LEXNEWS
EXPRESS : à noter sur vos agendas... |
LES SELECTIONS
CONCERTS LEXNEWS
|
LEXNEWS VOUS
ACCOMPAGNE CHAQUE SEMAINE DANS L'UNIVERS DE LA MUSIQUE : CONCERTS,
SALONS,...
 |
OPERA DE NICE et L'Ensemble Baroque
de Nice |
|
INFOS EXPRESS |
|
|

Collège des Bernardins
Jeudi 24 mai 2012, 20h
Nef
Ensemble Les Éléménts
(24 chanteurs a capella / dir. Joël Suhubiette)
Œuvres pour deux, trois, quatre, cinq et six chœurs.
Programme :
Giovanni P. da Palestrina, Stabat Mater à deux chœurs
Thomas Luis de Victoria, Magnificat Sexti Toni à trois chœurs
Josquin Desprez, Qui Habitat à six chœurs
Alexandros Markeas, Medea Cinderella à quatre chœurs
Felix Mendelssohn, Ehre sei Gott in der Höhe à deux chœurs
Frank Martin, Messe pour double chœur a cappella à deux chœurs. |
|


Depuis le XIe siècle, la Maîtrise Notre-Dame de Paris et la Cathédrale
ont accueilli des compositeurs qui ont constitué un patrimoine musical
unique : Léonin, Pérotin, Renaut de Reims, Antoine Brumel, André Campra,
Jean-François Lallouette, Jean-François Lesueur, Pierre Desvignes…
Cette liste est complétée par les nombreux organistes-compositeurs qui
se succédèrent aux claviers du Grand-orgue de Notre-Dame et qui
contribuèrent eux-aussi à l’enrichissement d’un répertoire spécifique à
Notre-Dame. La valorisation de ce patrimoine inestimable constitue donc
l’un des axes majeurs de programmation de la Maîtrise Notre-Dame de
Paris.
Mais Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris est aussi attachée à la
diversité de sa programmation musicale, du chant grégorien à la musique
contemporaine, en passant évidemment par les chefs d’œuvre du répertoire
vocal.
Dans le cadre d’une politique active d’ouverture artistique, des
partenariats sont régulièrement mis en place avec des chefs et des
ensembles vocaux ou instrumentaux prestigieux, qui permettent d’aborder
dans les meilleures conditions artistiques les différents répertoires.
Les activités de diffusion musicale de Musique Sacrée à Notre-Dame de
Paris s’exercent naturellement et prioritairement dans le cadre de la
cathédrale Notre-Dame : concerts de la Maîtrise, auditions et récitals
d’orgue, offices quotidiens et dominicaux, célébrations diocésaines,
nationales et internationales.
Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris produit ainsi chaque année près de
120 manifestations (concerts de la Saison, auditions d’orgue
dominicales, auditions de chœurs invités venant du monde entier) qui
touchent un public de plus de 50 000 auditeurs. Au-delà, son action est
perçue par les 13 millions de visiteurs qui viennent chaque année à
Notre-Dame de Paris.
La Maîtrise Notre-Dame de Paris se produit aussi régulièrement dans de
nombreux festivals : Festival d’Art Sacré de Paris, Festival d’Ambronay,
Festival des Cathédrales de Picardie, Festival de Masevaux, Festival de
Saint-Jean de Luz, Jeux d’orgues en Yvelines… Enfin, des enregistrements
discographiques prolongent les activités de formation et de diffusion,
mettant notamment en valeur le répertoire médiéval mais aussi la
création contemporaine

Mercredi 9
mai 2012, 20h30 : MUSIQUE AU TEMPS DES PAPES D’AVIGNON
- CHANT GRÉGORIEN ET MUSIQUE MÉDIÉVALE
Maîtrise Notre-Dame de Paris, Chœur d’adultes
Direction Sylvain DIEUDONNÉ
Mardi 29
mai 2012, 20h30 : CANTIGAS DE SANTA MARIA
- CHANT GRÉGORIEN ET MUSIQUES MÉDIÉVALES
Maîtrise Notre-Dame de Paris
Direction Sylvain DIEUDONNÉ
Mardi 5 juin 2012, 20h30 : MAGNIFICAT
- PRAETORIUS, GABRIELI
Maîtrise Notre-Dame de Paris
Les Sacqueboutiers, Ensemble de cuivres anciens de Toulouse
Direction Lionel SOW
Mardi 26
juin 2012, 20h30 : CONCERT DE CLÔTURE
Maîtrise Notre-Dame de Paris
Direction Lionel SOW
|
LE MONDE DE LA
LUNE de Joseph Haydn
THEATRE MOUFFETARD |

Ah, bien sûr, nous sommes loin, ici, de l’ampleur de l’Opéra
Bastille, des moulures du théâtre des Champs-Elysées, des dorures de l’Opéra
Comique ou de la majesté de Garnier. Et je dois avouer que j’étais quelque peu
intrigué, voire dubitatif, à la perspective d’aller voir un opéra au théâtre
Mouffetard.
De fait, les premiers instants peuvent un peu déconcerter l’habitué des salles
prestigieuses : un piano forte sur un coin de scène, un ancêtre d’ordinateur
(version usine à gaz des premiers temps de l’informatique) au milieu, une
tunique de technicien d’aéroport... Mais où est Haydn ?
Et bien, Haydn n’est pas très loin ! Il se cache derrière tout ça et ne tarde
pas à apparaître. Alors, oui, c’est un Haydn sobre, dépouillé, presque
minimaliste, avec seulement les chanteurs et le piano forte. Et dans cette
petite salle, passé les premiers moments où l’on peut être un peu déconcertés,
on peut tout à fait – et c’est ce que nous fîmes – se laisser prendre par cette
intimité et cette proximité entre la scène et le public, tout à fait
inhabituelles pour lesdites salles prestigieuses, mais aussi – et surtout - très
agréables. De plus - le thème du livret s’y prêtant à merveille - la mise en
scène et les décors, décalés et quelque peu impertinents, voire irrévérencieux,
achèvent de créer une complicité pleine d’humour entre les chanteurs et le
public. Et c’est ainsi que l’on part à la découverte de cet opéra peu connu et
peu joué et que l’on passe une très agréable soirée à suivre le stratagème d’Ecclitico,
un passionné d’astronomie, qui, afin d’épouser la fille du riche Buonafede, se
fait passer pour un astrologue qui pourrait l’amener avec lui sur la lune... Une
jolie farce façon 18ème pour se moquer de la morale étriquée et de la crédulité
d’un bon bourgeois égoïste, mais qui se révèle, en fin de compte, pas si méchant
que ça.
|
Dans le Monde de la Lune, qui sera son dernier opéra bouffe,
Haydn adapte pour la troisième fois un livret de Goldoni. Ce très joli «
dramma giocoso» (drame joyeux) aux traits profonds et étranges est ici
transposé dans des années 1970 où se fondent et se confondent illusion et
réalité, sur fond de lutte des classes et d’émancipation féminine - toujours
d’actualité depuis le 18ème siècle - ici au service de l’amour et de la liberté.
Oui, la lune est belle...
Livret d'après Carlo Goldoni
Créé au château Esterhàzà d’Eisenstadt, le 3 août 1777

Mise en scène : Alexandra Lacroix
Direction musicale : Camille Delaforge
Avec : Charlotte Dellion, Cecil Gallois, François Rougier, Guilhem Souyri et en
alternance Anna Reinhold et Pauline Sabatier
Pianoforte : Camille Delaforge
Scénographie : Alexandra Lacroix assistée de Marine Dillard
Lumières : Romain de Lagarde assisté de Vassili Bertrand
Création sonore : Martin Fouilleul et Olivier Rosset
Costumes : Aline Ehrsam
Surtitrage : Estelle Lembert
Production : Compagnie Manque Pas d’Airs
Résidence de création au Studio Théâtre de Vitry-sur-Seine
Avec le soutien de l'Adami, de la Spedidam et de Véolia Propreté
Jusqu’au 21 avril 2012
Du mercredi au samedi à 20h30, dimanche à 15h
THEATRE MOUFFETARD
73 rue Mouffetard - Paris 5ème
métro Place Monge - bus 47, 84, 89 (jusqu'à 21H)
|
2004 : ANNÉE MARC-ANTOINE CHARPENTIER
JORDI SAVALL ET MARC-ANTOINE CHARPENTIER : une interview
exclusive accordée aux lecteurs de LEXNEWS !
|
Notre revue a eu le grand plaisir de demander à Jordi
SAVALL quelles étaient ses impressions quant au grand musicien français dont
nous fêtons le 300ième anniversaire de sa mort. Avant le concert consacré à
CHARPENTIER qu'il donnait cette soirée à Vézelay, il a bien voulu rappeler
quelles furent les conditions de sa rencontre avec l'oeuvre du musicien et quels
conseils il propose à l'auditeur contemporain pour aborder cette oeuvre
délicate...

©
LEXNEWS 2004
LEXNEWS : « Comment avez-vous
découvert CHARPENTIER dans votre parcours musical ? »
Jordi SAVALL :
« J’ai
découvert CHARPENTIER dans la première période de mon parcours où j’étudiais la
musique française de Marin MARAIS, François COUPERIN, et bien d’autres encore
que je découvrais avec passion à la Bibliothèque Nationale et également à la
Bibliothèque de Versailles. C’est avec ce travail de recherche que je me
préparais à apprendre à jouer de la viole de gambe et à cette occasion je me
suis rapidement rendu compte que CHARPENTIER était l’un des plus grands de cette
époque. C’est à cette même époque que j’ai réalisé que autant LULLY, et après
lui Marin MARAIS et François COUPERIN, avait pris une place très importante dans
la musique d’opéra et la musique instrumentale, autant CHARPENTIER avait
vraiment développé avec la musique religieuse un art dans lequel il excellait au
dessus de tous. J’ai essayé en premier lieu de m’imprégner de son œuvre. Après
quelques années de travail, j’ai pu réunir un bon ensemble de chanteurs avec la
Capella Reial et en 1989 nous avons fondé le Concert des Nations avec
lequel nous avons pu réaliser le premier enregistrement de CHARPENTIER.
J’essayais alors de choisir des pièces qui montraient le parcours de la vie de
Marie mis en musique. C’est ainsi que j’ai pu introduire des pièces dans ce
disque qui dataient de ces premières années de recherche. Je dois avouer que
c’est toujours un souvenir émouvant que d’évoquer cette période où j’avais
réussi à réunir toute l’œuvre complète de CHARPENTIER en microfilms : cela
tenait en 4 ou 5 grands rouleaux de microfilms ! C’est ainsi que je pouvais
aller d’un livre à l’autre et choisir à loisir toutes les œuvres de ce grand
musicien. C’est en plus une musique qui est écrite de manière très claire, la
plupart des œuvres que nous avons enregistrées pour ce disque ont d’ailleurs été
jouées à partir de l’original sans transcriptions. C’est en effet un de mes
meilleurs souvenirs quant au travail sur la musique religieuse baroque de cette
époque avec MONTEVERDI ! »
|
LEXNEWS : « Quel conseil Jordi
Savall pourrait il donner à un auditeur contemporain pour écouter CHARPENTIER de
nos jours ? »
Jordi SAVALL :
« Je pense que c’est une musique qui comme toutes les musiques est tributaire de
son interprétation. Il y a certes des musiques qui s’avèrent être plus
tolérantes quant à leur approche. Elles peuvent supporter des interprétations
plus souples sans pour autant les dénaturer. A l’inverse, pour la musique de
CHARPENTIER, comme celle de Marin MARAIS d’ailleurs, l’interprétation, le jeu de
la viole, la manière de chanter ainsi que tous les autres processus contribuent
à la dimension spirituelle de cette musique. Les œuvres de CHARPENTIER comme
celles de MONTEVERDI ou celles de Tomas Luis de VICTORIA sont beaucoup plus que
de belles compositions ou de beaux contrepoints, il y a toujours un message
spirituel très fort et il faut le retrouver. Il faut vraiment dépasser le cadre
du concert et considérer ces musiques comme de véritables œuvres vivantes
spirituelles. Je pense que c’est ce qui fait que ces musiques sont parfois plus
difficiles d’accès à un auditeur si l’interprète n’est pas véritablement habité
par cette approche. Je pense que c’est le danger de faire du CHARPENTIER comme
on pourrait faire du HAENDEL ou du VIVALDI, ce n’est pas la même chose ! Si des
œuvres de CHARPENTIER peuvent apparaître de prime abord comme spectaculaires, ce
n’est pas cet aspect qui prime chez ce compositeur… Je pense qu’il est possible
de lui appliquer cette phrase de COUPERIN qui disait : « J’aime mieux ce qui me
touche que ce qui me surprend » ! CHARPENTIER offre toujours une musique pleine
de grâce, de finesse, de contrepoint, d’harmonies très recherchées ainsi qu’un
travail sur les voix, sur la conception même de l’œuvre.
Les œuvres de CHARPENTIER ont un peu souffert d’autres
répertoires plus populaires. A l’époque le prestige qu’avait LULLY grâce à ses
privilèges éclipsait les autres musiciens de faire connaître leur art. Il ne
faut surtout pas considérer l’œuvre de CHARPENTIER sous cet angle car il n’est
pas un musicien de cour. Son œuvre religieuse est d’une grande pureté inspirée
notamment par l’Italie avec le travail réalisé avec CARISSIMI. Pour moi, c’est
un peu le PURCELL français avec qui il partage sa dimension créatrice, sa
maîtrise du contrepoint et son goût pour la recherche d’harmonies très
hardies.
Il me semble que le meilleur conseil que je puisse donner à
un auditeur contemporain c’est de prendre son temps pour découvrir tout cela. Il
faut se laisser porter par la musique et essayer d’entrer dans cette dimension
spirituelle et esthétique de l’œuvre de CHARPENTIER. »
© LEXNEWS 2004
|
|