hésite à encadrer ce jeune plein de fougue. Entre eux deux, une jeune acrobate italienne ambitieuse, Gina  Lollobrigida, est prête à tout pour oublier le monde de cirque misérable qu’elle vient de quitter en Italie. Elle va tout tenter pour être admise dans le numéro exceptionnel élaboré par les deux hommes enfin associés.
Réalisé de main de maître (Carol Reed est le cinéaste de « Première Désillusion » et de « Troisième Homme »), ce film offre à la fois un regard de l’intérieur sur ce microcosme du cirque et en même temps une belle analyse des ressorts de l’ambition humaine.

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DVD
Master restauré
Format Image : 2.35, 16/9e comp. 4/3
Format son : Anglais & Français Mono
Sous-titres : Français
Durée : 1h42
COMPLEMENTS :
- Sous le chapiteau de Carol Reed : entretien avec Christian Viviani (13’)

 

« L’attaque du métro 123 » un film de Tony Scott, avec Denzel Washington, John Travolta, DVD, Sony Pictures, 2010.

 


Walter Garber est aiguilleur du métro à New York. Comme chaque jour, il veille au bon déroulement du trafic, lorsque la rame Pelham 123 s'immobilise sans explication. C'est le début du cauchemar. Ryder, un criminel aussi intelligent qu'audacieux, a pris en otage la rame et ses passagers. Avec ses trois complices lourdement armés, il menace d'exécuter les voyageurs si une énorme rançon ne lui est pas versée très vite. Entre les deux hommes commence un incroyable bras de fer. Chacun a des atouts, chacun a des secrets, et le face-à-face risque de faire autant de victimes que de dégâts. La course contre la montre est lancée...

Il n’est pas question de grève du zèle avec le film « L’attaque du métro 123 » de Tony Scott, c’est le moins que l’on puisse dire puisqu’un aiguilleur du métro à la touche pour malversations va se voir obligé de faire des heures sup’ en raison d’une prise d’otage en direct dans le métro new-yorkais…
Denzel Washington campe le rôle de Walter Garber, surveillant quotidiennement le trafic dense de la rame Pelham 123 qui, un jour, s’immobilise sans raison. Rapidement, un appel indiquera la raison de cet arrêt inopiné : la rame a été prise en otage par un mystérieux criminel, nommé Ryder, tout aussi dangereux qu’intelligent avec trois complices. À partir de ces informations débute une aventure au rythme trépidant d’un métro sans arrêts, ni stations ! John Travolta est particulièrement convaincant dans ce rôle énigmatique où le méchant n’hésite pas à associer son interlocuteur dans les bas fonds de son âme et de sa conscience dans un dangereux jeu de renversement des valeurs… Une véritable épreuve de force psychologique s’engage alors entre les deux hommes et, accessoirement, l’ensemble des forces de police antiterroriste ! Images-chocs et dialogues serrés tiennent le spectateur dans un rythme effréné jusqu’au terminus…

Il était une fois en Anatolie un film de Nuri Bilge Ceylan, MEMENTO FILMS DISTRIBUTION, 2012. Grand Prix du Festival de Cannes 2011.

 

 

Au cœur des steppes d’Anatolie, un meurtrier tente de guider une équipe de policiers vers l’endroit où il a enterré le corps de sa victime. Au cours de ce périple, une série d’indices sur ce qui s’est vraiment passé fait progressivement surface.

C’est une longue route sinueuse dans les méandres de nos consciences et de nos refoulements à laquelle invite ce très beau film atypique pour ne pas dire déroutant ! La durée de ce film introverti (2h30), le confinement des acteurs dans un espace souvent restreint d’automobiles, confinement qui contraste avec les grands espaces avoisinants de l’Anatolie, tout concourt à faire naître un sentiment de doute - malaise serait trop fort - dans les certitudes du quotidien. Les protagonistes sont tous émaillés par la vie : les habitudes, les espérances déçues ou jamais conçues, les frustrations, les fausses certitudes… Nuri Bilge Ceylan a ce génie d’imposer peu à peu l’univers mental des personnes présentes à notre insu. L’atmosphère lourde et pesante, accrue par la saison d’orages et de pluie dans les steppes Anatoliennes, irise l’écran de couleurs elles-mêmes incertaines. La route vers l’improbable révèle les caractères ou tout au moins les exacerbe. La quête policière n’est qu’un prétexte pour plonger au cœur de l’humain, ce cœur parfois si noir qu’il se confond avec celui du meurtrier présumé. Des touches d’ironie pointent parfois lorsque le procureur sermonne le commissaire après un interrogatoire trop violent et lui rappelle que ce n’est pas ainsi que la Turquie entrera dans la Communauté européenne ! Mais de manière générale, la couleur de ce film remarquable ressemble plus à celle de ces terres d’ocre d’Anatolie où les tons sont brulés par l’amour, la haine, la souffrance et la douleur et pire, la résignation…

 

Nicostratos le pélican, un film de Olivier Horlait avec Emir Kusturica, Thibault Le Guellec ,Jade Rose Parker, François-Xavier Demaison, d’après le roman « Nicostratos » de Éric Boisset, DVD, WARNER, 2012.

 


Yannis 14 ans, vit sur une petite île grecque qui a su demeurer sauvage. Depuis la mort de sa mère, la
relation qui l’unit à son père s’est dégradée. Il sauve d’une mort probable un jeune pélican qui devient son ami. Le temps d’un été, Yannis rencontre Angéliki, une jeune ¬ fille de dix-sept ans dont
l’insouciance, la fantaisie et la spontanéité l’entraînent sur des chemins qui ne sont pas les siens. C’est un été unique, celui dont on se souvient tout le reste de sa vie. Yannis y découvrira l’amour que son père lui porte et qu’il n’avait jamais su lui témoigner.


Nicostratos le pélican d’Olivier Horlait a fait le pari d’une belle histoire, touchante et émouvante, sans sombrer dans la facilité d’une mer Egée trop bleue et de plages trop blanches. Nous ne sommes pas non plus dans le documentaire animalier, ni dans une psychologisation outrancière de l’animal. La caméra cherche à exposer le cœur de l’homme pour y montrer ce qu’il y a de sombre, parfois, et de plus lumineux, souvent… Le lien étroit qui se tisse progressivement entre le jeune homme et le pélican est rapidement confronté aux autres protagonistes du film qui vont ainsi réagir différemment selon leurs intérêts. De l’incompréhension du père qui a sombré dans un mutisme après le décès de sa femme à la cupidité des villageois qui cherchent à tirer profit de cette nouvelle attraction pour touristes, la relation entre le jeune homme et l’animal ne laissera pas indifférent jusqu’au point culminant du film, que nous tairons. L’homme ressort grandi de cette expérience, non pas dans ce qu’il a de plus héroïque, mais plutôt dans ce qui constitue le quotidien : l’attention, le regard porté à l’autre, sa sensibilité. Cette leçon de la vie est faite simplement, à l’image de ce qui peut se passer dans une petite île de la Grèce, lorsque la modernité la menace de perdre son âme et sa solidarité.

 

Sant'Agostino Italie - 2009 - 193 mn – Réalisation Christian Duguay Scénario Francesco Arlanch Image Fabrizio Lucidi Son Umberto Montesanti Costumes Stefano De Nardis Montage Alessandro Lucidi Musique Andrea Guerra Interprétation Franco Nero, Alessandro Preziosi, Monica Guerritore, Katy Louise Saunders, DVD, SanPaolo Multimedia, 2010.

 

En l'an 430, dans la ville assiégée d'Hippone, l'évêque Augustin raconte à un capitaine des gardes romaines comment sa mère chrétienne l'a sauvé. Après s'être converti au manichéisme, Augustin est appelé à la cour impériale, à Milan, pour servir d'adversaire à l'évêque chrétien. Mais quand l'impératrice envoie des gardes pour chasser les fidèles de la basilique où la propre mère d'Augustin prie, ce dernier est touché par la foi chrétienne. De retour à Hippone, Augustin recommande à la garnison romaine de négocier avec le roi des Vandales, mais il essuie un refus. Laissant passer une chance de s'enfuir sur un bateau envoyé par le Pape pour le sauver, Augustin reste auprès de son peuple.


Comment retracer en film la vie de saint Augustin, l’un des plus célèbres Pères de l’Eglise et en même temps personnage quasi inconnu du grand public ? C’est cette gageure qu’a réussi brillamment la réalisation à la fois subtile et grand public de Christian Duguay avec « Sant’Agostino » sorti récemment en DVD. Le film est divisé en deux parties pour une durée totale de 193 mn et malheureusement exclusivement réservé à celles et ceux comprenant l’italien.
Alaric, le roi des Wisigoths, s’empare de la ville de Rome le 24 août 410, interrompant de longs siècles d’une toute puissance d’un empire que tous s’accordaient à croire éternel. Face à ce séisme et à la critique des païens à l’encontre du christianisme jugé responsable de ces évènements tragiques, un homme va s’élever et va nourrir une des pensées les plus fertiles de la fin de l’Antiquité, Augustin d’Hippone. C’est la vie de cet homme né à Thagaste (actuelle Souk-Ahras, Algérie) le 13 novembre 354 qui est retracé dans ce film à la fois respectant fidèlement les sources qui relatent la vie du futur évêque et celles de son temps. Nous voyons le jeune homme quitter son village natal pour aller suivre des études auprès d’un des rhéteurs les plus célèbres de son époque, discipline qu’il enseignera lui-même par la suite à Rome avant d’être nommé à Milan où il fera la rencontre décisive avec saint Ambroise qui le baptisera par la suite.
Ce film parvient à rendre de manière dynamique cette vie trépidante de saint Augustin qu’il s’agisse de l’art de l’éloquence et de la rhétorique dans la première partie du film, puis de la propagation d’une foi menacée par la crise de l’empire romain par la richesse de ses sermons et de ses conversations, ou encore d’une vie intérieure plus que fertile qui le conduira à écrire des traités qui marqueront l’histoire des idées jusqu’à nos jours.

 

Des Hommes et des Dieux un film de Xavier Beauvois avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Durée : 2h00, DVD, WARNER, 2011 Grand Prix du Jury à Cannes, César 2011 du meilleur film.

Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s’installe dans la région. L'armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après jour… Ce film s’inspire librement de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996.

Nous sommes en hiver et l’Algérie n’a pas ces reflets auxquels sont habitués les touristes. La terre est froide et c’est avec peine que des moines la cultivent pour une maigre récolte où les cailloux sont aussi nombreux que les légumes qu’elle peut offrir. Dans ce paysage pauvre où les maisons avoisinantes du monastère offrent un tableau de désolation et de misère, sept moines apportent au quotidien un rayon de soleil même lorsque celui-ci semble bien éloigné…

Xavier Beauvois a réussi un véritable tour de force si l’on ne veut pas parler inopinément de miracle. A aucun moment, ni les extrémistes accusés de l’enlèvement et de l’assassinat, ni le pouvoir dont l’attitude trouble est suggérée ne sont en cœur de cette histoire émouvante. Ni la peur, omniprésente, ni la menace, latente, et encore moins la vengeance ne viennent prendre le dessus sur une constante de cette très belle réalisation : l’amour vécu au quotidien et témoigné à tout à chacun sans distinction de races, de confessions, de sexe ou d’idéologies. Car les moines se sont faits aimés de la population, discrètement, sans prosélytisme (à retenir le dialogue du moine joué par Lonsdale avec la jeune Algérienne évoquant ses problèmes sentimentaux…). Nous sommes dans la plus parfaite manifestation de la vérité évangélique témoignée jour après jour dans le dénuement le plus total.

La peur pointe et les loups se rapprochent des agneaux sans défense et pourtant face à la terrible affirmation d’un terroriste menaçant le moine interprété avec grandeur par Lambert Wilson « Vous n’avez pas le choix ! » ce dernier répond : « Si j’ai le choix ! », le choix de l’amour et du partage plutôt que celui de la haine et de l’égoïsme. Un choix qui dépasse la vie et ce sacrifice n’ira pas de soi même chez des hommes habitués à la prière. Si le doute s’installe, si l’abandon du monastère est évoqué, ces hommes de Dieu savent qu’ils remettent également en question leur raison de vivre et par là même leur foi. Nul héroïsme dans le traitement de ces hommes qui ont peur et qui ne souhaitent pas mourir, mais une magnifique leçon d’amour qui non seulement renforce tous ceux qui les entourent, mais également les plus faibles d’entre eux. Ce martyr des temps modernes ne sombre pas dans le dolorisme et le film a su éviter cet écueil. Les dernières images de la scène finale sont d’une sobriété remarquable : cette lente montée dans les neiges des montagnes de l’Atlas laisse l’impression d’un nouveau Golgotha d’où nul cri de révolte ne sort...

Philippe-Emmanuel Krautter

TARZAN ET LES TRAPPEURS (TARZAN AND THE TRAPPERS) - NOUVELLE EDITION Réalisation : Charles F. HAAS Production : Sol LESSER Scénario : Frederick SCHLICK, Robert LEACH Avec Gordon SCOTT, Rickie SORENSEN, Maurice MARSAC, Eve BRENT, Leslie Bradley, Bach Films 2010.



Tarzan est aux prises avec une bande de trappeurs menée par Schroeder, un homme abject qui capture des animaux sauvages pour les revendre à des zoos.

Tarzan et les trappeurs va offrir aux inconditionnels du célèbre homme singe une tout autre interprétation que celle mettant en scène Johnny Weissmuller. Gordon Scott, à la différence du célèbre nageur de compétition, vient du monde du culturisme, avec un gabarit nettement supérieur à la moyenne des Tarzans jusqu’alors réalisés. Paradoxalement, cette taille n’a pas été un handicap. C’est en effet avec une certaine aisance qu’il a su interpréter ce rôle dynamique de roi de la jungle avec quelques scènes surprenantes comme celle où il n’hésite pas à monter à cru une girafe et partir au grand galop, scène réalisée sans trucages ! Scott avait même été surnommé par les Masai « l’homme qui grimpe aux arbres », une référence…
Ce film était à l’origine divisé en trois parties pour être diffusées en série TV, mais cette formule ne sera finalement pas retenue et ne sortira que montée en une seule partie. Au final, c’est une interprétation assez inattendue où l’on voit Tarzan arborer tout au long du film un sourire et une interprétation décontractée qu’on ne lui connaissait pas et qui donnent une note sympathique au célèbre personnage de la jungle !

 

« Mishima, une vie en quatre chapitres » réalisé par Paul Schrader avec Ken Ogata, Kenji Sawada, Edition Collector 2 DVD + CD, Wild Side Video, 2010.


L’écrivain, artiste, acteur et homme politique le plus célèbre du Japon, Yukio Mishima surnommé " le Kamikaze de la beauté ", se réveille le 25 novembre 1970. Il a 45 ans et s'apprête à se suicider dans la grande tradition Samouraï Hara-kiri. Avant de commettre cet acte ultime, il se remémore sa vie, faite de traumatismes et de passion.

A celles et ceux qui ne connaîtraient pas l’œuvre et la vie du grand écrivain japonais Yukio Mishima, le film de Paul Schrader (scénariste de Taxi Driver) se révèlera une belle porte d’entrée. Prenant le parti de ne pas dissocier l’œuvre de la vie de Kimitake Hiraoka (qui prendra son célèbre pseudonyme dés ses premières œuvres), ce biopic aura de quoi surprendre plus d’une personne en raison de la richesse de la scénographie et des décors développés par l’inventive Mata Yamamoto et servi par l’incomparable musique du grand Philip Glass. Recherchant les racines de l’hypersensibilité de l’écrivain dans ses fractures de jeunesse (élevé par une grand-mère castratrice et exigeante, mais en même temps source d’éveil à la culture classique japonaise), cette vie en quatre chapitres est particulièrement convaincante au regard de l’œuvre de Mishima. Cette ambiguïté non dissimulée des valeurs martiales médiévales associées au culte du corps et déviant vers une homosexualité à la fois suggérée et en même temps refoulée est particulièrement bien rendue dans cette réalisation très inspirée de la Nouvelle Vague. La réussite de cette évocation biographique alternant scènes théâtralisées et action biographique tient très certainement à cet effort du réalisateur de proposer un angle décalé sur le Japon moderne par l’intermédiaire d’une de ses icônes encore très respectée, tout en évitant tout hermétisme incompréhensible pour des occidentaux. Le spectateur consultera avec profit les nombreux compléments proposés en bonus au DVD, où il trouvera une belle synthèse à la fois sur la réalisation du film, mais également quant à l’identité délicate de l’insaisissable Mishima !

 

JE DOIS TUER (Suddenly) un film de Lewis ALLEN (1954) avec Frank Sinatra, Sterling Hayden, James Gleason, Nancy Gates… COLLECTION VINTAGE CLASSICS, DVD, WILD SIDE VIDEO, 2010.

 


Le Président des Etats-Unis doit s’arrêter à Suddenly, petite ville paisible de Californie. Le shérif Shaw essaie avec persévérance de séduire la veuve Benton, chez qui s’installent précisément des agents du FBI en charge de la protection du Président. Disent-ils ! Quand ils arrivent, ils tuent l’adjoint du shérif et blessent celui-ci au bras… Une des dernières phrases du film sera : « Please, don’t ! »

La collection Vintage Classics propose au cinéphile de découvrir de belles productions introuvables jusqu’alors, mais tombées depuis dans le domaine public. Or, contrairement à ce qui se passe habituellement, ces films disparaissant ou circulant sur Internet dans de mauvaises versions souvent abîmées et illisibles, il n’en est rien, ici, avec cette Collection Vintage de qualité qui met à disposition pour un prix minime une version non seulement restaurée, mais également accompagnée d’un appareil critique. « Je dois tuer », réalisé à partir du roman de Richard Sale fit scandale à l’époque, car exclusivement centré sur une tentative d’assassinat du président des Etats-Unis, dix ans avant l’attentat de Dallas. Ce film, par ailleurs, surprendra les cinéphiles habitués aux rôles de Frank Sinatra. La prestation de celui qui fut couronné quelque temps auparavant d’un Oscar pour son rôle dans Tant qu’il y aura des hommes est ici particulièrement intéressante et originale. Sinatra campe en effet le rôle d’un tueur professionnel dont le traitement psychologique est particulièrement fin. Du calme assuré du début du film à l’attitude angoissée et rongée par les gouffres intérieurs par la suite, cette réalisation va essentiellement filmer cette progression dans un huit clos angoissant.

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DVD
Master restauré
Format image : Noir & Blanc, 1.33, 4/3
Langue / Format son : Anglais / Mono
Sous-titres : Français
Durée : 1h12

 

"SHUTTER ISLAND" un film de MARTIN SCORSESE avec LEONARDO DICAPRIO, MARK RUFFALO, BEN KINGSLEY, MICHELLE WILLIAMS, PATRICIA CLARKSON et MAX VON SYDOW, Un film PARAMOUNT PICTURES, Distribué par PARAMOUNT PICTURES FRANCE, Durée : 2H17, DVD, 2010.

 

 

En 1954, le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés enquêter sur l’île de Shutter Island, dans un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. L’une des patientes, Rachel Solando, a inexplicablement disparu. Comment la meurtrière a-t-elle pu sortir d’une cellule fermée à clé de l’extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d’une malade, ou cryptogramme ?


Le film débute par une traversée en bateau oppressante. Une mer grise qui se prépare à une tempête proche, un marshal aux prises avec le mal de mer et un île qui se profile à l'horizon, sinistre et menaçante. Ce tableau pourrait laisser croire à un scénario caricatural dont les effets spéciaux seraient prévisibles et l'issue par là même; Or, il n'en sera rien ! On ne ressort pas indemne de ce film réalisé avec intelligence par Scorcese. La psychiatrie est au coeur de ce qui est plus qu'un thriller, mais bien un voyage au coeur de l'inconscient. La manipulation mentale est omniprésente, elle concerne bien entendu les "patients-prisonniers", mais également les médecins et pour finir les enquêteurs fraîchement arrivés sur l'île de la psyché. Léonardo DiCaprio est particulièrement éblouissant dans son interprétation d'un policier blessé par la vie et qui cherche des certitudes liées à son métier. Un phare est au coeur de cette île, repère de ce qui est la norme mais tout dépend pour qui ? La terrible tempête qui s'abat alors sur l'île va déchaîner les éléments de l'inconscient de chacun, ces monstres qui sommeillent au sein de chacun de nous. Qui est normal ? Qui est dans la paranoïa et la crise psychotique la plus grave ? Tous les repères s'effondrent devant ceux qui recherchent la vérité.

 

Les désemparés (The Reckless Moment, 1949), réalisation : Max OPHÜLS avec : James MASON, Joan BENNETT, Geraldine BROOKS, Polar/ Policier /Suspense, Etats-Unis, 82 mn, Bonus, DVD, Carlotta Films, 2010.

 


Lucia Harper vit avec ses deux enfants et son beau-père dans leur belle villa de Balboa. Elle doit veiller seule à la bonne organisation du foyer en raison des absences fréquentes de son mari. Lorsqu’elle apprend que sa fille Bea, a une liaison avec l’escroc Ted Darby, elle lui ordonne d’y mettre fin immédiatement. Mais l’entrevue entre les deux jeunes gens tourne mal et Darby se tue accidentellement. Lucia retourne sur les lieux pour se débarrasser du corps…


Il s’agit du dernier film de Max Ophuls tourné à Hollywood. Réalisé entre Caught et La Ronde, ce film noir dégage une force assez impressionnante qui va crescendo jusqu’à l’issue du drame. Ophüls retrouve avec le portrait de Lucia Harper une thématique qui lui est chère : un personnage divisé entre les exigences de son rang social et les appels de sa conscience. Cette œuvre négligée jusqu’à maintenant pourra être redécouverte grâce à Carlotta Films dans un nouveau master restauré HD (il faudra par contre préférer la Version Originale sous titrée à la Version Française plus défectueuse). La « touche Ophüls » comme l’évoque Lutz Bacher dans un des bonus du DVD est présente dans cette très belle réalisation. Le thème de la pureté de la femme face au monde cruel des hommes est toujours présent bien que quelque peu nuancé avec ces deux personnages clés (la mère de famille et le maître chanteur) qui se rencontrent au fur et à mesure de la progression du film. Les longs mouvements de caméra qui appréhendent la baie sauvage de Balboa renforcent cette impression inexorable du destin qui se déploie. La superbe photographie de Burnett Guffey (Le Prisonnier d’Alcatraz, Bonnie and Clyde) accentue ce mélodrame servi par deux acteurs particulièrement inspirés, la belle Joan Bennett (La Rue rouge) plus connue pour ses rôles de femme fatale et James Mason (L’Affaire Cicéron) qu’il n’est pas besoin de présenter !
Bonus
. FAIRE UN FILM AMÉRICAIN (42 mn)
Lutz Bacher, auteur de Max Ophuls in the Hollywood Studios, évoque la carrière américaine du cinéaste, revient sur la production du film et analyse la "touche Ophuls" dans Les Désemparés.

. MATERNAL OVERDRIVE (22 mn) Todd Haynes (Loin du paradis, I’m Not There) livre une analyse du film de Max Ophuls, et revient sur la figure de la femme au foyer protectrice, sensible et incassable interprétée par Joan Bennett.

 

"Terminator Renaissance" avec Christian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin, DVD, Sony Pictures, 2009.

 


 

En 2018, après l'apocalypse qui a vu s'affronter les hommes et les robots, John Connor (Christian Bale) est devenu le chef de la résistance humaine contre Skynet et son armée de Terminators. Sa vision du monde est pourtant remise en cause par l'apparition de Marcus Wright (Sam Worthington), un inconnu qui se souvient seulement de s'être trouvé dans le quartier des condamnés à mort. Connor doit découvrir si Marcus a été envoyé du futur ou s'il est un rescapé du passé.
Alors que Skynet prépare l'assaut final, Connor et Marcus s'engagent dans une odyssée qui va les mener au coeur même des opérations de Skynet. Ils y perceront le terrible secret qui se cache derrière l'annihilation programmée de l'humanité tout entière...


Difficile de relever le défi d’une quatrième épopée et suite du célèbre Terminator initié au début des années 80 !
26 ans ont passé depuis cette première saga cybernétique, c'est-à-dire une génération… Les jeunes adolescents qui découvriront cette version du XXI° siècle n’étaient pas nés lorsque Schwarzenegger allait endosser pour la première fois le fameux rôle du robot indestructible… Et pourtant si les années ont passé, un fil conducteur ne cesse de lier chacun des épisodes qui se sont succédé. Et ce dernier ne fait pas exception ! Nous ne sommes plus à l’époque des héros solides et indomptables des années 80, le doute et les interrogations fusent non seulement chez les humains, mais également chez les machines qui ne savent plus quelle est leur identité. L’univers du dernier Terminator est encore plus sombre que les précédents, il y a peu de couleurs et le gris prédomine. Les sourires se font rares et l’humour de l’époque de Schwarzenegger s’est évanoui, signe des temps de crise. Cela n’empêche pas de produire un beau film que ne renieront pas les amoureux des précédentes versions : différent, et en même temps, lié à ses aînés, Terminator Renaissance sait poser de vraies questions au cœur même de notre société et celle de notre proche futur où les nanotechnologies promettent d’intégrer l’humain pour le meilleur et…

 

« The Offence » Réalisé par Sidney Lumet (1973) avec Sean Connery, Trevor Howard, Ian Bannen, Vivien Merchant, Collection Les Introuvables, DVD, Wild Side Vidéo, 2009.
 


Un violeur d’enfants terrorise une banlieue anglaise sordide. Un soir, un homme éméché, Kenneth Baxter, est arrêté et conduit au commissariat. Convaincu qu’il s’agit du coupable, l’inspecteur Johnson mène un interrogatoire musclé qui tourne mal.

C’est à un film très particulier auquel nous invite Sydney Lumet dans « The Offence » réalisé en 1973. Cette réalisation surprenante tant par la forme que par son message ne pourra laisser indifférent le spectateur qui la découvrira. L’ambiance oppressante du film n’est pas le seul critère de sa réussite, ce qui pourrait paraître limité. Le jeu très fin et subtil de Sean Connery confère à cette production une ambiguïté qui ne se départira pas jusqu’à la fin du film. L’absence de certitude va en effet crescendo jusqu’à prédominer comme un point d’orgue à l’issue de l’histoire. Nous sommes dans ce rapport de l’inspecteur avec la personne suspectée dans une relation qui relève de la profondeur de la psychologie humaine : qui est victime ? qui est bourreau ? Ou commence la violence et la justice ? Toutes ces questions affluent subrepticement sans être assénées grossièrement comme souvent dans les productions contemporaines. Sean Connery tenait personnellement à ce film après les James Bond dont on imagine sans mal qu’il souhaitait se départir. Le film ne fut cependant pas un succès lors de sa sortie peut-être parce qu’il dérangeait. Et si ce film surprend toujours plus de trente ans après, il devrait recueillir toute l’attention des cinéphiles avertis !

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DVD
Master restauré
Format Image : 1.66, 16/9e comp. 4/3
Format son : Anglais Mono
Sous-titres : Français
Durée : 1h47

COMPLEMENTS :
- The Offence dans le cinéma policier des années 70 (documentaire inédit - 26’) par Jean-Baptiste Thoret et François Guérif

 

Un américain bien tranquille (QUIET AMERICAN) Un film de Joseph L. Mankiewicz Avec: Audie Murphy, Michael Redgrave, Durée: 116 mn minutes, Bonus, DVD, SWIFT, 2009.

 


Un jeune américain chargé d’une mission humanitaire débarque à Saigon durant l’automne 1952, au plus fort de la résistance vietnamienne contre la présence coloniale française. Il sympathise avec le reporter anglais, Thomas Fowler, pour qui le Vietnam n’a plus de secrets. Mais il est bientôt attiré par Phuong, la jeune maîtresse vietnamienne de ce dernier, aussi belle et mystérieuse que la ville de Saigon. Les trois personnages pris au piège d’un triangle amoureux explosif, iront de révélations en coups de théâtre

 

Mankiewicz signe avec "Un américain bien tranquille" un film particulièrement intéressant quant au traitement psychologique des protagonistes alors même que cette production n'eut pourtant pas le résultat escompté à l'époque de sa sortie. Inspiré librement du roman de Graham Greene, nous sommes loin avec cette réalisation du Cléopâtre ou du Jules César du même réalisateur. Sur fond de conflit grondant à Saigon contre la présence coloniale française, une histoire d'amour complexe réunit trois personnages : un reporter anglais blasé par un Vietnam qu'il ne connaît que trop, un jeune américain idéaliste fraîchement débarqué dans ce pays et une jeune femme native du Vietnam, Phuong, maîtresse du premier homme et rapidement séduite par le dernier...

Ce triangle amoureux, thème classique dans la littérature et le cinéma, est cependant traité de manière originale par Mankiewicz. Le reporter anglais apparaît rongé par son souhait de garder une objectivité dans les forces qui s'opposent au début de cette décolonisation. Cette objectivité vole en éclat lorsque sa relation avec la jeune Phuong est menacée justement par la subjectivité inconditionnelle du jeune américain épris d'idéaux. La violence qui succède à l'indolence est un peu le reflet des évènements qui se déroulent sur cette trame humaine : un monde de fausses certitudes qui ne peut continuer à tourner comme il le faisait à l'heure des grands empires, et en même temps des idéologies séduisantes en apparence mais qui manipulent les hommes sans limites à leur grande ignorance...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


  

 

 

 

 

  

 

 


 

 

 

 

 

 


 

 

 


 

 

 

 

 

Baron Rouge (VO)

 

 

Et Après Bande-Annonce

 

 

 

 

 

 L'Oeil du Mal Bande-Annonce

 

 

 

 

Mariage à l'italienne VO

 

3 westerns atypiques dans la collection Wild Side Video "Les Introuvables :

 

    

 

Navajo Joe, Un film de Sergio Corbucci (1966) avec Burt Reynolds, Aldo Sambrell
Un western haletant et sans concession, pour le 1er grand rôle de Burt Reynolds.DVD, 2009.


À la tête d’un groupe de chasseurs de scalps, Duncan (Aldo Sambrell), un métis, massacre tous les habitants d’un village indien Navajo et les scalpe. Joe (Burt Reynolds), seul rescapé du carnage, décide de venger la communauté. Alors que les assassins prennent en otage les habitants d’une ville pour obtenir l’argent de la banque, Joe prend la défense des citadins et accomplit son impitoyable vengeance.

Sergio Corbucci, avec sa faconde habituelle et son sens de la démesure, signe un western haletant, violent, sans concession, et offre à Burt Reynolds son premier rôle important.
NAVAJO JOE, accompagné d’une musique survoltée d’Ennio Morricone, est l’un des rares westerns italiens dont le héros est un Indien et traite du problème du métissage avec le chasseur de scalps Duncan. Ce personnage aux sentiments exacerbés, alter-ego de Joe, offre au comédien Aldo Sambrell (second couteau chez Sergio Leone) l’une de ses plus belles compositions de tueur implacable, damant presque le pion au héros.
Dépassant le thème central de la vengeance, Corbucci développe celui de la lâcheté collective, qui deviendra récurrent au cours de sa longue saga westernienne.


Far West Story
Un film de Sergio Corbucci (1972) avec Tomas Milian, Susan George, Telly Savalas
Un trésor du genre, rehaussé d'humour satirique issu de la comédie italienne. DVD, 2009.

Inlassablement poursuivi par le shérif Franciscus (Telly Savalas) dont il a brisé la carrière en s’évadant de prison, Jed Trigado (Tomás Milian) est sauvé par Sonny (Susan George), une jeune fille aux allures masculines. Le couple va alors se livrer aux pillages des banques et se transformer en “Bonnie and Clyde” du Far West, avec à leurs trousses le redoutable Franciscus.

 

Avec son brio et son ironie habituels, Sergio Corbucci a réalisé un western atypique qui bouscule les règles du genre : la femme, formant un couple antinomique avec son compagnon, dame le pion au héros masculin en terrassant son grossier machisme. Le réalisateur réussit le pari de fusionner les mythologies de l’âge d’or du western latin (violence graphique, héros solitaire anarchiste) avec l’humour satirique issu de la comédie italienne.
Synthèse de thèmes chers au metteur en scène (le shérif obstiné, les péons outrageusement exploités, la ville désolée et ses rues boueuses, les prostituées plus vraies que nature), FAR WEST STORY est une de ces “sales histoires de l’Ouest” comme seuls les Italiens savaient les raconter.


O' Cangaceiro
Un film de Giovanni Fago (1970) avec Tomas Milian
Entre aventures et western-Zapata, l'histoire d'une prise de conscience politique. Edition Collector 2 DVD, 2009.

Au Brésil, Espedito échappe au massacre d’une bande de Cangaceiros. Un ermite le recueille et lui confie la mission de débarrasser la région des bandits. Espedito forme un groupe de Cangaceiros, venge les opprimés, terrifie les propriétaires et gagne ainsi son titre de Rédempteur. Il rencontre alors un jeune ingénieur, Helfen, qui a découvert un important gisement de pétrole. Espedito passe un marché avec l’État et tue tous les Cangaceiros renégats. Mais le contrat est une ruse... Espedito, dupé, abat le gouverneur et renonce à son titre de Rédempteur.

 

Remake d’un film brésilien célèbre primé au Festival de Cannes (1953), cette version made in Cinecittà est une somptueuse fresque à grand spectacle portée par la composition extraordinaire de Tomás Milian, mélange de cabotinage, d’émotion et d’ambiguïté. Entre le western-Zapata et le film d’aventures, c’est aussi l’histoire d’une prise de conscience politique.
Servi par une remarquable photographie, des costumes et des décors somptueux, le film de Giovanni Fago, au-delà d’un exotisme apparent, est aussi un éclairage sur le rôle des grands propriétaires terriens du Sertao brésilien manipulant les groupes rebelles en jouant de leurs antagonismes. La chanson (Mulhe Rendera) de la première version, qui fit le tour du monde, est ici reprise avec brio par Riz Ortolani.

 

 

M6 Vidéo et le Peplum

 la première vague !

Un évènement pour les amateurs de péplums et de films d’aventures à ne pas rater chez M6 Vidéo avec la sortie du meilleur du cinéma de genre italien des années 60. Présentés sous forme de deux films remastérisés réunis en un DVD sous coffret, ces titres de cette première série sont en effet au parnasse des productions des films épiques. Que l’on en juge aux seuls titres, réalisateurs et acteurs : le grand Reg Park, récemment disparu, dans un de ses grands rôles dans « La terreur des Kirghiz », Gordon Mitchell dans « Le Géant de Metropolis » sous la direction des réalisateurs tels qu' Umberto Lenzi, Guido Malatesta, Ferdinando Baldi, Antonio Margheriti, Riccardo Freda ou encore Mario Bonnard. En VOST ou bien en VF, ces films inoubliables retrouvent de nos jours un public de plus en plus nombreux qui apprécient dans ces grandes fresques le regard candide porté par les réalisateurs des années 60 sur les héros revisités de l’Antiquité ainsi que l’aube des effets spéciaux qui auront une grande destinée !

 

El Kebir, fils de Cléopâtre + Joseph vendu par ses frères – 1960
 

Erik le viking + Hercule contre les tyrans de Babylone – 1964

Le Géant de Metropolis + La terreur des Kirghiz – 1961

 

Maciste contre Zorro + Zorro au service de la Reine – 1963

 

Maciste en enfer + Maciste dans les mines du roi Salomon – 1962

 

Samoa, reine de la jungle + L'esclave de l'Orient – 1958

 

HISTOIRE DU CINEMA

Film peint de Georges Méliès : Automaboulisme et autorité (1899)
 © Collection Olivier Auboin-Vermorel.

Fascination pour la naissance du 7e art : le musée du Cinéma de la Cinémathèque Française

Lorsque l'on entre dans le musée du Cinéma de la Cinémathèque Française, on se trouve plongé au milieu des premières merveilles cinématographiques. On y trouve un praxinoscope, un cinématographe, un kinétoscope, et bien d'autres choses encore... Et pour ceux qui on vu le film "Hugo Cabret", quel plaisir de se trouver face à l'automate qui a permis, dans ce film, de découvrir Georges Méliès, le créateur des trucages et du premier studio de cinéma en France à Montreuil. On y découvre également un extrait des 'Temps modernes" avec Charlie Chaplin, et plus loin quelques costumes qui ont servi dans de grands films.
La Cinémathèque Française propose aussi parallèlement des expositions thématiques: La dernière en date rend hommage à Fritz Lang et à son film "Metropolis"(1927), film qui a souffert de multiples coupures et censures. Heureusement toutes ces coupures, ou presque, ont été retrouvées au musée du Cinéma de Buenos Aires, après de très longues recherches. C'est incontestablement une exposition magnifique que nous offre ainsi la Cinémathèque Française avec des projections de reportages, des photos, des maquettes, et une reconstitution de la célèbre femme-robot du film.
Le musée de la Cinémathèque Française est un véritable plaisir pour les yeux, et pour le savoir, il convient tout simplement de s’y rendre et de la visiter!


Anne-Marine Morandi


Métro Bercy - Lignes 6 et 14
Bus : n°24, n°64, n°87
En voiture : A4, sortie Pont de Bercy
Parkings : 77, rue de Bercy (Hôtel Mercure) ou 8, boulevard de Bercy.

CINEMA - EN SALLE

TYRANNOSAUR un film de Paddy Considine avec Peter Mullan, Olivia Colman, Eddie Marsan, Paul Popplewell, Ned Dennehy, Samuel Bottomley, Sally Carman, Sian Breckin, Paul Conway, Lee Rufford, Robin Butler... Distributeur : Distrib Films, Angleterre, Durée : 1h31  En salles le 25 avril 2012

Dans un quartier populaire de Glasgow, Joseph est en proie à de violents tourments à la suite de la disparition de sa femme. Un jour, il rencontre Hannah. Très croyante, elle tente de réconforter cet être sauvage. Mais derrière son apparente sérénité se cache un lourd fardeau : elle a sans doute autant besoin de lui, que lui d’elle.


Ciel gris, un pub miteux, un mec bourré et un nombre de « fucking » à la minute défiant toutes les lois de la physique, voilà le décor planté ! Sordide ? Vulgaire ? Non pas ! Humain, dans ce que l’humanité peut avoir de plus fragile et blessé.
Nous sommes dans les quartiers déshérités de Glasgow, Joseph est un homme seul, alcoolique et violent, manifestement en proie à un conflit intérieur entre ce qu’il est, ce qu’il a été et ce qu’il voudrait être... Quoi de plus humain ? Il va rencontrer Hannah, catholique pratiquante qui vit dans un quartier plus aisé, ce qui n’est pas très difficile. Hannah, qui a une âme de bonne samaritaine, veut l’aider et prie pour ce Joseph qui lui tombe du ciel. Pourtant, plus ils vont se découvrir, plus il va s’avérer que c’est peut-être Hannah qui est la plus perdue et qui a le plus besoin d’aide...
Tyrannosaur – on découvre le pourquoi du titre dans le récit de la vie antérieure de Joseph – est un film réaliste et social, mais dans ce que le social a de plus large, c’est-à-dire lié à la classe sociale tout autant qu’à la religion, à la famille, à l’affectif, à « l’humanitude » de chacun de nous, dans sa noblesse et ses faiblesses... Mais ici, il s’agit surtout d’êtres humains en lutte pour leur propre survie.
Ce film de Paddy Considine est assez classique dans son traitement et on aurait pu se passer de quelques envolées lyriques dans la bande son, quand la musique vient un peu trop appuyer le propos, qui se suffit amplement à lui-même. Malgré ces petits bémols, Tyrannosaur est un film très touchant, basé sur un scénario riche et sensible (et inspiré de faits et de personnages réels...) et servi par un Peter Mullan – paumé mais lucide - et une Olivia Colman – femme battue et humiliée - magistraux et terriblement subtils et émouvants. Loin de tout manichéisme, le film nous plonge - au travers de l’étude psychologique fine et subtile des personnages - dans les contradictions et les déchirements de deux êtres humains qui auraient simplement voulu – et mérité, se dit-on – une vie meilleure et qui se débattent comme ils peuvent contre leurs défauts et contre la fatalité....
Alors, oui, il y a de la violence, sociale, conjugale, psychologique, ce n’est pas vraiment gai, évidemment, ni le genre de film du dimanche soir à aller voir pour se détendre et se changer les idées, mais un beau film, superbe, même, classique, humain, sincère et, malgré tout, tendre et non dépourvu d’espoir... voire même de possibilité de rédemption.

 

Olivier Rinaldi

 

 
 


En salles le 25 avril 2012
Réalisé par : Paddy Considine
Avec : Peter Mullan, Olivia Colman, Eddie Marsan, Paul Popplewell, Ned Dennehy, Samuel Bottomley, Sally Carman, Sian Breckin, Paul Conway, Lee Rufford, Robin Butler...
Distributeur : Distrib Films
Genre : Drame
Pays : Angleterre
Durée : 1h31

 

PORTRAIT D'UNE ENFANT DÉCHUE (Puzzle of a Downfall Child) Un film de Jerry SCHATZBERG, Drame, États-Unis, 1970, 94mn, Carlotta, 2011.

Ancienne égérie de la mode, Lou Andreas Sand s’est isolée dans une maison au bord de l’océan où elle tente de vivre autrement, en se consacrant à la poésie et à la sculpture. Abîmée par la dépression et les excès, elle reçoit la visite de son ami photographe Aaron Reinhardt qui est désormais cinéaste. Celui-ci est venu enregistrer des entretiens avec l’ancien mannequin en vue de réaliser un film sur sa vie. Au fil de son récit, Lou exhume les souvenirs de son ascension, puis de sa déchéance, qui s’organisent en un montage fragmentaire de faits réels et d’évènements fantasmés…

A-t-on le droit d’être malheureuse lorsque l’on a été un mannequin à la beauté adulée par le monde entier ? Quel sens donner à sa vie lorsqu’elle a été rêvée et fantasmée par des millions de personnes à sa place ? Portrait d’une enfant déchue de Jerry Schatzberg ne répond pas en tant que tel à ces questions, le pourrait-il d’ailleurs ? Mais, il sollicite notre interrogation sur des idées préconçues, sur les mondes artificiels qui voilent les réalités les plus profondes de l’être humain. Quel paradoxe que de poser la question de l’amour impossible pour un mannequin ! Et pourtant, l’acuité du regard porté par celui qui a vécu cet univers fait d’artifices brise ces icônes plus vite qu’elles ne se brisent elles-mêmes, et c’est peut-être l’originalité de ce film sorti en 1970, le premier à porter un tel regard sur le monde des apparences. Faye Dunaway incarne à merveille la vie tourmentée, bien réelle celle-là, d’un mannequin vedette des années 60, Ann Saint Marie. Alors même que ses poses et son visage faisaient la une des plus grands journaux de mode internationaux, les créateurs se mirent à souhaiter de la nouveauté, un visage plus jeune alors que l’égérie n’avait pas encore trente ans…
Ce film narre ainsi le regard à la fois désabusé, éclaté et en même temps fantasmé d’une femme à bout de souffle, ayant connu les affres de la dépression, des traitements psychiatriques, des drogues et pire que tout de la désillusion… Au-delà de toutes ces images, belles pour nombre d’entre elles, le réalisateur ayant lui-même été un photographe de mode, nous abordons l’univers souvent ténébreux de nos vies, avec comme point d’orgue final et absolu, notre besoin d’amour…

 

 

CYCLONE A LA JAMAÏQUE (A High Wind in Jamaica) d'Alexander Mackendrick (1965) Etats-Unis-Angleterre / 1965 / 104min / VOSTF et VF / visa n° 30606
Réalisation : Alexander Mackendrick, Scénario : Stanley Mann, Ronald Harwood, Dennis Cannan, d'après le roman de Richard Hughes,
Directeur de la photographie : Douglas Slocombe, (De Luxe Color-CinemaScope) Musique : Larry Adler Production : John Croydon (20th Century-Fox) EN SALLE le 6 avril


Anthony Quinn (Chavez)
James Coburn (Zac)
Deborah Baxter (Emily Thornton)
Gert Frobe (le capitaine hollandais)
Lila Kedrova (Rosa)
Nigel Davenport (Mr Thornton)

XIXe siècle. A la suite d’un terrible cyclone qui s’est abattu sur la Jamaïque, un couple de planteurs anglais décide de mettre ses enfants à l’abri en les envoyant par bateau en Angleterre. Mais leur navire est attaqué par des pirates qui, sans le savoir, embarquent les enfants avec le butin. Chavez, le chef des pirates, les prend sous sa protection et instaure avec eux une relation ambiguë, à l'image de la tendresse coupable que lui inspire la fille aînée. Sur terre, la rumeur court que les enfants ont péri dans l’abordage. La flotte anglaise décide alors de se lancer à la poursuite des pirates...

Etrange film que ce Cyclone à la Jamaïque réalisé en 1965 par Alexander Mackendrick. Le spectateur s’attend à une aventure de pirates comme le cinéma en produisit tant à cette époque avec une belle distribution (Anthony Quinn, James Coburn) et de magnifiques bateaux, et là…, surprise ! Nous découvrons une réalisation où l’aventure s’efface en toile de fond pour laisser place à une belle analyse humaine. Le traitement des caractères procure à ce film un sentiment étrange, celui d’être à la fois le témoin et en quelque sorte le complice d’une relation intime entre le monde des adultes et l'univers de l’enfance, regard particulièrement bien rendu par le jeu exceptionnel de la petite Deborah Baxter (Emily) avec ses yeux de glacier qui impressionna tant Anthony Quinn. La violence est omniprésente, mais elle n’a pas prise sur ces enfants déracinés qui n’attachent pas la même importance que les adultes aux aléas de la vie. C’est cette apparente candeur qui prend dans ses filets le rude capitaine Chavez, homme pourtant habitué aux meurtres et autres rapines. Cette fenêtre ouverte sur un monde à jamais disparu pour un homme aussi campé dans le quotidien de la piraterie est une invitation, certes dangereuse, à la candeur et en même temps à la dureté de ces enfants plus cruels qu’il n’y parait. Mais c’est progressivement que le pirate accepte ce code, jusqu’à en payer le prix ultime… Un film qui marque par son réalisme et sa finesse !
 

 

IPCRESS - DANGER IMMÉDIAT (THE IPCRESS FILE) Un film de Sidney J. FURIE | Policier-Suspense | Angleterre | 1965 | 109mn | couleurs | 2.35:1

À Londres, Harry Palmer, un agent du contre-espionnage, est chargé de retrouver un savant disparu. Quand il le retrouve, le savant est amnésique. Palmer découvre que le savant est soumis à un conditionnement psychologique et que l'un de ses supérieurs est complice de la machination…

Véritable surprise, cette très belle réalisation de Sidney J. Furie date de 1965 et offre au cinéphile un regard bien particulier dans l’univers pourtant souvent convenu du polar anglais. Si tous les ingrédients classiques sont, il est vrai, présents pour faire de cette histoire de contre-espionnage une suite d’évènements prévisibles ou tout au moins probables, il n’en demeure pas moins que le traitement (cadrages insolites, plans décalés…) et la couleur donnés par Sidney J. Furie au récit du romancier britannique Len Deighton surprendra tout à chacun par sa modernité et son regard « décentré » sur les protagonistes du film. Sur une musique remarquable de John Barry, le créateur du fameux thème "'Amicalement votre", ce film s’articule autour du personnage central de cette histoire, Harry Palmer, un membre turbulent des services secrets militaires muté pour insubordination dans un nouveau poste de contre-espionnage civil. Indiscipliné et en même temps véritable esthète, dilettante et parallèlement plus consciencieux que le reste de ses collègues, ce personnage insolite dénote par cette distance parfaitement rendue par le jeu brillant du jeune Michael Caine dont se sera le premier grand film qui le consacrera en tant qu’acteur. Ni James Bond, ni Sherlock Holmes, Harry Palmer offre un nouveau regard sur le film noir avec une réalisation qui n’a pas pris une ride quel que soit le contexte daté de son époque !

Réalisation : Sidney J. FURIE
Scénario : Bill CANAWAY, James DORAN,
Avec : Michael CAINE, Nigel GREEN, Guy DOLEMAN, Sue LLOYD, Gordon JACKSON, Aubrey RICHARDS,...
Musique : John BARRY
Directeur de la photographie : Otto HELLER
Montage : Peter HUNT
Producteur : Charles D. KASHER, Ronald KINNOCH, Harry SALTZMAN
Production : Lowndes Productions Limited, Rank Organisation, Steven S.A.

 

 

Submarino un film de Thomas Vinterberg (Danemark). avec Jakob Cedergren, Peter Plaugborg, Morten Rose… Compétition Officielle Berlin 2010 Drame – Danemark – 1h45 distributeur: mk2 diffusion - Sortie le 1er septembre 2010.

Submarino, la vie en apnée

A l’origine, des mains et des regards en gros plan dansent sur l’écran. Des doigts d’adolescent aux ongles sales jouent avec les mains potelées d’un bébé dans la blancheur d’une lumière crue et les gazouillis insouciants. Cette première scène sublimée par la tendresse montre deux garçons de 10-12 ans qui passent le temps avec leur petit frère. Sous un grand drap blanc, ils jouent à le baptiser, comme à l’église, mais se trompent dans les paroles. Ils lui cherchent un prénom, ils vont lui voler du lait maternel au supermarché, le nourrissent et lui changent ses couches. Comme si les adultes avaient disparu.

Puis c’est le soir. Et avec lui arrive la maman de ces trois garçons que l’on croyait abandonnés. Débraillée, crasseuse et complètement avinée, elle fouille l’appartement à la recherche d’une bouteille d’alcool qu’elle ne retrouve pas. Elle accuse Nick, son fils ainé, de la lui avoir volée. Alors elle le frappe de toutes ses forces. Nick ne sourcille pas. Il a l’habitude, apparemment.. Mais Nick a bel et bien volé la bouteille et le lendemain, il s’enivre avec son frère. Malheureusement, ils oublient le nourrisson, qu’ils retrouvent mort dans son landau…

Après ce préambule tragique, le film s’attache au personnage de Nick. Devenu adulte, un poids insoutenable sur ses épaules l’empêche d’avancer. Il vit une vie triste avec des marginaux qu’il essaie de sauver de la noyade. Ana, la femme qu’il aime, l’a quitté. Les événements qu’il traverse ne sont qu’épreuves et tragédies, au point qu’on est tenté d’en vouloir au réalisateur pour ses excès de malheur. Jusqu’au moment où Nick, au plus profond des eaux sombres, tente de remonter à la surface en cherchant à reprendre contact avec son petit frère. Mais cette tentative fait ressurgir des émotions si vives et une culpabilité si insoutenable qu’il ne parvient pas à parler à son frère.
La caméra se focalise alors sur le frère de Nick. Il a belle allure, son appartement est coquet, et il est papa d’un petit Martin vif et intelligent. Mais voilà, la mère de l’enfant est morte et son père est dépendant à l’héroïne. Dans le courant violent de sa vie, cet homme (dont on n’apprendra jamais le prénom) se débat pour être un bon père, mais les vagues du temps présent sont trop agitées et les remous du passé l’embourbent indéfiniment. Par manque d’argent, il se met à dealer de la drogue dans les rues de Copenhague. Jusqu’au jour où il se fait pincer et se retrouve en prison.
Ailleurs dans la même ville, au même moment, Nick est accusé du meurtre de sa petite amie. En pleine dépression, il ne cherche même pas à prouver son innocence, si bien qu’il se retrouve lui aussi en prison. Lors d’une promenade carcérale, il aperçoit derrière une série de barreaux et de grilles son frère, le père de Martin.
Voilà comment les deux frères finissent par se retrouver. Deux frères qui s’étaient perdus trouvent enfin l’occasion de s’aimer encore et de se pardonner. La boucle est en train de se boucler et les nœuds commencent à se dénouer. La scène est bouleversante et nous submerge d’émotion.

Sans cette fin qui transcende complètement le film, Submarino n’aurait été qu’une plongée insupportable dans la souffrance et le désespoir. Ce film magnifique - mais ô combien douloureux - est en fait une plongée métaphorique dans l’eau du baptême. Une plongée de plusieurs années dans des eaux certes noires et corrosives, mais qui ont le pouvoir de redonner la vie à Nick. Avec une maîtrise parfaite et des acteurs exceptionnels, Thomas Vinterberg signe un très beau film qui prouve qu’un être qui se noie peut toujours se remettre à nager…

Vianney de Valence.

 
 

 

LES AMOURS IMAGINAIRES réalisé par Xavier Dolan avec : Xavier Dolan, Monia Chokri, Niels Schneider, Anne Dorval, Anne-Elisabeth Bossé, Eric Bruneau, Olivier Morin - Genre : Drame - Année de production : 2009 .
Distributeur : MK2 Diffusion Date de sortie cinéma : 29 septembre 2010


Marie et Francis ont une vingtaine d’années. Ce sont deux amis, très proches. Aucune ambiguïté entre eux puisque Francis est homo. Ils se voient très souvent, chez l’un, chez l’autre, dans les restos ou les bars de Montréal.
Au cours d’une soirée, ils font la connaissance de Nico, jeune et bel éphèbe fraîchement débarqué de sa campagne. Or Nico a beaucoup de charme. Et de sérieux atouts : un peu David de Michel-Ange, un peu Tadzio de Mort à Venise… Et il en joue en véritable bellâtre. Consciemment ? Inconsciemment ? En tout cas, il en use - et en abuse parfois - et entraîne Marie et Francis dans son sillage. Dès lors, ces derniers vont cristalliser leurs rêves, leurs fantasmes, leur soif d’amour – mais pas complètement leurs désirs – sur ce bel Apollon descendu du ciel. Et cela ne va pas sans créer quelques perturbations dans leur belle amitié, chacun tentant de décoder ce qu’il pense être les signes des autres dans une sorte de ménage à trois virtuel et ambigu.
Le film nous parle donc de ces amours de jeunesse, avec leurs lots d’espoirs et de déceptions que nous avons tous connus. Une intrigue simple, finalement : pas de grand drame (mais quelques larmes), pas de message puissant, mais une vraie tendresse pour ces personnages, filmés avec justesse, profondeur et pudeur. Et les images sont sublimes : (très) gros plans, cadrages atypiques, ralentis (on pense à In the Mood for Love de Won Kar Wai ; mais on peut sentir aussi d’autres influences ou références, de Godard à Almodovar), le tout servi sur une bande originale délicieuse et légèrement surannée et par des interprètes justes et touchants.
De plus, cette histoire contée avec un penchant maîtrisé et un art certain pour le glamour kitsch et le pop’art – avec ce que cela comporte de volontairement artificiel - est entrecoupée d’entrevues avec des personnages totalement extérieurs à l’intrigue, comme des sortes de pauses documentaires sur la thématique de la fiction, ce qui rompt de façon un peu surprenante et savoureuse le déroulement du film.
Autre grand atout des ces Amours imaginaires, un scénario, une réalisation et des images extrêmement ficelés et cohérents, et pour cause : Xavier Dolan fait tout, ou presque. Du haut de ses 21 ans, il en a écrit le scénario et les dialogues, fait la réalisation, le montage, la création des costumes … et joué dedans !
Son 1er film J’ai tué ma mère était déjà présent à Cannes en 2009 (à la Quinzaine des réalisateurs où il a reçu quatre prix) ; son deuxième, Les amours imaginaires était à Cannes en 2010 (Un certain regard)…
Un garçon à suivre donc ! Et en attendant, un film, certes assez narcissique, mais frais, délicieux et très actuel ! A voir ! Vraiment !

Olivier Rinaldi

 

DIOSES réalisé par Josué Mendez, avec : Maricielo Effio, Sergio Gjurinovic, Edgar Saba, Anahí de Cárdenas, Magaly Solier, Pilar Brescia, Cristina Salleses, Martha Figueroa -
Long-métrage français , argentin , péruvien , allemand . Genre : Drame 
Durée : 01h31min Année de production : 2008 Distributeur : Bodega Films
Date de sortie cinéma : 23 juin 2010


Dioses. Les dieux. Les dieux vivent coupés du reste du monde dans leur petit paradis, avec vue sur l’océan, quelque part sur la côte du Pérou... Ils perpétuent l’ordre établi en s’isolant du commun des mortels et en se conformant à la plus stricte endogamie.
Les dieux, ce sont les membres de la très haute société péruvienne qui fuient Lima pour passer les vacances et les week-ends dans ce petit bout d’Eden, entre soi : ses hommes d’affaires, gros industriels ou banquiers, leurs épouses plus ou moins jeunes ou vieillissantes, belles, et qui s’adonnent à l’étude de la Bible, aux associations caritatives et au jardinage, et leurs enfants, cette jeunesse très dorée et très désœuvrée qui noie son ennui dans la musique, l’alcool, la drogue et le sexe...
Parmi cette jeunesse, Diego et Andrea, le frère et la sœur, lui en quête d’identité et en admiration devant sa sœur, elle, rebelle et provocatrice, perpétuellement à la recherche de fêtes et d’aventures masculines. Tous deux fuient la maison paternelle, d’où la mère est absente et où le père vient d’introduire sa dernière conquête, Elisa, magnifique jeune femme d’origine indienne. Celle-ci fait son entrée dans ce monde tout nouveau pour elle et dont elle doit tout apprendre : le mode de vie, les usages, les codes...
Dias de Santiago, le premier de Josué Mendez (2004) est le film péruvien le plus primé à ce jour. Avec Dioses, son second film, inspiré d’histoires vécues par le réalisateur, il n’évite pas les sujets brûlants : familles recomposées, manque de dialogue, inceste, avortement, quête d’identité, rapports père-enfants, misère morale... C’est aussi un regard lucide et acide sur ces hautes sphères de la société péruvienne qui vivent dans un aveuglement volontaire par rapport aux problèmes sociaux et tournent le dos à la solidarité dans un pays aux classes sociales très compartimentées.
Josué Mendez prend tous ces thèmes à pleine main et nous les donne à observer de très près. Il le fait avec tact et justesse, et s’il critique, c’est prudemment, sans jugement hâtif ou moralisateur. D’autant moins que le non-dit est très présent dans ce film où l’hypocrisie côtoie la jalousie, où critique et envie vont main dans la main. Et cela fait un film très dense et très prenant, que ce soit pour son approche sociale, psychologique, l’interprétation ou l’histoire elle-même. Un excellent témoignage d’une certaine facette du Pérou... ou d’ailleurs !

Olivier Rinaldi

 

TOURNEE réalisé par Mathieu Amalric, Avec : Miranda Colclasure, Suzanne Ramsey, Linda Maracini, Julie Ann Muz, Angela de Lorenzo, Alexander Craven, Mathieu Amalric, Damien Odoul
Long-métrage français. Genre : Comédie, Drame - Année de production : 2010 - Distributeur : Le Pacte - Date de sortie cinéma : 30 juin 2010


Joachim est un petit producteur de spectacles. Il a fui la France on ne sait pas trop quand, il y a quelques années : à force de petites magouilles, de petites arnaques et de plus ou moins grosses dettes, il a dû quitter le pays. Il faut dire qu’il s’y entend bien pour se mettre tout le monde à dos : très bidouilleur, souvent égoïste, rarement honnête, plutôt lâche, on ne peut pas dire qu’il représente l’archétype de la personne attachante ou qu’il constitue une relation très fiable, y compris vis-à-vis de ses propres enfants. Pourtant, on n’arrive pas à le détester complètement ; et il arrive aussi à se faire aimer...
Donc après quelques années passées outre-Atlantique pour se refaire une santé et se faire oublier (croit-il), le revoilà sur le sol natal. Il y arrive pour la tournée d’un spectacle qu’il produit : du strip-tease burlesque. Et les filles savent y faire pour enthousiasmer les salles, hommes et femmes, aussi bien par leurs rondeurs et leur dextérité que par leur humour et leur autodérision. Et ces représentations, qui vont de port en port sur les côtes du Nord et de l’Ouest, doivent s’achever à Paris ! Le rêve pour ces filles !
Le film retrace donc cette tournée à travers nos provinces, tournée - bien entendu - à la sauce Joachim : improvisations et bouts de ficelles ! Et - bien entendu - tout ne se déroule pas sans accrocs, surtout qu’il n’arrive pas à trouver de salle à Paris, comme promis... Et ce retour au pays le remet face aux échecs et aux désertions qu’il avait laissés derrière lui.
Dans cette comédie humaine douce-amère, Mathieu Amalric peint des portraits sans complaisance, mais avec tendresse, et sans jugement moralisateur simpliste. Il y est autant crédible en petit producteur véreux qu’il est pertinent, fin et humain comme réalisateur. Et les comédiennes - strip-teaseuses de métier - sont très justes, aussi bien dans leurs fantaisies de professionnelles de la scène érotico-burlesque que dans leurs prestations de comédiennes au cinéma. Le film était en compétition au festival de Cannes où Mathieu Amalric a reçu le prix de la mise en scène ; on aurait aussi adoré que ses comédiennes aient la palme de meilleure(s) actrice(s), mais on n’a pas vu la prestation de Juliette Binoche, qui a reçu ce prix pour Copie Conforme d’Abbas Kiarostami...
Bref, un film amusant, touchant qui montre avec sensibilité différentes facettes de l’âme humaine avec ses lubies, ses sensibilités et, surtout, ses faiblesses.
 

Olivier Rinaldi

 

ESTOMAGO, Réalisé par Marcos Jorge, Scénario : Cláudia da Natividade, Fabrizio Donvito, Marcos Jorge, Lusa Silvestre Avec João Miguel, Babu Santana, Fabiula Nascimento, Andrea Fumagalli, Betina Belli, Carlo Briani, Jean Pierre Noher, Paulo Miklos, Zeca Cenovicz Durée : 01h40min Année de production : 2007
Distributeur : , Long-métrage italien , brésilien . Genre : Drame, Date de sortie cinéma : 19 mai 2010


Coxinhas de galinha (croquettes de poulet)
Préparation :
Chauffez un peu d'huile dans une sauteuse ou une casserole à fond épais et faites-y dorer les morceaux de poulet sur toutes les faces. Versez 2 verres d'eau, couvrez et laissez cuire doucement pendant 20 à 30 min. Réservez le poulet, en conservant le jus de cuisson.
Quand la viande a suffisamment refroidi pour être manipulée, retirez les os et la peau (vous pourrez en faire un bouillon). Détaillez les blancs en douze longues bandes. Hachez finement le reste de la chair et mélangez-la avec l'oignon et l'ail hachés. Salez et poivrez. Réservez.
Préparez la pâte : mélangez la farine de riz et le lait, en ajoutant du jus de cuisson du poulet pour obtenir une pâte épaisse. Incorporez le beurre et les jaunes d’œufs afin d'amollir la pâte, puis le poulet haché. Assaisonnez et aromatisez avec un peu de sauce au piment.
Divisez la pâte en douze portions égales. Formez les croquettes en enrobant chaque bande de blanc de poulet de pâte et en leur donnant la forme d'une cuisse de poulet. (Certains enfoncent, à la pointe de la pâte, de petits os de poulet ; cela facilite la prise en main.)
Roulez les croquettes dans la chapelure. Faites-les frire, par trois ou quatre, dans de l'huile de maïs chauffée à 180°C, jusqu'à ce qu'elles soient bien dorées. Égouttez sur du papier absorbant et servez chaud.

Vous l’aurez compris, il est ici question de nourriture, et, tout particulièrement, de cuisine. Et d’ailleurs, le film commence par un gros plan sur la bouche de Raimundo Nonato, alias Romarin, qui débarque en ville au beau milieu de la nuit. Il débarque, on ne sait d’où, on ne sait rien de son passé. Il a juste une valise à la main et ne sait manifestement pas trop où aller. Mais il a faim. Alors, il atterrit dans une gargote et mange deux coxinhas de galinha avant de s’endormir sur le comptoir. Mais la gargote finit par fermer, il faut évacuer les lieux. Sauf que notre bon Raimundo Nonato n’a pas un sou vaillant et écope donc de la plonge et du nettoyage de la cuisine, ce qui s’avère être loin d’une partie de plaisir... Mais il s’acquitte de la tâche et gagne donc son couvert, le gîte pour la nuit... et même une place de cuisinier : dès le lendemain, le patron lui enseigne les recettes de la maison et le voilà aux fourneaux.
Est-il particulièrement doué ? A-t-il un passé dans la restauration ? On ne sait pas, mais en tout cas, sa cuisine fait fureur, et notamment ses coxinhas de galinha qui deviennent renommés. Le petit boui-boui ne désemplit plus, jusqu’à ce que Raimundo reçoive une alléchante proposition...
On suit donc sa carrière naissante en alternance avec une autre période de sa vie : la prison. Prison où il se retrouve en cellule collective – on apprendra plus tard pourquoi – et où sa « simplicité », sa « gentillesse » et sa naïveté vont faire de lui la dernière roue de la charrette - comme toujours un peu méprisé - jusqu’au jour où ses talents culinaires vont le révéler à ses codétenus et, petit à petit, le faire monter en grade dans l’univers très hiérarchisé du monde carcéral.
La cuisine, l’alimentation, la nourriture, la bouffe, la gastronomie ont donc, avec notre héros, le premier rôle dans ce film. Mais cela permet de dire bien des choses : sur les rapports humains, sur les rapports de forces, sur la force brute et violente, sur la force douce aussi. Sur la prison brésilienne et sa corruption, sur la candeur et la naïveté, sur l’ambivalence de la nature humaine... tout ceci avec beaucoup de réalisme.
Estomago, inspiré d’une nouvelle de Lusa Silvestre, parle donc de l’humain dans tout ce qu’il a de sombre ET de lumineux. C’est un film avec un petit goût de comédie italienne, drôle, douce-amère, tendre et attachante, riche de sens et pleine d’humanité... et de saveurs.
Un film à voir, mais le ventre plein, et qui s’achève sur un gros plan en parfaite cohérence avec celui du début...

Olivier Rinaldi

 

SWEET VALENTINE

Date de sortie cinéma : 2 juin 2010
Réalisé par Emma Luchini
Avec Vincent Elbaz, Vanessa David, Luise Bourgoin, Gilles Cohen...
Long-métrage français
Genre : Comédie dramatique
Durée : 01h30min
Année de production : 2009
Distributeur : Mars Distribution


Ivan est parfaitement horripilant...
Sonia délicieusement éthérée...
Sonia, violoncelliste fraîche et entière vient de s’installer à Paris. Le hasard lui fait croiser le chemin d’Ivan, malfrat de piètre envergure. Entre eux, les sentiments sont immédiats... et opposés : il la déteste autant qu’elle s’attache à lui, jusqu’à vouloir le sauver, fût-ce contre son gré.
Sweet Valentine nous conte donc comment Sonia va, contre vents et marées, s’accrocher à cet homme qui ne souhaite que s’en détacher. Les images sont belles et efficaces, le ton affectueux malgré les répliques cinglantes, réservé et nuancé malgré les paroles crues... et la musique hétéroclite et colorée, toujours piquante...
Le tout fait une comédie légèrement douce-amère savoureusement décalée et souvent loufoque. L’intérêt principal réside dans les portraits psychologiques des personnages et dans les interprétations des acteurs.
On peut cependant regretter, pour ce qui concerne le scénario, que les ellipses, agréables et pudiques initialement, soient parfois un peu trop poussées, ce qui donne quelques raccourcis un peu trop saisissants qui font perdre un peu de substance à l’ensemble... La fin, notamment, est extrêmement brève et disproportionnée par rapport au reste du récit.
Heureusement, la prestation de Vanessa David, irrésistible en madone pas si naïve, persévérante et plus du tout vierge, donne au film à la fois sa tenue et sa saveur. Le tout donne donc un film touchant et savoureux.

Olivier Rinaldi

 
 

 

 

Les chaussons rouges
Réalisé par Michael Powell et Emeric Pressburger
Carlotta Films
Date de sortie cinéma 10 juin 1949
Date de reprise cinéma : 7 avril 2010
Avec Anton Walbrook, Moira Shearer, Marius Goring
Titre original : The Red Shoes
Long-métrage américain. Genre Musical
Durée 2h15 min
Année de production 1949


Il est toujours bon de réviser ses classiques.
Et il encore mieux de combler ses lacunes...
La sortie, le 7 avril, de la version (fort bien) restaurée des Chaussons Rouges, de Michael Powell et Emeric Pressburger, représente une excellente occasion pour l’une ou l’autre de ces activités : c’est délicieusement kitsch et désuet, mais aussi novateur et intemporel, et, surtout, c’est un monument du cinéma mondial qui a inspiré certains des plus grands réalisateurs : Scorsese, Coppola, Spielberg, de Palma...
Ce film est le résultat de la dixième collaboration entre Michael Powell et Emeric Pressburger et la septième production de la société qu’ils ont créée ensemble, The Archers. Signant leurs œuvres communes de façon on ne peut plus égalitaire (« Ecrit, produit et réalisé par Michael Powell et Emeric Pressburger »), ils atteignent ici un sommet de leur production.
Le film se déroule dans le milieu de la danse classique (et d’ailleurs, cette danse commence à ne plus être si classique que ça, car on sent s’annoncer l’ère des grandes comédies musicales et de la danse contemporaine...). Et au-delà de la danse, c’est la majorité des arts qui a été mobilisée pour la réalisation de ce film : la musique, mais aussi la littérature - puisque le ballet est tiré du conte d’Andersen Les Chaussons Rouges - la peinture, avec la création des décors par Hein Heckroth, également responsable de la création des costumes du ballet... Un spectacle total, donc. Et ces différents domaines artistiques n’occupent nullement une place mineure dans le film : la danse y est au premier plan et culmine avec les 17 minutes ( !) de ballet qui prennent place au cœur du film et qui en constituent la charnière dramatique. C’est tout le monde du ballet qui pénètre le film et les principaux interprètes (Moira Shearer, Léonide Massine et Robert Helpmann) étaient des danseurs et danseuses reconnus à l’époque.
L’histoire, donc, parle de Vicky, danseuse talentueuse et promise à la plus brillante carrière entre les mains du célèbre Lermontov, tout aussi doué pour extraire le meilleur des potentialités de ses danseurs et danseuses que pour les broyer. Car de l’intransigeance, il n’en a que trop! Et il n’hésite pas à renvoyer la célèbre Boronskaja uniquement parce qu’elle a commis l’immense faute de se marier ! Car la danse – l’Art – exige de tout lui sacrifier ! C’est ce que fait Lermontov et c’est ce qu’il exige des autres. Le film nous parle donc, au travers de la création du ballet Les Chaussons Rouges avec Vicky en danseuse étoile, de la place de l’art dans la vie et de la vie dans l’art... L’Art vaut-il qu’on lui consacre toute une vie et qu’on lui sacrifie tout ? Y compris l’amour de Vicky pour Julian Craster, le musicien engagé par Lemrontov pour composer la musique de son nouveau ballet ? La question peut paraître un rien artisto-nombriliste, mais le film la traite de la meilleure façon qu’il soit : humainement. Et invite, à mon sens, à un peu d’humilité et d’humanité de la part des artistes, quels qu’ils soient...
Un spectacle complet servi par deux grands maîtres du cinéma britannique des années 40 et 50 !


Olivier Rinaldi

 

LEBANON
(Israël, France, Allemagne, 2009)
Réalisation et scénario de Samuel Maoz
Avec Yoav Donat (Shmulik), Itay Tiran (Assi), Oshri Cohen (Hertzel), Michael Moshonov (Yigal), Zohar Strauss (Jamil), Dudu Tassa (le prisonnier), Ashraf Barhom (le phalangiste), Reymonde Amsellem (mère libanaise)...


Un champ de tournesols. Un char dans le champ de tournesols.
Liban, juin 1982. Israël vient d'attaquer le Liban. Shmulik, Assi, Hertzel et Yigal sont quatre soldats israéliens envoyés au front dans un char. Et comme la plupart des soldats de la plupart des guerres, ils n’ont pas demandé à être là. « On » les y a envoyés. Et maintenant, ils sont là. Hommes d’acier dans un tank en ferraille ?
L’histoire, finalement, est un peu comme toutes les histoires de guerres - des vraies guerres, pas celles aseptisées des superproductions cinématographiques : des gars à qui on demande d’exécuter les ordres, c'est-à-dire de tuer. Mais ils n’ont jamais tué. Ils ont peur. Ils ont une âme, une conscience. Ils sont humains, avec d’autres humains, en face, juste dans le viseur, mais eux, dans le char, sont du côté de la gâchette. Sauf que parfois, une rafale de mitraillette ou l’explosion d’une roquette viennent leur rappeler que des gâchettes, il y en a aussi de l’autre côté du viseur, dehors.
C’est donc un film de guerre. Mais la guerre vécue par ceux qui la font, pas ceux qui la déclenchent. Alors, oui, le propos est sans surprise : ce film montre toute la cruauté et toute l’absurdité de la guerre, des guerres. Convenu ? Peut-être ! Mais ne le répétera-t-on jamais assez ?
Samuel Maoz revient, dans ce film, sur sa propre et terrible expérience de soldat. Tout se déroule ici à l’intérieur du char ; on ne perçoit l’extérieur qu’au travers du viseur, avec l’œil du tireur, le doigt sur la gâchette. Vision étroite et irréelle d’une réalité à la fois désincarnée, lointaine, mais aussi terriblement proche. Et on a l’impression d’y être, avec eux, de sentir les vibrations du char qui avance, les chocs lorsqu’il renverse un obstacle – c’est quoi ? - sur son passage. On a peur aussi, des bruits non identifiés, de l’incertitude, de l’attente, des embuscades... On a chaud. Ça sent l’huile, la sueur et l’urine.
Cet incroyable huis clos est une vraie prouesse cinématographique, parce que ça tient, parce que ça ne faiblit pas, tout au long du film. On y est, dans cet espace confiné et exigu, on marine, on y est coincé. Et on ressent la tension et l’oppression de ces soldats. Samuel Maoz nous les rend palpables.
C’est un film dur - on n’en ressort pas indemne - qui relate donc l’expérience d’un homme ; sans propagande ni manichéisme. Du grand cinéma, tant sur le fond que sur la forme.
Lebanon est le premier film réalisé par Samuel Maoz. Il a reçu le Lion d’or au festival de Venise. Voilà une récompense qui n’est pas usurpée !

Olivier Rinaldi

 

  GENS DE DUBLIN (THE DEAD)
Drame - États-Unis - 1987 - 83 mn
Réalisation : John HUSTON
Scénario : Tony HUSTON, d'après l'oeuvre de James JOYCE
Interprétation : Anjelica HUSTON, Donal McCANN, Helena CARROLL
Photographie :
Musique : Alex NORTH
Production : Wieland SCHULZ-KEIL, Chris SIEVERNICH

Carlottta Films

Derrière la façade d’une vieille maison d’Usher Island, en 1904, une réception donnée pour le Nouvel An par tante Kate et tante Julia. Potins, danses, chansons, émotions, lors des discours et nostalgies pour Greta. Derrière les conversations de bonne compagnie se cachent des vérités plus douloureuses.

 

 

SPIRITUALITES

« L’aventure monothéiste » un film d’Isy Morgenstein, musique : Jordi Savall, couleur, 1h44, 2009, livret, DVD, Editions Montparnasse, 2010.

Les fêtes de Pâques sont l’occasion d’approfondir les questions de la foi et le film « L’aventure monothéiste » d’Isy Morgenstein nous invite à porter un regard comparé sur les trois religions monothéistes. Quelles sont les racines communes et les divergences de ces trois religions qui à elles seules réunissent des millions de fidèles dans le monde entier ? Quatre documentaires de 26 minutes dressent un tableau très pédagogique des acteurs en présence, de la position de ces trois religions sur le Bonheur et le Mal, et enfin sur la Mystique. 18 intervenants, pour la plupart universitaires et théologiens, répondent à des questions du quotidien qui dépassent le cadre de la pratique de la foi. Ce sont les questions posées tous les jours dans la cité quant à la tolérance et ses limites, les impasses de la cohabitation ou au contraire les espoirs de dialogues… Cette très belle réalisation est servie par une interface particulièrement esthétique et une musique d’un artiste familier à nos lecteurs : Jordi Savall.

Trois films sont disponibles en DVD aux éditions SWIFT : le fameux « Jésus de Nazareth » de Franco Zeffirelli, « Moïse, les dix commandements » avec Burt Lancaster et « Marie, mère de Jésus » avec Christian Bale.

Le chef-d'œuvre de Franco Zeffirelli est proposé pour la première fois en DVD en version intégrale remastérisée sur 2 DVD, offrant ainsi plus de 6 heures du célèbre film avec des menus interactifs pour accéder à une scène précise.
C’est également une édition spéciale qui est proposée sur 2 DVD avec une version intégrale restaurée de plus de 5 heures du fameux « Moïse, les dix commandements » où l’une des légendes du cinéma, Burt Lancaster, interprète le personnage mythique de la Bible. « Marie, mère de Jésus » est un film moins connu que les deux premiers, mais qui mérite d’être découvert dans cette édition spéciale. La vie de Jésus est relatée par le filtre et le regard de sa mère, Marie, souvent à l’arrière-plan dans le Nouveau Testament, mais toujours présente en toute humilité aux côtés de son fils jusqu’à la croix. Une interprétation très fidèle aux récits évangéliques servie par des acteurs convaincants.

Toute la Bible en mp3 avec AUDIOLIB ! 10 CD réunis en coffret avec livret de présentation AUDIOLIB, 2008.

Ce n’est pas moins que l’intégralité du texte de la Bible, Ancien et Nouveau Testament, qui se trouve réuni en 10 CD MP3 pour une écoute sur ordinateur ou avec un baladeur de poche. Le livre le plus lu au monde vous accompagnera tous les jours dans la traduction de l’Abbé Fillion, traduction qui était destinée aux séminaristes au XIX° siècle. Cyril Deguillen, comédien formé au conservatoire d’art dramatique (Le Mariage de Figaro, le Barbier de Séville…) prête une voix parfaite pour une telle narration, à la fois profonde sans être convenue, vivante tout en respectant l’importance du texte. Chaque livre de la Bible est découpé en chapitres correspondant chacun à une piste et une table des matières précise les titres des livres et leur durée. De nombreux extraits musicaux accompagnent chacune de ces pistes.

DOCUMENTAIRE

La Mort du jeune aviateur anglais - Écrire de Benoît Jacquot avec Marguerite Duras 1996 à 2009, 80 min, couleurs, DVD + CD, Editions Montparnasse, 2009.

Qui est Marguerite Duras ? Comment aborder ce géant de la littérature du XX° siècle autrement que par l’écriture, cette écriture qui tenait une place essentielle. L’essence de l’écrivain pour Duras, c’est d’écrire. Derrière le truisme se cache un immense horizon de possibilités mais jamais, vraiment jamais, le fait d’écrire ne doit être gouverné par des règles de formalisme paralysantes et encore moins par des intérêts de publication et de tirage ! Et là, Marguerite Duras a des mots très durs - le sont-ils vraiment ? – à l’encontre de tous ces individus dont les livres ne sont pas de « vrais » livres, c'est-à-dire, le fruit d’une maturation douloureuse souvent, et toujours véridique avec soi-même et avec le monde. Cela rayait du champ littéraire un grand nombre de productions pour Duras, et nous n’osons imaginer ce qu’elle dirait aujourd’hui, quatorze ans après sa mort…
« Ecrire » le premier des deux documentaires présenté par Antoinette Fouque, explore cet univers bien particulier dont seuls les livres, les yeux et la voix de Marguerite Duras offrent une fenêtre pour le curieux et l’amoureux du non-dit qui se métamorphose en verbe. Duras parle en des termes parfois proches de l’enfantement, souvent difficiles, mais jamais indifférents. Les lieux de Marguerite Duras sont importants. Sa maison de Neauphle ou son appartement de Trouville participent et sont les témoins de cette création qui parfois lui donne des larmes à l’œil lorsqu’elle les évoque. Certains ont tourné cela en dérision, d’autres heureusement ont vu là ce qui constitue l’homme dans sa grandeur et également dans sa faiblesse, à savoir son émotion de l’amour. L’écrivain cherche toujours, crie parfois ou se replie dans le silence dans certains cas, mais n’abdique jamais cette quête éternelle.
« La mort du jeune aviateur anglais », deuxième film gravé sur ce très beau DVD, est également un hymne à l’amour perdu ou jamais trouvé. L’amour sous toutes ses formes, celui qui mobilise des villageois à enterrer et à fleurir chaque année la tombe d’un jeune aviateur touché mortellement dans les airs d’un petit village normand près de Deauville. L’amour anonyme d’un vieil anglais venant pendant six ans fleurir cette même tombe puis disparaissant à jamais, sans que l’on sache, s’il était un de ses professeurs ou un amant…
Il est toujours question d’amour : l’amour souvenir du frère de Marguerite mort sans sépulture en Asie pendant la Seconde Guerre mondiale, l’amour d’un jeune homme qui aurait pu la regarder ou nous regarder avec tendresse.
Duras nous touche, nous blesse parfois, mais elle nous invite à vivre en n’abandonnant jamais ce qui fait notre raison d’être.

1 DVD : La mort du jeune aviateur anglais - Écrire
Deux films réalisés par Benoît Jacquot avec Marguerite Duras
« L’événement de Vauville, je l’ai intitulé La mort du jeune aviateur anglais. En premier je l’ai raconté à Benoît Jacquot qui était venu me voir à Trouville. C’est lui qui a eu l’idée de me filmer lui racontant cette mort du jeune aviateur de vingt ans. Le lieu était mon appartement à Paris. Ce film une fois fait, on est allé dans ma maison de Neauphle-le-Château. J’ai parlé de l’écriture. Je voulais tenter de parler de ça : Écrire. Et un deuxième film a été ainsi fait avec la même équipe et la même production ». Marguerite Duras


2 CD : La mort du jeune aviateur anglais - Roma - Écrire
Lecture par Fanny Ardant des textes de Marguerite Duras* 16/9
* Français mono
* DVD NTSC - Toutes zones

 

« Aragon, le roman de Matisse», un film de Richard Dindo avec la voix de Jacques Weber, DVD, ARTE Editions, 2010.

La rencontre entre Matisse et Aragon est à l’image des dessins du poète réalisés par le peintre : avec quelques traits, l’essence de l’homme s’exprime et en même temps chaque esquisse souligne le caractère insaisissable de la vie. Le très beau film de Richard Dindo a choisi une narration sobre grâce à l’admirable voix de Jacques Weber sur fond d’images de la ville de Nice où les deux hommes ont vécu et se sont rencontrés, et entrecoupée d’un choix des œuvres du grand peintre. Autant prévenir : le charme opère immédiatement à l’image des yeux bleus du peintre qui avaient tant fasciné Aragon. L’attraction est immédiate, car nous réalisons que cette rencontre était née sous les auspices de l’échange, un échange qui relève souvent de l’indicible comme le rappellera Aragon qui avait conscience de trahir ce partage avec des mots…
Aragon, comme pour Aurélien, a en effet mis beaucoup de temps à finir ce livre qu’il qualifie de roman. Pendant deux ans, à partir de décembre 1941, les deux hommes se verront presque tous les jours dans le palais du Regina à Nice où résidait Matisse ! Le peintre est atteint d’un cancer. La beauté des couleurs du peintre qui vont crescendo alors que la France sombre dans la pénombre de l’occupation ravit le poète qui voit en Matisse le symbole d’un pays qui ne peut capituler. Le peintre semble également nourri de cette rencontre, Aragon prenant la consistance d’un nouveau pigment qui aurait jusqu’alors échappé à la palette du peintre toujours à la recherche d’un équilibre entre couleurs et dessin. Le film de Richard Dindo a su capter cette précieuse alchimie entre poésie et peinture qui a fait naître un texte rare de beauté.
 

THEATRE  

 

 

 

 

     

 

 

Cinq nouvelles sorties DVD viennent compléter avec cette rentrée la collection Théâtre des Editions Montparnasse : Corneille, Musset, Marivaux, Regnard ou encore Ionesco viennent s’inviter dans nos maisons pour de longues heures de théâtre en privé !

Il sera possible à loisir et à tout petit prix de regarder dans l’intimité les plus belles réalisations et mises en scène de la Comédie-Française dans des vidéos de qualité.

Le choix est varié : classiques éternels du grand siècle (un superbe Horace de Corneille) ou tragédie bouffonne de Ionesco (Le roi se meurt), la collection déjà riche de 13 titres se voit complétée de 5 nouvelles parutions :

 

 

Musset – « On ne badine pas avec l’amour »

Une pièce d’Alfred de Musset

Mise en scène de Simon Eine

Réalisation de Roger Kahane

1978 - 1 h 53 min

Interprètes de la troupe de la Comédie-Française

 

    * François Chaumette (Maître Bridaine)

    * Bernard Dheran (le Baron)

    * Michel Etcheverry (le Chœur)

    * René Arrieu (Maître Blazius)

    * Francis Huster (Perdican)

    * Jean-Paul Moulinot (le Paysan)

    * Catherine Samie (Dame Pluche)

    * Béatrice Agenin (Camille)

    * Anne Petit-Lagrange (Rosette)

 

Perdican, désormais docteur en droit, revient au château familial où il retrouve sa cousine Camille, de retour du couvent. Le Baron, père de Perdican, espère les marier mais dix ans se sont écoulés. Camille feint l’indifférence devant les avances de son cousin à qui elle déclare son intention de consacrer sa vie à Dieu. Dépité, Perdican courtise Rosette, la sœur de lait de Camille, qu’il prétend alors épouser. Lorsqu’elle découvre les véritables sentiments de Perdican, Rosette se suicide, laissant les amants seuls face à leur culpabilité.

 

« On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime. » Musset

 

Caractéristiques techniques du DVD

Format 4/3 – Couleur – Son mono et Dolby Digital – PAL – Zone 2 – DVD 9

 

Horace

Une pièce de Pierre Corneille

Mise en scène de Jean-Pierre Miquel

Réalisation de Olivier Ricard

1972 - 2 h 20 min

Interprètes de la troupe de la Comédie-Française

 

    * Michel Etcheverry (le vieil Horace)

    * Simon Eine (Tulle, roi de Rome)

    * Jean-Noël Sissia (Valère)

    * François Beaulieu (Horace)

    * Nicolas Silberg (Flavian)

    * Jean-Luc Boutté (Curiace)

    * Claude Winter (Julie)

    * Christine Fersen (Sabine)

    * Ludmila Mikaël (Camille)

    * Gérard Douheret (Procule)

 

Rome et Albe se déclarent la guerre. Deux familles en subissent plus cruellement les conséquences : trois frères sont choisis dans chaque camp afin de défendre le sort de leur ville. Or Horace le Romain a épousé Sabine, sœur de Curiace, lui-même gentilhomme d’Albe et marié à Camille sœur d’Horace. Ce dernier viendra à bout du combat grâce à une ruse que les Romains interprètent d’abord comme une lâcheté. On assiste ensuite à son procès, jugé pour le meurtre de sa sœur…

 

« Quand la perte est vengée, on n’a plus rien perdu.. » Corneille

 

Format 4/3 – Couleur – Son mono et Dolby Digital – PAL – Zone 2 – DVD 9

 

Marivaux – Les Acteurs de bonne foi

Une pièce de Marivaux

Mise en scène de Jean-Luc Boutté

Réalisation de François Chatel

1978 - 51 min

Interprètes de la troupe de la Comédie-Française

 

    * Dominique Rozan (Merlin)

    * Alain Feydeau (le Notaire)

    * Denise Gence (Mme Argante)

    * Yvonne Gaudeau (Mme Amelin)

    * Richard Berry (Eraste)

    * Gérard Giroudon (Blaise)

    * Bérengère Dautun (Araminte)

    * Catherine Hiegel (Lisette)

    * Dominique Constanza (Colette)

    * Bernadette Le Saché (Angélique)

 

À l’occasion du mariage d’Éraste et Angélique, les valets sont appelés à jouer un petit divertissement impromptu orchestré par Merlin. Ces acteurs improvisés distinguent mal sentiments affectés et réalité. Parallèlement, pour son seul plaisir, Mme Amelin feint l’annulation du mariage pour s’amuser des réactions des autres protagonistes.

 

« Fais nous rire, on ne t’en demande pas davantage. » Marivaux

 

Caractéristiques techniques du DVD

 

Format 4/3 – Couleur – Son mono et Dolby Digital – PAL – Zone 2 – DVD 5

 

 

 

Ionesco – Le roi se meurt

Une pièce d’Eugène Ionesco

Mise en scène de Jorge Lavelli

Réalisation d’Yves-André Hubert

1977 - 1 h 45 min

Interprètes de la troupe de la Comédie-Française

 

    * François Chaumette (le Médecin)

    * Michel Aumont (le Roi Bérenger)

    * Michel Duchaussoy (le Garde)

    * Christine Fersen (la Reine Marguerite)

    * Tania Torrens (la Reine Marie)

    * Catherine Hiegel (Juliette)

 

Le roi va mourir et il ne le sait pas. Or, les signes sont là : le royaume se lézarde, le palais menace de tomber en ruine. La nouvelle est imminente, et il faut bien la lui apprendre. C’est tout le sujet de cette tragédie bouffonne…

 

« Tu vas mourir dans une heure et demie, tu vas mourir à la fin du spectacle. » Ionesco

 

Caractéristiques techniques du DVD

Format 4/3 – Couleur – Son mono et Dolby Digital – PAL – Zone 2 – DVD 9

 

Regnard – Le Légataire universel

Une pièce de Jean-François Regnard

Mise en scène de Jean-Paul Roussillon

Réalisation de Lazare Iglesis

1974 - 1 h 55 min

Interprètes de la troupe de la Comédie-Française

 

    * Jean-Paul Roussillon (M. Gaspard)

    * Michel Etcheverry (M. Scrupule)

    * Michel Aumont (Géronte)

    * Simon Eine (Éraste)

    * Alain Pralon (Crispin)

    * Denise Gence (Mme Argante)

    * Françoise Seigner (Lisette)

    * Catherine Salviat (Isabelle)

 

Dans l’espoir d’épouser Isabelle, Éraste brigue l’héritage de son oncle Géronte, au bord du trépas. Crispin, valet d’Éraste, compte également tirer bénéfice du legs pour épouser Lisette. Il incarne sous divers déguisements de supposés héritiers, déboutés par Géronte de leurs prétentions de légataires. Au cours d’une ultime supercherie, il contrefait Géronte lui-même et commande son testament au notaire, Monsieur Scrupule, mais le vieillard n’a pas dit son dernier mot…

 

Caractéristiques techniques du DVD

Format 4/3 – Couleur – Son mono et Dolby Digital – PAL – Zone 2 – DVD 9

 

DIVERS

"Baron rouge" un film inédit de Nikolai Muellerschoen avec Matthias Schweighöfer, Til Schweiger, Lena Headey, Joseph Fiennes, Langue : français / anglais
Sous-titres : français, Son : Dolby Digital 5. - Stéréo, Image : 2.35 - 16/9 compatible 4/3, Durée : 105 min., Bonus, DVD, M6 Vidéo, 2009.


Allemagne – Première Guerre Mondiale. Le jeune pilote Manfred von Richthofen, alias Le Baron Rouge, est une célébrité au sein de l'armée de l'air allemande. Sa passion pour l'aviation lui ferait presque oublier que la guerre bat son plein en Europe. Quand il tombe amoureux de la belle infirmière Käte, il réalise peu à peu que son image est utilisée à des fins de propagande. Il doit alors faire un choix entre son dégoût pour la guerre et son sens du devoir...

« Nous avons tous choisi de voler; quel que soit notre camp, nous connaissions les risques. Je voulais être le meilleur. Je croyais avoir gagné mais je vois que nous avons fait du monde un ignoble abattoir, et je n'y ai que trop contribué ».
Manfred von Richthofen.

Cette citation du fameux Baron von Richthofen, emblématique figure de l'aviation allemande de la première guerre mondiale, résume assez bien le génie et le drame d'une vie consacrée à une passion exclusive : l'aviation. A la fois aristocrate dans le sang et dans l'âme, honorant la mémoire de ses ennemis abattus, et en même temps chasseur redoutable ne relâchant pas sa proie, le Baron rouge fut rapidement utilisé comme outil de propagande par le haut commandement afin de renforcer un moral des troupes défaillant lors de cette terrible première guerre mondiale. Nikolai Muellerschoen a réalisé ici un très beau film qui évite les caricatures et rend ainsi bien le caractère à la fois arrogant du baron, sûr de sa valeur, et en même temps sa fragilité qui se développe au fur et à mesure de l'évolution de la guerre et de ses horreurs. Ce sera le rôle de la belle infirmière (Lena Headey) qui s'occupe de lui lorsqu'il sera blessé que de lui ouvrir les yeux sur l'inanité d'un combat qu'il ne voyait que de très loin dans le ciel de sa passion...

 

"Et Après" un film de Gilles Bourdos avec Romain Duris, Evangeline Lilly, John Malkovich, Bonus, DVD, Wild Side Vidéo, 2009. (sortie 5 août 2009).


À huit ans, Nathan est entré dans le tunnel lumineux de la «mort imminente» pour avoir voulu sauver une fillette. Déclaré mort, le petit garçon se réveille inexplicablement. Vingt ans plus tard, Nathan est devenu un brillant avocat new-yorkais. Meurtri par les circonstances douloureuses de son divorce, il s’est barricadé dans son travail, loin de son ex-femme Claire et de sa fille. C’est alors qu’un mystérieux médecin, le docteur Kay, fait irruption dans son existence en prétendant pouvoir dire à quel moment certaines personnes vont mourir. Et parce que Kay bouleverse tous les repères de sa vie, Nathan va enfin découvrir pourquoi il est revenu.

Ce film pose beaucoup de questions et le spectateur qui réfléchit à l'ensemble de ces interrogations éprouvent très vite une sensation de vertige. Cette même sensation qui vous empoigne lorsque vous découvrez un texte de Sénèque ou de Marc-Aurèle sur le sens de la vie, le sens de notre vie...

Tiré du best-seller de Guillaume Musso, ET APRES est également une belle histoire d’amour car le personnage réalise progressivement qu'au delà du quotidien qui nous emprisonne petit à petit, il existe des valeurs qui nous dépassent et qui nous meuvent, l'amour étant très certainement l'une des plus importantes. Nathan ouvre les yeux et apprend le sens de la vie en redécouvrant l'amour et son partage avec ses proches ainsi qu'avec des inconnus (voir la scène très forte dans la clinique de fin de vie). C'est ce contraste saisissant de la mort imminente qui rend encore plus indispensable le vrai sens de la vie que nous gaspillons trop, jour après jour, dans les broutilles de notre quotidien. Teinté de fantastique, ce film invite à la réflexion avec un beau jeu d'acteur de Romain Duris et un John Malkovitch envoûtant. Un beau film pour marquer une pause dans le rush quotidien !

 

1h43 minutes | 2.35, 16/9e comp. 4/3
Langues : Anglais DTS 5.1 & Dolby Digital 2.0, Français Dolby Digital 5.1 | Sous-titres : Français

 

"Saint-Exupéry - La dernière mission" un film de Robert Enrico avec Bernard Giraudeau, Maria de Medeiros, Jean-Paul Comart, Pierre Santini, Frédéric van den Driessche, Jean-Marie Winling, Geoffroy Thiebaut, Véronique Ryke, Jean-François Poron, Michel Duchaussoy, Scénario : Marcel Jullian, Musique : Jean Musy, DVD, Durée 104 mn, Bonus : livret 24 pages, portrait d'Antoine de Saint-Exupéry, Galerie de photos Saint-Exupéry l'aviateur : frise chronologique, CITEL Vidéo, 2009.


Corse, le 30 juillet 1944. À 44 ans, le commandant et écrivain Antoine de Saint-Exupéry se prépare à accomplir une nouvelle mission. Durant les 48 heures qui précèdent cet ultime envol, l'aviateur-poète pense aux moments marquants de sa vie et aux personnes qu'il a aimées...

Cette très belle réalisation étonne à plus d’un titre. La première surprise vient de la transformation physique et psychologique du premier rôle en la personne de Bernard Giraudeau dont on connaissait la richesse de répertoire mais qui avec cette interprétation s’est littéralement incarné dans la peau d’Antoine de Saint-Exupéry. Les images d’archives confortent cette ressemblance pourtant éloignée de la réalité si l’on compare les deux hommes. Le port de tête, la façon de fumer, certaines mimiques viennent renforcer cette présence à l’écran dont la réalisation de Robert Enrico (Le Vieux Fusil) faite de flash-back nous transporte dans l’univers de l’écrivain et de l’aviateur. L’homme apparaît à la fois grand et fragile, sensible et en même temps trempé dans le même acier que son avion. Cette soif de liberté et de tout ce qui peut construire l’homme n’a d’égal que sa négation de l’oppression et de la tyrannie, volonté qui le conduira à reprendre le combat à l’âge de 44 ans alors qu’il ne pouvait plus voler en pleine possession de ses moyens physiques. La surprise finalement vient de cette absence d’enfermement dans toute contingence, surtout matérielle ; Saint-Exupéry ne répétait-il pas inlassablement que rien ne pouvait l’empêcher de réaliser ce qu’il devait faire, peut-on à l’évidence empêcher un oiseau de la nécessité de voler…

 

L'Echange ("Changeling") un film de Clint Eastwood avec Angelina Jolie, John Malkovitch, DVD, Bonus, UNIVERSAL, 2009.


Los Angeles, 1928. Christine Collins (Angelina Jolie) élève seule son fils. Un matin, elle se rend au travail, mais quand elle rentre à la maison, celui-ci a disparu. Après cinq mois de recherches, la police lui ramène un petit garçon… mais ce n’est pas son fils. Sans relâche, cette mère va tenter de faire éclater la vérité, révélant des institutions rongées par la corruption.

 

Ce film très puissant de Clint Eastwood est fondé sur une histoire vraie ce qui renforce encore sa force dramatique. A l'image de Mystic River, le célèbre acteur-réalisateur a su imprimer à un fait divers un éclairage bien particulier dont il a le secret. Nous parcourons le récit de cette jeune femme vivant seule avec son enfant dans le Los Angeles de la fin des années vingt. La corruption règne dans la police et que peut bien peser le destin d'une femme dans un univers que l'on sent bien encore essentiellement fondé sur la force et le pouvoir. Et pourtant ! Christine Collins prendra courageusement son destin en main en refusant la fatalité que tous le monde lui rappelait ou lui imposait souvent avec cruauté et cynisme. C'est le combat d'un être humain et d'une femme face à l'impersonnalité du système et de ses aberrations (internement psychiatrique sommaire, intimidations, manipulations...). Tout ou presque lui sera imposé mais rien ne tarira non seulement l'amour maternel mais également l'espoir insatiable de vie? C'est un film fort qui ébranle notre confiance en la société et en l'espèce humaine parfois mais c'est une belle réflexion qui démontre que même dans les instants les plus tragiques, l'être humain peut relever la tête et résister !

 

"Il y a longtemps que je t'aime" un film de Philippe Claudel avec Kristin Scott Thomas, Elsa Zylberstein, Serge Hazanavicius, Durée : 115 Minutes, DVD, UGC, 2008.


Deux soeurs se retrouvent après 15 années de séparation. Juliette (Kristin Scott Thomas) vient en effet de sortir de prison et est accueillie par Léa (Elsa Zylberstein), sa soeur cadette, qui la recueille chez elle avec son mari et leurs deux fillettes. C'est le début d'une longue réinsertion à la société et aux proches.

 

Philippe Claudel, vous avez eu de beaux succès d’édition, des prix littéraires prestigieux. Pourquoi un premier film après tous ces romans ?

Qu’elles naissent grâce à des mots,de la pellicule ou des peintures - j’ai beaucoup peint à une époque de ma vie,les images m’intéressent. J’aime approfondir le monde avec elles, l’éclairer, l’interroger par leur intermédiaire, lui donner un reflet. Je suis depuis toujours un amoureux du cinéma. Quand j’étais étudiant en lettres et en histoire à l’université de Nancy, au début des années 80,nous faisions beaucoup de courts métrages. Nous étions derrière ou devant la caméra,indifféremment scénaristes, cadreurs, comédiens, monteurs... J’écrivais déjà beaucoup à cette époque, mais j’avais aussi un vrai désir de créer et de montrer des images. Puis le cinéma est revenu dans ma vie avec Yves Angelo, rencontré en 1999, quand “Meuse l’oubli” mon premier roman, a été publié. Il m’a demandé de travailler avec lui. Notre première collaboration, le scénario de SUR LE BOUT DES DOIGTS est devenu un film qu’il a réalisé et qui est sorti en 2002.A la suite de ça, j’ai rencontré des producteurs. Ils m’ont commandé des scénarios, qu’ils n’ont jamais pu monter. Puis il y a eu l’aventure des ÂMES GRISES : Yves a manifesté le désir d’en faire un film. J’ai écrit le scénario,et il a eu l’amitié de m’impliquer dans le projet : repérages, casting, lectures avec les comédiens… Il a suscité en moi l’envie de contrôler davantage, et jusqu’au bout, une création. J’attendais que se manifestent à la fois un désir profond et une histoire essentielle pour passer à la mise en scène. C’est très compliqué de faire un film, ça demande tellement d’énergie,de temps,d’argent,on ne peut pas s’engager à la légère. C’est beaucoup plus épuisant que d’écrire. Un roman,je l’écris où je veux,je l’arrête quand je veux. Mais lorsque la machine cinéma se met en marche, on ne peut pas la stopper. Il faut avoir - et là je parle pour moi - un sujet qui profondément nous habite, pour pouvoir supporter tout ça, pour que le désir reste intact, flamboyant, vital. Ce qui a été le cas avec cette histoire-là.

Il vous semblait évident de ne pas en faire un roman ?

Ah, mais oui. Il y a une nette séparation dans ma tête. Quand les bribes d’histoire arrivent, je sais tout de suite si ça va être pour le cinéma ou pour un roman. Je ne saurais pas trop vous expliquer pourquoi,mais il n’y a aucune hésitation. Quand des producteurs parfois me demandent si je vais « novelliser » un scénario dont ils n’ont pas pu faire un film, je réponds que non. J’en serais incapable. Et ça n’aurait aucun intérêt. Mais je me sers du romancier que je suis : mon souci était, comme pour mes livres,de faire un film qui puisse toucher différentes catégories de publics. Certains y verront l’histoire de deux soeurs qui tentent de se rapprocher,certains seront intéressés par la déclinaison du thème de l’enfermement, d’autres suivront la renaissance d’une femme, d’autres encore regarderont vivre une famille confrontée aux non-dits et aux secrets, etc. On pourra en avoir une lecture simplifiée, ou bien plus intellectuelle. J’ai toujours aimé les livres ou les films qui s’adressent au plus grand nombre,qui ne sont pas destinés à un seul public. Je ne voulais pas m’enfermer dans un genre mais être au plus près de la diversité de la vie, ce qui a toujours été important pour moi. Je veux filmer les gens dans ces riens de l’existence qui se muent en grands bonheurs, dans cette faculté qu’ont les êtres de se taire, de se blesser, mais aussi de surmonter ce qui pourrait les détruire, et pour cela le souci de sincérité et de vérité a été un guide permanent.

Quel a été votre point de départ ? L’histoire de ces deux soeurs ? Les thèmes récurrents comme l’enfermement, la renaissance, sont-ils venus ensuite ? Ou bien tout est-il arrivé en vrac ?

Cette histoire m’a permis de cristalliser des éléments épars, comme l’enfermement ou le secret, que j’avais déjà essayés d’explorer dans mes textes. Un de mes romans “Quelques uns des cent regrets”, paru en 2000, parlait déjà d’un secret entre un fils et sa mère. Je suis fasciné par le principe de la vie cachée, de l’autre qui n’est pas tout à fait ce que l’on croit,ou qui n’a pas fait ce que l’on pense. Ensuite, le thème de l’enfermement me tient particulièrement à coeur :j’ai été professeur en prison pendant onze ans. Et puis j’avais envie d’écrire une histoire dont les personnages principaux soient des femmes. Je ne l’ai encore jamais fait dans un roman. J’aime les femmes, je suis fasciné par leur force, par leur capacité à se tenir debout, quels que soient les évènements, à renaître, à nous soutenir et à nous supporter, nous les hommes qui sommes un peu misérables. Cela m’a toujours frappé. Il me semble que les hommes s’affaissent vite,tandis que les femmes,c’est autre chose. J’ai imaginé l’histoire de ces deux soeurs,Juliette et Léa, que la vie a séparées pendant quinze ans et qui se retrouvent. Tout cela s’est emboîté de façon très rapide. J’ai écrit rapidement un séquencier sur un carnet,puis je suis parti en voyage en Laponie. Là-bas, en hiver, les nuits sont très longues, le jour dure à peine deux heures. Ca a été un moment magique d’écriture. Je suis revenu en janvier avec un scénario qui est à peu de choses près celui que j’ai tourné. Tout était là,en place, presque miraculeusement. C’était la première fois que ça m’arrivait. Et ce scénario-là, je ne l’aurais donné à personne. C’était pour moi. C’était moi,ma chair. Je visualisais toutes les scènes. J’avais des désirs très précis de cadres, de lumières,de sons, de jeux, de décors.


extrait du site officiel du film : http://www.ilyalongtempsquejetaime-lefilm.com/

 

"Le Temps d'un été" un film de Lajos Koltai avec Claire Danes, Meryl Streep, Glenn Close, Toni Colette, Patrick Wilson, Vanessa Redgrave… Bonus, DVD, Wild Side Vidéo, 2009.

 

Agée de 65 ans et atteinte d'un cancer, Ann Grant révèle à ses deux filles le nom de son amour de jeunesse. Elle remonte le passé pour revivre sa rencontre avec Harris Arden, un homme qui allait changer sa vie et celle de ses filles pour toujours...

 

Les lecteurs du best-seller "Crépuscule" de Susan Minot retrouveront dans l'adaptation "LE TEMPS D’UN ETE" le récit passionné d'un amour qui bouleversa la vie de trois personnages, deux femmes et un homme.  Une femme, au seuil de sa vie, laisse entendre à ses filles dans des bribes de phrases qu'elle a rencontré un homme qui a marqué à jamais sa vie, et de ce fait, également celle de ses filles. Le fameux amour-passion est au coeur de cette très belle réalisation nourrie par un casting impressionnant (Claires Danes (Roméo+Juliette), Meryl Streep (Le diable s’habille en Prada), Glenn Close (Liaisons dangereuses, Damages), Toni Colette (Little Miss Sunshine). Une rencontre de quelques heures peut-elle à ce point modifier le cours des choses et le représentation que l'on peut se faire de l'amour pour toujours ? C'est cette interrogation éternelle depuis l'aube de la conscience qui structure ce film réalisé par Lajos Koltai. Les évènements dépassent la raison et les personnages acceptant une certaine forme de destin réalisent qu'indépendamment de leur volonté, quelque chose de plus fort les empoigne. Bien entendu, certains diront que cette passion a toujours un terme lorsqu'elle est vécue sur la durée, ce qui n'est pas le cas dans ce film. Les personnages au seuil de leur vie partagent encore la même émotion intacte des premiers instants. Mais peut-être est-ce là le sort de la passion que d'être effleurée mais jamais attrapée définitivement ?

 

Caractéristiques techniques : 1h52 minutes | 2.35, 16/9e comp. 4/3. Langues : Anglais & Français Dolby Digital 5.1 | Sous-titres : Français

 

« L’homme qui voulait savoir » un film de George Sluizer avec Bernard-Pierre Donnadieu, Gene Bervoets, Johanna ter Steege, nouveau master restauré, DVD, CARLOTTA Films, 2008. 

Sur la route des vacances, Rex et Saskia s’arrêtent sur une aire d’autoroute. L’homme s’éloigne du véhicule pendant quelques minutes. A son retour, sa compagne a disparu. Fou de douleur, il renonce à sa vie professionnelle et sociale pour se consacrer exclusivement à la recherche de la disparue. Après trois années d’une quête infructueuse, il reçoit une étrange carte postale, dont l’auteur prétend connaître la vérité sur la disparition… 

Ce film particulièrement étonnant et bouleversant mérite d’être découvert dans cette édition DVD Carlotta. Deux scènes marquent immédiatement l’esprit du spectateur, la première dont nous parlerons et la dernière dont nous réserverons la découverte… Ces deux scènes se font échos, résonnent en effet l’une à l’autre de manière onirique. Car c’est en effet d’un rêve et d’un cauchemar, terrible et chaud en même temps dont il s’agit. Saskia avoue en effet à son compagnon qu’elle a de nouveau fait ce terrible rêve dans lequel elle se trouve enfermée dans un œuf d’or, toute seule dans l’espace. Mais, elle réalise qu’un autre œuf d’or contient Rex et que la seule issue possible est que ces deux œufs s’entrechoquent… Or, quelques minutes après cet aveu bouleversant, la voiture des deux amoureux en vacances tombe en panne dans un tunnel. Terrorisée, Saskia ne veut pas sortir de la voiture alors que Rex paniqué réalise qu’il faut à tout prix s’échapper de cette situation trop dangereuse. Il abandonne la jeune femme terrorisée et en pleurs pour chercher de l’essence. Cette scène très forte quant à la violence des émotions exprimées par les acteurs est fondamentale pour toute la suite du film. Saskia fait promettre à Rex que jamais il ne devra l’abandonner. Et c’est à partir de ce pacte scellé sur l’amour que sera construite l’intrigue effroyable de ce film. Bernard-Pierre Donnadieu qui incarne le rôle de celui qui connaît les causes de la disparition de la jeune femme sera l’élément initiatique de cette réunion promise mais qui, comme toute initiation, comportera bien des épreuves terrifiantes. Particulièrement impressionnant par son réalisme, ce film est une véritable réussite : le scénario, le jeu des acteurs, tout contribue à faire de cette réalisation non seulement un thriller efficace mais également un plaidoyer sur la force de l’amour qui transcende la vie dans certaines occasions…

Georges Mircea

 

"Dans la vallée d'Elah" un film de Paul Haggis avec Tommy Lee Jones, Charlize Theron, Susan Sarandon, Bonus, DVD, Warner, 2008.

Mike Deerfield vient juste de rentrer aux Etats-Unis après sa première mission en tant que volontaire en Irak lorsqu’il disparaît brusquement. Hank, son père (Tommy Lee Jones), un homme rude de la vieille école qui a été membre de la police militaire au Vietnam, décide de partir à sa recherche. Sa quête le plongera au plus profond des traumatismes dont l’Amérique a été victime suite au conflit irakien. 

L’intrigue du film semble vouloir nous lancer dans une enquête policière à mi-chemin entre police civile et militaire. Un père, interprété brillamment par Tommy Lee Jones, ancien militaire et vétéran du Vietnam, part à la recherche de son fils disparu. Plein de certitudes sur le sens du devoir, celui des hommes et de son pays, il est le reflet d’une autre époque, celle où les idéaux avaient encore leur force quant à l’engagement. Il déchante très vite lorsqu’il débute son enquête. L’inertie de la police civile, le secret poli de la police militaire, l’encouragent à approfondir sa propre enquête. Même si la jeune enquêtrice, rôle interprété avec nuances par Charlize Theron, cherche par tous les moyens à lever cette inertie, c’est à une quête solitaire à laquelle se livre Hank sur fond de guerre d’Irak. Sans dévoiler l’issue importante du film, il apparaît progressivement que la guerre a gravé de profondes cicatrices dans le cœur des jeunes soldats. Cette guerre, dont la raison d’être a progressivement été dénoncée comme purement économique, tranche le destin de ces jeunes soldats qui pensaient aller « porter la démocratie dans ces régions lointaines » comme le rappelle innocemment le père du jeune soldat, lui-même encore plein d’idéaux décalés de la réalité. Toute la qualité de ce très beau film réalisé avec finesse par Paul Haggis (oscar pour « Collision ») est de nous inviter à une réflexion sans moralisation, à réfléchir à la responsabilité de chacun face à la guerre qui ne saurait être sans incidences sur la nature humaine même avec les plus plaidoyers les plus convaincants…

 

« Rue Santa fe » - « La Flaca Alejandra » réalisation: Carmen Castillo, coffret 2 DVD, L’Institut National de l’Audiovisuel (INA), 2008.

Carmen Castillo survit à son compagnon, Miguel Enriquez, chef de la Résistance contre la dictature de Pinochet, mort au combat, rue Santa Fe, dans les faubourgs de Santiago du Chili, le 5 octobre 1974. A partir de cette date fatidique, la vie de Carmen ne peut plus être la même, à l’image de tous les autres militants qui ont décidé de sacrifier leur vie personnelle pour leurs convictions. 

Ce documentaire exceptionnel devrait être vu par tous, petits et grands, à notre époque dépressive en raison du prix du carburant et des difficultés à acheter un écran plat géant. Il n’y a pourtant nulle culpabilité imposée au spectateur dans cette très belle réalisation sélection officielle du Festival de Cannes 2007. Les personnages interrogent même plutôt le sens de leur engagement, se posent la question « cela valait-il tous ces sacrifices ? ». Des tortures, des morts, des enfants abandonnés à une organisation pour continuer la lutte, tous ces choix sont pesés, questionnés devant la caméra avec une sincérité rare qui ne peut laisser quiconque indifférent, quelque soit nos choix politiques. Il serait trop facile de céder au qualificatif de terroristes pour condamner ces engagements, alors même que la plupart de ces personnes avaient choisi l’action afin d’éviter les enlèvements sommaires et exécutions de la junte militaire imposant la terreur. Oui, ils étaient terroristes au même titre que l'étaient les résistants lors de la seconde guerre mondiale dans la bouche de l'occupant allemand. La révolution est bien entendu dans toutes les bouches, les discours sont parfois très inspirés par le modèle du Che, la culture ambiante est largement marxiste mais comment aurait-il pu en être autrement comme le rappelle l’un des protagonistes, alors que la police soutenait les nantis, et que les propriétaires des terres et des biens de consommations étaient de droite ?

Plus qu’un combat politique, ce film exprime parfaitement l’idée qu’il s’agit d’un combat de vie avec ses angoisses certes, ses doutes parfois, mais aussi avec la certitude incontournable que si cela était à refaire, aucun d’entre eux n’hésiterait à subir de nouveau la torture et l’angoisse de la résistance. La principale culpabilité qui revient tout le long du film : celle d’être vivant alors que les compagnons sont morts pour la cause défendue, une terrible culpabilité...

A noter dans le DVD n°2 :  

LA FLACA ALEJANDRA de Carmen Castillo- Réalisation : Guy Girard, 1994, 52 min

La " Flaca Alejandra " était des leurs : militante de puis l’âge de 17 ans, elle était devenue une des rares femmes dirigeantes du MIR. En 1974, elle parle et livre à la police de nombreux miristes dont Miguel Enriquez. Vingt ans plus tard, Carmen Castillo recueille son témoignage, pour lutter contre l’oubli. 

Les compléments :

Entretien avec Carmen Castillo, 2008, 30 min Six mois d’unité populaire, 1971, 38 min Quelques jours après le coup d’état, 1973, 20 min

 

« Les Faussaires » (Die Fälscher), un film de Stefan Ruzowitzky avec Avec Karl Markovics, August Diehl, Devid Striesow, Marie Bäumer. Bonus, DVD, France Télévisions, 2008.

1936 : Salomon Sorowitsch est le roi des faussaires. Expert en billet de banque, « Sally » use de son art pour s’encanailler dans les cabarets berlinois avec les petits truands, les gigolos et les filles légères.
Trahi par l’un de ses complices, il est arrêté au petit matin par la Gestapo, déporté et interné à Mauthausen. Repéré pour ses talents de dessinateur, Sally sauve sa peau en devenant peintre officiel des SS du camp avant d’être transféré à Sachsenhausen pour participer à l’une des entreprises les plus secrètes de l’histoire du nazisme : l’Opération Bernhard.
Menée par Herzog, devenu capitaine après avoir arrêté Sorowitsch, l’Opération Bernhard doit permettre d’affaiblir l’économie des alliés en écoulant de fausses devises anglaises et américaines. Aidé par une équipe de faux-monnayeurs d’exception, Sally doit créer une copie parfaite du dollar sous peine d’être exécuté.
 

Ce film fondé sur une histoire authentique est l’extraordinaire et dramatique aventure subie par un groupe d’hommes internés dans des camps de concentration allemands pendant la seconde guerre mondiale. Truands notoires, personnages respectables de la finance, des individus lambdas,… tous ont en commun un savoir-faire pointu dans une activité qui intéressent les allemands : parvenir à faire de la monnaie ennemie contrefaite. C’est en effet à partir de ces compétences respectives que va se nouer une histoire terrible faisant alterner lutte pour la survie de chacun, esprit de groupe, émulation face au terrible défi à relever et, en même temps, les angoisses et les doutes sur la tâche réalisée.

Cette opération secrète baptisée en son temps opération Bernhard fut lancée par les nazis en 1942 sous l’impulsion de Bernhard Krüger, à l’origine inspecteur des finances traquant la fausse monnaie. L’objectif était de parvenir à déstabiliser l’économie des Etats-Unis et de l’Angleterre en injectant massivement de la fausse monnaie dans leur système monétaire. L’interrogation majeure de ce très beau film tient autour de ce dilemme effroyable dans lequel sont jetés les protagonistes : à partir de quand collabore-t-on avec l’ennemi ? A partir de quand sauve-t-on sa vie et celle de ses codétenus ? On réalise sans peine que le défi était lourd à tenir devant ces questions lourdes de sens. Le réalisateur Stefan Ruzowitzky a su y apporter un traitement fait de nuances où les caricatures ont été évitées et les émotions parfaitement distribuées entre les acteurs remarquables de ce film, Karl Markovics jouant à merveille le rôle du roi des faussaires. A noter également la musique de ce film (Marius Ruhland) qui résume à elle seule l’ambiance émouvante de cette réalisation à découvrir en DVD. 

Suppléments :
Les coulisses du tournage, 4 scènes coupées, un entretien inédit avec Adolf Burger, l’avant-première française, la bande-annonce.
Un livret de 24 pages : entretien avec le réalisateur, rappels historiques, filmographies…

 

« Abandonnée » un film de Nacho Cerdà avec Anastasia Hille, Karel Roden, Edition Collector 2 DVD, WILD SIDE VIDEO, 2008.

 

Marie, américaine abandonnée à sa naissance, retourne dans son pays natal, la Russie. A peine arrivée, personne ne veut la conduire dans la ferme dont elle a hérité de ses parents naturels : une superstition locale prétend que l’endroit est damné… Et c’est seule qu’elle explore le site abandonné, pour bientôt y découvrir Nikolaï, qui prétend lui aussi être là afin de découvrir la vérité sur son passé...

 

Ce film est une surprise, une agréable surprise pour ceux qui apprécient le film fantastique. Remarqué au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2007, ce premier long-métrage du nouvel espoir du  cinéma fantastique espagnol Nacho Cerdà est aussi impressionnant pour son ambiance labyrinthique que pour le traitement oppressant de la bande son et de l’image. Même les jours de soleil (rares), ces paysages esseulés de campagne russe ne parviennent pas à refléter la lumière, comme si le destin des hommes pouvait seul l’attirer, pour la faire disparaître à jamais. Anastasia Hille, américaine typique à son arrivée, se transforme progressivement pour redécouvrir les racines qui la lient à cette terre, à cette maison et à ce paysage. Le destin est ainsi une chose étrange qui fait qu’il se rapproche d’autant plus vite que les hommes le fuient. Cerdà parvient à son but au terme de ces 95 minutes d’angoisse : impossible de ne pas s’interroger sur le sens de notre vie,… un sens unique ? 

(Certifié THX, 1h35 minutes | 2.35, 16/9e comp. 4/3, Langues : Anglais & Français DTS 5.1 plein débit + Dolby Digital 2.0 | Sous-titres : Français).

 

 

"Still life" réalisé par Jia Zhang Ke, avec Han Sanming, Zhao Tao, Chine, DVD, 2007, MK2, 2007.

 

Chine. Ville de Fengje en amont du barrage des Trois Gorges. San Ming fait le voyage dans la région pour retrouver son ex femme et sa fille qu'il n'a pas vues depuis seize ans. Aujourd'hui, l'immeuble, la rue, le quartier où elles ont vécu ne sont plus qu'une tache verte engloutie sous les eaux du barrage des Trois Gorges.
Dans la même ville, une femme, Shen Hong, cherche son mari disparu depuis deux ans.
Là où la construction du gigantesque barrage des Trois Gorges a pour conséquence la destruction de villages entiers et les déplacements de population, deux quêtes amoureuses s'enlacent, deux histoires qui se construisent et se déconstruisent.

Un barrage peut inonder les vallées et les plaines, mais il peut aussi noyer le coeur des hommes...En témoigne ce très beau film de Jia Zhang Ke. Nous sommes en 2006, époque à laquelle le plus grand barrage du monde est arrivé dans sa phase terminale d'inondation de la vallée des Trois Gorges en Chine. Cette métaphore malheureusement bien réelle pour les milliers de chinois l'ayant vécue, et la vivant encore aujourd'hui au nom de la modernité, est le point de départ d'une réflexion originale et poignante sur le destin des hommes face à des décisions qui les dépassent. Ce film rend parfaitement le paradoxe entre un volontarisme exacerbé d'un pays communiste qui s'ouvre aux chantiers démesurés et les populations laissées pour compte qui survivent à défaut de pouvoir vivre. Un mineur désoeuvré à la recherche de sa femme n'a pas d'autres moyens de subsistance que de démolir à la main avec une masse des immeubles entiers voués à l'inondation avec l'aide d'autres ouvriers démunis. Une femme abandonnée par son mari erre également parmi les gravats sans que l'on sache ce qu'elle recherche réellement. Des téléphones portables sortent des poches usées des ouvriers sans le sous, un enfant chante d'une voix rauque et sans espoir des rengaines d'amour sans porter de regards autour de lui pendant que la jet set s'amuse sur une terrasse surplombant le barrage en faisant allumer un gigantesque pont en pleine nuit... Ce regard poignant doit être découvert en occident, avec un film qui a reçu le Lion d'or au 63ème Festival de Venise.

 

Stanley Kubrick Collection, un coffret WARNER de 12 DVD de l’un des grands maîtres du cinéma ! Coffret WARNER, 2007.

 

Retrouvez en 12 DVD tous les grands classiques du réalisateur qui ont marqué le cinéma. Lolita, 2001 l’Odyssée de l’Espace, Orange mécanique, Barry Lindon, Shining, Full Metal Jacket, Eyes Wide Shut, chacun de ces films est en effet un monument édifié à la gloire du grand écran et ce dans des genres très différents.

Né en 1928 à New York, il commencera par la photo dés son plus jeune âge, une esthétique de l’image qui jouera un rôle manifeste dans ses différents films. Autodidacte, il a su imposer une rigueur alliée à un perfectionnisme poussé à l’extrême dans un cadre créateur très ouvert. Sa filmographie compte 13 longs-métrages, 7 d’entre eux sont ainsi réunis dans ce coffret avec une multitude de bonus pour aller plus loin dans la connaissance de ces réalisations et celle de leur créateur. Aimant pousser jusqu’au paradoxe, un grand nombre de ses films tels Orange Mécanique, Shining ou encore Full Metal Jacket vont très loin dans le cadre fixé dés le départ. Qu’il s’agisse du paroxysme de la violence, de la guerre ou de la folie, chacun de ces films entraîne le spectateur aux confins de sa raison et de ses émotions. Sa façon de filmer est incomparable, usant de tous les moyens artistiques à sa disposition. Orfèvre en la matière les acteurs et proches qui l’ont entouré ont su témoigner de cette quête dans les différents bonus présents de ce coffret exceptionnel. Volontairement reclus des obligations mondaines, Kubrick tenait à se protéger  de l’extérieur sans pour autant développer un enfermement autiste. Travailleur infatigable, réfléchissant à la vitesse d’un ordinateur, Stanley Kubrick aimait à partager des entretiens avec des écrivains, des penseurs et des amis. Il ressort de sa personnalité que son introspection était éclairée d’un humour assez sardonique, les excès de ses films alimentés par les tréfonds de son psychisme. Ces ambivalences nous ont valu de magnifiques heures de cinéma dont une partie essentielle est aujourd’hui réunie en un seul coffret à découvrir de toute urgence !

(A découvrir le site passionnant consacré à Stanley Kubrick : www.kubrick.fr )

 

 

 

 

Bande son originale du film « Il Figlio di Spartacus » (le fils de Spartacus) avec Steve Reeves, musique de Piero Piccioni, The Italian Peplum Original Soundtracks, Anthology vol. IV, DIGITMOVIES, 2007.

 

L’inoubliable « Le fils de Spartacus » du réalisateur Sergio Corbucci reste l’une des compositions majeures dans l’histoire du péplum et la musique de Piero Piccioni y est très fortement associée. Le film relate l’histoire d’un centurion romain valeureux (Steve Reeves) qui revient victorieux de la campagne d’Egypte menée contre Pompée. Jules César qui a toute confiance en lui l’envoie en émissaire et en espion chez le riche Crassus qu’il soupçonne de comploter contre lui. Or Crassus est le gouverneur de province qui avait réprimé et fait condamné Spartacus et tout ses compagnons lors de la fameuse révolte…

Entre fresque épique et péplum,  « Il Figlio di Spartacus » fut salué par la presse internationale de l’époque (1962) comme une production particulièrement réussie. DIGITMOVIES vient tout juste d’éditer fort à propose la bande-son originale du film avec la musique particulièrement enlevée de Piero Piccioni. Le musicien italien (1921-2004), tour à tour pianiste, organiste, chef d’orchestre et compositeur, a composé des centaines de bandes son de films à succès. Parfois nommé sous son pseudonyme Pierro Morgan, Piccioni a notamment travaillé pour le cinéma avec Francesco Rosi, Alberto Sordi, Mario Monicelli, , Luchino Visconti, Bernardo Bertolucci, Roberto Rossellini,…

 

La présente édition offrira aux amateurs de péplums ainsi qu’aux amoureux de musique de film d’apprécier des compositions particulièrement attractives restituées dans « leur jus », sans intervention numérique, prises directement à partir de la seule source mono encore disponible aujourd’hui ! Les musiques héroïques alternent avec les moments de grande introspection liés aux doutes du jeune héro sur son identité, les percussions sauvages s’affrontent dans un combat titanesque aux instruments à vent. L’Orient est bien entendu omniprésent avec les références à l’Egypte dans de nombreuses pistes ainsi que la danse tribale inoubliable du film.

Au final, ce CD offre un grand moment d’évasion et constitue une heureuse initiative de sauvegarde de musiques de film de genre, trop souvent reléguées aux arrières cours de la culture…

Trois autres bandes-son sont disponibles dans la collection « The Italian Peplum Original Soundtracks Anthology ».

 

 

Le volume 1(2 CD) est consacré à deux légendes de l’histoire du péplum, « Les travaux d’Hercule » et « Hercule et la Reine de Lydie » avec le non moins légendaire Steve Reeves. Connu également sous leurs noms italiens, « La fatiche di Ercole » et « « Ercole e la Regina di Lidia », ces films marquent une étape dans le film de genre. Narrant les pérégrinations du fils de Zeus, ces films comptent en effet comme les productions emblématiques du genre, et auxquelles toutes les autres réalisations seront comparées. La stature et l’omniprésence de l’acteur américain Steve Reeves y sont bien entendu pour beaucoup, mais il serait réducteur d’oublier pour autant l’importance de la qualité musicale offerte par la composition d’Enzo Masetti qui livre dans ces films des pièces particulièrement inventives et variées. Alternant à la fois entre des passages très enlevés et joyeux et des instants d’une profonde gravité, la composition est originale et grave dans notre mémoire les scènes les plus marquantes. Que l’on écoute le vaillant chœur des marins (piste 18 CD 1 « Coro dei Marinai ») ou bien le thème plus légers des compagnons d’Hercule prisonniers des Amazones (piste 23), cette musique surprend plus d’un demi siècle après par sa fraîcheur et sa créativité, pour notre plus grand plaisir !

 

Dans un tout autre genre, le film « Les Titans » aborde le péplum dans un registre de la comédie où la dérision est de mise. Film plus populaire, il reste néanmoins un moment de divertissant grâce à la présence du dynamique Giuliano Gemma et de notre champion de bodybuilding Serge Nubret… Carlo Rustichelli est l’une des figures marquantes des musiques de film du cinéma italien (il a composé près de 400 musiques de film !). La musique du compositeur est particulièrement brillante, alternant entre marches martiales, valses et des airs plus mystiques. La palette étendue des genres démontre l’aisance du musicien qui ne cède pas à la facilité ouverte par le genre.

 

Véritable curiosité cinématographique dans le genre péplum « Rome contre Rome » réalisé par Giuseppe Vari en 1963 nous offre la possibilité de découvrir la musique de Roberto Nicolosi. Dans le cadre d’un péplum atypique versant dans le fantastique, la musique symphonique est particulièrement intéressante, au même titre que les compositions électroniques également présentes dans cette bande-son. En fait, nous assistons ainsi à l’évolution du genre avec une musique traditionnelle représentant le monde des vivants, Rome et ses légionnaires (avec le grand Ettore Manni), et une musique expérimentale à l’époque symbolisant les monde des morts ramené à la vie par le diabolique grand prêtre Aderbad (John Drew Barrymore). Une expérience musicale à découvrir !

 

 

« Daratt, saison sèche »un film de Mahamat-Saleh Haroun avec Ali Bacha Barkai, Youssouf Djoro, Aziza Hisseine, Durée : 1h31, Bonus, DVD, Pyramide Video, 2007. 

Tchad, 2006. Le gouvernement a accordé l'amnistie à tous les criminels de guerre. Atim, 16 ans, reçoit un revolver des mains de son grand-père pour aller retrouver l'homme qui a tué son père... Atim quitte son village et part pour N'djaména, à la recherche d'un homme qu'il ne connaît même pas. Il le localise rapidement : ancien criminel de guerre, Nassara est aujourd'hui rangé, marié et patron d'une petite boulangerie...

Ce troisième long métrage de Mahamat-Saleh Haroun est un film profondément humaniste sur fond de réconciliation après quarante ans de guerre civile au Tchad. L’histoire, qui peut être celle de très nombreux tchadiens, met en présence un jeune garçon dont le père a été assassiné lors de la guerre civile face au meurtrier, un criminel de guerre vieillissant. L’objectif du réalisateur tchadien a toujours été de garder confiance dans une issue pacifique, relais au cercle infernal de la vengeance, cercle pourtant difficilement contournable après tant d’atrocités commises. Or, ce film profond et émouvant, par ses techniques de tournage épurées et ses choix d’acteurs (non professionnels au Tchad), touche parfaitement au but. Tous les spectateurs que ce soit au Tchad ou ici aussi en Occident, s’attendaient à une violence récurrente et pour tout dire inévitable. Or Haroun propose ici une autre voie : entre la résignation douloureuse et la justice personnelle aveugle, il est une autre option, celle de la liberté de l’individu au-delà des chaînes de son déterminisme. Cette idée de pardon, à l’égard de son tortionnaire, mais encore plus celle de paix avec soi-même, forment le message d’espoir,certes idéal et rare à obtenir, souhaité par le réalisateur de ce très beau film, Prix spécial du Jury du Festival  de Venise en 2006.

Il faudra également prendre le temps de regarder le bonus de l’interview de Mahamat-Saleh Haroun, 20 minutes d’espoir où le réalisateur nous démontre que ce qui lui importe, c’est le paysage après la tempête, la vie obstinément à l’œuvre dans les champs de ruines et de cendres selon ses propres termes…

 

 

World Trade Center, un film d'Oliver Stone avec Nicolas Cage et Michael Pena, DVD, Bonus, PARAMOUNT, 2007.

Il est Inutile de préciser que le réalisateur bien connu pour la qualité de ses films s'est inspiré de faits réels, la fiction en l'espèce étant difficilement envisageable. C'est en effet à partir de témoignages authentiques des survivants de l'attentat le plus médiatisé au monde que ce film a été élaboré. L'histoire vraie des deux policiers de New York, John McLoughlin (Nicolas Cage) et Will Jjimeno (Michael Pena) qui se retrouvent piégés sous les deux tours écroulées est le point de départ d'une longue réflexion sur le comportement humain dans les conditions extrêmes de la vie. Il ne faudra pas chercher dans ce film de l'action ou des effets spéciaux, même si les amateurs pourront tout de même constater quelques scènes exceptionnelles. Si le choc des avions est ressenti, Oliver Stone a pris le parti de ne filmer qu'une ombre de l'avion laissant ainsi l'esprit faire le reste et, peut-être aussi occulter l'acte meurtrier tant médiatisé jusqu'à l'écœurement. L'écroulement des tours jumelles est le point de départ de cette aventure humaine incroyable qui voit deux hommes chargés de secourir des blessés se retrouver eux-mêmes enfouis sous des milliers de tonnes de gravats. Tout oppose les deux individus, collègues de la même unité : l'âge, les responsabilités, le caractère, leur situation affective vis à vis de leur épouse,... Conscients au fil des heures des chances qui s'amenuisent les deux hommes entament une longue introspection sur le sens de leur vie, leur réussite et leurs échecs et surtout une formidable solidarité qui s'oppose à l'adversité matérialisé par les incendies et les éboulements répétés autour d'eux. Au  plus profond du gouffre de leur vie, une lumière jaillit, celle de la foi, celle de l'amitié, celle de l'espérance selon les croyances de chacun. C'est cette solidarité du genre humain qui permettra aux deux hommes de garder confiance et de nous donner une belle leçon de vie alors même que nous pensons que tout est perdu !

Georges Mircea

 

"Fables de La Fontaine" un film de Don Kent, mise en scène, décors et lumières de Robert Wilson, Bonus, DVD, Éditions MONTPARNASSE, 2007.

Pour qui n'a pas vu "LES FABLES DE LA FONTAINE" montées par Bob WILSON, cet excellent DVD de rattrapage est fait pour vous!. C'est sûr, on regrette, lorsqu'on découvre le spectacle sur l'écran de télévision, de ne pas l'avoir vu en live! Mais cette captation bénéficie d'un très grand savoir-faire du cadrage comme du montage, ce qui nous permet de rentrer très vite dans cet univers si particulier.

Cela aurait pu être un montage un peu plan-plan d'une suite de fables, pour déboucher sur un résultat un peu scolaire, qui nous ramènerait à nos chères matinées classiques organisées par l'école... Mais là, c'est tout le contraire, on redécouvre l'oeuvre immense de cet auteur consacré, grâce à une mise en scène totalement délirante et si évidente en même temps. Bob a tout compris du sens des fables, grâce à cette écriture si actuelle, qui traverse les frontières et touche toutes les tranches d'âges.

Bien entendu, il y a eu des choix et la sélection fut implacable, pensez donc, Bob Wilson n’a retenu que 19 fables sur les 243 inventées! Et pas des moindres: "LA CIGALE ET LA FOURMI", "LE CORBEAU ET LE RENARD", "LE CHENE ET LE ROSEAU", pour ne citer que les plus connues...

Il y a plein d'humour dans ce spectacle fondé sur l'inconscient collectif. Les références cinématographiques sont en effet nombreuses : au début, lors du prologue, tous les comédiens revêtus de leur masque d'animaux viennent se présenter ; quand il est temps de démarrer la première fable, le lion rugit tel l'emblème de la "Metro Goldwyn Mayer" ou lorsque le renard a ce débit si particulier à l’image du rap. C’est encore le cas avec ce souriceau, mix entre la souris de "Tom et Jerry" et "Titi" le canari, selon les dessins animés de la "Warner Bros"…

C'est un plaisir des yeux, les comédiens de la Comédie Française sont parfaits, les masques sont plus vrais que nature, les partis pris musicaux(entre techno et clavecin) ne choquent pas et contribuent à la réussite du spectacle; mention spéciale pour la lumière !

Dans ce DVD, vous apprécierez également le bonus : un documentaire de 26mns, qui explore la genèse du spectacle, détaillé et passionnant.

Après la vision du disque, vous n'aurez plus qu'une idée en tête : allez voir le prochain spectacle de Robert WILSON !

 

Christophe Seguin

 

 

« La Trahison » un film de Philippe Faucon d’après l’ouvrage de Claude Salles, avec Vincent Martinez, Ahmed Berrahma, Cyril Troley, DVD, Bonus, Editions MONTPARNASSE, 2007.

Un jeune lieutenant est en poste dans un village isolé des hauts plateaux algériens en 1960. Quatre de ses hommes sont des appelés originaires de cette région et sont ainsi au contact de la population qui les a vu naître. L’armée française, pour combattre les membres du FLN, décide d’isoler la population de tout contact en les réunissant dans des camps loin de leur village. Mais un soupçon pèse alors : une révolte se préparait et dont les 4 jeunes hommes, pourtant protégés par le lieutenant Roque, ne seraient pas étrangers… 

« La Trahison », film de Philippe Faucon d’après l’ouvrage de Claude Sales du même titre, est une très belle interprétation des « évènements » d’Algérie se déroulant en 1960. Il s’agit d’un des rares films à avoir été tourné sur les lieux mêmes de cette guerre que l’on ne voulait pas nommer. Respectueux de la mémoire collective algérienne, Philippe Faucon filme tout en nuance avec des plans à la fois réalistes et pudiques sur les déchirements provoqués non seulement au sein des différentes communautés présentes dans ce conflit mais également au plus profond de l’âme des personnes emportées par cette vague sans retour. Les couleurs de ce film trahissent l’aberration des évènements : des paysages minéraux où les ocres jouent de concert pour rivaliser avec le bleu d’un ciel d’hiver, là-bas, si loin, et en même temps si proche, de l’ancienne métropole. Les acteurs sont très conscients de l’importance de leurs rôles dans le cadre de l’histoire nationale de l’Algérie et offrent une interprétation toute en finesse, révélatrice de l’atermoiement des jeunes harkis déchirés par ce conflit. Il ne faudra pas regarder ce film pour y chercher des artifices de guerre grandioses, l’essentiel de l’histoire se déroule sur un même lieu, mais l’intimité des moyens ici mis en œuvre non seulement ne dessert pas l’œuvre mais au contraire accentue sa portée. A découvrir en DVD avec un bonus captivant sur le tournage, des interviews et notamment celle du romancier Claude Sales ayant vécu directement ces évènements.

Georges Mircea

 

In My Country, un film de John Boorman avec Juliette Binoche, Samuel L. Jackson, DVD, SWIFT, PARAMOUNT, 2006. 

Langston Whitfield (Samuel L. Jackson ) est un journaliste noir au Washington Post. Il est envoyé par son journal en Afrique du Sud afin de couvrir les témoignages de la Commission Vérité et Réconciliation au lendemain de la chute de l’Apartheid. Sceptique, il ne croit pas que ce face à face des victimes et de leurs bourreaux puisse conduire à laver toutes les blessures vécues pendant ces longues années de souffrance. Accompagné d’une jeune Afrikaner, Ana Malan (Juliette Binoche), poète et journaliste, ils découvrent tout deux l’ampleur des atrocités commises et s’interrogent sur le sens de ces évènements…  

Lorsque les mots, les pleurs, les cris ne parviennent plus à décrire l’inénarrable, lorsque des faits et des témoignages ne bouleversent plus l’indifférence, un film poignant, pudique et sincère peut prendre le relais. Afin de graver de longs instants d’émotions, soulignés par le jeu très subtil de Juliette Binoche et de Samuel L. Jackson, le réalisateur du film a pris le parti louable de ne pas sombrer dans la violence des images mais a choisi plutôt de souligner l’état d’esprit qui a été insufflé par les grands responsables de la lutte antiapartheid et que la très belle phrase de Nelson Mandela résume à merveille : « Seul du pardon naît l’Amour ». Pas de violence facile, mais le témoignage fidèle des atrocités commises et plus que cela encore, l’acceptation de pouvoir les rendre public face aux victimes lorsque cela était encore possible. Juliette Binoche crève l’écran de sincérité et d’émotion rares dans son rôle de poète et journaliste afrikaner d’une radio sud africaine. Issue d’une famille directement impliquée dans ces drames, son visage, son corps et son âme tout entière se transforment, se trouvent broyé, torturé par l’Histoire qui s’écrit sous ses yeux, au fur et à mesure des témoignages. Il n’y a pas là de débauches faciles devant la caméra, mais une réelle émotion si difficile à exprimer. Elle trouve l’écho de cette souffrance exprimée différemment chez Langston Whitfield, les deux personnages faisant voler en éclat les barrières de leur communauté d’origine. Quant à nous, nous nous trouvons, une fois de plus, impliqué devant ce tribunal de l’Histoire : Où étions nous lorsque tout cela avait réellement lieu ?

 

"Un couple parfait" un film de Nobuhiro Suwa, avec Valéria Bruni-Tedeschi, Bruno Todeschini, Bonus, DVD, CTV - TF1 Video,  2006.

Après plusieurs années de vie commune à l'étranger, Nicolas et Marie sont sur le point de divorcer. Ils décident pourtant de se rendre ensemble à la cérémonie de mariage d'un de leur ami en France. Pendant toute la durée de ce séjour, ces deux êtres désorientés vont se lier et se délier au rythme des hésitations et des regrets...

Prix spécial du Jury - Locarno 2005, "Un couple parfait" du réalisateur japonais Nobuhiro Suwa porte un regard inhabituel sur le quotidien désabusé d'un couple ordinaire en phase de divorce. La touche japonaise est en effet discrète mais néanmoins très présente dans ce film original où le jeu des acteurs a été voulu délibérément libre par le réalisateur avec un grand nombre de scènes d'improvisation et l'omniprésence des silences et des pauses marquées par des regards perdus des deux protagonistes. Et si la désillusion amoureuse  résultait d'une simple  absence d'introspection ? Au fur et à mesure de la progression du film, nourri par une mise en scène particulièrement soignée, le spectateur initialement persuadé que des raisons légitimes justifient leur séparation, réalise avec le couple, qu'en fait rien n'est véritablement fondamental dans leur mésentente : Une succession de petits rien, à l'image de la vie en couple quotidienne et le constat flagrant que ces êtres refusent l'effort d'accepter les concessions d'amour moins gratifiantes à court terme que les intérêts de l'ego. Ces hésitations ponctuent ce film assez long au regard de la mise en scène intimiste et nous invitent à une introspection certaine facilitée par les prestations admirables de Valéria Bruni-Tedeschi, Bruno Todeschini. Un film à découvrir !

 

« Une vie inachevée » (An unfinished Life), Réalisateur : Lasse Hallström, Avec : Robert Redford, Jennifer Lopez, Morgan Freeman, 100 min env. Couleur.  TF1 Video, 2006.

« Fermier à la retraite, Einar (Robert Redford) ne s'est jamais remis de la mort de son fils unique, 10 ans plus tôt. Coupé du monde, il n'a d'estime que pour son vieil ami (Morgan Freeman), grièvement blessé par un grizzli. Alors que la vie coule paisiblement dans son ranch du Wyoming, sa belle fille (Jennifer Lopez) - qu'il tient pour responsable de la mort de son fils - réapparaît avec sa fille de 11 ans pour demander de l'aide... » 

S'il est une image que l’on peut garder de ce très beau film de Lasse Hallström, c’est incontestablement celle de cet ours enfermé dans sa cage, symbolisant tout ce que les personnages de cette histoire gardent d' emprisonné en eux. Une vie inachevée est une belle réflexion sur ce qui peut être détruit par la rancune, la rancœur, le regret et tous les maux qui maintiennent l’homme captif dans son passé le plus douloureux. Il n’y a point de morale lénifiante dans la réalisation très sobre de Lasse Hallström, mais un dialogue entre la nature et les hommes qui s’y insèrent tant bien que mal. Ce contraste renvoie à ce qu’il peut y avoir de plus sombre chez celui qui n’accepte pas le destin et refuse les soins offerts par l’espérance d’un avenir meilleur. Le visage meurtri par la douleur, Robert Redford incarne à merveille un rôle original dans sa filmographie, où il n’est pas l’homme sûr de son charisme et de son charme, mais bien au contraire un homme ravagé par le doute et le remord. Morgan Freeman, son vieil acolyte, (les deux acteurs ont joué ensemble il y a déjà près de 25 ans) est lui-même victime du doute et d'un passé douloureux qui a bouleversé sa vie. Même la jeunesse est brisée, celle de la jeune mère, Jennifer Lopez, et celle de sa fille, Becca Gardner, qui réalisent toutes les deux une très belle prestation face à ces monstres sacrés du cinéma. « Une vie inachevée » est très certainement une belle occasion d’une  introspection quant à ce qui pourrait freiner le cours de nos vies...

 

« Vers le Sud » Un film de Laurent Cantet, avec Charlotte Rampling, Karen Young, Louise Portal, Ménothy César, 105 minutes, DVD 5, format 16/9, couleur, VF, Editions MONTPARNASSE, 2006.

Haïti, début des années 80. Un petit hôtel sur une plage paradisiaque...
Des femmes nord américaines en mal de tendresse et de sexe, une bande de jeunes garçons qui échangent leurs charmes et leur tendresse contre quelques faveurs et Legba, 18 ans, beau comme un dieu, qu’elles retrouvent chaque année et qui va bouleverser leur vie...

Ce film nous invite à réfléchir de manière instinctive plutôt que raisonnée à ce qui peut pousser des femmes d’âge mur à rechercher un réconfort sentimental et physique auprès de jeunes déshérités d’un pays vivant sous la dictature et la pauvreté. Une analyse hâtive pourrait conduire immédiatement à des jugements de valeur réducteurs, même si, lors de certaines scènes, ils viennent immédiatement à l’esprit. Quels seraient en effet les jugements portés sur un  film faisant intervenir le thème classique des hommes recherchant les mêmes plaisirs dans un pays d’Asie auprès de jeunes filles et trop souvent enfants ? Le jeune Legba incarne cette quête, à la fois objet sexuel très clairement évoqué, mais aussi recherche de l’amant, du mari, du compagnon, impossibles à trouver pour la plupart de ces femmes. Le choc des attentes de ces femmes échouées sur ces plages qui pourraient paraître paradisiaques n’en rend que plus dure la terrible pauvreté sociale qui contraste autant que la différence de couleurs des protagonistes. Les américaines n’hésitent pas d’ailleurs à parler leur langue natale pour ne pas être comprises de leurs jeunes autochtones, au même titre que les jeunes haïtiens. Ce film laisse une impression étrange, mêlée à la fois de tendresse, avec ces femmes plus souvent mères et confidentes qu’amazones déchues, et de désespoir avec leurs rêves fous de protéger ce qui ne peut l’être. Au final, le jeune acteur extraordinaire, (Ménothy César), symbolise et incarne d’une certaine manière l’Amour, qui peut parfois être vécu, approché et touché mais jamais possédé.

Grands

Classiques

 

Les neiges du Kilimandjaro (THE SNOWS OF KILIMANJARO) Réalisation : Henry KING Scénario : Casey Robinson d'après une nouvelle de Ernest Hemingway, Production : KING FEATURES PRODUCTION Avec Gregory PECK, Hildegard KNEF, Susan HAYWARD, Ava GARDNER Origine : USA - 1952 Version : Français Anglais Américain sous-titrée Français Son : Mono Durée : 115 mins environ Format : Couleur - Vidéo 4/3, BACH FILMS, 2009.


Au pied du Kilimandjaro, le reporter Harry Street, agonise après avoir été blessé au cours d’une chasse au léopard. Croyant sa fin proche, Harry se remémore sa vie tumultueuse partagée entre voyages et aventures amoureuses. Cynthia fut l'amour de sa vie qu'il rechercha chez toutes les femmes qu'il rencontra par la suite...

 

Henry King n'est plus à présenter dans le monde du cinéma, le célèbre réalisateur ayant plus 100 films à son actif : L’incendie de Chicago (1937), Stanley et Livingstone (1939), Le cygne noir (1942), Echec à Borgia (1949) et Le soleil se lève aussi (1957)). "Les neiges du Kilimandjaro ", un film datant de 1952, est très certainement l'une de ses réalisations où la force de la narration exprime le plus l'inspiration d'Ernest Hemingway. Nous retrouvons dans cette réalisation des thèmes qui étaient chers à l'écrivain américain : le sens de la vie d'une "génération perdue", la valeur à attribuer dans l'aventure humaine, son goût pour la tauromachie et les voyages, l'alcool, et bien entendu son amour perdu qui le poursuivra longtemps (Hemingway blessé pendant la première guerre mondiale souhaita épouser l'infirmière qui le soignait dans un hôpital à Milan en Italie mais celle-ci lui préféra un officier italien...). Servi dans des paysages somptueux sur fond de Kilimandjaro (King insistait pour un repérage minutieux des lieux de tournage à partir de son avion) avec des acteurs plus qu'inspirés (Gregory Peck et Ava Gardner bien entendu, mais aussi Susan Hayward et Hildegard Knef), cette très belle réalisation fut nominée deux fois aux Oscars, et Hemingway lui-même estimait qu'il s'agissait de l'une des meilleures adaptations de ses nouvelles à l'écran. Peut-on encore hésiter ?

 

Les corps sauvages d'après la pièce de John Osborne (Look Back In Anger) un film de Tony Richardson avec Richard Burton, Claire Bloom, Mary Ure, Durée : 98 mn, version : VO anglaise sous titrée en français, Copyright : Woodfall Production, DVD, Doriane Films, 2009.
 

Jimmy Porter est le type même de l'écorché vif, instable et agressif. Sa vie dans une petite ville du nord de l'Angleterre est d'une monotonie exaspérante, qui se partage entre un foyer étouffant, la vente de bonbons sur les marchés et un club de jazz. Réalisant la banalité de son existence, il s'en prend, au cours de colères subites, à ceux qui vivent auprès de lui.

La tension des vies espérant l’absolu et ne vivant que le néant du quotidien est au cœur de ce film séduisant du début des années 60 du cinéma britannique. Cette réalisation particulièrement soignée de Tony Richardson se fonde sur la pièce de l’auteur dramatique britannique John Osborne, lui-même d’ailleurs scénariste et acteur, et qui écrivit des pièces extrêmement tendues où l’écriture dénonçait le mal de vivre et la révolte de ces années 50-60. Le personnage central de la pièce et du film auquel Richard Burton prête son terrible regard est également emblématique de ce mal de vivre de Jimmy Porter ayant épousé une jeune femme d’un milieu aisé alors que lui-même artiste et vendeur de bonbons n’a pas trouvé sa place dans cette société de reconstruction d’après-guerre. La force désabusée, la passion contrariée, l’amour destructeur sont autant d’oppositions qui rythment cette très belle écriture d’un film peu connu en France et que l’on découvrira avec plaisir dans cette édition bienvenue des éditions Doriane Films.

 

"Capitaine Mystère" un film de Douglas Sirk avec Rock Hudson et Barbara Rush, Version Originale / Version Française Sous-Titres Français, Bonus, DVD, CARLOTTA Films, 2009.

 

Au début du XIX° siècle, au plus fort de la lutte qui oppose les Irlandais aux Anglais, Michael Martin quitte Ballymore pour Dublin après avoir pillé l'intendant de lord Devereaux et s'être mis à dos les membres du comité. Poursuivi par les dragons britanniques, il est sauvé par John Doherty, le chef des partisans irlandais, et devient très rapidement son second...

 

C'est une belle ode à la liberté qui fut réalisée par le grand Douglas Sirk en 1955. Véritable film d'aventures, après Taza, fils de Cochise et Le Signe du païen, cette fresque historique mêle en effet comédie et  accents graves. Rock Hudson rythme de son tempo dynamique cet équilibre toujours tendu sans verser ni dans le drame exacerbé ou le genre cap d'épée. Ces productions de Douglas Sirk furent pourtant largement sous-estimées lors de leur sortie et c'est plus récemment que l'on a commencé à apprécier les diverses facettes de ces réalisations du grand cinéaste si emprunt de culture. Son utilisation remarquable du format cinémascope, le traitement inoubliable de la couleur si présente dans ce film et sa direction d'acteurs font de ce film plus qu'un moment de divertissement qu'il convient de découvrir avec cette très belle édition de Carlotta pour la première fois en DVD !

 

 

"Le monde lui appartient", un film de Raoul Walsh (1952) avec Gregory Peck, Ann Blyth, Anthony Quinn, Bonus - DVD, Wild Side Vidéo, 2009.


San Francisco, 1850. Le capitaine Jonathan Clark, surnommé l’homme de Boston, fait la connaissance Marina Selanova, comtesse russe promise contre son gré au prince Semyon. Marina décide de faire appel au capitaine Clark pour la conduire à Sitka, en Alaska. Mais le capitaine Clark doit également composer avec son rival, en la personne du "Portugais", qui veut contrôler le marché des peaux de phoques…

Ce film de Raoul Walsh est inédit en DVD en France et Wild Side Vidéo a eu l'heureuse initiative de le proposer dans une belle édition accompagnée d'un précieux commentaire  de Bertrand Tavernier et de Noël Simsolo sous forme de bonus. Les deux spécialistes de l'histoire du cinéma s'accordent pour dire qu'il s'agit là d'un film enthousiasmant de Walsh qui réunit un grand nombre d'ingrédients pour en faire un film à redécouvrir à notre époque. A l'image du réalisateur, amateur de boxe, de femmes et d'alcool, ce film est trépident et mêle aventure, émotions, tendresse et bagarres ! La scène la plus mémorable de la poursuite des goélettes vaut à elle seule d'être vue. Deux superbes voiliers, l'un piloté par Gregory Peck, l'autre par un Anthony Quinn plus vrai que jamais, se livrent une course effrénée préfigurant les courses poursuites en voiture des productions hollywoodiennes !

Gregory Pecq campe le personnage à la fois imprévisible et en même temps sûr de lui qui domine le film malgré l'impressionnante prestation d'Anthony Quinn. Horace McCoy, le romancier de "On achève bien les chevaux" a signé les dialogues du film alors que James C. Havens a réalisé les inoubliables séquences maritimes après voir collaboré à celles des Révoltés du Bounty ou celles du Capitaine courageux. Un grand moment de cinéma à partager en famille !

 

1h44 minutes | Master restauré - 1.37, 4/3
Langues : Anglais & Français Mono | Sous-titres : Français

 

 

"Taras Bulba", Un film de Jack Lee Thompson (1962) avec Tony Curtis, Yul Brynner, collection Les Introuvables, DVD, WILD SIDE VIDEO, 2009.



Taras, paisible paysan ukrainien, envoie son fils dans une école polonaise pour qu'il reçoive la meilleure formation possible chez ceux qui occupent son pays et qu'il espère un jour renverser. Mais sur place, tout ne se passe pas comme prévu : le fils tombe en effet amoureux de la fille d'un noble polonais, une idylle mal perçue des deux familles…

Ce film reprend le thème classique développé par le grand écrivain Nicolas Gogol dans son roman éponyme. Adaptation magistralement réalisée par Jack Lee Thompson avec deux acteurs de légende, Yul Brynner, né à Vladivostok de parents russes, plus vrai que nature en chef cosaque, et l'inoubliable Tony Curtis, incarnant le fils du grand chef. C'est bien évidemment un film épique qui nous est proposé dans cette très belle édition de Wild Side Vidéo mais on peut dire sans hésiter qu'il s'agit aussi d'une adaptation la plus fine du grand roman de Gogol. La grande épopée d'un peuple d'hommes libres (étymologie du mot cosaque) parcourant les steppes de l'Ukraine n'a cessé d'inspirer romanciers et historiens. Forgés à l'école de la guerre, considérés comme les meilleurs cavaliers, ces hommes des steppes perpétuaient la tradition de leurs ancêtres installés après les grandes migrations barbares. Hommes épris de liberté, les cosaques refusent la dépendance et la soumission aux Polonais qui ne voient en eux que des sauvages. Et c'est bien là le drame développé par Gogol dans son grand roman. L'un des deux fils de Taras Bulba, Andrei (Tony Curtis), va être profondément marqué par son séjour à Kiev où il tombera follement amoureux d'une noble polonaise (qui,  pour l'anecdote deviendra d'ailleurs la future femme de Tony Curtis...). Déchiré entre ses origines cosaques et la part polonaise de son amour qui l'appelle, l'issue ne peut qu'être tragique, ce que développe avec brio l'inoubliable film de Jack Lee Thompson !

 

 

"Mariage à l'italienne" un film de Vittorio DE SICA, avec Sophia LOREN, Marcello MASTROIANNI, comédie, Italie (1964), 104mn, Bonus, DVD, CARLOTTA Films, 2009.

 

Pendant la guerre, Domenico Soriano, commerçant appartenant à une famille napolitaine aisée, rencontre dans un bordel Filumena Marturano, une femme d’âge mûr et d’humble origine. Il en tombe amoureux et l’emmène vivre chez lui. Au bout de vingt ans de concubinage, bien qu’elle ait toujours scrupuleusement joué son rôle de femme et de domestique, Filumena ne reçoit aucune proposition de mariage. L’homme est même sur le point de l’abandonner car il s’est entiché d’une autre femme et semble décidé à l’épouser. Filumena joue alors sa dernière carte : elle fait semblant d’être mourante et persuade Domenico de l’épouser…

C'est la quintessence de la comédie italienne qui nous est ici restituée avec bonheur par Carlotta Films. Sophia Loren en prostituée amoureuse de Marcello Mastroianni, commerçant napolitain véreux sont au coeur de cette histoire rocambolesque. A partir de cette trame très simple, l'histoire se déroule sur plus de vingt ans de palabres, cris, pleurs et rires pour notre plus grand joie. Les acteurs ont visiblement pris plaisir à cette comédie qui pose pourtant des questions graves de la vie telles que l'engagement amoureux, la reconnaissance de la paternité, la fidélité et le courage ! Que l'on se rassure, après bien des vicissitudes, une extrême onction immédiatement suivie par un mariage aussitôt annulé le lendemain, l'histoire se termine bien. On retiendra bien entendu la faconde du grand Marcello, mais c'est surtout la prestation poignante de Sophia Loren qui offrira des grands moments d'émotion. La désillusion exprimée par cette napolitaine pourtant habituée à tout par son métier est particulièrement poignante et rappelle la fragilité de la femme et de la mère quelque soit sa condition sociale. Un beau moment de cinéma à savourer dans cette belle édition !

 

« Les 11 Fioretti de François d’Assise » un film de Roberto Rossellini, Italie, 1950, 82mn
Avec Gianfranco BELLINI, Aldo FABRIZI, Pino LOCCHI, Bonus, DVD, Editions CARLOTTA Films, 2008.


En 1210, le pape Innocent III valide et reconnaît l’ordre franciscain qui prône une pauvreté matérielle absolue. Revenant de Rome, François et ses disciples se retirent dans une petite chapelle bâtie de leurs mains : la Portiuncula de Sainte-Marie des Anges, près de la ville d’Assise. Vivant de l’aumône, ils y façonnent les principes de leur enseignement, avec une béatitude et une humilité quotidiennes…

Martin Scorsese reconnaissait à propos de ce film « Les 11 Fioretti » qu’il n’avait jamais vu quelque chose de comparable et qu’il ne s’attendait pas en voir un autre de toute sa vie. Le réalisateur n’est pas le seul à avoir fait l’éloge de cette ode aux premiers temps de l’ordre franciscain, Hervé Bazin et bien d’autres loueront ces tableaux inspirés de la peinture de la Renaissance et dont la touche du peintre Giotto a directement guidé Rossellini. Pier Pasolini sera directement influencé par le traitement des personnages, de l’image et du mouvement. Nous voyons ainsi que la poésie qui émane de ce film écrit par Federico Fellini est toute empreinte de l’amour sans bornes qui animait le saint. Les miracles sont gommés, non par révisionnisme, mais pour mieux souligner la profonde humanité qui contrastait avec le climat de guerre civile qui sévissait à l’époque de saint François d’Assise. La profonde émotion qui étreint le personnage central face à la douleur humaine est à l’égal de l’amour qui naît dans son cœur et qu’il exprime par le don de soi en faveur des pauvres. Rossellini souhaitait que ce film soit réaliste et qu’il puisse relater fidèlement ce qu’a pu être la vie de ces premiers moines de l’ordre sous l’égide du saint qui allait leur donner son nom. L’humour vient souvent rythmer les différents tableaux exposés, atténuant ainsi le côté apologétique que le réalisateur ne voulait pas donner à son film. Fait notable, la première scène tarde jusqu’au dernier moment à identifier le personnage central du film qui est distingué des autres moines de manière incidente. Véritable tableau dans tous les sens du terme, ce chef-d'œuvre du cinéma est enfin disponible dans une très belle édition !

Présentation du film par Roberto Rossellini (2 mn)
-Prologue de Giotto (6 mn): Lors de la première mondiale au Festival de Venise le 26 août 1950, Le film "Les Onze Fioretti de François d’Assise" fut accompagné d'un prologue illustré par des fresques de Giotto retraçant la vie de François d'Assise. Ce prologue n'a manifestement pas été réalisé par Roberto Rossellini et fut coupé de la version italienne. Avec une introduction d’Alain Berlaga.
-Grâce et Fantaisie (27 mn) : Alain Bergala, réalisateur et enseignant à la FEMIS, montre comment Rossellini filme avec une magnifique simplicité François d'Assise, un homme pris entre la pesanteur et la grâce. C'est la fantaisie de sa mise en scène et de ses acteurs, véritables moines franciscains, qui en fait littéralement un film "enchanté".
INCLUS UN LIVRET 8 PAGES "UNE ÉCONOMIE DU GESTE" UNE ÉTUDE ANALYTIQUE DU FILM PAR NICOLE BRENEZ, MAÎTRE DE CONFÉRENCES EN ÉTUDES CINÉMATOGRAPHIQUES À L'UNIVERSITÉ PARIS I - SORBONNE

 

"L'Odysée du Hindenbourg" (The Hindenburg) un film de Robert Wise avec George C. Scott, Anne Bancroft, Universal Classics, DVD, UNIVERSAL, 2008.


Afin de faire face aux menaces de sabotages à bord du dirigeable, le colonel Ritter (George C. Scott) soupçonne et surveille l’ensemble des passagers… Des messages codés seraient-ils émis et reçus à l’intérieur de l’appareil ? Que penser de cette comtesse allemande (Anne Bancroft) et de ses menaces contre le régime ? Est-ce un pilote qui aurait le projet de faire exploser le luxueux vaisseau volant…?

 

Partant de l'histoire vraie du fameux dirigeable Hindenburg qui fut le fleuron de la propagande nazie de Hitler juste avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale, ce film offre un scénario romancé de ce qui a pu être la vie à l'intérieur de ce dernier voyage de l'Allemagne vers New York avant la fameuse fin tragique. Un colonel allemand, rôle brillamment interprété par  George C. Scott, réquisitionné malgré lui par Goebbels est chargé de démasquer le traître qui menace de faire sauter le dirigeable. A partir de cette trame, ce dernier voyage est l'occasion d'une enquête policière sous fond de montée du totalitarisme. En effet, plus le film se déroule et plus on a le sentiment que quasiment toutes les personnes présentes peuvent avoir un sérieux motif de saboter le fleuron technologique de l'Allemagne d'Hitler. D'une esthétique réussie avec de superbes plans aériens restituant la majesté de ce dirigeable de légende, ce film se termine par les fameuses vidéos d'archives qui furent filmées en direct lors de l'arrivée du Hindenburg à New York. Imbriquant les plans réels et des plans filmés par le réalisateur, les effets sont particulièrement saisissants !

 

La Vie facile (Easy Living) de Jacques Tourneur avec Victor Mature, Lucille Ball… Drame - 1949 - 77 min - N&B - VO, VOST VF, Collection RKO, DVD, Editions MONTPARNASSE, 2008.


Pete Wilson, célèbre footballeur, voit arriver la retraite avec angoisse. Le poste d’entraîneur qu’il espérait est attribué à un autre, et un problème cardiaque lui interdit les terrains de sport. La célébrité passée, il craint que son épouse ne le quitte. Mais une jeune secrétaire du club, amoureuse de lui, va le soutenir dans ses épreuves.

"La vie facile" est tourné en 1949, 7 ans après "La Féline" du même réalisateur et qui avait fait de Jacques Tourneur un personnage apprécié de la RKO en raison de ses compétences à faire des films à succès avec un tout petit budget. "La vie facile" est un film de commande, ce que Tourneur détestait par ailleurs, cependant, cette réalisation développe le thème précurseur des limites de la société du succès. Centré autour du personnage du joueur de football américain interprété par Victor Mature, ce film explore le labyrinthe de la réussite sociale, un labyrinthe dans lequel se perdent inexorablement les imprudents en quête de gloire qu'ils pensent éternelle. Tourneur met en lumière le cynisme de ceux qui font et défont ces étoiles éphémères jetant sur cet univers un regard sans concession de la société du spectacle un an avant le milieu du XX° siècle !
Victor Mature est pris dans ce tourbillon et souligne, par un jeu plus fin qu'il n'apparaît de prime abord, ce jeu dont il est la victime malgré lui. La mélancolie que l'on ressent face à un tel constat et d'autant plus grande qu'en ce début du XXI° siècle où la prophétie d'Andy Warhol se réalise, nous n'avons toujours pas compris !

 

 

« Qui donc a vu ma belle ? » un film de Douglas Sirk avec Piper Laurie, Rock Hudson, Charles Coburn, DVD, Bonus, CARLOTTA, 2008.

 

Samuel G. Fulton avait, dans sa jeunesse, proposé le mariage à une jeune fille prénommée Millicent. Mais celle-ci avait refusé. Quarante ans plus tard, et après avoir amassé une fortune, il pense à ce qu’il serait devenu si cette dernière avait accepté et décide de léguer la totalité de sa fortune à la famille de Millicent – désormais décédée – pour la remercier de son refus. Le vieil homme part pour Hilverton afin d’observer la famille…

 

Comédie - États-Unis - 1952 - 85mn

Réalisation : Douglas SIRK

Avec : Piper Laurie, Rock Hudson & Charles Coburn

 

“No room for the Groom” un film de Douglas Sirk Tony Curtis & Piper Laurie, DVD, Bonus, CARLOTTA, 2008.

 

Alors qu’il vient juste d’être appelé sous les drapeaux, Alvah s’enfuit à Las Vegas en compagnie de sa petite amie Lee pour se marier en secret. À peine installé à l’hôtel, Alvah est atteint de la varicelle et conduit tout droit à l’hôpital. Privé de sa nuit de noces puis soigné, il embarque pour la Corée. De retour, persuadé de pouvoir rattraper le temps perdu, il constate que la famille de Lee s’est installée dans sa maison…

 

Comédie - États-Unis - 1952 - 79mn

Réalisation : Douglas SIRK

Avec : Tony Curtis & Piper Laurie

 

Bonus : Souvenirs de groom (11 mn)
Avec nostalgie et générosité, Tony Curtis se souvient de ses débuts devant la caméra et du tournage du film aux côtés de Piper Laurie et Douglas Sirk.
. Fille d’Ève (12 mn)
Piper Laurie évoque son partenaire Tony Curtis et les problèmes sur le plateau du film No Room For the Groom.

 

"L'Empereur du Nord" (1973) un film de Robert Aldrich avec Lee Marvin et Ernest Borgnine, DVD, OPENING, 2008.

 

Les USA pendant  la Grande Dépression. En quête de travail ou de nourriture, de nombreux vagabonds utilisent clandestinement le chemin de fer pour se déplacer. Shack (Ernest Borgnine), le chef du train N° 19, est une véritable terreur , qui n'hésite pas à expulser les clandestins avec la plus grande brutalité. Un seul homme est capable de lui tenir tête : un vagabond coriace devenu une véritable légende, et connu sous le nom de N°1 (Lee Marvin). Il affirme pouvoir traverser l'Oregon à bord du train de Shack. Dans tout le pays, les paris sont ouverts : qui, de N°1 ou de Shack, sortira vainqueur de ce duel à mort ?..

C'est une partie de l'équipe des 12 salopards avec le trio Aldrich-Marvin-Borgnine qui se trouve réunie dans cette épopée tragique des laisser pour compte de la grande dépression de 1929. A la fois aventure humaine, film d'action et superbe réalisation dans des paysages grandioses, L'Empereur du Nord traite le thème éternel des valeurs de l'homme qui s'expriment avec la plus grande liberté lors des crises et des moments de tension. Cet univers des démunis de la société américaine est parfaitement rendu par un plan anodin du film où des clandestins descendent du toit du wagon pour échapper à une traque mortelle sans merci alors même que l'on aperçoit un voyageur nanti qui ne les remarque même pas... La violence renforcée par l'indifférence, peut être pire encore, contrastent avec cette solidarité des vagabonds qui s'organisent pour faire face à l'adversité. Il y a beaucoup de thèmes porteurs développés dans ce film méconnu et qui mérite, grâce à l'excellent jeu de Lee Marvin, d'Ernest Borgnine ainsi que du jeune Keith Carradine d'être découvert avec cette très belle édition d'OPENING !

 

 

"Un tueur dans la foule"  (Two Minute Warning), de Larry Peerce avec Charlton Heston, John Cassavetes, Martin Balsam, Beau Bridges (1976),DVD, UNIVERSAL, 2008. 

Un tireur embusqué en haut du Los Angeles Memorial Coliseum aligne son viseur sur les spectateurs d’un match du championnat de football américain.
Charlton Heston (Ben-Hur, la Bataille de Midway) est le capitaine de police en charge d’arrêter le tireur avant qu’il ne sème la panique dans le stade. John Cassavetes et Martin Balsam des forces spéciales de la police sont également sollicités afin d’intercepter le sniper. Mais la tension monte au cours du match et rapidement des spectateurs innocents, Gena Rowlands, Jack Klugman, Beau Bridges, Walter Pidgeon, David Janssen et des milliers d’autres vont rapidement devenir des cibles possibles du tueur embusqué...
 

Et si…un tueur psychotique était embusqué dans un stade surchargé de plus de 90.000 personnes venues assistées à la finale évènement du siècle de football américain opposant l’équipe de Californie à celle de Baltimore. Cette hypothèse fiction qui inaugura toute une série de réalisations catastrophes au milieu des années 70 devait connaître un succès auquel malheureusement les attentats de la fin du XX° et du XXI° siècle n’enlevèrent rien de leur actualité. La possibilité d’un tueur fou embusqué dans une manifestation publique avait bien entendu déjà eu des échos avec l’assassinat de J.F. Kennedy mais cet attentat ne visait que le chef de l’Etat et a priori pour des motifs politiques. L’hypothèse ici retenue n’écarte pas non plus le motif politique (le chef de l’Etat dans cette fiction devait se rendre à cette finale) mais rien n’indique avec certitude que ce seul motif ait justifié la présence du tueur embusqué. Toujours est-il que l’on peut être surpris à cette époque de voir les visiteurs de la rencontre passer les simples tourniquets de l’entrée avec des sacs non contrôlés, chose qui parait invraisemblable aujourd’hui, 30 après ce film !

La prestation de Charlton Heston est remarquable en policier alternant entre dureté implacable et en même temps souci de protection des civils. Elle tranche d’autant plus avec celle de John Cassavetes campant le rôle d’un chef d’escadron des forces spéciales d’intervention et prêt à tout pour descendre le snipper, y compris risquer la sécurité du public. Cette fiction en 1976 a malheureusement eu de nombreuses actualités dans les faits divers depuis et cela renforce cette impression étrange qui ressort de l’issue de ce film visionnaire de ce qui allait se passer dans de nombreux pays par la suite… 

Caractéristiques Techniques

Format : 2.35 :1

Langues : Anglais, Français 2.0 Mono

Sous-titres : Français

 

 

LES ESPIONS S'AMUSENT 1957 - JET PILOT, un film de Josef Von Sternberg avec John Wayne, Janet Leigh, Roland Winters, Durée : 1h52, DVD, UNIVERSAL, 2008. 

Le colonel Shannon (John Wayne) d’une base de l’Alaska de l’US Air Force voit atterrir illégalement sur ses pistes un chasseur soviétique isolé. Le prenant en charge, la surprise est de taille lorsque les militaires américains découvrent qu’il s’agit d’une femme (Janet Leigh) officier russe demandant l’asile politique… 

Réalisé en pleine guerre froide, cette coûteuse production d’Howard Hughes (qui a perdu 4 millions de dollars avec ce tournage !) est une formidable aventure dans les airs même si le film apparaît un peu vieilli en raison du caractère improbable de certaines hypothèses du scénario. Jet Pilot reste un film à découvrir notamment pour ses scènes d’aviation nourries d’acrobaties par le pilote de test légendaire Chuck Yeager en personne sur des avions à réaction, chose inédite à l’époque. En fait le tournage eut lieu en 1949 et le film ne sortit qu’en 1957, ce qui explique qu’un grand nombre d’acteurs apparaissent si jeunes à l’écran ! Traité sur le ton de la comédie et de l’action, ce film est taillé sur mesure pour l’inoubliable John Wayne qui incarne un colonel farouchement célibataire tombant fou amoureux de l’énigmatique Mata Hari soviétique incarnée par la sensuelle Janet Leigh, décédée en 2004…

 

« La Guerre de Murphy » (Murphy’s War - 1971) un film de Peter Yates avec Peter O'Toole, Philippe Noiret, film entièrement restauré en haute définition, DVD, Durée: 105 mn, Bonus, OPENING, 2007. 

Mai 1945. Au large des côtes vénézuéliennes, un navire marchand anglais est coulé par un sous-marin allemand. Les militaires font du zèle, abattant les derniers survivants. Murphy(Peter O’Toole), l’un d’entre eux, trouve refuge dans une petite communauté indigène où se trouvent un francais (Philippe Noiret) travaillant pour une exploitation pétrolière et une femme médecin américaine. Aveuglé par sa haine, il va mener sa propre guerre, bien décidé à éliminer chacun des soldats allemands présents dans le sous-marin allemand… 

La guerre de Murphy est un bien étrange film dont on s’étonne après l’avoir découvert qu’il ne soit pas plus connu au regard de ses nombreuses qualités. La distribution tout d’abord est particulièrement alléchante avec Peter O’Toole au sommet de sa gloire après le fameux « Lawrence d’Arabie »  et l’inoubliable Philippe Noiret que nous retrouvons en interview dans les bonus passionnants du DVD. Mais le scénario est tout autant captivant, le film relate en effet l’histoire d’un homme, un marin britannique dont le navire a été coulé et les compagnons exterminés de manière barbare, rongé par la haine et l’obsession de la vengeance. Mise en lumière par la placidité de Philippe Noiret, témoin des évènements plus qu’acteur, cette rage orchestrée pose alors le problème des frontières entre la guerre et la vengeance privée, l’acte de bravoure et la pensée criminelle. Peter O’Toole offre ici une interprétation radicalement différente de celle de « Lawrence d’Arabie » ou de « La Nuit des  Généraux ». A la fois léger et rieur, sa détermination n’est cependant en rien entamée par la bonhomie de Philippe Noiret, ni la fin de la seconde guerre mondiale déclarée. Une belle réflexion sur le comportement humain ainsi qu’une belle leçon de cinéma du réalisateur Peter Yates !

 

 

Le classique des classiques avec les UNIVERSAL Classics !

 

Le film de l’incontournable Cecil B. Demille « Les conquérants du nouveau monde » avec Gary Cooper et Paulette Goddard nous propose une aventure  à couper le souffle se déroulant en 1760 dans les colonies d’Amérique du Nord. Condamnée injustement à un bagne de quatorze années dans ces colonies, une jolie anglaise (Paulette Goddard) est sauvée de justesse d’une vente d’esclaves par le capitaine Holden (Gary Cooper). Débute alors une série de péripéties faisant intervenir des trafiquants d’armes, des indiens,…

Qui ne connaît « Les trois lanciers du Bengale » au  moins de titre ? Ce film légendaire d’Henri Hathaway toujours avec Gary Cooper nous fait plonger dans l’univers exotique des colonies anglaises et du régiment des lanciers du Bengale. Des révoltes se trament et les soldats doivent se préparer à mâter les tribus rebelles qui refusent l’autorité britannique. Une espionne russe a réussi à faire prisonnier un des lanciers, ses compagnons partent alors à sa recherche…

Toujours de Cecil B.Demille, « Pacific Express » réunit Barbara Stanwyck et Joel Mc Crea dans un film sur fond de guerre de sécession en 1862. Une vaste entreprise de construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale vise à relier l’Atlantique au Pacifique. Un agent du gouvernement (Joel McCrea) doit surveiller les travaux. Mais un politicien véreux a chargé deux hommes de faire tout pour saboter les travaux…

7 Oscar dont Meilleur Film et Meilleur Acteur pour « « La route semée d’étoiles » un film de Leo McCarey avec l’incroyable Bing Crosby dans le rôle du jeune prêtre O’Malley qui doit succéder à un vieux prêtre grincheux dans une paroisse hypothéquée jusqu’au dernier dollar. Apportant avec lui des méthodes novatrices, O’Malley parvient à renflouer la paroisse et à changer la mentalité des paroissiens !

Ce film est une ode à la musique avec des airs des plus classiques jusqu’aux mélodies les moins attendues dans un milieu ecclésiastique. Un film enlevé et plein d’espoir à regarder en famille…

« La nuit du lendemain » réalisé par Hubert Cornfield offre un thriller psychologique des plus dérangeants tout en étant une réussite indéniable. Optant pour prendre l’angle de vue des ravisseurs d’une jeune femme contre une colossale rançon, cette réalisation décrit tous les détails minutieux prévus par les ravisseurs (Marlon Brandon, Richard Boone, Rita Moreno), une minutie qui va contraster avec l’univers psychologique bientôt chaotique de chacun. Ce décalage va en s’accentuant au fur et à mesure du film avec un suspens oppressant…

Le film de Julien Dulivier « L’imposteur » avec Jean Gabin débute dans la France de la dernière guerre. L’action se déroule en effet en 1940 à Tours avec un meurtrier, Clément (Jean Gabin) qui parvient à s’échapper après le bombardement de la prison où il attend d’être guillotiné. Commence alors une longue épopée où Clément va endosser tour à tour des identités différentes qui le mèneront jusqu’en Afrique, là où une nouvelle vie s’offrira à lui !

   

Une foison de grands classiques chez WARNER nous est proposée avec des titres qui appartiennent à  la légende du cinéma.

 

« Qui a peur de Virginia Woolf ? » le film de Mike Nichols d’après l’œuvre d’Edward Albee réunit le couple mythique d’Hollywood Elisabeth Taylor et Richard Burton pour un film inoubliable qui valut son second Oscar à l’actrice au sommet de sa carrière. Cette longue nuit qui commence par un banal verre entre couples va rapidement tourner au règlement de comptes destructeur. Un film qui fit scandale à l’époque et à revoir aujourd’hui pour le jeu légendaire des acteurs.

« L’insoumise », le film de William Wyler avec Bette Davis et Henry Fonda marque également une date dans l’histoire du cinéma notamment pour l’interprétation de Bette Davis, une actrice légendaire à laquelle est consacré un superbe documentaire dans le second DVD de bonus de ce coffret. L’histoire est fondée sur la passion des sentiments destructeurs, la jalousie, le remord, la colère entre une jeune femme d’une extrême beauté de la Nouvelle Orléans et son fiancé (Henri Fonda).

5 nouveaux titres sortent également dans la collection « Légendes du cinéma » WARNER. A noter, une comédie mise en scène par Vincente Minnelli « La femme modèle » avec Gregory Peck interprétant un journaliste sportif et Lauren Bacall, une dessinatrice de mode. Leur coup de foudre les conduira à un mariage rapide, suivi de désillusions dues à leurs différences sociales… Ce scénario, récompensé aux Oscars, offre près de deux heures de plaisir et d’humour avec une superbe Lauren Bacall et un Grégory Peck facétieux !

3 DVD rendent hommage à James Cagney, un acteur aujourd’hui un peu tombé dans l’oubli mais incontournable dans le cinéma américain des années 30-40. Ayant connu une enfance new-yorkaise dans des quartiers difficiles, c’est grâce à son extraordinaire énergie et un caractère passablement difficile qu’il se hisse au statut de star la mieux payée de son époque, entretenant des rapports tendus avec Jack Warner. Danseur infatigable, chanteur, acteur aux rôles de mauvais garçon,… ses interprétations ne peuvent laisser indifférent. Trois films représentatifs sont proposés dans la collection « Légendes du cinéma » : « La fiancée contre remboursement » avec Bette Davis, « Torrid Zone » avec Ann Sheridan et Pat O’Brien et « Le régiment des bagarreurs » avec le même Pat O’Brien et George Brent. En version originale sous-titrée, ces films sont à découvrir non seulement pour le jeu de l’acteur mais également pour les mises en scène soignées de William Keighley.

L’incontournable film de Howard Hawks « La Terre des Pharaons » est le classique des classiques des passionnés de films historiques et de péplums ! Cette superproduction hollywoodienne est en effet entrée dans la légende. Tournée intégralement dans la vallée du Nil, cette reconstitution mérite littéralement le qualificatif de pharaonique. Des milliers de figurants ont été appelés à participer au film (une seule scène en réunit même 10.000 !) avec des décors inoubliables telles la fameuse pyramide. Mais ce film n’est pas qu’une prouesse technique mais offre également un récit captivant sous différents angles selon les couches sociales en présence : Pharaon, architecte, reine et esclaves associent leur vie chacun à ce grand moment de l’Histoire. Un film majeur à garder dans sa Dvdthèque !

 

 

"LE DERNIER DE LA LISTE", (List of Adrian Messenger), Réalisation : John Huston, Scénario : Anthony Veiller avec Avec Dana Wynter, Frank Sinatra, Burt Lancaster, Kirk Douglas, Tony Curtis, George C.SCOTT, Clive Brook, Coll. Les Grands Classiques d'Universal, Bonus, DVD, BACH FILMS, 2007.

 

Anthony Gethryn, un ancien officier de l’Intelligence Service, enquête sur une liste de 11 noms que lui a transmis son ami Adrian Messenger avant de périr dans un accident d’avion. Gethryn découvre que la plupart de personnes de la liste sont mortes dans des circonstances similaires. Dès cet instant, le fin limier sait que Messenger n’a pas été victime d’un banal accident mais réduit au silence par une personne  menacée par cette fameuse liste...

Ce film est une véritable perle à découvrir  avec ce DVD de la très belle collection BACH FILMS. Tous les ingrédients sont réunis, et plus encore, avec cette réalisation du grand John Huston qui a souvent su réaliser des films exigeants pour ses acteurs tels "Les désaxés" ou "La nuit de l'Iguane". Ce titre paradoxalement oublié de sa filmographie met à l'honneur le polar mais dans un genre typiquement british où chasse à courre au renard et intérieurs de manoir se succèdent. Huston résidait à l'époque en Irlande et n'avait pas hésité à réaliser le tournage non loin de son habitation. L'intrigue égare le spectateur qui ne parvient pas à discerner les raisons de ces morts en série, hésitant entre complot politique et affaires privées. Nous ne sommes pas loin de l'univers d'Agatha Christie avec un sens de l'intrigue évident et une introspection poussée des personnages pour la recherche des mobiles. Le casting est particulièrement impressionnant avec, en prime, une surprise que nous ne livrerons pas et dont nous laisserons la découverte aux heureux spectateurs de ce DVD !

George Mircea

 

"La guerre est finie" un film d'Alain Resnais, avec Yves Montand, Ingrid Thulin, Geneviève Bujold, Dominique Rozan, DVD, Bonus, MK2, 2007 (sortie : 29 août 2007).

1965, Diego, militant du parti communiste espagnol, vit en exil à Paris. Régulièrement, il passe la frontière sous des identités d'emprunt assurant ainsi la liaison entre les militants exilés et ceux restés en Espagne. De retour d'une mission difficile, Diego se prend à douter du sens de son action et des moyens mis en oeuvre et se trouve confronté aux jeunes militants de gauche à la veille de mai 68...

ce film impressionnant d'Alain Resnais, collaborant à l'époque pour la première fois avec Jorge Semprun, et récompensé à l'époque par le Prix Louis-Deluc et le Prix Méliès, est un véritable chef d'oeuvre à découvrir pour les générations nées après ces évènements de la Guerre d'Espagne. Tout est à goûter dans ce film où Yves Montand excelle de profondeur et d'introspection. Le style cinématographique d'Alain Resnais tout d'abord  n'a pas pris une ride et sa modernité nous impressionne. Ce film réalisé en 1965 adopte de nombreux "flash-forward", la technique opposée des flash-back, plus rare au cinéma. Les scènes se succèdent alors avec de fréquentes prémonitions visuelles qui vont se réaliser. L'univers d'Alain Resnais ne peut laisser indifférent. Les pensées s'entrelacent, les discours sont multiples, à l'image de la complexité des relations humaines. Un véritable réseau de références est ainsi tissé, permettant différents niveaux de lectures propices aux doutes qui assaillent le personnage principal du film incarné par Yves Montand. Ce film est à voir plusieurs fois pour en apprécier toutes les richesses. Il faudra également prendre le temps de découvrir les nombreux bonus captivants inclus avec ce DVD avec notamment un entretien avec Alain Resnais, ainsi qu'avec Jorge Semprun. A l'heure où  l'engagement politique et social n'intervient plus qu'à de rares instants de démocratie directe et à l'époque où le militantisme relève plus de l'archéologie politique, ce très beau film d'Alain Resnais est une belle occasion de réfléchir sur les causes défendues par l'homme dans le cadre de la société où il évolue.

 

« Sentinelle du Pacifique » (Titre original : Wake Island, 1943) un film de John Farrow avec Brian Donlevy, MacDonald Carey, Robert Preston et William Bendix, DVD, UNIVERSAL, 2007.

Décembre 1941. Une poignée de Marines américains réussit à repousser le débarquement japonais sur l’île Wake, petit atoll dans le nord du Pacifique. Le siège s’éternise, et bien que le combat soit inégal, les Marines résisteront héroïquement jusqu’au bout.

Ce film a été nominé pour 4 Oscars dans un contexte difficile puisqu’il fut tourné en 1942, juste après les faits, alors que la guerre faisait rage. S’inscrivant dans le cadre des films de propagande afin de mobiliser la conscience nationale, cette production n’en reste pas moins intéressante pour son réalisme et la rigueur quant au traitement des évènements déroulés. Cette confrontation héroïque d’une poignée de Marines face aux Japonais en surnombre donna en effet lieu à une mémorable défaite du côté japonais lors de leur débarquement, les Marines parvenant pour la première fois à couler leurs bateaux depuis les côtes et à repousser l’attaque. La suite de l’histoire est entrée dans la légende puisque ces héros courageux parvinrent à tenir tête jusqu’au 23 décembre 1941, date de l’ultime débarquement…

 

 "Sous le plus grand chapiteau du monde" un film de Cecil B. deMille avec Betty Hutton Charlton Heston et James Stewart, DVD, PARAMOUNT, 2007.

Brad Baden (Charlton Heston) dirige d'une main de fer l'un des plus grands cirques des Etats-Unis. Mais la crise menace la fragile institution et il est obligé de recruter l'un des trapézistes les plus téméraires pour redonner de l'élan à la fréquentation du cirque. Commence alors une terrible rivalité entre le nouveau venu et Dolly (Betty Hutton), la reine du trapèze jusqu'alors...

Célèbre depuis sa sortie voici plus d'un demi siècle (1952), ce film est une véritable anthologie et ode à la gloire de l'univers du cirque. Sur un rythme enlevé, Cecil B. DeMille a su en effet imprimer à cette réalisation une dimension à  la fois dramatique en raison de la terrible confrontation entre les deux trapézistes mais également une insouciance propre à cet univers où le show doit continuer quoiqu'il arrive, selon la célèbre expression américaine. Les acteurs sont véritablement habités par leur rôle avec Charlton Heston qui incarne le patron du cirque, inflexible et intransigeant, Betty Hutton (récemment disparue en mars 2007), tendre et fragile, mais qui parallèlement sait progressivement se révéler une compétitrice prête à tout pour son art et son cirque. James Stewart a également un rôle original dans ce clown déguisé du début jusqu'à la fin du film pour échapper à son destin. Ce film avait reçu un oscar lors de sa sortie, il reste encore un très beau chef d'oeuvre à découvrir et à garder dans sa dvdthèque !

 

"Les Sacrifiés" un film de John Ford avec Robert Montgomery, John Wayne, Donna Reed, Jack Holt, Ward Bond, Collection Légendes du cinéma, DVD, WARNER, 2007.

Les vivres viennent à manquer et les troupes sont tenues en échec. Mais la victoire n'a jamais paru aussi proche. Les soldats américains venus défendre les Philippines font en effet bloc pour faire oublier le récent désastre de Pearl Harbor. John Brickler (Robert Montgomery) et Rusty Ryan (John Wayne), pilotes de PT-Boat, embarcations torpilleuses très rapides, vont tout faire pour convaincre les autorités du bien-fondé de leur force de frappe...

Il parait étrange, à l'heure des nombreuses commémorations de la Seconde guerre mondiale, que ce film n'ait pas été plus largement diffusé et disponible jusqu'à cette belle présentation par Warner Bros.

La qualité du scénario tout d'abord suit fidèlement les évènements historiques puisqu'il a été écrit vu de l'intérieur par Frank Mead, comandant de la Marine américaine. Or, ce qui n'aurait pu être qu'un documentaire éclairé sur cette période décisive de la Seconde guerre mondiale est doublé d'une profondeur de vue impressionnante grâce à la réalisation impeccable du grand John Ford, lui-même capitaine de la Marine américaine et héros de la Seconde guerre mondiale. Datant de 1945, ce film captivant offre qui plus est des rôles à la hauteur des évènements. Robert Montgomery a été réellement un commandant de ces PT-Boat lors de la Seconde guerre mondiale et fut récompensé par l'une des plus hautes distinctions de l'Armée américaine; quant à John Wayne, sa carrure crève déjà l'écran à lui tout seul dés cette époque...

 

La Collection Clint Eastwood (Edition limitée), COFFRET DVD, Durée: 882 mn, WARNER, 2006. 

Retrouvez 6 films réalisées par Clint Eastwood dans l’édition limitée prestige. Cette occasion idéale de (re)découvrir l’acteur également réalisateur est accompagnée d’un documentaire bonus de 90 minutes revenant sur la carrière de celui qui incarna le célèbre cowboy  énigmatique puis le fameux inspecteur Harry. Que ce soit dans le rôle de la comédie avec l’épopée de « Space Cowboys » où dans celui de l’émotion et de la passion avec « Sur la route de Madison », l’univers de Clint Eastwood tient bien plus du clair-obscur qu’il ne pourrait paraître au premier regard. Des héros vieillissants viennent renforcer une émotion qui se lit autant dans les regards des acteurs que dans leurs dialogues. A tout ceux qui ne connaîtraient que partiellement Clint Eastwood, ce beau coffret offrira un bel aperçu de l’éclectisme et du talent du personnage.

Informations Produit :
Boîtier métal
Contient :
- "Impitoyable" (2DVD)
- "Mystic River" (2DVD)
- "Minuit dans le jardin du bien et du mal"
- "Space Cowboys"
- "Un Monde parfait"
- "Sur la route de Madison"
- "Pleins feux sur Clint Eastwood"  (documentaire) + 1 livret explicatif

 

« Air Force » un film de Howard Hawks, avec John Garfield, Gig Young, Arthur Kennedy, Collection Legendes du Cinéma, DVD, WARNER, 2007.  

Le soir du 6 décembre, un B-17 baptisé « Mary Ann » décolle de San Francisco pour une mission de routine, sans munitions à bord, mettant le cap vers Pearl Harbor. L’équipage est loin de se douter qu’ils sont à la veille de l’attaque par surprise la plus terrible des Japonais qu’ils vont subir en direct, impuissants. Forts d’une revanche, ces hommes marqués par ce qu’ils viennent de voir à des milliers de mètres d’altitude n’auront plus qu’un seul objectif : venger cet acte éhonté ! 

Ce film, réalisé en pleine période de guerre (1943) est très fortement marqué par les évènements de Pearl Harbor qui avait déterminé l’entrée en guerre des Etats-Unis contre le Japon en 1941. Impressionnant pour ses effets spéciaux et son réalisme grâce à une collaboration avec l’armée américaine, ce film est bien entendu une production de propagande pour l’effort de guerre mais ne se limite pas heureusement à  cette seule dimension grâce au talent du grand Howard Hawks. Si l’histoire suit étroitement les faits de guerre, la dimension humaine des personnages est très fortement analysée par Howard Hawks. Les Japonais ne sont bien entendu pas à l’honneur dans une telle production mais il ne faut pas oublier le contexte de guerre et surtout le terrible traumatisme causé par l’attaque surprise de Pearl Harbor vécue comme un acte félon par excellence par tous les américains, et bien sûr, plus spécialement par les soldats américains témoins de ces évènements. Ce film offre un angle de vision bien particulier sur ces évènements décisifs de la guerre du Pacifique puisque le parti a été pris de tourner ces images à partir de ces fameuses forteresses volantes que seront les B-17, destinées à jouer un rôle essentiel dans cette seconde guerre mondiale ! Un beau  film de guerre en VO sous titrée tourné à l’époque même des évènements !

 

 

 

 

Une nouvelle Collection spéciale John Wayne est née pour l’année du centième anniversaire de la naissance du grand acteur, figure emblématique du cinéma américain du XX° siècle. Icône non seulement du western qu’il incarna dans des films inoubliables, John Wayne su cependant également étendre ses rôles à des interprétations moins attendues. Marion Robert Morrison (son vrai nom !) est décédé en 1979 mais son ombre géant plane suffisamment sur l’univers cinématographique pour justifier un digne hommage de celui qui amena tant de spectateurs dans les salles pour rêver devant ses films.

 

PARAMOUNT a ainsi choisi 4 premiers titres moins connus du grand public dont deux très originaux quant au rôle interprété par l’acteur. « Aventure dans le Grand Nord » relate l’histoire fondée sur des faits réels d’un équipage d’un avion civil de fret perdu suite à une grave avarie dans les vastes étendues sauvages du grand nord encore vierges à l’époque des faits. C’est ainsi toute l’histoire de la solidarité humaine qui est relatée dans cette grande fresque pour venir en aide aux rescapés menacés de périr de froid et de faim, une belle histoire humaniste emplie de valeurs morales rares de nos jours à l’écran. « Ecrit dans le ciel » est un film de 1954 concernant également le monde de l’aviation. Un avion de ligne ramène ses passagers de Honolulu vers San-Francisco lorsque une avarie leur impose de prévoir un atterrissage forcé. Ce film qui remporta 6 nominations aux Oscars réunit les grandes stars d’Hollywood de l’époque avec Claire Trevor, Laraine Day, Robert Stack, Jan Sterling, Phil Harris et Robert Newton. Avec sa musique inoubliable sifflée par John Wayne tout au long du film, cette belle aventure fait figure de pionnier ? dans un genre qui aura une postérité certaine !

« Le grand McLintock » réunit dans un film d’anthologie John Wayne et la sublime Maureen O’Hara. Propriétaire respecté du plus grand ranch de la région, McLintock (J. Wayne) voit sa vie quotidienne bouleversée par le retour de sa femme Katherine (M. O’Hara) partie deux ans plus tôt du foyer ! Un véritable feu d’artifice s’ensuit où la rousse incendiaire donne du fil à retordre au grand Duke pourtant si rarement malmené ! « Hondo » nous laisse dans l’univers du western mais dans un registre plus sérieux avec les ingrédients classiques du genre : Alors que la guerre menace avec les Apaches, une femme (Geraldine Page) et son petit garçon (Lee Aaker) se trouvent seuls isolés dans leur ranch. Hondo Lane (J. Wayne) est un messager de la cavalerie qui va venir les prévenir de quitter leurs terres pour échapper au péril. Mais la jeune femme est trempée dans cet acier des premiers ranchers et ne compte pas perdre tout ce qui a été si durement construit…

 

La Collection Tennessee Williams (Edition limitée - Coffret 6 DVD), Durée: 549 mn, WARNER, 2006. 

A tout ceux qui rêvent de pouvoir découvrir cet univers bien particulier dépeint par Tennesse Williams, ce coffret Warner regroupe cinq films adaptés des écrits du dramaturge américain. Thomas Lanier Williams, alias Tennessee Williams, livre en effet ici à ses admirateurs, et ils sont nombreux, une écriture que Faulkner ou D.H. Lawrence n’auraient pas renié. Alcoolique, homosexuel et d’une santé fragile, son univers créatif ouvre une grande part à la souffrance, la névrose, le tout dans une ambiance souvent lourde et étouffante du grand sud américain. Ses pièces de théâtre rencontrèrent un vif succès et furent récompensées par le prix Pulitzer et une reconnaissance internationale. « Un tramway nommé désir » qui voit le jeune Marlon Brando débuter sa carrière ou « Une chatte sur un toit brûlant » avec Paul Newman et Elisabeth Taylor marquent des grandes dates dans l’histoire du cinéma. Décédé en 1983, l’auteur aura très nettement influencé l’univers cinématographique que le présent coffret nous permet de découvrir avec ces cinq titres entrés dans la légende. 

Informations Produit :
Boîtier métal
Contient :
- "Un Tramway nommé désir" (2 DVD)
- "La Chatte sur un toit brûlant"
- "Le Visage du plaisir"
- "Doux oiseau de jeunesse"
- "La Nuit de l'iguane"
1 livret explicatif

 

"Les Mines du roi Salomon" un film de Compton Bennett, Andrew Marton
avec Deborah Kerr, Stewart Granger, Richard Carlson, Hugo Haas, Lowell Gilmore, K
imursi of the Kipsigi, Musique: Mischa Spoliansky, DVD, Durée: 98 mn, WARNER HOME VIDEO, 2006.

Elisabeth Curtis (Deborah Kerr), décide un guide de safari, Allan Quatermain, (Stewart Granger) à suivre les traces de son mari, perdu alors qu'il recherchait le trésor légendaire des mines du roi Salomon...


Tous les amateurs d'aventures extraordinaires applaudiront la sortie en DVD d'un film qui appartient à juste titre aux légendes du cinéma. Adapté du roman célèbre de H. Rider Haggard, le film "les Mines du roi Salomon" en est sans conteste l'adaptation la plus réussie. Le scénario, tout d'abord, ménage une progression crescendo dans le suspens. Si le film débute, en effet, par le portrait dressé d'un chasseur désabusé songeant à raccrocher son fusil, l'action va rapidement prendre le dessus à partir du moment où la seule femme du film, Deborah Kerr, parvient à convaincre ce guide hors pair de quitter ses certitudes et d'affronter l'inconnu de son destin. Le contraste entre le monde physique connu et les contrées inexplorées des blancs est à la mesure de leur affrontement psychologique. Les conflits incessants entre la jeune femme et le guide, tous deux en proie à leurs doutes, trouvent une sublimation avec la découverte des régions vierges. Le jeu des acteurs est remarquable, et notons le, les images des tribus locales filmées en 1950 relèvent quasiment du document ethnographique ! Un très beau moment à passer à la recherche du trésor du roi Salomon...

 

Taïkoun (1947), un film de Richard Wallace, avec John Wayne, Sir Cedric Hardwicke, Laraine Day, Anthony Quinn, présentation Serge Bromberg, VO-VOST, Collection RKO, Editions MONTPARNASSE, 2006.

Johny Monroe (John Wayne) est un ingénieur américain chargé par le magnat industriel, Frederick Alexander (Sir Cedric Hardwicke) de conduire un vaste chantier dans les Andes. Mais, la rencontre entre les deux hommes que tout oppose va tourner à l'affrontement direct lorsque Johny Monroe va s'approcher de trop près de la fille du riche magnat Maura (Laraine Day)...

Si cette très importante production a reçu le plus gros budget  pour l'époque, elle n'a pourtant pas reçu le succès commercial qu'elle méritait; Ce qui surprendra le spectateur contemporain qui découvrira avec surprise une histoire pourtant très bien réalisée grâce au talent de Richard Wallace, parfaitement interprétée par un John Wayne déjà établi dans sa notoriété, et un Anthony Quinn débutant dans ses premiers rôles. Les décors somptueux pour l'époque et le traitement de l'image (W. Howard Greene et Harry J Wild) renforcent cette impression d'un film très novateur pour l'époque, puisque nous sommes à la sortie de la seconde guerre mondiale (1947). Les sentiments exprimés dans ce film sont à l'image des éléments naturels évoqués directement par la caméra : violents, imprévisibles et irrésistibles ! L'histoire d'amour entre le jeune ingénieur américain au comportement un peu brutal et rustre tranche avec l'éducation raffinée et guindée d'une jeune fille en Amérique du Sud surprotégée par un père cynique. Mais ce film est avant tout une histoire d'hommes face aux éléments les plus menaçants permettant à John Wayne dévoiler, ici encore,  toute la palette de l'étendue de ses talents d'acteur. Un très beau film longtemps attendu en DVD et rarement passé à  la TV !

 

"Le Barbare et la Geisha" un film de John Huston avec John Wayne, Eiko Ando, Sam Jaffe, Collection 20th Century Classics, FOX, 2006.

Townsend Harris vient d'être nommé consul au Japon. Alors qu'il débarque sur les côtes, il réalise que ce pays est hostile à une ouverture vers l'extérieur. Sûr cependant de son rôle à jouer, il aura à résister contre toutes les tentatives d'échec perpétuées par ses opposants. Une geisha recrutée pour l'espionner, réalise progressivement les intentions pacifiques de son hôte...

Dans un rôle à part de sa filmographie classique, John Wayne endosse l'habit inhabituel de consul des États-unis au Japon, pays jusqu'alors fermé et opposé à toute installation étrangère sur son sol. Confiant et fier de son rôle à jouer, le consul va néanmoins endurer toutes les vexations imposées par ses opposants afin de réaliser sa mission. Ecrite à partir de l'histoire vraie du premier consul américain au Japon, cette grande fresque ne manque pas de surprendre. Le choix de l'acteur principal en premier lieu étonne, même si rapidement John Wayne sait imposer le respect avec une composition grandement menée. L'histoire même étonnera le spectateur ignorant ces premières relations diplomatiques du milieu du XIX° siècle et préfigurant l'ère Meiji. Les États-unis sont encore une nation jeune et souvent maladroite face au raffinement et à la culture ancestrale de l'Empire du levant. C'est très exactement cet angle de vue qu'a choisi John Huston pour opposer et finalement associer deux mondes qui s'ignorent, se craignent et qui ne se connaissent en fait que par a priori. Le personnage de la geisha incarnée par le jeu subtil de Eiko Sando se veut le point de rencontre entre ces mondes si différents. Méfiante et effrayée au tout début, elle finit par comprendre et aimer cette vision du monde apportée par l'occidental. Sorti en 1958, soit plus d'une dizaine d'année après la seconde guerre mondiale, ce film se veut également le témoignage de la réconciliation de deux peuples qui partageront à partir de cette date une culture commune.

 

"Les Enfants d'Hitler" un film de Edward Dmytryk (Hitler's Children - 1943) avec Kent Smith, Tim Holt, Bonita Granville, Otto Kruger, Présentation de Serge Bromberg, VO – VO ss titrée. DVD, Collection RKO, Editions MONTPARNASSE, 2005. 

A Berlin en 1933, deux écoles sont côte à côte:  L'une, américaine, prône les valeurs démocratiques traditionnelles et le respect de l'individu, l'autre, vouée à la jeunesse hitlérienne, voue un culte à la personne d'Hitler et ne respecte que les valeurs du national socialisme. Face à cette opposition, le professeur Nichols (Kent Smith) encourage la liaison entre une jeune allemand, Karl (Tim Holt) enrôlé dans cette idéologie extrême et Ana, (Bonita Granville), son élève, américaine mais d'origine allemande. Mais, la guerre va bientôt rendre les relations très difficiles entre Tim, gravissant rapidement les échelons de la Gestapo et Ana, contestataire du régime et internée pour son opposition...

Le fait que ce film de propagande sorti en 1943 contre l'idéologie nazie ne soit pas plus connu de nos jours semble surprenant au regard de la qualité de sa réalisation. Le réalisateur, Edward Dmytryk, a signé, ici, un film de grande qualité, pourtant largement plébiscité lors de sa sortie. Mais, ce dernier fut suspecté au lendemain de la guerre d'activités communistes et fut inscrit dans la terrible liste noire des indésirables et dû s'exiler en Angleterre, destin tragique au regard du thème dénoncé dans son film ! Toujours est-il que "Les Enfants d'Hitler" mérite aujourd'hui d'être redécouvert tant le discours d'ouverture prôné dans ses dialogues semble d'actualité. La dure réalité des comportements totalitaires présentée par le regard des trois personnages centraux du film offre une analyse qui dépasse l'outil de propagande initial de cette réalisation. Qui plus est les acteurs, et notamment le jeune Tim Holt, ont une présence à l'écran remarquable, rendant encore plus crédible les faits relatés. Ce film mérite toute notre attention tant ses valeurs restent actuelles.

"La Septième Victime" un film de Mark Robson (The Seventh Victim - 1943) avec Tom Conway, Kim Hunter, Jean Brooks, Présentation de Serge Bromberg, VO – VO ss titrée. DVD, Collection RKO, Editions MONTPARNASSE, 2005. 

Mary Gibson (Kim Hunter), une jeune fille en pensionnat, est alertée par la directrice qu'elle ne reçoit plus de nouvelles, ni d'argent, de la part de sa soeur aînée afin de payer ses études. Inquiète, la jeune fille se rend à New York afin de retrouver sa soeur Jacqueline (Jean Brooks) qui curieusement a fait don de sa société à l'une des ses employés et semble être au main d'une organisation secrète...

C'est en 1943, et avec des moyens financiers des plus limités, que Mark Robson tourne ce prodigieux film noir mettant en scène un New York oppressant et mystérieux, thème très novateur à l'époque. Ce film qui peut être rapproché d'un autre film réalisé 25 ans plus tard par Roman Polanski, "Rosemary 's Baby" mérite d'être découvert grâce à la Collection RKO remise à l'honneur par les Editions Montparnasse. Le traitement de l'image est exceptionnel et permet de faire ressortir cet environnement qui va crescendo d'un New York quotidien anonyme à une atmosphère sombre où les ombres apparaissent de plus en plus hostiles. Le réalisateur savait qu'il disposait d'un budget de série B, mais a réussi ce tour de passe passe de transcender ces limites matérielles pour s'entourer d'une équipe technique de premier plan (Nicolas Musuraca, Roy Webb,...). Le scénario n'est pas en reste et l'excellent travail réalisé par Charles O'Neal & De Witt Bodeen nous place face à un environnement à mi-teinte angoissant. Les personnages de la société secrète sont-ils plus noirs que les principaux protagonistes de la ténébreuse affaire ? Rien n'est moins sûr au terme de ce film surprenant pour son époque. A découvrir absolument...

« L’extase et l’agonie » Un film de Carol Reed, avec Charlton Heston, Rex Harrison (1965), Collection CLASSIQUES, FOX, 2005.

       Un artiste du nom de Michel-Ange au sommet de son art se voit confier par le Pape guerrier Julius II une commande exceptionnelle : peindre dans sa totalité l’immense plafond de la Chapelle Sixtine. Répugnant à un art pour lequel il se sentait moins investi, le célèbre sculpteur accepte cependant la tâche en imposant ses vues au tout puissant pontife. Débutera à partir de là, une lutte acharnée entre les deux hommes, nourrie de passion et de division, face à l’ampleur du projet…

     Ce film, qui reste relativement méconnu aujourd’hui, bénéficia pourtant de l'un des plus gros budgets de son époque (1965). Le réalisateur obtint, en effet, une reconstitution gigantesque en studio de la Chapelle Sixtine !

Le film est introduit par un prologue des plus passionnants : à la manière d’un reportage filmé, une voix off parcourt l’œuvre du grand Michel-Ange en insistant sur ses sculptures, afin de mieux mettre en évidence le douloureux choix qui allait se présenter à lui. L’œuvre de sa vie confiée par le Pape Julius II ne serait pourtant pas une sculpture, mais une peinture d’ampleur colossale : le plafond de la Chapelle Sixtine.

Ce très beau film décrit un Michel-Ange dévoré par son art, interprété de main de maître par Charlton Heston. Ayant renoncé depuis longtemps aux honneurs et à l’amour, seul compte pour lui l’expression de sa foi par les dons que Dieu lui a confiés. Partant de ce constat, le réalisateur a insisté sur la violence des échanges entre le commanditaire de l’œuvre et l’artiste, des relations à l’image de l’ampleur des travaux envisagés. Sur fond de guerre opposant la France et le Vatican, avec un Pape guerrier que l’on aperçoit fréquemment l’épée à la main, le pinceau tendu de Michel-Ange se veut être le contrepoint spirituel d’une résistance de la Papauté aux velléités temporelles. Rex Harrison interprétant le Pape Julius II offre une interprétation particulièrement réussie, mettant ainsi mieux en valeur la fougue de Charlton Heston.

Ce film exceptionnel devrait être regardé en famille pour offrir une porte d’entrée accessible à l’univers exceptionnel de l’œuvre du célèbre florentin !

"Mogambo" un film de John Ford avec Clark Gable, Ava Gardner, Grace Kelly, (1953), Collection Légendes du Cinéma, DVD, WARNER BROSS, 2005.

Victor Marswell (Clark Gable) est un chasseur et organisateur de safaris réputés en Afrique. Alors qu'il mène une vie solitaire et sauvage dans cette contrée perdue, une jeune femme déboussolée, Eloïse Kelly (Ava Gardner) aux origines modestes vient bouleverser son quotidien. Bien que d'humeur maussade, Victor consent néanmoins à héberger la jeune personne qui ne le laisse pas indifférent jusqu'à l'arrivée de ses prochains clients pour un safari...Mais, à l'arrivée de ces derniers, l'anthropologue Donald Nordley et sa charmante épouse (Grace Kelly), la rivalité entre les deux femmes va s'exacerber au fil des jours...

Grand classique du début des années 50, MOGAMBO reste aussi célèbre pour le jeu parfaitement mené de ses acteurs, le trio Gable-Gardner-Kelly, que pour le formidable traitement d'une Afrique encore sauvage et mystérieuse sous la caméra du grand John Ford. Sur fond de safari, et de cris d'animaux sauvages, la passion des sentiments est encore plus contrastée et instinctive; John Ford n'hésitant pas parfois à user de parallèles non-équivoque lorsqu'il filme sur le même plan les allers-retours rageurs d'Ava Gardner et d'une panthère enfermée dans une cage sur le bateau les éloignant de l'homme responsable de leurs tourments !

MOGAMBO est un grand moment du cinéma, caractéristique des années 50, qui n'a cependant pris aucune ride tant le soin des détails portés par John Ford y est manifeste. Il suffit de prêter attention aux superbes images des peuples autochtones pour s'en convaincre : nous retrouvons bien là la griffe du grand réalisateur, aussi soucieux quant à l'image laissée par les natifs de ce continent sauvage que ses fameux indiens dans ses meilleurs westerns. Une grande leçon de cinéma !

"ZORBA le Grec" un film de Michael Cacoyannis avec Anthony Quinn, Alan Bates, Irène Papas, (1964), Bonus, FOX PATHE EUROPA, 2005

Un jeune écrivain anglais d'origine grecque retourne en Crète à l'occasion de la mort de son père qui possédait une petite mine sur ses terres. En mal d'inspiration littéraire, il décide de redonner vie à cette exploitation et fait la rencontre à cette occasion d'un grec exubérant, Zorba, avec qui il va se lier d'amitié...

Inoubliable, ce film sorti en 1964 est resté présent dans tous les esprits quant à l'incroyable prestation d'Anthony Quinn dans le rôle de Zorba. "Zorba le Grec", qui reçut trois Oscars la même année, reste un chef d'œuvre du cinéma. La présence physique et émotionnelle d'Anthony Quinn n'est bien sûr pas étrangère à ce succès. Si le script n'a, à première vue, rien d'exceptionnel, la trame de l'histoire lentement tissée à l'image de la musique du Sirtakis rendue si célèbre nous emmène dans une folle danse des sentiments quasi-initiatique ! Le traitement de l'image le plus proche du naturel fait ressortir à merveille la beauté des paysages de Crète dont l'aridité exprime encore plus la puissance des sentiments dégagés par les acteurs. Alan Bates et Irène Papas ne sont pas en reste face à l'omniprésence de Quinn et parviennent à nous donner des regards différents, de l'intérieur et de l'extérieur, de cet univers si particulier de la vie insulaire ancestrale. Une leçon de vie exceptionnelle que ce très beau DVD nous propose de revoir, ce film passant très rarement à la Télévision !

Action

 

"L'oeil du mal" production supervisée par Steven Spielberg avec Shia LaBeouf, Michelle Monaghan et Billy Bob Thornton, Éditions : DVD single / Blu-ray / Bi-pack avec Shooter, Bonus, Paramount Home Entertainment, 2009.

 

Jerry Shaw (Shia LaBeouf), un jeune homme au passé douloureux, en pleine période de deuil, et Rachel Holloman (Michelle Monaghan), une jeune femme dévouée au bonheur de son jeune garçon, vont devenir les pions d’une machination hors du commun. Rien ne les relie et pourtant ils vont se retrouver dans une aventure qui les dépasse, un jeu de manipulation effroyable dont ils ne comprennent pas les enjeux et qui surtout va mettre leur vie et celle de leurs proches en danger. Ils ne peuvent ni se cacher ni échapper au regard de celui ou celle qui les terrorise et dont les motivations leur restent indéterminées.

 

Lorsque une société conduit les individus qui la composent à être reliés en réseau et fichés en permanence, il existe un point de non retour où la liberté échappe définitivement à l'individu. Thème d'actualité s'il en est, cette société panoptique était déjà évoquée par Bentham à la fin du XVIII° siècle et développée par Michel Foucault au XX° siècle. Quel regard porter sur ces téléphones portables qui peuvent nous traquer, ces milliers de données informatisées qui nous fichent et nos correspondances ou consultations sur le net qui peuvent à tout moment définir notre profil ? Fantasme d'une surveillance hypothétique (valons-nous tant d'être surveillé ?) ou réel danger dont un pouvoir sécuritaire peut abuser à tout moment ? Le mérite de ce film d'anticipation est de poser ces questions de manière originale. Le rythme effréné de ce thriller n'empêche pas le spectateur de réfléchir à ces technologies qui prétendent nous servir et qui pourraient bien un jour nous asservir. Les acteurs Shia LaBeouf et Rachel Holloman sont très convaincants avec un nombre impressionnant de courses poursuites et d'effets spéciaux qui réjouiront les amateurs de superproductions, la griffe de Steven Spielberg n'étant jamais très loin !

 

 

"Mensonges d'Etat" un film de Ridley Scott avec Leonardo DiCaprio, Russell Crowe, Mark Strong, Bonus, DVD, WARNER, 2009.


La CIA traque le chef d'une organisation terroriste à l'origine d'une vague d'attentats. Roger Ferris, le meilleur agent sur le terrain, circule de pays en pays afin d'essayer d'avoir une longueur d'avance sur des évènements imprévisibles. Via une connexion satellite, un oeil dans le ciel surveille Ferris en permanence. À l'autre bout du fil et en temps réel se trouve l'agent de la CIA Ed Hoffman qui dirige et coordonne à distance les opérations. À mesure que Ferris s'approche du but, il apprend que la confiance peut être aussi dangereuse qu'elle est nécessaire à la survie...

 

Mené à train d'enfer par l'agent de la CIA sur le terrain miné des pays arabes après l'attentat du 11 septembre 2001, cette opération d'espionnage et de contre-espionnage laisse songeur... La réalité correspond elle à ce qui est décrit dans le scénario ? Est-elle pire que cela ? Impossible de répondre et c'est ce qui dérange tout au long de ce film très bien mené par le réalisateur et également acteur Russel Crowe. Nous connaissons, grâce aux médias, le traumatisme post 11 septembre chez les Américains et ce qu'il a pu faire naître comme réactions sécuritaires doublées d'un sentiment d'impuissance devant l'ennemi "invisible". Le film fait d'ailleurs directement référence à un combat d'un autre âge, le Jihad, où le combattant laisse le moins de traces possibles en évitant des téléphones portables et des emails identifiables face à des Etats occidentaux suréquipés en moyens de communication et de contrôle... C'est peut-être la leçon de ce film que de laisser dans l'interrogation, à l'image de l'agent Ferris (brillamment interprété par Leonardo di Caprio) , refusant la fatalité du cynisme de son chef Ed Hoffman (Russel Crowe) et du mensonge de manière générale. Le titre anglais de ce film "Body of lies" est d'ailleurs plus approprié pour résumer cette histoire : devons-nous toujours faire primer la nécessité sur la vérité, le mensonge sur l'amitié ?

 

"Kingdom of war" un film de Tony Ching Siu-Tung (An Empress And The Warriors - 2008) avec Donnie Yen, Kelly Chen, Leon Lai, Guo Xiao Dong 1h31 minutes | 2.35, 16/9e comp. 4/3, Langues : Français DTS 5.1 plein débit & Dolby Digital 2.0, Mandarin Dolby Digital 5.1 | Sous-titres : Français, Wild Side Video, 2009.


Chine, 2e siècle avant JC. Les royaumes en guerre combattent sans relâche. A la mort de son père, la princesse Yen Feier accède au trône et prend la tête de l’armée pour défendre le royaume. Mais son ambitieux cousin Wu Ba commandite son assassinat et usurpe le pouvoir. Rescapée de l’attaque, ivre de vengeance, Feier rassemble ses guerriers et s’engage alors dans une lutte sans merci pour la reconquête du trône.

Voici une grande fresque épique, qui tient à la fois du récit féerique et des grandes batailles épiques... Ces aventures guerrières se déroulent dans une Chine antique divisée par les factions rivales et qui ne connaissent que la guerre comme issue de leur règlement ! "Kinkdom of war", le royaume des guerriers, est également un film où les sentiments de l'honneur, de l'amitié et de l'amour atténuent les bruits des sabres et des boucliers. Cette superproduction garde ainsi une dimension humaine qui la rend non seulement acceptable mais permet même une certaine réflexion entre deux combats spectaculaires dictés selon les règles des films d'art martiaux (cette scénographie est en effet réglée comme du papier à musique par un maître du genre, chorégraphe de combats de Hero, Le Secret des Poignards Volants ou La Cité Interdite). On se prête ainsi au jeu d'autant plus que les acteurs sortent des stéréotypes du genre et notamment la très belle Kelly Chen qui donne une dimension humaine et faillible à cet univers guerrier, exclusivement masculin !

 

John RAMBO Film américain  Réalisé par Sylvester Stallone (2007), avec  Sylvester Stallone, Julie Benz, Paul Schulze, DVD - 1min 27s  (Sortie: 23 Septembre 2008), Bonus, METROPOLITAN FilmExport, Seven7sept, 2008. 

John Rambo s'est retiré dans le nord de la Thaïlande, où il mène une existence simple dans les montagnes. Il pêche et capture des serpents venimeux pour les vendre, et se tient à l'écart de la guerre civile qui fait rage non loin de là, sur la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar – l'ancienne Birmanie. La violence du monde le rattrape lorsque des volontaires humanitaires menés par Sarah et Michael Burnett viennent le trouver pour qu'il les guide jusqu'à un camp de réfugiés auquel ils veulent apporter une aide médicale. Rambo finit par accepter et leur fait remonter le fleuve, jusqu'à l'autre côté de la frontière. Deux semaines plus tard, le pasteur Arthur Marsh lui apprend que les volontaires ne sont pas revenus et que les ambassades refusent de l'aider à les retrouver. Ancien soldat d'élite américain, traumatisé par le Vietnam, Rambo a beau rejeter la violence et le conflit, il sait mieux que personne ce qu'il faut faire dans ce genre de situation…

Rambo est de retour, l’icône des années Reagan est bien loin… Si la silhouette est toujours massive, une lassitude s’est gravée dans les traits et la physionomie en général. Rambo n’est plus l’athlète martial qui lui faisait combattre à lui seul les Russes dans des combats aussi irréalistes qu’improbables... Avec ce dernier opuscule sorti, nous retrouvons plutôt la veine du premier volet de la série des Rambo, certainement le meilleur de tous. « John Rambo » vient très certainement juste après. Pour quelles raisons ? Tout d’abord le jeu de l’acteur est beaucoup plus nuancé. Stallone campe le rôle d’un vieux loup solitaire désabusé qui reconnaît avoir gâché sa vie pour de vils intérêts politiques et en aucune manière pour la patrie comme il le croyait initialement dans sa jeunesse. Si Rambo a encore une flamme dans son cœur qui lui fait accepter cette mission, ce n’est plus pour combattre des opinions politiques mais pour de quelques rares sentiments à peine exprimés envers quelques représentants de l’espèce humaine. Rambo est un vieux loup solitaire avons-nous dit, et c’est en cela que nous retrouvons l’ambiance du premier film qui avait donné toute son originalité à ce personnage rescapé du désastre vietnamien. Bien entendu, ce dernier volet dénonce avec raison les massacres en Birmanie et pour cela n’hésite pas à utiliser des images d’une violence extrême. Est-ce bien utile ? Le réalisateur, Sylvester Stallone répond par l’affirmative tout simplement parce que la guerre est violente et que rien ne sert à l’imaginer autrement. Il a peut-être raison… mais on ne peut cependant s'empêcher de penser qu'il est parfois possible de suggérer sans pour autant risquer de stériliser les sentiments. Au final, ce film exprime une note désabusée, propre à l’air du temps de ce XXI° siècle occidental balbutiant dans ses convictions, et tranche avec les volets précédents. Le film se termine par le héros solitaire qui rentre au pays retrouver son père laissant entendre qu’un prochain volet pourrait bien avoir lieu…

Pour vaincre la morosité, rien de mieux que de bonnes comédies réalisées par l’un des maîtres d’Hollywood ! Ces nouveaux masters restaurés proposés par Carlotta Films avec plus de 80 minutes de suppléments inédits devraient être le remède incontestable à la sinistrose ambiante… Recommandé par le corps médical, l’humour est en effet de plus en plus reconnu comme un traitement à part entière de la gestion du stress, alors…

 

« A bout pourtant » (The Killers) Polar/ Policier /Suspense | États-Unis | 1964 | 92mn Réalisation : SIEGEL Don Avec : Lee Marvin, Angie Dickinson, John Cassavetes, Clu Gulager, Ronald Reagan, Bonus, DVD, CARLOTTA Editions, 2007.

 

 

« Charlie et Lee, deux tueurs à gages, sont engagés par un commanditaire anonyme. Dans un institut spécialisé pour non-voyants, ils retrouvent la trace de Johnny North et l’assassinent froidement. Surpris par l'attitude de leur victime qui n'a pas tenté de fuir ni de leur résister, les deux tueurs cherchent à en savoir davantage... »

 

Dans le plus pur style du polar américain, Don Siegel offre aux amateurs du genre une réalisation très dynamique où l’action n’a rien à envier à l’émotion. L’histoire évoque en effet le milieu de gangsters où a priori seul le gain aurait une importance, or, il apparaît progressivement au cours du film que ce cliché masque la réalité. John Cassavetes et Angie Dickinson entretiennent des relations ambigües, où l’amour est à l’image du comportement exacerbé des tueurs à gage usant de leurs pistolets à silencieux… Les méchants ne sont pas si méchants et les gentils… Nous avons également droit dans ce film à une prestation machiavélique d’un des présidents des Etats-Unis, Ronald Reagan. A posteriori, on s’étonnera toujours en voyant la scène où le futur président américain endosse l’uniforme d’un policier pour réaliser un hold-up ! Le rythme est enlevé, la violence entre les personnages est parfois intolérable, Angie Dickinson essuyant un coup de poing et une gifle en plein visage, fait rare au cinéma en 1964. Cependant, cette exacerbation de la violence au milieu des années 60 démontre que le film noir des années 50 est mort. Don Siegel a bien conscience qu’une nouvelle ère s’ouvre avec ce polar urbain.

 

 

« L’aventure du Poséidon » avec Gene Hackman, Ernest Borgnine, FOX, 2006.

Le plus grand bateau de croisière, le Poséidon, est en route en pleine mer vers la Grèce pour le Nouvel An. Alors que la fête bat son plein, un terrible séisme au large de la Grèce a provoqué une lame de fond gigantesque qui se dirige droit vers le navire rempli de passagers… 

Voici en DVD l’un des plus grands films catastrophe de tous les temps. Sorti en 1972, il fait figure de pionner dans la série des films qui aboutiront au point culminant du film culte Titanic, près de trente ans plus tard. « L’aventure du Poséidon » n’a cependant pas à rougir de son âge : le spectateur sera impressionné par la qualité des effets spéciaux accentués par le jeu fantastique des acteurs. La présence imposante de Gene Hackman campant le rôle d’un pasteur exalté s’oppose à Ernest Borgnine interprétant le rôle d’un policier bourru. Cette production avait reçu deux oscars et 7 nominations en 1972. Proposé dans un coffret luxueux, dans la collection CinémaRéférence, ce n’est pas moins d’1h15 de bonus offert dans un deuxième DVD accompagnant le film avec des interviews, des bandes-annonces, des galeries d’images. Un livret collector est également offert dans ce coffret et retrace cette très belle aventure d’un film qui restera dans les annales du cinéma pour de nombreuses années encore !

 

Cinéma

Japonais

 

Coffret Hiroshi Teshigahara, 4 DVD, CARLOTTA, 2007.

Le cinéma japonais compte parmi ses grands réalisateurs Hiroshi Teshigahara, un maître de la nouvelle vague japonaise certes moins connu en Occident que ses aînés mais dont les films les plus connus, La femme des sables, Le traquenard ou Le visage d'un autre, font l'objet du présent coffret. Ces inédits en DVD permettront, pour ceux qui ne connaîtraient pas le réalisateur, de découvrir trois de ses oeuvres majeures qui font figure de classiques dorénavant. La femme des sables présentée ici en version intégrale inédite et version cinéma exclusive au coffret est une aventure à mi-chemin entre le conte, le fantastique et une analyse sans limites de la condition humaine ! Adapté de son propre roman par le grand Kôbo Abe, ce film est en effet une étape essentielle dans la nouvelle vague. Réalisé en 1964, 43 ans déjà, l'univers de Kôbo Abe est rendu avec génie par Teshigahara. La lutte contre la fatalité du personnage pris au piège explore les contrées de la folie dans un va-et-vient incessant. Le Traquenard est le premier long-métrage de Teshigahara (1963) et marque d'ailleurs la première collaboration avec Kôbo Abe. Une histoire de fantômes comme il en existe tant dans la littérature japonaise a lieu dans une ville minière abandonnée sur fond de critique socio-réaliste... "Le visage d'un autre" est également réalisé avec la collaboration de Kôbo Abe pour une histoire incroyable d'un homme qui, défiguré, reçoit un nouveau visage sous forme de prothèse et teste cette nouvelle identité dans une auberge...

Élaborés à partir de nouveaux masters restaurés, proposés en V.O et en VF.

 

«Les Derniers Samouraïs » Un film de Kenji Misumi (1974) avec Hideki Takahashi, Ken Ogata, Masaomi Kondo, Teruhiko Saigo. - Pocket - DVD Thinpack2h39 minutes | Master restauré - 2.35, 16/9e comp. 4/3 Langues : Japonais Mono | Sous-titres : Français, WILDSIDE, 2007. 

Japon, vers 1860 : Sugi, samouraï déshérité par sa famille, a trouvé un nouveau père en la personne d’Ikémoto, espion shogunal auprès duquel il a acquis la force et la vertu des arts martiaux. Le mentor veut tenir son jeune disciple à l’écart des troubles politiques qui déchirent le pays et auxquels il est mêlé par ses fonctions.
Son enseignement doit aider Sugi à vivre dans la nouvelle société qui va bientôt remplacer celle des samouraïs. Mais Ikémoto est tué par les hommes des clans du Sud, ennemis du Shôgun. Le sabre de Sugi va alors hésiter entre la vengeance meurtrière qui le mènerait à sa perte et le renoncement à la violence, promesse d’un avenir meilleur.
 

Véritable testament cinématographique laissé par le réalisateur Kenj Misumi à la veille de sa mort, ce film réalisé en 1974 constitue une extraordinaire superproduction historique méconnue en Europe sur l’une des plus grandes mutations qu’ait pu connaître le Japon à la fin du XIX° siècle. Les évènements dépassent la destinée des protagonistes du film et ce jeu perpétuel entre leur destin accéléré en ces périodes de trouble (l’Ouverture Meiji se profile) et le nouveau visage du Japon forment le fil directeur de ce très beau film. Les valeurs guerrières nourries du Bushido expriment leurs derniers feux alors que le système féodal implose de toute part. Le personnage central, Toranosuké Sugi, est un héros solitaire, lui-même ballotté par l’Histoire. Ecartelé entre ces traditions qui l’ont vu naître et qui ont contribué à son malheur, il ne peut s’empêcher de regarder ce monde qui évolue et qui n’a plus besoin de ces samouraïs. Les scènes très fortes de ce film marquent les soubresauts d’un monde qui trépasse à l’image des proches de Toranosuké Sugi. Cette réalisation à la fois réaliste et onirique marque les esprits par les valeurs humanistes qu’elle souligne, en filigrane, à l’image de ce monde flottant… 

 

LA GUERRE DES ESPIONS un film de Masahiro Shinoda, « Samurai Spy » – 1965 avec Eiji Okada, Koji Takahashi, Tetsuro Tamba, Rokko Toura, Bonus, DVD, WILD SIDE VIDEO, 2007.

Japon, 1614 : le clan Toyotomi et le clan Tokugawa sont au bord d’une nouvelle guerre, malgré la défaite des Toyotomi 14 ans plus tôt à la fameuse bataille de Sekigahara. Susuke (Koji Takahashi) est un espion à la solde du clan Sanada, qui, malgré la mort du général à Sekigahara, perpétue la tradition yakuza du clan. Il est chargé d’espionner les deux camps rivaux et s’efforce de rester neutre, jusqu’à ce qu’il soit mêlé malgré lui à un meurtre impliquant les deux clans. Il doit alors mener l’enquête…

Masahiro Shinoda a souhaité réaliser avec ce film sorti en 1965 une véritable métaphore de la Guerre froide qui sévissait alors entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique. Sur fond d’espionnage et de politique dans le Japon féodal du 17e siècle, c’est en fait à un véritable réseau tissé de trahisons, d’alliances fragiles et de doubles jeux auxquels nous assistons. Sauf que dans ce film les espions sont ici des ninjas, ces fameux hommes de l’ombre rompus aux techniques de combat les plus efficaces et toujours lancés dans des opérations commandos périlleuses. Histoire ancienne du Japon et histoire contemporaine de lendemain de guerre où le réalisateur reconnaît dans le très intéressant bonus du DVD qu’il ne savait plus où la vérité se situait entre les valeurs démocratiques américaines et le centralisme soviétique. Ces doutes et ce chaos sont tout à fait perceptibles dans ce très beau film déroutant, Shinoda prend un malin plaisir à noyer la vérité avec dans des hypothèses contradictoires quand aux rivalités des clans se divisant. Koji Takahashi interprétant le rôle du ninja Susuke est particulièrement remarquable avec cette certitude d’âme qui, progressivement, s’effrite avec la progression du film. Le traitement de l’image est également superbe avec de nombreux plans-scènes de toute beauté et une musique également saisissante. Shinoda fait parti de ces grands réalisateurs de la nouvelle vague du cinéma japonais sensiblement différente de la nouvelle vague en France et qui mérite d’être découvert grâce à ce coffret de 4 grands films.

Les 3 autres films du coffret SHINODA :

ASSASINAT
(The Assassination – 1964/ Avec Tetsuro Tamba, Shima Iwashita, Eiji Okada, Isao Kimura)

Un thriller politique noir et sans concessions en plein 19e siècle, d’une éblouissante beauté formelle
Japon, début 1853. Quatre vaisseaux à vapeur (les “4 voiles noires”) du commandant américain Matthew Perry jettent l’ancre dans la baie d’Edo au Japon : après 300 ans de vie en autarcie, l’Empereur se voit enjoindre d’ouvrir son pays au commerce. Cela déclenche des troubles dans la ville, des arrestations en chaîne, et des manœuvres politiciennes qui opposent le Shogun de la ville, favorable à un traité commercial, et l’Empereur, qui prône l’autonomie nationale. 10 ans plus tard, rien n’est entériné : l’ambitieux samouraï Hachiro Kiyokawa est ainsi tiraillé entre sa fidélité au Shogun et son respect pour l’Empereur, à moins que, tous scrupules ravalés, il ne se demande finalement où est son intérêt…

 

FLEUR PÂLE
(Pale Flower – 1964 / Avec Shima Iwashita, Kichiemon Nakamura)

Les errances nocturnes d’un yakuza, pour un polar noir exemplaire de la Nouvelle Vague japonaise
Après 3 ans de prison, un dangereux gangster (Muraki) sort enfin. Son ancienne compagne Shinko ne l’intéresse plus vraiment, pas plus que son clan, dont les alliances le déçoivent. Réfugié dans le jeu, il repère Saeko, une jeune femme audacieuse dans un tripot clandestin. Fascinée par l’univers des voyous et les lieux interlopes, elle accepte de le suivre dans sa tournée des maisons de jeux de Tokyo. Bientôt, Yoh, jeune trafiquant de drogue à la vie dissolue, poursuit également Saeko de ses assiduités…

 

DOUBLE SUICIDE à Amijima
(Double Suicide – 1969 / Avec Shima Iwashita, Kichiemon Nakamura)

L’oeuvre majeure d’un des grands cinéastes de la Nouvelle Vague japonaise des années 60
Osaka, 18ème siècle. En totale contradiction avec les conventions sociales de l’époque, Jihei (Kichiemon Nakamura), un marchand de papier, sacrifie sa fortune, sa famille et finalement sa vie par amour pour Koharu (Shima Iwashita), une courtisane qu’il ne pourra arracher à sa condition..

 

LES 13 TUEURS (13 Assassins – 1963), un film d’Eiichi KUDO, DVD, Bonus, WILD SIDE VIDEO, 2007.

Matsudaïra, petit seigneur provincial, fait régner la terreur sur son fief et ceux qu'il traverse chaque fois qu'il se rend à Edo (Tôkyô) ; et comme il est le frère cadet du Shôgun, personne, au gouvernement central, n'ose le condamner. Jusqu'au jour où un ministre donne secrètement l'ordre à son plus fidèle vassal d'organiser son élimination. Lors de son prochain voyage, une redoutable souricière attend le suzerain et son cortège de 50 cavaliers…

Grâce à ce très beau coffret il nous est possible de découvrir la trilogie inconnue en occident des meilleurs films de Eiichi Kudo parmi les vingt que le réalisateur signera. Nous sommes dans le répertoire classique de film de sabre et si certains ont cru, à tort, voir dans ce film une redite des « 7 samouraïs » de Kurosawa, « les 13 tueurs » mérite d’être considéré comme une création originale. La trame historique (jidai-geki) sert de fil conducteur à cette histoire sombre où politique seigneuriale, féodalité délitée et code de l’honneur des samouraïs (bushido) sont intrinsèquement imbriqués.  Kudo choisit une veine réaliste où les combats impressionnants ne sont pas l’occasion de chorégraphies fantaisistes mais, bien au contraire, le moyen de montrer une palette de sentiments rares à l’époque tels que la peur, la douleur, le doute, l’effroi,… Les coups portés sont courts, saccadés et non pas majestueux comme souvent dans ce genre de films. De même, à l’inverse de nombreux films de cette époque, il n’y a pas un héros, mais un groupe d’hommes indissociables. Ce film sorti des studios de la Toei, petite sœur plus récente par rapport aux autres grandes productions, mérite incontestablement d’être découvert avec les deux autres réalisations de Kudo inclues dans ce même coffret : Le Grand Attentat et Les Onze Guerriers du Devoir également réalisés avec le brillant scénariste, Kaneo Ikegami. A noter sur ces 3 DVD, des bonus particulièrement intéressants pour les amateurs de cinéma japonais :

- Eiichi Kudo, l’art du réalisme par Fabrice Arduini (13')

- Samourai Guérilla (3 x 26') : entretiens autour de chacun des films avec Misao Arai, assistant réalisateur, et Dirty Kudo, journaliste.

- Souvenirs d’Eiichi Kudo par Masaaki Ito (13'), beau-frère de Eiichi Kudo et régisseur à la Toei (13’) 

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Master restauré - Format Image : Noir & Blanc - 2.35, 16/9e comp. 4/3 - Format son : Japonais Mono – Sous-titres : Français – Durée : 2h05

 

La condition de l'homme, une grande fresque en 3 parties de Masaki Kobayashi, Coffret Collector Limité, 3 DVD, CARLOTTA Films, 2006.

Les éditions CARLOTTA Films nous offre un trésor du cinéma japonais avec la très belle fresque 'La condition de l'homme" de Masaki Kobayashi. Méconnue du public occidental, cette oeuvre au thème sulfureux traite des cruelles exactions commises par l'armée japonaise en Mandchourie sur la population civile pendant la seconde guerre mondiale. Ce très long métrage, (l'un des plus longs du cinéma : 9h45 !), explique certainement la difficulté quant à sa sortie commerciale en Occident. Mais le présent coffret en édition limitée viendra réparer ce fâcheux oubli d'un film majeur sorti en 1959 pour ses deux premières parties et en 1961 pour sa troisième partie. Le grand Tatsuya Nakadai incarne le rôle du jeune administrateur civil travaillant pour le compte d'une compagnie de minerai dans le sud de la Mandchourie et qui s'oppose aux terribles exactions des militaires en place dans le pays occupé. Il paiera le prix de cette indépendance de vue, à une époque où la discipline valait plus que les libertés individuelles. Une fantastique fresque à découvrir d'urgence sur un aspect méconnu de l'histoire du Japon du XX° siècle et ce dans une très belle édition accompagnée d'un livret très bien fait écrit par Claire-Akiko Brisset.

 

Harakiri (Seppuku) un film de Masaki Kobayashi (1962), avec Tatsuya Nakadai, Rentaro Mikuni, scénario Shinobu Hashimoto, Bonus, DVD CARLOTTA Films, 2006.

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Au XVIIe siècle, le Japon n’est plus en guerre et le pays est dirigé avec fermeté. Hanshirô Tsugumo, un rônin sans travail parmi tant d’autres, décide de frapper à la porte du puissant clan des li. Reçu par l’intendant du clan, il lui demande la permission d’accomplir le suicide par seppuku dans la résidence. Pour justifier sa demande, il se met à raconter l’histoire de sa vie et la terrible tragédie qui lui est arrivée, ainsi qu’à sa famille… 

Une superbe initiative des Editions CARLOTTA Films nous permet de (re)voir en DVD ce trésor du cinéma japonais malheureusement introuvable par ailleurs jusqu’alors et très rarement diffusé dans les rétrospectives consacrées au cinéma japonais. Et pourtant le film mérite toute l’attention du spectateur occidental à la seule condition qu’il ne soit pas effrayé par le thème du film : 133 minutes en noir et blanc et en version originale consacrées à la pratique rituelle de la mort volontaire par le sabre, improprement nommée en occident Harakiri ! Si le film peut faire peur à ce seul programme, il serait cependant bien dommage de passer à coté d’un film majeur du cinéma japonais, tant pour sa qualité esthétique (un traitement de l’image exceptionnel réalisé par Yoshio Miyajima) que pour la rigueur du scénario du génial Shinobu Hashimota à qui l’on doit un grand nombre de ce que le cinéma japonais compte de trésors du 7ème art (les sept samouraïs, Rashômon,…). C’est par l’angle de vue de la pratique du seppuku, terme adéquat pour cet acte si emblématique de l’art du Bushido (code de l’honneur du guerrier japonais), que Kobayashi traite cette société féodale du Japon du XVII° siècle, enfin en paix après des luttes interminables. Des milliers de samouraïs ayant perdus leur maître du fait de la cessation des hostilités, se trouvent ainsi réduits à la misère, sans emplois, ni ressources et affublés du terrible nom de rônin, samouraï errant. Kobayashi revisite et bouleverse les sacro-saintes institutions du Japon féodal en remettant en cause la validité morale de cette mort rituelle librement consentie par le samouraï qui a failli à sa mission en perdant son honneur. Quel honneur ? souligne Kobayashi dans ce film émouvant et dur à la fois. Celui de guerriers tout entiers voués à leur maître au point de mettre fin à leurs jours alors qu’ils ont été laissés pour compte sans ressources après la pacification de l’ère Tokugawa. Cette remise en question est lourde de conséquences pour une société aussi  hiérarchisée et assise sur les valeurs morales que fut, et est encore, le Japon. A noter l'exceptionnelle prestation du grand acteur Tatsuda Nakadai, réputé pour ses rôles énigmatiques et froids dus à son regard si particulier mais doublé ici d'une dimension humaine émouvante. Ce film est à découvrir dans cette très belle édition augmentée de deux bonus qui intéresseront tout ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur cet univers trop longtemps qualifié de l’adjectif réducteur "cruel"…

 

« Le Samouraï du Crépuscule » un film de Yoji Yamada, avec Hiroyuki Sanada, Rie Miyazawa, DVD 1 Le film (2h10 environ), - VOST en DTS et Dolby Digital  5.1, Format 1.85 – 16/9 compatible 4/3, DVD 2, Les suppléments  (2h15 environ), CTV International, TF1 Vidéo, 2006.

A l’aube de l’ère Meiji, Seibei Iguchi est un samouraï de basse caste qui, devenu veuf, doit s’occuper seul de ses deux fillettes et de sa mère malade. Lorsque Seibei retrouve la belle Tomoe, son amour de jeunesse, il retombe immédiatement sous son charme. Un soir, il surprend Tomoe menacée par son ex-mari. Il s’interpose et triomphe de cet homme violent au cours d’un duel épique. La rumeur de sa victoire se répand, et son clan le désigne alors pour vaincre un samouraï rebelle très dangereux… 

Ce film de sabre de Yoji Yamada perpétue la grande tradition du chambara qui a tant caractérisé la production du cinéma japonais après guerre. « Le Samourai du Crépuscule » a ainsi enlevé 13 récompenses aux Japan Academy Awards et remporté le Prix du meilleur film aux Hong Kong Film Awards. Il a été également nominé aux Oscars 2004 pour le meilleur film étranger et se trouvait en sélection officielle au Festival de Berlin 2003. La raison d’un tel succès tient au traitement très particulier des personnages et de l’histoire, une sorte de miniature intimiste de la fin de la grande période des samouraïs avant l’ouverture Meiji. Le personnage central, Seibei, est lui-même révélateur de cette évolution : pauvre et conscient de son rang social, il n’hésite pas pour autant à encourager ses filles à s’instruire et se cultiver grâce aux écrits de Confucius, tâche réservée jusqu’alors aux hommes dans cette caste sociale. Le Japon s’ouvre progressivement à la modernité et c’est également vis-à-vis de l’armement que les mentalités évoluent très vite. Les armes à feux détrônent le si vénéré sabre / katana, âme du samouraï. Seibei lui-même a paradoxalement été obligé de se séparer de son propre sabre pour honorer ses dettes, ne combattant plus qu’avec un sabre dérisoire en bambou et un seul sabre court. Ce décalage marque une époque de transition irrémédiable : même si certains combattants fanatiques essaieront de perpétuer la tradition du bushido pendant la seconde guerre mondiale, il en sera fini de cette caste dés avant le XX° siècle. Ce très beau film dresse un portrait réaliste du Japon du XIX° siècle, avec ses coutumes très strictes, son ordre social irréversible et en même temps de très belles scènes familiales. Un DVD passionnant et dont les bonus apprendront beaucoup à tous ceux attirés par cette période de l’histoire du Japon.

Bonus :

 - Making of : Une grande fresque réaliste

- Entretien avec Yoji Yamada : Yoji Yamada à l’aube du jidai geki

- Comparaison storyboard/film

- Remises de prix

- Bandes-annonces

 

 

BARBEROUSSE, Réalisé par Akira Kurosawa (1965)

Avec Toshiro Mifune, Yuzo Kayama, Terumi Niki, Reiko Dan, Kyoko Kagawa, Kamatari Fujiwara Yoko Naito, Yoshio Tsuchida, DVD, Bonus, WILD SIDE VIDEO, 2006. 

En 1820, à Edo, un jeune médecin Yasumoto, tout juste sorti de l’Ecole de Médecine la plus prestigieuse, est nommé interne à la clinique du docteur Kyojo Niide (Yuzo Kayama), surnommé Barberousse (Toshiro Mifune), le médecin des pauvres. Aigri et révolté, le jeune médecin s’oppose à tout ce qui l’entoure, ne rêvant que de prestige dû à ses qualifications... Mais, au terme d’expériences parfois éprouvantes, Yasumoto découvre alors la misère des quartiers et s’ouvre au monde par l’intermédiaire de Barberousse, devenu son mentor.  

Barberousse est probablement l’un des films majeurs d’Akira Kurosawa. Tant l’histoire profondément émouvante que la réalisation, exceptionnelle et en avance sur son temps (1965), permettent de graver ce film non seulement dans le panthéon du cinéma japonais, mais plus généralement dans l’histoire du Cinéma. Barberousse est avant tout la confrontation entre deux hommes qui va progressivement est aspirée par la misère sociale qui lui sert de décors tout au long du film. Les premiers plans du film montre, en effet, un jeune homme visiblement issu des hautes classes sociales japonaises, marchant d’un air déterminé, tel un samouraï conscient de l’importance de sa mission. Ce n’est que progressivement que l’univers des bas-fonds de la société japonaise va se présenter à lui, grâce à un traitement de l’image redoutable de Kurosawa. Odeurs, vue, audition, tout les sens sont suggérés pour exprimer la répulsion ressentie par le jeune médecin face à ses nouveaux patients. Et pourtant, à l’image des enseignements de la spiritualité bouddhiste, la plus belle fleur de lotus émerge souvent des fanges et de la souillure la plus effroyable. Et il n’est pas excessif de dire que l’éveil ou l’illumination du jeune homme prend un caractère initiatique manifeste au regard de cette confrontation; Rien ne sera plus pareil, l’homme ne pourra plus regarder la pauvreté avec un œil dédaigneux, mais avec une compassion sincère et absolue. Le caractère austère du thème de ce film ne doit cependant pas faire oublier la touche d’humour et d’originalité de l’acteur fétiche d’Akira Kurosawa, Toshiro Mifune, véritable légende de talent et de savoir-faire dans l’interprétation de ce rôle mémorable. Barberousse est un grand moment d’anthologie qui devrait être inscrit obligatoirement au programme des études de médecine en occident !  

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES

Nouveau master restauré (image et son)

Format Image : 2.35, 16/9e comp. 4/3 - Noir & Blanc

Format son : Japonais Mono – Sous-titres : Français -

COMPLÉMENTS EXCLUSIFS (2e disque) :- Barberousse entre ombre et lumière (23')

- Mifune par Mifune :

portrait de Toshirô Mifune par son fils Shiro Mifune (26')

- Bande annonce

- Galerie Photos

- Filmographies

- Liens Internet

 

 

LA FORTERESSE CACHEE; Un film de Akira Kurosawa (1958) avec Toshiro Mifune, Kamatari Fujiwara, Misa Uehara, Minoru Chiaki, Eiko Miyoshi, Susumu Fujita, DVD, WILD SIDE VIDEO, 2006. 

Pendant les guerres civiles du XVI° siècle, plusieurs clans s'affrontent. Le clan des Akizuki a été décimé par les autres, et seule demeure YUKI, la princesse héritière, chargée de refonder la dynastie. Elle doit pour cela réussir à quitter les contrées hostiles pour atteindre les territoires d'un clan allié en emportant avec elle un trésor qui suscite bien des convoitises...
Son chemin va croiser celui d'un général (Rokubura) et de deux paysans (Tahei et Matashichi), qui, dans un désintéressement suspect, vont l'aider dans son entreprise… 

Ce trésor du cinéma japonais est fort heureusement disponible pour le public français dans cette présentation très soignée de l’éditeur WILD SIDE VIDEO. Grand compte inspiré des luttes féodales qui divisèrent le Japon pendant des décennies, La Forteresse cachée réunit tous les éléments du cinéma d’Akira Kurosawa : une très belle histoire, des acteurs exceptionnels, un angle de vision social et psychologique, le tout éclairé par une image incroyable sublimée par le noir et blanc.

Ce film qui sera plusieurs années plus tard la source d’inspiration directe d’une autre grande anthologie guerrière, la Guerre des Etoiles de George Lucas, a en effet cette incroyable richesse de pouvoir dépeindre les affres de la division sociale par le regard amusé porté sur les deux paysans accompagnant les nobles en déroute, toute en gardant une distance historique respectant l’histoire de cette période mouvementée du Japon. L’acteur Toshiro Mifune est une fois de plus le pivot de cette grande narration avec une présence sur scène  exceptionnelle renforcée par le double jeu que mène l’acteur dans son interprétation ambivalente d’un grand général se déguisant en paysan. Kurosawa n’hésite pas à incorporer des scènes étonnamment modernes pour l’époque (1958) avec, entre autre, cette fameuse danse du feu, extraordinaire et qui a très certainement inspiré la scène finale du Zatoichi de Takeshi Kitano. Nous sommes, avec « La Forteresse cachée », au cœur du grand cinéma japonais, parfaitement illustré    par l’une des grandes œuvres de Kurosawa à découvrir au plus vite dans cette très belle édition en DVD !

 

 

Coffret TOMU UCHIDA :

MEURTRE A YOSHIWARA (1960)
Réalisé par Tomu Uchida - Avec Chiezo Kataoka, Yoshie Mizutani, Eijiro Kataoka, Akiko Santo, Shinobu Chihara, Sadako Sawamura, DVD, WILD SIDE
VIDEO, 2006.

Jirozaemon a été abandonné alors qu’il était nouveau-né avec pour seul bien un sabre d’une grande valeur et une affreuse tache qui défigure son visage. Devenu un riche artisan, il cherche une épouse, mais son extrême laideur repousse les femmes. Afin de le consoler de son infortune, il est amené un jour dans le fameux quartier des plaisirs à Yoshiwara où il tombe amoureux d'une jeune prostituée qui aspire à devenir courtisane...

Terriblement dramatique, ce film de Tomu Uchida est une pure merveille, à découvrir dans ce coffret WILD SIDE VIDEO consacré au grand maître méconnu en France. A l’heure où le thème des courtisanes est à la mode avec la sortie du film Geisha, il est intéressant de découvrir le traitement proposé de cet univers ambigu et complexe sous la caméra du grand cinéaste japonais. C’est en effet sous l’angle de l’illusion, à l’image des si belles estampes de l’ukiyo-e, qu’est traité cette tragédie inspirée d’une célèbre pièce du théâtre kabuki. Un homme simple, aux vertus sans failles, tombe dans l’illusion d’un amour absolu et d’une quête du rachat des fautes subies ou commises, qui alourdissent le karma de tout être. A l’image de cette tâche invalidante qui salit son image, le destin de la prostituée sortie de prison qui aspire à devenir une geisha de 1er rang émeut le spectateur de cette histoire terrible. Tout est parfaitement filmé avec mesure, le destin se construit progressivement quelque soit le vain espoir nourri par le spectateur. La fin du film exacerbe le thème de la fatalité, à l’image de la destinée du terrible sabre accompagnant l’artisan toute sa vie. Véritable réussite, tant par le choix et le talent des acteurs (une interprétation exceptionnelle de Chiezo Kataoka) que par le traitement de la photographie des quartiers de plaisirs de Yoshiwara. Une très belle édition qui a bénéficié d’un travail de restauration technique exceptionnel à découvrir au plus vite dans la fameuse collection Les Introuvables !

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Master restauré - Format Image : Couleur - 2.35, 16/9e comp. 4/3 - Format son : Japonais Mono - Sous-Titres : Français - Durée : 104 min.

 

Coffret BABY CART – le Loup à l’enfant, DVD. WILD SIDE VIDEO. 2005.

Fin du 17e siècle, Japon ère Edo : Itto Ogami est le bourreau du shogun, privilège de haut rang. Après le sauvage assassinat de sa femme, il se retrouve pourtant accusé d’un complot contre son maître et déchu de ses fonctions. Il découvre bien vite qu’il est victime d’une sombre machination ourdie par le clan Yagyu, assoiffé de pouvoir : refusant de se faire "seppuku", il choisit alors de fuir avec son jeune fils Daigoro. Devenu ronin (samouraï sans maître), il offre ses services de tueur à gages : se faisant appeler "Le loup à l’enfant", sa réputation d’exécuteur intraitable se répand dans tout le pays.

Bientôt impitoyablement poursuivi par le clan Yagyu, qui s’est lancé à sa poursuite, il pousse son rejeton sur les chemins de traverse dans un étrange landau truffé d’armes. Itto n’a plus qu’une seule raison de vivre : se venger du clan Yagyu afin de rétablir le nom de sa famille injustement sali…

Telle est la trame de départ à partir de laquelle il sera dorénavant possible de découvrir, grâce aux Editions WILD SIDE VIDEO, cette extraordinaire saga après la non moins célèbre  série ZATOICHI !

Particulièrement reconnue au Japon, BABY CART est une œuvre qui mérite l’intérêt car elle marque un point de non retour quant au film de genre, le chambara. En effet, cette série sera le point ultime d’évolution du film de sabre en réussissant ce coup de force d’associer aux éléments traditionnels du genre (bretteur hors pair isolé, défense de la veuve et de l’orphelin, pouvoir tyrannique,…) des angles de vue radicalement modernes où la violence explicitement filmée prend le relais de la mort figurée jusqu’alors. BABY CART marque paradoxalement la fin de cette extraordinaire aventure cinématographique tout en laissant la voie ouverte à des réalisations futures telles « Kill Bill » de Quentin Tarantino. Si la violence y est esthétisée, pour le plus grand bonheur des amateurs du genre, et au delà des effets d’hémoglobine, il est possible de retrouver dans cette évocation de l’art du sabre un certain retour aux sources des fondamentaux du Bushido. Le code des guerriers samouraïs prônait en effet la rectitude morale, un certain « stoïcisme » face à la mort, et n’hésitait pas à forger le jeune guerrier à partir d’expérience visuelle directe de la mort lors d’exécutions publiques ou dans des cimetières.  Itto Ogami oscillera régulièrement entre ces deux pôles sans pour autant trouver de réponse à ses tourments.

BABY CART est directement adapté d’un des chef-d’œuvres du manga japonais scénarisé par Kazuo Koike (également auteur de Crying Freeman), vendu à plus de 8 millions d’exemplaires pour une oeuvre de plus de 8000 pages.

Itto Ogami est le héros de cette saga dans la pure lignée japonaise. Invincible, ses victoires ne parviennent pas éteindre la feu de la vengeance qui le brûle toujours plus, combat après combat.

La clé du succès tient également à 2 ingrédients essentiels : 4 des 6 films sont réalisés par le grand Kenji Misumi (voir nos autres chroniques de film du même réalisateur) et l’acteur principal de la série n’est autre que Tomisaburo Wakayma, le propre frère de Shintaro Katsu, célèbre pour son interprétation de Zatoïchi !

Le talent est décidément congénital dans cette famille. Là où Shintaro crevait l’écran par son incroyable humanité aiguisée par le handicap de son personnage, Tomisaburo étonne quant à lui par pour la froideur du personnage qu’il incarne et qui accentue  encore d’avantage le contraste de ses tourments intérieurs. 

Cette légende du loup solitaire méritait une édition d’exception, c’est chose faite avec l’intégrale de la saga réunie en un superbe coffret comprenant de nouveaux masters restaurés et de tous nouveaux sous-titres français. Un 7e DVD de bonus prolonge la vision de cette référence absolue du genre, à la fois à travers un documentaire inédit et exclusif autour de ce "grand-œuvre" du film de sabre (dans lequel interviennent notamment Kazuo Koike, les réalisateurs Buichi Saito et Yoshiyuki Kuroda,…), et des bonus complémentaires approfondissant encore les aspects les plus pertinents de cette production unique. Le premier s’attache plus précisément aux fondations de la série, en analysant le contenu du manga et en le comparant aux films, faisant à la fois toute la lumière sur le processus de transposition à l’écran d’un univers graphique déjà très cinématographique et sur la personnalité et le talent de son auteur, le grand Kazuo Koike. Les deux autres mettent l’accent sur le parcours de Kenji Misumi, cinéaste d’exception au cœur de la virtuosité et de l’excellence de la série, au travers d’extraits de ses réalisations successives et d’un entretien avec son biographe attitré.

SOMMAIRE DES DVD  :

Vol 1. : LE SABRE DE LA VENGEANCE (1972)

Réalisé par Kenji MISUMI - Ecrit par Kazuo KOIKE / Avec Tomisaburô Wakayama.

Japon féodal, période Edo.

Itto Ogami est un homme envié et jalousé, il est le bourreau officiel du Shôgun. Accusé à tort de complot contre son maître, Itto Ogami refuse de faire "seppuku", préférant mener une existence de déshonneur sur les routes du Japon. Il prend la fuite avec son fils Daïgoro qu'il pousse dans un landau équipé d'armes étonnantes. Il devient alors un tueur à gages avide de se venger de ceux qui l'ont contraint à l'exil... un loup solitaire, "le Loup à l’enfant".

 

Vol 2. : L’ENFANT MASSACRE

Réalisé par Kenji MISUMI - Ecrit par Kazuo KOIKE / Avec Tomisaburô Wakayama.

On retrouve le ronin Itto Ogami et son fils, errants sur les terres du japon. Devenu samouraï mercenaire hors la loi, il vend ses talents de tueur et recherche des contrats à honorer. Connu dans tout le pays, et toujours poursuivi par le terrible clan des Yagyu, il affronte de nombreux ennemis, en particulier des femmes ninjas, amazones redoutables, et les Dieux de la Mort, 3 puissants guerriers à la solde du

 Shôgun...

  

Vol 3. : DANS LA TERRE DE L’OMBRE

Réalisé par Kenji MISUMI - Ecrit par Kazuo KOIKE / Avec Tomisaburô Wakayama.

Itto Ogami survit grâce à la maîtrise de son art, le maniement du sabre, en louant ses services. Toujours accompagné de son fils Daigoro, le ronin rencontre Kambé, un samouraï déchu et dépressif qui veut l'affronter. Mais à sa grande fureur, Ogami refuse le combat. Il accepte en revanche de tuer le gouverneur de la région... 

 

Vol 4 : L’ÂME D’UN PÈRE, LE CŒUR D’UN FILS

Réalisé par Buichi SAITO - Ecrit par Kazuo KOIKE / Avec Tomisaburô Wakayama.

Dans ce quatrième épisode, Itto Ogami ("le loup à l'enfant") est engagé pour éliminer une redoutable guerrière, Oyuki : celle-ci dévoile son corps orné de magnifiques tatouages pour surprendre et mieux vaincre ses adversaires. Parallèlement, Ogami Itto découvre qu'un contrat pèse sur sa tête ... 

 

Vol 5 : LE TERRITOIRE DES DÉMONS

Réalisé par Kenji MISUMI - Ecrit par Kazuo KOIKE / Avec Tomisaburô Wakayama.

Provoqué en duel par cinq guerriers du clan Kuroda, Itto Ogami est en réalité évalué sur ses capacités au combat.... Chacun des cinq samourais détient en effet une information sur la mission qu'il devra accomplir et il n'aura tous les éléments du puzzle que s'il gagne tous ses combats. Ayant triomphé à cinq reprises, Itto Ogami se voit alors confier une périlleuse mission par ce même clan.... 

 

Vol 6 : LE PARADIS BLANC DE L’ENFER (1974)

Réalisé par Yoshiyuki KURODA / Avec Tomisaburô Wakayama.

Itto Ogami va enfin affronter l'ennemi du premier jour, l'ennemi de toujours, le guerrier Retsudo Yagyu et son clan. C’est dans les montagnes enneigées du Japon que se réglera enfin le différend opposant les deux hommes. Yagyu va lancer ses propres enfants aux trousses du samouraï errant. Les combats seront sanglants et le final d'anthologie. Avide de vengeance depuis le premier film, Itto Ogami trouvera-t-il enfin la sérénité en combattant son rival ?

 

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES COMMUNES

Nouveaux masters restaurés – Nouveaux sous-titres

Format Image : 2.35, 16/9e comp. 4/3

Format son : Japonais Mono

Sous-Titres : Français

Durées : 83 min. (vol. 1) / 81 min. (vol. 2) / 89 min. (vol. 3) / 81 min. (vol. 4) / 89 min. (vol. 5) / 84 min. (vol. 6)

 

> "LE GUERRIER DE L’APOCALYPSE : BABY CART,

au cœur du mythe" (7e disque de BONUS) :

- Baby Cart : Lame d'un père, L'âme d'un sabre (52’)

- Loups solitaires : le parcours de Kenji MISUMI (13’)

- Tuez ! : du manga au film (13’)

- Bandes-annonces

- Galerie photos

 

> EXCLUSIF & INÉDIT : LIVRE DE 80 pages, rédigé par Nicolas Rousseau.

 "Kill La forteresse des Samouraïs" un film de Kihachi Okamoto (1968), avec Tatsuya Nakadai, DVD. WILD SIDE VIDEO. 2005.  

Genta, un ancien samouraï, mène désormais une vie de personnage errant. Officier modèle autrefois, il a été trahi par les complots du clan auquel il appartenait et a du tuer son meilleur ami pour servir les intérêts de ses supérieurs. Sceptique et désormais à l’écart de ces manipulations, il est cependant sollicité par un jeune paysan aspirant à devenir lui-même samouraï. Ce dernier veut défendre la cause de paysans révoltés contre les turpitudes du seigneur local. Réservé, Genta décide d’observer la situation avant de s’engager…

C’est un style très libre qui a été choisi par le réalisateur Kihachi Okamoto afin de traiter le thème éternel du samouraï en quête d’idéal. A la manière d’un western-spaghetti, le ton est très sarcastique quant à l’éthique du Bushido souvent tourné en dérision sous l’œil de la caméra du réalisateur. Personnage pourtant timide dans la vie et sur les tournages, Okamoto force le trait en renversant les images traditionnellement associées aux personnages classiques du chambara : le samouraï devient un personnage obstiné et souvent borné, son épouse est obligée de devenir une prostituée faute d’argent de la part de son mari, les hauts dignitaires sont des personnages lascifs et incompétents, et les yakuzas, des abrutis profonds. La dérision atteint son paroxysme avec le personnage du samouraï vagabond Genta incarné à merveille par le génial Tatsuya Nakadai, abandonnant pour une fois ses rôles de samouraï froid au regard étrange. Littéralement habité par son rôle, l’acteur développe tout au long du film un regard à la fois désabusé et plein de compassion quant aux valeurs morales qui l’habitent encore.

Si ce film tient à la fois de la tragédie et de la parodie, il ne faudrait pas pour autant conclure hâtivement à un exercice mineur de la part du réalisateur. Derrière la dérision savamment calculée, se cache une profondeur d’analyse à la hauteur de la prestation de son acteur principal. A découvrir !

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES   115 minutes | Japonais Mono | Master restauré – Noir & Blanc - 2.35, 16/9e comp. 4/3 | Sous-titres : Français.

« Kwaidan » un film de Masaki Kobayashi, Japon, (1964). Scénario de Yôko Mizuki. Musique de Toru Takemitsu, Directeur de la photographie : Yoshio Miyajima. Avec Rentaro Mikuni, Michiyo Aratama, Noboru Nakaya et Tatsuya Nakadai. DVD. WILD SIDE VIDEO. 2005.  

- Un samouraï démuni décide d’abandonner sa femme qu’il aimait pourtant afin de conclure une nouvelle union avec une riche héritière. Mais après quelque temps, il réalise son erreur impardonnable et décide de repartir retrouver son premier et seul amour. A son retour, même si rien ne semble avoir changé, le samouraï va être confronté à de surprenants évènements…

- Un jeune bûcheron manque de trouver la mort un jour de tempête où il s’égare dans la forêt. Il ne doit sa survie qu’à l’intervention étrange d’une mystérieuse femme qui lui fait jurer de ne rien dire à personne de son intervention au risque de subir une terrible vengeance. Dix ans plus tard, l’évènement lui revient à l’esprit et il se met à le raconter à sa nouvelle femme…

- Un jeune moine aveugle est sollicité chaque nuit par d’étranges personnes afin qu’il leur narre avec son luth la terrible bataille qui opposa les Genji aux Heike et vit la défaite de ces derniers. Mais, progressivement les autres moines s’inquiètent de ces allers et retours nocturnes mystérieux qui semblent affaiblir de plus en plus leur jeune compagnon…

- Un samouraï aperçoit un jour un visage au fond d’une tasse de thé. Malgré sa surprise, il décide de passer outre et boit le contenu du bol. Mais à partir de ce jour, il est confronté à de surprenants évènements qui vont bouleverser sa vie…  

Kwaidan est le récit de quatre histoires où contes & légendes s’entremêlent à la réalité. Véritables drames fantastiques réalisés par le grand Masaki Kobayashi, cet ensemble de moyens métrages étonne toujours plus de 40 ans après sa réalisation (1964). Kobayashi a littéralement réussi ce pari fou de porter à l’écran l’univers onirique qui structure les récits du Japon traditionnel dans le théâtre, la musique ou encore la littérature. L’insignifiant se révèle fantastique, et le surnaturel prend très souvent forme banale ! Le traitement exceptionnel de l’image digne des plus belles estampes renforce cet impression diffuse de perte des repères, à mi-chemin entre rêve, songe et réalité. Le jeu des acteurs renforce cette impression avec des prestations particulièrement réussies dans les quatre histoires. Kobayashi signe avec ce film un véritable chef-d’œuvre unique en son genre.

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES   164 minutes | Japonais & Français Mono | VERSION INTEGRALE – Master restauré - 2.35, 16/9e comp. 4/3 | Sous-titres : Français.

Péplums

 

 

« Le fils de Spartacus » un film de Sergio Corbucci avec Steve Reeves, Peplum Collection, OPENING, 2008. 

Les légions de Jules César viennent d’achever la conquête de l’Egypte. César charge le jeune centurion Randus d’aller surveiller les agissements du sénateur Crassus, gouverneur de Lydie, soupçonné de trahison. Au cours de sa mission, Randus est capturé par les mercenaires de Crassus. Il découvre avec quelle cruauté celui-ci traite ses esclaves. Fidèle à l’esprit de Spartacus dont il apprend qu’il est le fils, Randus prend la tête de la révolte des esclaves… 

Si le personnage de Spartacus est bien connu dans l’histoire romaine pour avoir menacé le pouvoir par la révolte des esclaves et des laisser pour compte, il n’y a aucune trace d’un fils du grand chef de guerre qui aurait, 20 ans plus tard, repris le combat contre Rome au temps du grand Jules César. C’est donc à une fiction néanmoins bien menée quand à la crédibilité du scénario à laquelle le réalisateur Sergio Corbucci nous invite dans ce péplum qui compte parmi les grands classiques du genre grâce à l’omniprésence de l’acteur Steve Reeves ayant souvent campé le rôle d’Hercule dans des récits mythologiques. Ici l’Histoire laisse la place à des protagonistes avides de pouvoir avec un sénateur Crassus, gouverneur de Lydie, ayant amassé une fortune colossale, et menaçant les velléités de conquêtes de César venant en lutte contre Pompée. Entre ces personnages bien réels de l’histoire antique, Randus découvre sa réelle identité et décide de reprendre la lutte et de mener cette révolte des esclaves, ces derniers étant la base même du système économique romain. Traité plus comme une reconstitution historique que comme une fiction fantaisiste, ce film est particulièrement spectaculaire pour l’époque (1963) sur les sites des pyramides d’Egypte et mérite d’être redécouvert grâce à cette belle version restaurée.

« Hannibal » avec Victor Mature, Rita Gam, un film de Carlo Bragaglia et Edgar G. Ulmer, Peplum DVD, Collection, Opening, 2008. 

Après la célèbre traversée des Alpes à dos d’éléphant, Hannibal marche sur Rome afin de prendre sa revanche sur les armées romaines. Il parvient à  capturer Sylvia, la nièce du sénateur romain Fabius Maximus. Il lui présente son imposante armée, puis lui rend sa liberté afin qu’elle puisse rendre compte à son oncle des forces qui se dirigent vers la capitale de l’Empire. Hannibal remporte sa première victoire sur les romains, puis retrouve Sylvia, tombée amoureuse de lui. Une patrouille romaine les surprend et Sylvia est arrêtée… 

Grand péplum jamais édité en DVD jusqu’à cette belle restauration réalisée par Opening; Hannibal est ici présenté en effet pour la première fois dans une version restaurée et selon un montage souhaité par le réalisateur Edgar G. Ulmer. Cette fresque digne des exploits du grand capitaine de guerre qui fit vaciller l’Empire le plus puissant du monde de l’époque mérite d’être découverte à plus d’un titre. Tout d’abord son réalisme surprend, surtout dans les scènes du franchissement des Alpes. Tourné avec des éléphants mélangés à des chevaux visiblement effrayés, on devine que la réalisation de ces scènes n’a pas du être de premier repos. Le jeu de Victor Mature par ailleurs sied à merveille dans cette fresque épique connue de tous les écoliers. Le célèbre acteur incarnant le héros du film « La Tunique » ou encore Samson dans « Samson et Dalila » offre dans cette production un jeu plein de nuances chargé de démontrer que Hannibal n’était pas le barbare sauvage et inculte que les romains pouvaient se plaire à présenter pour justifier ses victoires. Si l’on peut regretter une fin de film accélérée (manque de budget pour aller plus loin ?), l’impression générale reste très largement positive pour un genre de cinéma qui n’a pas l’habitude de telles reconstitutions historiques fidèles à l’Histoire. Ce nouvel opuscule inédit de la collection Peplum chez Opening devrait ravir les amoureux du péplum !

 

 

« Warriors » 50 Movie Pack, 13 Digitally remastered DVDs Mill Creek Entertainment. 

 

Mill Creek Entertainment offre 50 DVD en un seul coffret réunissant les meilleurs péplums dont 13 remastérisés digitalement !

 

Véritable opportunité pour les passionnés des « swords and sandals » selon l’expression anglo-saxonne, cette édition est d’autant plus impressionnante que quasiment tous les titres sont des grands classiques, fait rare dans les compilations. Point de rebuts en effet, jugez en par vous-mêmes : les grands classiques de Steve Reeves (Hercules Unchained, the Giant of Marathon, Sandokan, Pirate of Malaysia, The White Warrior), Reg Park (Hercules and the captive women, Hercules in the Haunted World, Macist in King Solomon’s Mines), Gordon Scott (Gladiators of Rome, Hercules and the Princess of Troy, Hero of Troy, Samson) mais encore Dan Vadis, Mark Forest, Ed Fury, Kirk Morris, Alan Steel, et tous les acteurs mémorables des films cultes des années 50-60.

 

Ce coffret incroyable offre plus de 74 heures de films de légendes, où les héros sont confrontés aux dieux et aux forces du mal avec des effets spéciaux des plus émouvants, héritage d’une subculture dont nos films du XXI° siècle demeurent encore les héritiers.

 

1. Ali Baba and the Seven Saracens 2. Atlas in the Land of the Cyclops 3. Avenger, The 4. Caesar the Conqueror 5. Cleopatra's Daughter 6. Colossus and the Amazon Queen 7. Colossus and the Headhunters 8. Conqueror of the Orient, The 9. Damon and Pythias 10. David & Goliath 11. Duel of Champions 12. Fire Monsters Against the Son of Hercules 13. Fury of Achilles 14. Fury of Hercules 15. Giant of Marathon, The 16. Giants of Rome 17. Giants of Thessaly, The 18. Gladiators of Rome 19. Goliath and the Dragon 20. Goliath and the Sins of Babylon 21. Hercules against the Barbarians 22. Hercules against the Mongols 23. Hercules Against the Moon Men 24. Hercules and the Captive Women 25. Hercules and the Masked Rider 26. Hercules and the Princess of Troy 27. Hercules and the Tyrants of Babylon 28. Hercules Unchained 29. Hero of Rome 30. Herod the Great 31. Kindar the Invulnerable 32. Last of the Vikings, The 33. Maciste in King Solomon's Mines 34. Mole Men against the Son of Hercules 35. Queen of the Amazons 36. Romulus and the Sabines 37. Samson and the Seven Miracles of the World 38. Son of Hercules: The Land of Darkness 39. Son of Samson 40. Spartacus and the Ten Gladiators 41. Ten Gladiators, The 42. Thor and the Amazon Women 43. Triumph of the Son of Hercules 44. Two Gladiators45. Ulysses against the Son of Hercules 46. Ursus in The Land of Fire 47. Ursus in the Valley of the Lions 48. Vengeance of Ursus 49. Vulcan, Son of Jupiter 50. White Warrior, The 

Pour toute information : www.millcreekent.com

 

"Les Dix Commandements" un film de Cecil B. DeMille, avec Charlton Heston, Yul Brynner, Edition Spéciale Collector, Golden Classics, PARAMOUNT, 2006.

La Bible a inspiré de nombreux films mais rares sont ceux qui rivalisent avec "Les Dix Commandements" de Cecil B. DeMille. Réalisé en 1956, ce film est devenu en effet un grand classique du cinéma avec des noms aussi célèbres que ceux de Charlton Heston interprétant avec merveille Moïse et Yul Brynner dans le rôle de Pharaon. Tourné dans les lieux mythiques de l'Egypte et du Sinaï, nous sommes au coeur même de l'espace historique de la Bible, fait rare au cinéma. A noter que ce film fait l'objet dans ce superbe DVD d'une présentation par Cecil B. DeMille en personne !

Pour ce 50ème anniversaire, PARAMOUNT a décidé de fêter l'évènement avec une édition spéciale incluant la version de 1923 de Cecil B de Mille en film muet ! Inédit en DVD, ce joyau du film muet ravira les passionnés du genre avec Theodore Roberts et Charles de Rochefort et des effets spéciaux déjà exceptionnels pour la traversée de la Mer Rouge. Deux blocs de gélatine bleue furent en effet fondus devant les caméras et la scène fut remonté à l'envers !

 

 

"TROIE" un film de Wolfgang Petersen avec Brad Pitt, Eric Bana, Orlando Bloom, Edition Collector Double DVD, WARNER BROS.

Les noms d'Achille, d'Hector, d'Agamemnon, d'Ulysse ou encore Priam sonnent familièrement à nos oreilles sans oublier Hélène bien sûr, coeur même de cette fameuse guerre contre Troie qui a osé enlever la belle épouse de Ménélas pour l'amour que lui portait Paris. Nous retrouvons, avec ce somptueux film, le vent épique de la grande épopée mythique de l'Iliade chantée par HOMERE. Brad Pitt incarne le fougueux Achille, né pour la guerre, face à un Hector (Eric Bana) posé et raisonné contraint à une guerre qu'il ne souhaitait pas mais qu'il mènera avec bravoure.  "Troie" est un film grandiose qui renoue avec les grandes productions d'antan, un film à voir en famille et dont les bonus instructifs devraient réjouir petits et grands !

"SPARTACUS" un film de Stanley Kubrick, avec Kirk Douglas, Laurence Olivier, Jean Simmons, Peter Ustinov, Tony Curtis, Edition Spéciale 2 DVD, version intégrale remastérisée, Bonus, UNIVERSAL, 2004.

Spartacus, jeune gladiateur à Rome, ne supporte plus les terribles conditions de vie qui lui sont imposées ainsi qu'à ses compagnons. Vif et intelligent, il organise la révolte des esclaves contre le pouvoir et l'aristocratie romaine. Une grande confrontation se trouve dés lors inévitable...

Classique des classiques, SPARTACUS est le film culte des grandes fresques antiques, associant à la fois vérité historique et épisodes romanesques ! Les ingrédients quant à la réussite de ce film de plus de 40 ans sont nombreux : Stanley Kubrick, le réalisateur, est une légende à lui seul. Associé à un acteur aussi brillant que Kirk Douglas, mais aussi Jean Simmons, Peter Ustinov, Tony Curtis,... le film avait toutes les qualités pour devenir un chef d'oeuvre du cinéma récompensé par 4 Oscars. Kubrick n'a pas cherché dans ce film à accentuer les effets spectaculaires, mêmes si de nombreux combats étaient et demeurent impressionnants. La mise en scène et les jeux des acteurs insistent plus sur les significations morales et sociales de la révolte initiée par le gladiateur sans pour autant sombrer dans un moralisme exacerbé.

Cette Edition Spéciale 2 DVD sera incontournable pour les amoureux des grandes fresques historiques et autres péplums, et plus généralement pour les amoureux du cinéma. Le film est en effet ici présenté dans sa version intégrale entièrement remastérisée. Des images qui furent coupées lors de la sortie du film sont de nouveau présentes dans ces DVD. De même, il faut souligner la richesse des nombreux bonus qui associent interviews du réalisateur, des acteurs, les coulisses du tournage, et des documentaires,...

Une heureuse initiative qui marquera l'édition DVD quant aux grandes fresques historiques !

 

GLADIATOR, réalisé par Ridley Scott, avec Russell Crowe, Joaquin Phoenix, Connie Nielsen, Djimon Hounsou, Oliver Reed, DVD, Bonus, UNIVERSAL. 

L'empereur Marc Aurèle à la fin de sa vie veut transmettre ses fonctions au général Maximus victorieux et loyal à Rome, mais il est assassiné par son propre fils, Commode qui s’empare ainsi du pouvoir. Son premier acte sera d’éliminer son rival, pour lequel il ordonne une exécution immédiate ainsi que le reste de sa famille. Maximus échappe à l'exécution et devient esclave puis gladiateur dans les vallées de Numidie. Entre temps, à Rome, le nouvel empereur achète la plèbe en organisant de grands jeux dans le cirque du Colisée afin de contester la toute puissante autorité du Sénat aristocratique. Le gladiateur Maximus revient à Rome pour un ultime combat dans l'arène du Colisée…

Plus qu’un péplum, GLADIATOR renouvelle le genre de la grande fresque historique avec un regard à la fois historique et sociologique de Ridley Scott sur les acteurs de cette époque. Si certains aimeront à souligner certaines légèretés avec les vérités historiques (le traitement de l’Empereur Commode nouvelle version d’un Caligula, le comportement des gladiateurs,…) il demeure que ce superbe film restera pour de nombreuses années une référence quant au thème traité et quant à l’esthétique des vues. Pari risqué mais réussi GLADIATOR parvient à redonner ses lettres de noblesse à un genre que l’on croyait à jamais relégué dans les archives du cinéma tout en dégageant une nouvelle approche qui devrait ouvrir les portes de futures productions.

 

« Jules CESAR, Veni, Vidi, Vici » un film de Uli Edel, avec Jeremy Sisto, Christopher Walken, Valeria Golino, Christopher Noth, Richard Harris, Livret de 12 pages sur Jules César, VF, VOST, 2 DVD, supplements historiques, UFG, SEVEN 7 SEPT distribution. 

En 82 av JC, Rome voit le général Sylla instaurer une dictature accompagnée d’une répression terrible quant à ses adversaires politiques. Parmi la liste des noms proscrits dont il encouragea

l’assassinat figure le beau-père d’un jeune patricien du nom de Caius Julius, le futur césar. Echappant à la répression violente de Sylla grâce à la mansuétude de Pompée, Jules César part en exil le temps de la dictature.

Commence alors le temps d’un long parcours vers l’accession au pouvoir, parsemé de pièges, d’embûches, de trahisons mais aussi de passion pour le peuple romain et le pouvoir …

Ce très beau film de Uli Edel servi par une distribution digne des plus grandes fresques historiques traditionnelles du cinéma mérite une attention toute particulière quant à la fidélité à l’histoire et au traitement du personnage central, Jules César.

L’homme, interprété avec finesse par Jeremy Sisto, apparaît dés les premiers plans à la fois fragile (il échappe à la mort à de nombreuses reprises) et pourtant déjà convaincu de sa valeur et de son destin. Les scènes sont tournées sans emphase excessive, défaut récurrent de nombreuses reconstitutions hollywoodiennes. Les batailles en Gaule, par exemple, reflètent les enjeux de la marche au pouvoir du futur dictateur : sombres et impitoyables.

La guerre civile qui résultera des résistances opposées à la montée en puissance de César sera l’occasion pour ce dernier de franchir le Rubicon et d’imposer à la grande Cité sa force victorieuse de retour des Gaules.

Débute alors une lente transformation du personnage qui apparaît plus distant et plus habité par le rôle politique qu’il incarne. La passion et la fougue des premières années sont évanouies et le caractère implacable de l’homme d’Etat s’impose à tous sans discernement.

A l’heure où l’Histoire est de plus en plus inconnue des jeunes générations, ce film devrait pouvoir apporter un éclairage intéressant sur un personnage incontournable de notre héritage latin. (un film recommandé par la revue HISTORIA).

 

 

« PHARAON » Un film de Jerzy KAWALEROWICZ, DVD, METROPOLITAN FILM & VIDEO, SEVEN 7.

Au terme de la XX° dynastie égyptienne, le pouvoir de pharaon s’effrite face à la grave crise que connaît le pays ruiné. Ce terrible constat remet en cause la toute puissance du Pharaon au profit des prêtres qui accaparent la réalité du pouvoir. Le jeune RAMSES met toute la fougue de sa jeunesse dans une entreprise folle : mettre un terme au pouvoir des prêtres et restaurer la splendeur d’antan des pharaons par de nombreuses réformes. 

Cette grande fresque historique de Jerzy KAWALEROWICZ fut en compétition au Festival de Cannes en 1966, et sera nominée l’année suivante pour l’Oscar du meilleur film étranger. Le film disponible aujourd’hui en version entièrement restaurée, et complétée de 11 minutes qui ne figuraient pas lors de sa sortie en salle en France, est une véritable reconstitution de l’Egypte antique au temps des Pharaons.

Si l’histoire est certes romancée, le personnage central du film n’ayant jamais existé, l’Histoire est quant à elle pleinement respectée ! Entourée d’historiens comme conseillers, le réalisateur veilla dans ses grandes lignes à ce que le tournage soit le plus fidèle possible aux mœurs et aux usages de l’Egypte ancienne. L’intrigue est bien menée et parfaitement plausible, la rivalité entre le pouvoir de Pharaon et le pouvoir des prêtres ayant dans le passé provoqué des troubles équivalents.

Le jeu des acteurs est sobre, les décors sur fond réel de pyramide accentuant cette impression de reconstitution historique fidèle aux évènements.

Un débat passionnant des fameux « Dossiers de l’Ecran » d’Armand Jammot avait eu lieu en 1980 lors de la diffusion du film pour la télévision et se trouve ajouté en tant que bonus au DVD. Cette émission de 70 minutes fournira un complément précieux et bien mené par des invités prestigieux, spécialistes de cette époque.

Un DVD à voir en famille, pour une leçon instructive d’une des grandes périodes de l’Antiquité !

 

 

« La Bataille des Thermopyles » un film de Rudolph Maté, avec Richard Egan, Ralph Richardson, Diane Baker, Barry Coe, FOX PATHE EUROPA, 2005.

Sparte est sollicitée par Athènes pour combattre l’invasion imminente des Perses dirigés par le roi Xerxès qui déferlent en masse sur la Grèce. Réticente, la grande Cité répugne à mener des troupes hors de son territoire selon une tradition historique constante. Le roi spartiate Léonidas est cependant convaincu du caractère essentiel de cette lutte contre un ennemi qui met en péril toutes les cités grecques, Sparte y compris. Ne pouvant engager toutes les forces spartiates sans l’accord du Conseil, il décide d’honorer ses engagements vis-à-vis d’Athènes en menant sa garde personnelle au nombre de 300 hoplites contre toute l’armée perse dans le fameux défilé des Thermopyles… 

Un grand moment d’anthologie nous est offert avec ce très beau film, injustement méconnu en France. Véritable reconstitution historique de ce grand épisode des guerres médiques, ce film ne bénéficie certes pas des budgets contemporains des actuelles productions gigantesques mais parvient avec réalisme à restituer ce que l’homme moderne peut imaginer de ce combat dont Hérodote nous a livré les détails dans son fameux livre « L’Enquête » au livre VII. Les valeurs spartiates sont mises en avant, sans emphase ni excès, ce qui respecte la sobriété légendaire de cette Cité. La détermination et le courage sont en effet parfaitement retracés dans le traitement des personnages centraux du film avec un jeu des acteurs particulièrement soigné. Si  les Perses et leur roi Xerxès peuvent paraître plus caricaturaux, le roi Léonidas et ses fameux 300 hoplites, (plus un pour la petite histoire…), luttent avec acharnement pour contenir une armée disproportionnée en nombre. Entrés dans la légende, au même titre que les Athéniens avec la Bataille de Marathon dix ans plus tôt, les Spartiates de Léonidas sont particulièrement honorés par ce très beau DVD à découvrir de toute urgence !

 

Polar

/

Policier

 

Anthologie Polars Film Noir en 10 Films, 10 DVD, CARLOTTA, 2007.

Les Editions CARLOTTA ont réuni en un seul coffret une anthologie impressionnante consacrée au polar. Que l'on regarde de plus près cette édition et on observera que les noms de Henry Hathaway, Otto Preminger, Robert Siodmak ou encore Samuel Fuller sont représentés sur 10 DVD avec des acteurs aussi prestigieux que James Stewart, Gene Tierney, Richard Widmark, Jack Palance et bien d'autres encore. Si les titres "Le carrefour de la mort", "Appelez Nord 777", "Le port de la drogue" ou encore "Les forbans de la nuit" ne vous disent rien alors il est grand temps d'agir et de commencer à découvrir ce genre cinématographique qui a acquis aujourd'hui ses lettres de noblesse avec de telles réalisations. Le coffret est augmenté de nombreux bonus, entretiens, documents d'époque, bandes-annonces qui offriront une source documentaire idéale. Elaborés à partir de nouveaux masters restaurés, les films sont beaux à voir et sont disponibles en V.O et pour la plupart en VF (à l'exception de la Proie, le mystérieux Dr Korvo et Mark Dixon). Un coffret à réserver pour de longues heures de frissons !

- Appelez Nord 777 de Henry HATHAWAY
- Le Carrefour de la mort de Henry HATHAWAY
- Crime passionnel d'Otto PREMINGER
- Les Forbans de la nuit de Jules DASSIN
- La Maison de bambou de Samuel FULLER
- Mark Dixon, détective d'Otto PREMINGER
- Le Mystérieux Dr. Korvo d'Otto PREMINGER
- Panique dans la rue d'Elia KAZAN
- Le Port de la drogue de Samuel FULLER
- La Proie de Robert SIODMAK

Polar/ Policier /Suspense | États-Unis | 1945-55 | mn

 

La Collection Films Noirs Vol.2 (Edition limitée - Coffret 5 DVD), COFFRET DVD
Durée: 422 mn, WARNER, 2006.
 

Si le film noir est considéré à l’origine comme un film de série B, notre époque a su rendre ses lettres de noblesse à un genre aujourd’hui largement plébiscité par les cinéphiles et plus généralement par un public friand de ces films. Les titres du coffret Collection Films Noirs sont sortis pour la plupart d’entre eux avant la seconde guerre mondiale. « Guerre au crime » de William Keighley ou encore « Furie » de Fritz Lang font ainsi figure de précurseurs du genre. Les gangsters côtoient les détectives sur fond de lumière jouant subtilement des effets de pénombre. Nous retrouvons celui qui deviendra le fameux détective Philip Marlowe dans « La Dame du Lac » avec une construction narrative à la première personne très originale. Ce deuxième volume devrait ainsi rencontrer un grand succès dans cette très belle entreprise de collection du film noir. 

Informations Produit :
Boîtier métal
Contient :
- "Guerre au crime"
- "Furie"
- "Le Révolté"
- "Un Meurtre sans importance"
- "La Dame du lac"
1 livret explicatif

 

 

Coffret Détectives 5DVD . Noir et Blanc . Zone 0 / P A L . 1.85 – 4/3 . 5 h 20 . Mono, LMLR PARAMOUNT, 2006.

Dick Tracy est devenu un véritable mythe du détective qui a marqué des générations d’américains tout d’abord en BD dans les années 30, puis au cinéma. Créé par Chester Gould, le combat du héros contre les méchants forme la traditionnelle trame de ces séries qui connurent un vif succès au XX° siècle. Si la forme traditionnelle reste sur le plan du rationnel avec des bandits « ordinaires » quelques versions iront même jusqu’à introduire des éléments de science-fiction. Les films réunis dans ce très beau coffret vous entraînera dans l’univers très spécifique de Gould où le combat contre le mal prend vite le symbole d’une épreuve initiatique dont le vainqueur sera… !  

DVD 1 : Dick Tracy Detective
Dick Tracy est chargé de faire la lumière sur une série de meurtres. Chose curieuse et terrifiante : les victimes, qui appartenaient à des classes sociales très différentes les unes des autres, ont été découpées en morceaux…

DVD 2 : Dick Tracy vs. Cueball
Des bijoux d’un prix inestimable ont été volés. Mais, avant que le voleur n’ait pu les revendre, il est tué par le joaillier, un certain Cueball. Dick Tracy est chargé de l’affaire…

DVD 3 : Dick Tracy meets Gruesome
Un certain "Gruesome" ("L’Épouvantable"), s’est accaparé la formule secrète d’un gaz qui a la particularité de paralyser toute personne qui l’inhale. Aussi, lorsque Gruesome le respire à son tour, la police pense que ce redoutable hors-la-loi est passé de vie à trépas. Bien sûr, il n’en est rien…

DVD 4 : Dick Tracy's Dilemma
Des manteaux de fourrure ont été volés dans la boutique de M. Humphreys. Or, il se trouve qu’il vient de signer un contrat stipulant qu’il serait entièrement remboursé si les fourrures n’étaient pas retrouvées dans les 24 heures.
S’agit-il d’un simple vol de fourrures ? Ou une escroquerie à l’assurances ?

DVD 5 : Mister Wong Detectives
James Lee Wong reçoit la visite du riche industriel Simon Dayton, qui se sent menacé. Il y a des raisons à cela : Dayton et ses partenaires Meisle et Wilk ont vendu un terrifiant poison…

 

« Le carrefour de la mort » un film de Henry Hathaway, avec Victor Mature, Richard Widmark, Brian Donlevy, Coleen Gray, VO, VF, Collection Polars Film Noir, CARLOTTA Films, 2005. 

« Une bijouterie est attaquée la veille de Noël. L’un des brigands, Nick Bianco, est blessé et arrêté par la police lors de l’interpellation. Condamné à 20 ans de prison, il refuse de collaborer avec la police pour dénoncer ses complices. Mais lorsqu’il apprend que sa femme s’est suicidée et que ses deux petites filles sont toutes seules, il décide de parler… » 

Injustement méconnue en France, cette œuvre du grand Hathaway mérite d’être redécouverte grâce à la nouvelle édition en DVD proposée par CARLOTTA. Nous y découvrons dans une esthétique particulièrement sobre et réaliste, une sourde angoisse qui va crescendo au fur et à mesure de la progression du film. Le personnage central du film, Nick Bianco (Victor Mature) est traité en clair-obscur. Comme le décrit le substitut général s’occupant de son affaire devant la justice, un homme, père de deux si belles petites filles, ne peut pas être une crapule de la pire espèce. Hathaway va à partir de cette trame, tisser un récit éprouvant pour les nerfs du personnage, au même titre que les spectateurs ! Le long parcours pour le rachat de ses erreurs passées est semé d’embûches plus éprouvantes les unes que les autres. Victor Mature est extraordinaire dans ce rôle ambigu mis en lumière par les deux personnages extrêmes l’entourant : le voyou cynique et cruel brillamment interprété par un jeune Richard Widmark dans son premier rôle à l’écran et le sage substitut (Brian Donlevy), sûr de son choix. Un beau polar à découvrir au plus vite !

"Madigan" un film de Don Siegel, avec Richard Widmark, Henry Fonda, Inger Stevens, DVD, UNIVERSAL, 2005.

Le détective Madigan (Richard Widmark) n'a que quelques jours pour débusquer un malfrat qui a réussi à lui échapper en lui volant son arme de service. Face à la sévérité de son supérieur hiérarchique (Henry Fonda),  il sait qu'il n'a pas droit à une deuxième erreur. Le détective va tout mettre en oeuvre pour faire main basse sur ce tueur pervers...

Grand classique du film policier, Madigan a fait date depuis sa sortie en 1968. Retraçant avec réalisme le travail des meilleurs agents de la Big Apple, le rythme est enlevé sur fond d'une société américaine à la fin des années 60. Don Siegel a réuni pour ce film deux grandes pointures du cinéma américain : Richard Widmark et Henry Fonda qui se partagent l'écran avec d'excellents seconds rôles (Inger Stevens, Harry Guardino et James Whitmore). Fonda campe le rôle d'un chef de police intraitable et à cheval sur la discipline, même si en privé ses doutes quant à ses convictions le rongent. A l'opposé, Richard Widmark interprète le rôle d'un détective rattrapé par son travail omniprésent au détriment de sa vie de couple. Si les effets cinématographiques n'ont rien d'exceptionnel, ni les courses poursuite police/voleur particulièrement grandioses, le traitement des personnages et des doutes qui les habitent retient l'attention et donne toute sa valeur à ce très bon film policier.

 

Western

 

EL MERCENARIO Réalisé par Sergio Corbucci (1968) Avec Franco Nero, Tony Musante, Jack Palance, Collection "Les Introuvables", Bonus, DVD, Wild Side Vidéo, 2009.
 

 


Dans un Mexique en révolte, les frères Garcia, propriétaires d'une mine d'argent, souhaitent mettre leur magot à l'abri. Désireux de trouver du renfort, ils recrutent un mercenaire redouté : Sergei Kowalski, dit "le Polack" (interprété par Franco Nero). Mais celui-ci est surveillé et suivi comme son ombre par un voleur de grand chemin (Jack Palance), qui voit ici l'opportunité de se saisir d'un formidable butin. Mais la partie s'annonce difficile car, sous l'impulsion de Paco Roman (Tony Musante), les ouvriers révoltés de la mine se sont emparés de l'argent...

Place à la dérision et en même temps aux vrais questions posées par le pouvoir, les richesses et les laisser pour compte sous fond de western à l'italienne au Mexique ! El Mercenario réalisé par Sergio Corbucci est en effet le premier film  d'une trilogie ironique sur la Révolution mexicaine. Nous retrouvons tous les ingrédients qui composaient le style inimitable de ce que l'on allait rapidement nommer le western "spaghetti" pour le distinguer de son frère aîné, le western américain initial : le bon (il n'y en a aucun dans ce film), les méchants (ils sont légions ici !) et la musique inimitable d'Ennio Morricone et de Bruno Nicolai...
Tournant en dérision les conventions du genre, les idéologies sont toutes dénoncées même si, avec une légère avance, l'ouvrier révolutionnaire parvient au fil du film à devenir le plus crédible.  Véritable ode intempestive à tous les excès de l'homme, El Mercenario n'a pas d'ambition si ce n'est de dénoncer celle des hommes et c'est déjà quelque chose !


CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DVD
Master restauré
Format Image : 2.35, 16/9e comp. 4/3
Format son : Anglais, Italien et Français Mono
Sous-titres : Français
Durée : 1h51

COMPLEMENTS :
- Présentation du film par Jean-François Giré (13’)
- Galerie photos
- Liens internet
- Filmographie 

 

 

"Le premier rebelle" un film de William A. Seiter avec John Wayne, Georges SAnders,  Claire Trevor, Collection RKO, Editions MONTPARNASSE, 2007.

 

Pennsylvanie, 1759. le trappeur Jim Smith (John Wayne) défend sa communauté des attaques des indiens. il entre en conflit avec un militaire britannique intraitable (George Sanders) qui encourage et protège sans le savoir des contrebandiers faisant commerce avec les indiens.

Ce film réalisé par Seiter d'après le roman de Nell H. Swanson nous offre un très beau tableau haut en couleur de ce que pouvait être l'aube des colonies anglaises à la veille de la Révolution américaine. L' esprit d'indépendance et de liberté se forge sur l'insécurité des attaques incessantes des indiens défendant leurs terres renforcée par l'intransigeance de l'autorité britannique et sabotée par la cupidité de commerçants sans morale. On le voit, cette peinture des premiers temps de la construction vers l'esprit national s'élabore dans la douleur, la résistance mais aussi dans la foi profondément ancrée de valeurs communes défendues ardemment par ces premiers colons croyant en leur destin et en l'avenir des ces contrées. Cet état d'esprit est parfaitement rendu par cette production remarquable qui ne se présente pas comme une reconstitution historique mais demeure néanmoins parfaitement crédible. Ce film assied définitivement les espoirs qu'Hollywood entretient à l'égard de l'acteur vedette John Wayne et signe la première et longue collaboration de l'acteur à la RKO. Nous pouvons également apprécier le jeu de Georges Sanders dans le rôle du militaire implacable et rigide, un acteur qui deviendra plus tard le fameux Simon Templar dans le célèbre personnage "Le Saint". L'humour est également au rendez vous avec des colons inoubliables et Claire Trevor plus pétillante que jamais dans son rôle d'amoureuse inconditionnelle du grand chef Jim Smith !

 

 

LES INEDITS JOHN WAYNE AUX EDITIONS BACH FILMS : 16 FILMS INTROUVABLES DU CELEBRE ACTEUR ! 

Les Editions BACH Films offrent un catalogue exceptionnel d’inédits John Wayne : pas moins de 16 titres, introuvables ailleurs, sont proposés en DVD !

La plupart de ces films datent des années 30, période des débuts de celui qui allait devenir La légende du cinéma américain. L’homme de l’Utah, La ville du Diable, Territoire sans loi ou autre Panique à Yucca City permettent de découvrir le jeune acteur avec cette fameuse démarche inimitable qui allait le faire passer à la postérité. Si ces films sont signés pour leur grande majorité par le réalisateur Robert N. Bradbury, nous retrouvons également quelques autres signatures : Charles Barton (La ville du diable, 1937), Harry Fraser (Randy le Solitaire, 1934) ou encore Armand Schaeter (Justice pour un innocent, 1933). Cette magnifique collection d’Inédits John Wayne inclut quelques films plus tardifs parmi lesquels on notera « Le Grand McLintock », dirigé par Andrew Mc Laglen (le fils de Victor Mc Laglen, le grand compère de John Wayne dans ses plus grands westerns) extraordinaire comédie réunissant John Wayne et la superbe Maureen O’Hara avec ce fameux épisode de la magistrale fessée !

Ces trésors introuvables jusqu’à aujourd’hui se trouvent restaurer par un procédé détaillé dans les bonus des DVD avec une restitution éclatante pour des films âgés de plus de 70 ans !

Une superbe idée cadeau valeur sûre pour les passionnés de l’acteur et pour toute la famille de manière générale (ces films sont en effet classés « Tous Publics »).

 

« Règlement de comptes à OK Corral » un film de John Sturges avec Burt Lancaster et Kirk Douglas, DVD, PARAMOUNT, 2006.

 

Le célèbre shérif Wyatt Earp (Burt Lancaster) doit épauler ses frères, également dans la police, en prise avec un dangereux hors la loi, Ike Clanton (Lyle Bettger), dans la ville de Tombstone. Accompagné d’un joueur également fine gâchette, John « Doc » Holliday, Wyatt Earp décide d’épurer la ville de ces violents perturbateurs. Mais la confrontation tourne mal et ce qui était une action de justice va alors se transformer en lutte sans merci… 

Qui ne connaît pas le nom de ce western de légende et sa célèbre musique sur toutes les lèvres à l’évocation des deux mots de son titre évocateur ! Ce film, dont le titre est même entré dans le langage courrant comme synonyme de règlement de compte, fait incontestablement parti du panthéon du western américain. L’excellence du jeu des acteurs, avec un Kirk Douglas éblouissant l’écran dans l’interprétation d’un rôle ambiguë entre le mal et le bien, Burt Lancaster si sûr de son action et de ses valeurs et dont les certitudes s’effritent au fur et à mesure de la progression du film,… tout est réussi dans cette grande fresque de légende dont l’histoire n’est initialement qu’une banale confrontation entre un shérif et des hors la loi. Le réalisateur John Sturges a réussi ce pari de sortir de cette logique binaire mal/bien, hors la loi/shérif,… qui caractérise un grand nombre de films du genre pour dépeindre des caractères à mi teinte, qui évoluent sans cesse tout au long de la progression de l’histoire. « Ok Corral » est ce tableau d’une Amérique qui cherche alors ses valeurs, la liberté de l’Ouest sauvage où ses pionniers affrontent la nature hostile et en même temps comprennent la nécessité impérieuse de bâtir un ordre et une justice. Un film inoubliable à garder dans sa DVDthèque !

 

DERNIER NUMERO (27) DE LA COLLECTION WESTERNS DE LEGENDE EN DVD :

« La Cible Humaine » un film de Henry King avec Gregory Peck, DVD, FOX, 2005.

 

Jimmy Ringo a acquis la délicate réputation d’être un des meilleurs tireurs de l’Ouest américain. Cette aura lui attire de nombreuses provocations et des duels à répétitions. Lassé d’une telle vie, il cherche à revoir celle avec qui il s’était lié et avait eu un enfant, mais les obstacles sur son chemin seront très nombreux…

Ce film a acquis la réputation justifiée d’être le film culte du western américain. Mis à part l’absence d’indien, tous les ingrédients sont présents pour offrir un superbe spectacle où Gregory Peck excelle dans la solitude du tireur le plus rapide ! Il ne s’agit pas d’une production irréaliste où le héros serait magnifié pour ses dispositions, loin s’en faut. Le personnage central exprime le doute, la solitude, la fatigue de celui qui connaît la fin irrémédiable de cette logique infernale.

Gregory Peck joue plus vrai que nature dans un rôle taillé sur mesure : un grand western à partager entre amis ! 

Découvrez chaque numéro tous les 15 jours !

Cette collection peut être obtenue par abonnement, au numéro en kiosque ou sur commande auprès des Editions ATLAS

 Tél : 0825 800 784 (0.15€ TTC/min) - www.editionsatlas.fr

"Le dernier des Géants" un film de Don Siegel, avec John Wayne, Lauren Bacall, James Stewart, Ron Howard, Version Remasterisée, VO et VF sous-titrée, Bonus, DVD, SEVEN 7.

John Bernard Books est un justicier connu de tous pour être le meilleur tireur. Agé et fatigué, il arrive à la ville de Carson City pour y consulter son vieil ami le Dr Hostetler (James Stewart). Ce dernier lui apprend la terrible nouvelle : il souffre d'un cancer qui ne lui laisse pas plus de 2 mois à vivre. J.B. Books décide d'être fidèle aux valeurs qui l'ont toujours guidé : il affrontera la mort avec courage et dignité, et pas forcément dans un lit...

Dernier film du grand acteur, il n'est bien sûr pas possible de ne pas souligner l'analogie entre le héros du film atteint d'un cancer qui ne laisse aucun espoir et le destin identique de John Wayne, qui s'éteindra après avoir combattu la même maladie. Ce western réunit les ingrédients traditionnels du genre avec cependant une note tout à fait particulière due au thème traité. Le héros traditionnel infaillible rappelé au début du film avec un générique faisant référence aux différents rôles tenus par John Wayne dans sa carrière d'acteur de western n'est plus un roc intouchable dans cette dernière production. Nulle larme avec l'acteur qui saura affronter l'instant décisif avec fierté et courage, mais des doutes et  des peurs quant à cet ennemi invisible qu'il ne peut abattre avec tout l'art de ses colts. C'est très certainement ce traitement inhabituel chez l'acteur qui surprend et séduit en même temps avec un rôle tout aussi éblouissant d'une Lauren Bacall également superbe de dignité  et de fragilité.

Un beau témoignage sur la fin des grandes légendes de l'Ouest américain et celle d'un grand acteur qui mérite le respect !

Science

Fiction

 

EDEN LOG Un film de Franck Vestiel avec Clovis Cornillac - Vimala Pons, Bonus, DVD, BAC Films, 2008. 

Un homme reprend conscience au fond d'une grotte. Il n'a pas la moindre idée des raisons qui l'ont amené jusque-là, pas plus qu'il ne sait ce qui est arrivé à l'homme dont il découvre le cadavre à côté de lui. Seule solution pour échapper à la créature qui le poursuit : remonter jusqu'à la surface à travers un réseau aux allures de cimetière et abandonné par une mystérieuse organisation, Eden Log. 

La société rhizomique créée pour des raisons écologiques peut-elle se sortir du labyrinthe qu’elle a elle-même produit ? Tel est le thème omniprésent dans cette réalisation très originale de Frank Vestiel, « Eden Log ».

L’homme peut-il, à son insu, être la cause de son exploitation vitale ? Cette question ancienne trouve une métaphore très originale dans ce film très sombre au sens figuré et au sens propre, la couleur étant quasiment absente dans ces profondeurs de nos sociétés du futur, un futur parfois si proche de ce qui pourrait nous arriver…

Les exclus pourraient-ils devenir à leur insu la sève nouvelle des sociétés industrielles ?

« Eden Log » pose des questions dérangeantes lorsqu’elles sont aussi directes et pourtant on ne peut manquer de se poser la question à l’issu du film : qu’en est-il déjà aujourd’hui ?

La surprise de ce film est d’autant plus grande que l’on s’attend à un film d’anticipation de plus, séquelle des Alien et autres Terminator. Il n’en est rien ! Le genre est renouvelé par un traitement très orignal du futur. Les humains errent et rampent dans des couloirs sombres qui ressemblent plus à des égouts qu’à des tours futuristes, les héros ont du mal à s’exprimer, écrasés par le poids de la technologie environnante,… L’écologie, nouveau credo des discours éthiques d’aujourd’hui, est au cœur de cette anticipation angoissante. L’air manque dans cette société du futur mais ce n’est pas pour les raisons souvent avancées.

Le film est manifestement une réussite, une gageure lorsque l’on pense aux coûts pharaoniques des productions américaines !

Bonus : Making-of (48’) Commentaire audio du réalisateur - Entretien avec Clovis Cornillac, Vimala Pons, le réalisateur et le producteur - Filmographies - Bandes-annonces - Liens Internet, 

Caractéristiques techniques : VF - Dolby Digital 5.1 et 2.0 - 16/9 compatible 4/3 - 1.77 - Durée : 1h35 - Couleur

 

« Transformers » un film de Michael Bay produit par Steven Spielberg avec Shia LaBeouf, Megan Fox, Rachael Taylor, Bonus, DVD, PARAMOUNT, 2008.

 

Deux races de robots extraterrestres s’opposent depuis des lustres afin de maîtriser l’univers après avoir découvert les pouvoirs exceptionnels d’un mystérieux cube source de toute puissance. Les Autobots et les cruels Decepticons vont dés lors se livrer, depuis sa disparition, une lutte sans merci pour le récupérer … Or leurs recherches les mènent un jour sur la Terre où cet objet aurait été identifié…

Fantastique « quête du cube », cette épopée relève à la fois du blockbuster où les robots hésitent dans leurs transformations entre Goldorak et Alien et une incroyable ode aux effets spéciaux sidérants par leur réalisme ! Ce film a justement pulvérisé les records de vente à l’étranger grâce à la qualité de ces effets spéciaux ainsi que par la présence en tant que producteur exécutif de Steven Spielberg, un maître incontesté quant aux rapports entre le genre humain et l’intelligence extraterrestre. L’action se passe de nos jours, sur Terre, où les robots ont décidé d’élire résidence afin de retrouver l’objet de leur quête incessante, le cube, qui se serait écrasé un jour sur la banquise. Un jeune collégien, Sam Witwicky, dont l’ancêtre a découvert au XIX° siècle le fameux objet sous la banquise lors de l’une de ses expéditions, se trouve de nouveau lié au destin de la famille. Etant confronté, parallèlement à l’armée et aux services secrets américains,  à la lutte entre les deux clans robots, il reprendra la devise de la famille Witwicky : "Sans sacrifice, point de victoire !" Un excellent moment de divertissement à découvrir en famille afin de mieux comprendre l’univers épique des jeunes adolescents et adulescents du XXI° siècle…

 

 

Coffret Science Fiction 5DVD . Noir & Blanc . Zone 0 / P A L . 1.85 – 4/3 . 6h37 . Mono, LMLR – PARAMOUNT, 2006.

 

Le film de genre a connu une réhabilitation notable ces dernières années et ne fait dorénavant plus figure de cinéma de second ordre auprès d’un nombre croissant d’amateurs. Ce cinéma de « niche » touche en effet des communautés plus ou moins grandes, mais ayant toutes la caractéristique d’être extrêmement fidèles. Dans cet ordre d’idée, le coffret « SCIENCE FICTION : Des créatures ignobles venues d’une autre planète » viendra combler un vide quant au cinq titres réunis, introuvables en France. 

DVD 1 : Things to come
Fidèle au livre de H.G. Wells, Things To Come se déroule sur près d’un siècle, précisément de 1940 à 2036. En dépit de l’engagement pacifiste de certains intellectuels une grande cité baptisée Everytown a sombré dans une sorte d’âge des ténèbres. C’est alors qu’une organisation baptisée "Wings Over The World" fait son apparition... Son slogan peut se résumer ainsi : l’avenir appartient à la science…

DVD 2 : The ape
Le Dr Bernard Adrian a entrepris des recherches médicales afin de guérir une jeune femme de la polio. Il sait qu’il est près de toucher au but. Mais pour que son vaccin soit efficace, il lui faut se procurer du liquide rachidien d’un être humain. Pour cela, il n’hésitera pas à se transformer en assassin…

DVD 3 : The Wasp Woman
Femme d’affaires dans l’industrie des cosmétiques, Janice Starlin teste une crème régénérante, dérivée d’enzymes secrétées par des guêpes. Au début, les résultats sont probants. Mais, petit à petit, la métamorphose devient terrifiante : Janice est devenue une "femme guêpe" tueuse…

DVD 4 : The brain who wouldn't die
Le Dr Bill Cortner a la triste opportunité de poursuivre ses expérimentations médicales lorsqu’un accident de voiture dont il est coupable décapite sa fiancée, Jan Compton. Il ramène ensuite la tête de la malheureuse jeune femme dans son laboratoire et la maintient "vivante" grâce à un sérum qu’il vient de mettre au point…

DVD 5 : The last man on earth
L’histoire. Un terrible fléau a ravagé la planète. Le Dr Robert Morgan est le seul survivant, grâce à une mystérieuse bactérie qu’il a contractée quelques années auparavant. Les autres humains sont morts ou se sont transformés en zombies. Morgan doit tuer pour survivre et, surtout, mener une lutte de tous les instants pour faire face à la solitude et ne pas sombrer dans la folie…

 

 

"SESSION 9" un film de Brad Anderson avec Peter Mullan, David Caruso, Josh Lucas, DVD, TF1 Vidéo, 2006.

Cinq hommes sont chargés de désamianter un asile d'aliénés désaffecté depuis 15 ans, autrefois théâtre d'expérimentations sinistres.
Rapidement, le passé angoissant de l'hôpital commence à hanter ces ouvriers. Plus ils s'enfoncent dans les entrailles du lieu pour avancer leurs travaux, plus les changements de leurs personnalités deviennent évidents.
Et lorsqu'un membre de l'équipe disparaît du jour au lendemain sans laisser de trace, les repères de chacun se bousculent. Ses compagnons ne se doutent pas alors qu'ils viennent de pénétrer le pire des cauchemars...

 

Nous avons perdu l'habitude de ces films angoissants où aucun effet spéciaux ne parviendra à créer réellement l'impression d'angoisse poignante dégagée par un bon scénario et une mise en scène efficace. SESSION 9 fait partie de ces rares films où l'approche psychologique des personnages conjuguée à un lieu exceptionnel, le Danvers State Mental Hospital dans le Massachusetts, constituent le seul cadre de référence. Le résultat est impressionnant : progressivement, les voix, les visages, l'ensemble des caractères des personnages sont irrésistiblement transformés par la puissance des lieux. Peter Mulan est troublant dans son rôle du chef d'équipe qui part à la dérive au fur et à mesure de la progression du film. Ce film pose des questions profondes : celles de la culpabilité des hommes et de leurs institutions qui reste gravées au delà des évènements du quotidien dans la mémoire et peut-être dans certains lieux...

Ce film a été récompensé par le prix de meilleur réalisateur au Festival de Sitges en 2001.

 

SPÉCIFICITÉS TECHNIQUES

Format son : 5.1 Dolby Digital
Langues : anglais, français
Sous-titres : français
16/9 compatible 4/3 - format original respecté 1: 2.35
Etats-Unis - couleur - 2001
Durée du film : 1h35

Galerie de projets d'affiches
Bandes-annonces Océan Films Distribution

Film interdit aux moins de 12 ans

 

LA CHOSE D’UN AUTRE MONDE (The Thing From Another World), de Christian Nyby et Howard Hawks (non-crédité), 1951, 1h23mn, noir & blanc, production RKO, USA
Avec : Margaret Sheridan, Kenneth Tobey,  Robert Cornthwaite, James Arness, DVD, Editions
MONTPARNASSE, 2006.

Une expédition scientifique américaine, installée au Pôle Nord, découvre dans un OVNI écrasé sur la calotte glaciaire, un passager de l’espace congelé. Les savants portent le bloc de glace dans une base militaire, mais la chaleur ramène l’extra-terrestre à la vie… 

Film culte et fondateur de la science-fiction, « La Chose d’un autre monde » peut s’enorgueillir à juste titre d’être l’un des films phares du genre dans les années 50. Réalisé par Christian Nyby, mais essentiellement fruit du travail du grand Howard Hawks dans un genre totalement nouveau pour lui, ce film jette les bases du film de science-fiction qui inspireront directement des productions aussi grandioses que le célèbre Alien. Le témoignage des grands noms du genre, tel que Spielberg, Cameron, Lucas,… suffit pour s’en convaincre. Bien sûr, les effets spéciaux sont limités au regard des productions modernes, mais l’atmosphère oppressante qui va crescendo au fur et à mesure de l’issue finale demeure particulièrement remarquable. Et, si Hawks s’est essayé à la science-fiction par défit plus que par véritable engouement du genre, la façon dont est traitée l’histoire tirée de la nouvelle de John W. Campbell est loin d’être superficielle. Les habitués du travail de Hawks apprécieront cette rigueur dans le traitement des détails et son professionnalisme sans lequel cette production se serait limitée à une mauvaise histoire de monstres. Il n’en est rien et les différents niveaux de lecture (science / sécurité ; guerre froide / ennemi extérieur,…) autorisent une liberté de découverte assez large au regard d’une histoire pourtant assez limitée. C’est tout le génie de cette belle réalisation qui évite les effets trop faciles du fantastique pour ménager une sourde angoisse qui empoignera quiconque regardera ce DVD dans le noir !

 

« La Guerre des Mondes » un film de Steven Spielberg, avec Tom Cruise, Son : 5.1 et DTS en VF / 5.1 en VO, Image : 1/85 optimisée 16/9ème, 3 HEURES DE BONUS, PARAMOUNT, 2006. 

Ray Ferrier, docker divorcé, a du mal à assumer son rôle de père après de ses deux enfants, Robbie, 17 ans, et sa fille Rachel, 11 ans qu’il ne voit qu’épisodiquement.  Alors même qu’il garde les deux enfants, des évènements extraordinaires ont lieu dans le ciel suivis d’éclairs impressionnants. Ray réalise que des choses anormales sont entrain de survenir, ce qu’il ne tarde pas à constater peu de temps après dans la ville en panique… 

Adapté du célèbre roman de H.G. Wells, La Guerre des Mondes a été un véritable succès en France en 2005 (3ième au box office). Superbement transposé au DVD avec une collection de bonus impressionnants,  il sera possible de connaître presque tout des détails de cette fantastique réalisation d’anticipation menée de main de maître par le grand Steven Spielberg. Plus d’un siècle après l’écriture du célèbre roman fantastique (1898), Spielberg réaliser un rêve dont il cherchait la réalisation depuis 10 ans !  S’associant pour la deuxième fois avec Tom Cruise (après Minority Report), Spielberg nous livre une interprétation particulièrement oppressante, où le personnage central, Tom Cruise, n’est pas le héros auquel s’attendrait l’amateur de film d’anticipation. Suivant le flot des foules affolées, il est ballotté de place en place, pris tour à tour par la peur, la rage, le désespoir et finalement la lutte pour la survie. Sans écarter les effets spéciaux impressionnants, le film ne se résume pas à une cascade des meilleurs effets visuels du cinéma du XXI° siècle. En cela, il respecte la ligne générale fixée par Wells pour l’écriture de son roman. Une belle adaptation à découvrir en DVD !

 

 

“Doom”, Karl Urban et The Rock, UNIVERSAL, 2006.

Des évènements étranges ont lieu dans une station de recherche scientifique sur la planète Mars. Après un message d’alerte et un silence radio inquiétant, le niveau 5 de quarantaine a été déclaré. Seule une escouade d’élite aura le droit de pénétrer dans ce lieu qui devra être nettoyé jusqu’au moindre être vivant…

Ce film a été inspiré du jeu culte, véritable phénomène mondial, dont il emprunte, de manière originale, certains éléments comme la course-poursuite contre les monstres à éliminer mise à l’écran directement par le regard d’un des soldats d’élite arme à la main, à la manière des jeux vidéo ! Que l’on ne se méprenne pas, même si le fameux film fondateur dans le genre, Alien, reste indétrônable, Doom est original par le thème traité et les conclusions auxquelles le spectateur parvient au terme d’une course poursuite éreintante. Le mal n’est peut être pas là où on le pense, et c’est à une véritable introspection du genre humain que le film invite, quelque soient les monstres horribles rencontrés en cours de route. La rivalité entre l’acteur The Rock et Karl Urban est bien rendue, l’action est évidemment rapide sans être trop saturée d’images saccadées, les décors dignes des plus belles anthologies de science-fiction, bref le spectateur parvient au terme du film sans se rendre compte de la durée du film. Un bon moment de divertissement pour les amoureux de la planète rouge !

 

 

"Les Chroniques de RIDDICK" avec Vin Diesel, Judi Dench, Thandie Newton, Bonus, UNIVERSAL, 2005.

RIDDICK, l'invincible repris de justice de l'espace, est en fuite. Rattrapé par des mercenaires qui souhaitent le vendre au plus offrant, il se trouve mêlé à une guerre qu'il estime ne pas être la sienne. Mais les enjeux de ce conflit lointain le rattrapent lorsqu'il apprend que lui seul est de nature à combattre les terribles envahisseurs qui asservissent tout les civilisations de l'espace...

Suite des désormais célèbres Chroniques de RIDDICK, ce nouvel épisode va, à n'en pas douter, conforter ce phénomène de société que représentent ces digressions morales de l'espace. Que l'on ne se méprenne pas, "Les Chroniques de RIDDICK" sont plus qu'une grande fresque de science-fiction. Si les décors sont extraordinaires et laissent l'impression au spectateur d'être dans une véritable bande dessinée animée, et si l'intrigue reste tout à fait plausible, le sentiment étrange que l'on éprouve dans cette dernière production à l'égard du personnage invincible tient justement au traitement original des faiblesses de ce héros à priori indestructible. Les frontières souvent visitées du mal et du bien se trouvent ici repensées avec une analyse séduisante des frontières du mal et du mal ! Au final, on se prête à penser que cette vision de notre futur correspond peut être aux interrogations des toutes jeunes générations qui ne voient souvent dans l'avenir que de sombres pensées axées sur un individualisme insatisfaisant.

« I,ROBOT » un film de Alex Proyas, avec Will Smith, Edition Collector 2 DVD, Bonus, DVD 9 – Format 2.35, ecran 16/9ème Compatible 4/3 – couleur, durée du film : 1h50, FOX PATHE EUROPA, 2005. 

La société de cette année 2035 vit en étroite relation avec les robots qui ont été conçus pour toutes les tâches de la vie quotidienne. L’inspecteur de police Spooner leur voue une méfiance obsessionnelle et c’est avec ardeur qu’il va se lancer dans l’une de ses plus délicates enquêtes lorsqu’il apprend le prétendu suicide du professeur Lanning, créateur des dernières générations de robots imitant de plus en plus l’homme… 

Epoustouflant, tel est le premier qualificatif qui vient à l’esprit pour ce thriller de science-fiction particulièrement réussi. Tous les ingrédients sont réunis : un inspecteur cynique quant à l’évolution technologique et qui vénère des objets cultes de la fin du XX° siècle, un dirigeant ambitieux d’un consortium d’usines technologiques concevant et fabriquant les robots, une psychanalyste divisée entre l’avancée technologique de la robotique et ses dérives, des décors d’un réalisme exceptionnel,…

Le jeu plein de vie et d’humour de Will Smith est mis en contraste avec la froideur inquiétante du robot nommé Sonny. Mais ces stéréotypes s’inversent au terme du film. L’inspecteur hésitant et partagé se fait plus rationnel et logique alors que le robot se découvre des qualités humaines insoupçonnées de simulation et de psychologie.

Le résultat final est stimulant pour les amateurs de science-fiction, et à défaut vous fera regarder d’un autre œil votre grille-pain !